the beautiful ones (tendai)

te retrouver face à cette immeuble te file presque la gerbe et pourtant, tu tiens debout. solide sur tes jambes vacillantes, la clope au bec. combien de jours ? presque soixante-dix maintenant. votre séparation date de l'année dernière - curieuse ironie, n'est-ce pas ? - et tu n'as pas revu Tendai depuis. t'as fait ton possible pour l'éviter même si ça a impliqué de dormir un peu partout et nul part en même temps. t'as squatté chez des amis, chez ton cousin pour, finalement, te retrouver à dormir dans la maison d'un homme dont tu commences tout juste à tomber amoureux. cynisme à son paroxysme, ça t'arracherait presque un sourire d'être là, à nouveau. retour en arrière, ou pas. t'as l'ventre qui se tord, l'estomac qui se serre. tu lui as écrit un message pour l'avertir de ton passage, t'as des affaires à récupérer. pas essentielles après ta rupture, mais qui, aujourd'hui, deviennent nécessaires. tourner la page, c'est important. alors t'écrases la clope dans le cendrillon en bas de l'immeuble et t'affrontes tes angoisses pour gravir les marches. tu connais ce chemin par coeur, celui de ton ancienne prison. pourtant tu l'aimais. Dieu que tu l'aimais Tendai. t'avais été prêt à attendre pour lui, jusqu'à ce que ta patience atteigne ses limites.
tu lèves la main contre la sonnette et tu redoutes l'instant même où tu verras son visage s'afficher devant toi. il est beau Tendai, c'est bien ce qui t'avait fait sombrer la première fois. t'es vulnérable et fragile, tu le sais. même si @Ekko Morillot fait tout pour te redonner un peu de consistance. à l'approche de la fête des amoureux, t'es néanmoins plus déboussolé que tu ne l'as jamais été. les sentiments naissants convergent vers une seule et unique personne mais il s'est passé trop de choses pour que tu puisses y voir claire. Tendai n'est même pas au courant que le jour même de votre rupture, tu apprenais aussi le décès de ton père. finalement, tu presses, du bout du doigt. et tu comptes.
une seconde, t'as l'myocarde qui s'excite. deux secondes, le sol se dérobe littéralement sous tes pieds. trois secondes, tu commences à transpirer. quatre secondes, ta chair se tend, tes muscles se crispent. cinq secondes, tu crèves d'être là. six secondes, les souvenirs te submergent et menacent de t'étouffer. sept secondes, tu respires mal. huit secondes, tu fermes les yeux. neuf secondes, tu sens la porte qui s'ouvre. dix secondes, t'ouvres les yeux et tu le vois. onze secondes, tu n'existes plus.
- salut Tendai. tu t'entends pourtant lui dire, calmement, en laissant tes orbes épouser les siennes. tu vas bien ? question purement rhétorique.

et il t'ouvre.
et tout s'bouscule, un peu partout en toi. t'es même pas certain d'avoir envie d'affronter tout ça. d'ici quelques jours, ça sera la Saint-Valentin et, il y a un an, c'était avec lui que tu la passais. il n'avait pas accepté ta proposition de restaurant mais pour se faire pardonner, il t'avait cuisiné un repas et avait décoré votre logement pour ton retour du job. si tu avais été déçu par la situation, de prime abord, en découvrant ce qu'il avait fait, tu n'avais été que plus touché et séduit par son attitude. c'était bien ça le problème avec Tendai. tu l'aimais autant qu'il te brisait. parce que tu rêvais de plus, que tu voulais tellement plus que ça. tu lui avais fait comprendre à maintes reprises, t'avais tendu toutes les perches du monde en espérant qu'un jour il les prenne au vol. il n'en avait jamais rien fait.
il y a tout juste douze mois, tu te réjouissais déjà de cette date fatidique - quoi que purement commerciale - et aujourd'hui.. vous voilà, l'un en face de l'autre, à vous observer comme deux étrangers. les trémolos dans ta voix trahissent forcément ton malaise. Dieu merci, quand il te répond, tu comprends que la réciproque est vraie.
- salut. simplement avant d'ajouter on fait aller. et toi ? sur un ton plus las qu'il n'y paraît. plus fatigué aussi, c'est vrai. tu le connais suffisamment pour savoir qu'il ne dit pas toute la vérité mais qu'il se protège, lui aussi. votre rupture l'a sans doute autant épuisé que toi.. à la différence prêt, bien sûr, que ton père est mort le jour même. j'ai... pas réussi à emballer tes affaires. il s'excuse presque alors qu'il se décale pour te laisser entrer.
- j'ai connu mieux. tu réponds en le frôlant. son parfum musqué qui envahit tes narines et te plonge dans de vieux souvenirs. tu reprends ton souffle, bouleversé. tu marques une pause, avant de lui dire c'est pas grave, je vais m'en occuper. tristement. tu pensais pas que ça puisse être aussi compliqué. à l'époque, t'avais été persuadé de prendre la bonne décision. mais aujourd'hui ? tu préfères ne pas y penser.
- je te serre un café ? il te demande en refermant la porte derrière vous. tu te tournes rapidement, lui adresses un sourire de courtoisie quand il enchaîne tu, tu as trouvé un appartement ? et tu rougis. tu rougis parce que tu sais ce que ça entraîne tout ça, tu sais surtout ce que tu ne peux pas lui dire pour ne surtout pas le blesser davantage. tu ravales ta salive, difficilement.
- volontiers. tu lui dis en premier avant de défaire le zip de ta veste pour t'en débarrasser. non, pas encore. j'ai squatté le canapé d'un pote un moment et puis je suis allé dormir chez mon cousin. tu mens, forcément. mais t'as pas envie de lui faire encore plus de mal que tu ne lui en as déjà fait. votre rupture n'a été facile pour personne. maman a accepté que je mette les affaires chez elle. tu précises, comme pour le rassurer. tu voudrais lui parler de ton père, aussi. mais tu t'en empêches. il n'a jamais cherché à les rencontrer, il ne voulait pas s'afficher, pas avec toi. et c'est bien pour ça que t'étais parti, non ? je prendrai juste ce qui m'appartient, tu sais. le reste.. tu peux le garder. je veux pas te dévaliser et je cherche pas à ce qu'on se dispute. tu ajoutes, une nouvelle fois pour le rassurer. vos souvenirs communs, tu veux bien qu'il les conserve.. t'as ta mémoire pour ça, celle qui t'empêche parfois de t'endormir comme il faut quand tu penses à lui et à ce que vous avez vécu ensemble.

t'es tendu comme rarement tu l'as été. t'es pas un homme de choix, t'as jamais été doué pour prendre des décisions. tu restes généralement cramponné à ce que tu sais, ce que tu connais parce que l'inconnu t'effraie et que t'as jamais eu à coeur de prendre des risques. t'es tendu parce que te retrouver ici, c'est renoué avec tes souvenirs. les bons comme les mauvais. tu vas pas mentir, tes sentiments brûlent encore sous ta peau, t'as le myocarde qui s'accélère. il est beau, il l'a toujours été. il est beau, et ça t'désole de savoir qu'après tout ce temps, vous n'arriviez pas à franchir une étape qui te paraissait pourtant capitale pour vous deux. être un couple, c'est être deux. tu l'apprends petit à petit aujourd'hui. parce qu'on te montre la voie, qu'on te prend la main et qu'on t'explique comment ça fonctionne tout ça. mais c'est dur, tellement dur.
- mais ? il est surpris par tes propos, cette nonchalance dont tu fais visiblement preuve. tu t'donnes un air dégagé pour ne pas sombrer, ne pas lui laisser voir que tu souffres, que tu brûles, que tu trembles presque. non, tu veux pas qu'il comprenne qu'il te manque, parce que ça aussi, c'est vrai. et combien même tu le lui dirais, ça ne changerait rien. ok. nouveau silence et puis : ok. et puis plus rien, un court instant. tu veux pas de disputes, t'as déjà trop tenu les armes avec lui, trop servi d'combats. et pourtant, en revenant près de toi avec la tasse, le ton monte à nouveau. non putain c'est pas ok. tu l'observes, surpris. t'as la bouche entre-ouverte mais tu n'dis rien. il te prend au dépourvu, c'est vrai. je sais qu'on s'est mis d'accord, dans des cris et les larmes, mais on s'est mis d'accord... ok... sauf que, je peux pas juste te regarder prendre trois fringues et te barrer. je peux pas juste ne pas essayer de te retenir. dire que tu ne t'y attendais pas un peu serait mentir. dire que tu ne l'espérais pas un petit peu serait aussi mentir. tu te mords la lèvre inférieure. c'est pas le moment, non. et pourtant, t'as l'coeur qui se brise un peu plus à chaque mot. tu me manques chaque putain de jour. il dit avant de conclure sur le même ton : et je ne peux pas te promettre que je vais changer, surtout pas du jour au lendemain. je ne peux pas te retenir, parce que tu mérites cent fois mieux que moi, mais putain me laisse pas. tu marques une pause, reprends tes esprits. t'es comme un mec qui viendrait d'prendre un coup dans la tronche. sonné, secoué, mais pas encore à terre.
- Tendai.. le ton est posé, calme, mais la voix tremble. t'as les larmes qui grimpent mais qui ne se voient toujours pas. c'est pas juste, et pourtant, t'as pas d'autre option. on a eu cette conversation un milliard de fois ces quatre dernières années. j'ai accepté longtemps le fait que tu veuilles te planquer et ne rien dire à personne mais j'peux plus continuer comme ça. vivre caché, c'est plus pour toi. t'as compris qu'il existait un monde dehors, t'as compris que la lumière ne brûlait pas. tu veux pas retourner dans l'ombre. il baisse les yeux, un peu.
- pardon. je voulais pas, je suis désolé de te faire mentir à ton propre cousin. je suis désolé de t'avoir dit tout ça, je rumine trop. il faut que je... ses yeux se perdent à l'extérieur et ça t'donne envie d'mourir. il est blessé, il est déçu, il est triste et toi.. tu viens faire quoi ici sinon l'piétiner un peu plus encore ? tu préfères peut être que je sorte ? le temps que tu choisisses et prennes ce que tu veux, je te jure, prends tout ce que tu veux. prends un souvenir de moi, au moins un, qu'il reste quelque chose de concret, de tangible, quelque chose qui prouve qu'un nous a existé. et tu l'vois tourner les talons, s'diriger vers la porte.
- Ten'. tu cries, juste avant qu'il ne s'en aille. pars pas, s'il te plait. tu supplies, le coeur prêt à rendre les armes. tu ravales ton égo, ta fierté, tes blessures. tu t'approches de lui, tu esquisses un sourire. tu attrapes sa main et la poses sur ta poitrine. j'ai pas besoin d'un objet pour me souvenir de toi, tu sais. tu es là. tu presses sur ta poitrine en faisant de ton mieux pour ne pas t'écrouler. la proximité t'effraie, t'es faible, tu l'as toujours été. Tendai est une solution de repli qui pourrait t'faire du bien mais tu veux plus.. tu veux plus t'laisser avoir par la facilité. ce qui arrive.. c'est loin d'être juste. ça fait mal, et c'est pas agréable. j'voudrais te dire que j'te crois, que j'reste ici et que j'attendrais le temps qu'il faut pour toi mais j'te mentirais.. et j'veux plus qu'on s'mente Ten'. on s'aime trop pour ça. au présent, bien sûr. parce que ça n'disparaît pas d'un simple clignement des yeux, parce que ça demande du temps ces choses-là. bien sûr que tu l'garderas sur ton coeur encore longtemps. mais vivre dans l'ombre ne t'intéresse plus.

c'est douloureux comme moment, et pourtant, tu t'y attendais. tu pourrais céder, tu pourrais lui dire que tu rentres. après tout, rien ne te retient vraiment nul part. Ekko, cette petite voix dans ta tête qui t'fait comprendre que tout ça n'a aucun sens. les mêmes discours, quatre ans de belles promesses qu'il a rompues une à une sans jamais éprouver le moindre remords. pourquoi maintenant ? parce que tu t'en vas. jusqu'ici, il avait réussi à te faire rester. aujourd'hui, tu n'es plus le même, t'as changé, grandi et muri. tu veux autre chose, tu veux plus que ce qu'il avait à t'offrir.
- pardon, tu as raison. ça t'fait du bien d'entendre ça, ça t'fait sourire un peu. parce qu'il n'a jamais reconnu ses torts ou qu'il a toujours émis l'idée que, même dans ses erreurs, il y avait une part de justice et que tu devais t'y conformer pour que ça fonctionne. aujourd'hui, il le dit et ton coeur se libère, juste un peu. tu l'trouves touchant, même quand il s'emporte. quand il te supplie de prendre quelque chose qui pourrait te raccrocher à ce que vous avez vécu. mais tout m'y accroche, pourtant. tu n'oublies pas, tu n'oublieras jamais. si tu tombes amoureux rapidement, tu n'es pas du genre à tourner la page si simplement. il te faut du temps, toujours. et ça t'prendra ce qu'il faut pour réussir en terme de courage et d'abnégation mais Tendai fera toujours partie de ta vie.
- oui. il répond, simplement. et sa main sur la tienne, là, posée sur ta poitrine. t'as l'souffle court. vous étiez proches, complices.. mais vous n'étiez pas sur la même longueur d'ondes. au fond, vous avez emprunté des chemins différents, c'est ce qui vous a détruit. s'il te plait, prends quelque chose. cet amour pour moi sera éclipsé par un autre encore plus fort. tu souffles, roules des yeux. tu veux pas entrer sur ce terrain ni t'amuser à lui parler d'Ekko et de ce que tu vis en ce moment. tu l'épargnes, comme tu peux. c'est pas ce qu'il y a de plus intelligent à faire mais tu préfères ne pas t'avancer sur une relation que tu ne maîtrises pas encore. tu vas aimer quelqu'un encore plus fort que moi, et tu m'oublieras. s'il te plaît prends un sweet, une tasse gravée, une petite cuillère, un truc passe partout, mais qui te fera penser à moi, de temps en temps. tu souris, tendrement. et qui sait, peut être que dans 10 ans on se retrouvera et on s'aimera encore. peut-être. c'est vrai. sois heureux. il serre un peu plus fort ta main et puis se détache. t'as pas eu l'temps de répondre, soufflé par ses larmes et par cette émotion qui te serre à la gorge. tu l'regardes s'essuyer les yeux et tu l'entends reprendre : allez, je te t'aide avec tes fringues. et tu secoues la tête de gauche à droite, fermes les yeux et reprends to souffle. c'est dur, si dur. parce qu'au fond, t'as pas fini de l'aimer. pas comme il l'aurait fallu. t'es parti sur un coup de tête, t'as ensuite eu à peine le temps de faire le deuil de la mort de ton père que tu reviens jusqu'ici. t'es pas complètement remis, de rien, à dire vrai. t'es en miettes mais qui pourrait s'en douter. tu t'montres fort, du mieux que tu peux.
- ok.. tu lui réponds alors que vous vous dirigez vers la chambre. tu ouvres le placard, une émotion vive te prend aux tripes. t'as l'coeur qui se renverse. à l'extérieur, vous étiez amis pour tout le monde mais ici, vous étiez un couple. vous partagiez tout.. ou presque. tu souris, attrapes le sweat à capuche qu'il portait lors de votre rencontre du bout des doigts. tu veux bien le mettre, s'il te plait ? ça paraît incongru, mais c'est une volonté qui t'est propre. il veut t'accompagner, et tu crois que t'en as aussi envie. alors dans un sourire complice et taquin, tu lui poses cette simple question avant d'attraper tes premières fringues et les faire tomber dans un carton qu'il avait préparé pour l'occasion.

bien sur que ça t'arrache le coeur. tu mentirais si tu n'disais pas que ses mots trouvent écho en toi. tu rêves qu'il se désinhibe un peu et qu'il accepte qui il est. Tendai est un homme fantastique, formidable et fabuleux. t'es pas tombé amoureux de lui parce qu'il était violent, agressif ou méchant. ça non. t'es tombé amoureux de lui parce qu'il était brisé, quelque part, et que t'avais eu l'espoir fou de pouvoir le réparer. ouais, parce que c'est ce que t'as toujours cherché à faire, depuis ta rupture avec @Sacha Lewis, des années plus tôt. parce que t'as l'sentiment que c'est la seule chose qui peut encore te sauver et te guérir de cette blessure si lourde et si profonde. si t'avais choisi Tendai, c'était parce qu'il y avait des fêlures que tu voulais colmater, comme à chaque fois. et puis, pris au piège, tu t'étais laissé emporter et emprisonner par ses désirs et ses envies.. mais surtout ses doutes. et oui, tu crèves de le quitter, c'est une certitude. t'as beau resté concentrer sur @Ekko Morillot et te dire qu'il t'attend patiemment chez vous et qu'il est peut-être le seul qui, à l'avenir, pourra réparer ton coeur brisé.. mais Tendai est face à toi et Tendai explose, il te dit ce que tu aimes entendre et tu te fais violence.. putain, c'est douloureux et pourtant, tu tiens le coup. tu t'exiles dans la chambre, tranquillement. il te suit et tu changes de sujet. à ses complaintes, tu réponds par la positive en lui tendant un vieux sweat. celui qu'il portait le jour de votre rencontre. tu le lui tends et lui demandes un dernier service. il l'attrape, il sourit.
- on joue à s'déguiser ? passe cette chemise alors. et t'as l'coeur qui se serre encore. tu connais l'histoire derrière cette chemise et tu t'en veux, brusquement, d'être attaché à ce point à tes souvenirs. d'avoir ce besoin conséquent de toujours tout rattacher à une image, un mot ou une chanson. tu suffoques, mais ne perds pas ton sourire. tu opines du chef doucement. t'enlèves ton t-shirt, sans te sentir gêné. il t'a déjà vu comme ça. tu enfiles la chemise, attaches les boutons et le regardes en souriant.
- t'es bête Ten'. tu lui dis en riant doucement. la complicité qui renaît, juste un peu. c'est dur d'imaginer que ça s'arrête. c'est douloureux aussi. tu n'assumes pas l'idée d'avoir à le croiser à nouveau en ville demain, d'avoir à envisager qu'il puisse rencontrer quelqu'un d'autre et lui offrir tout ce qu'il n'aura jamais été capable de te donner. tu marques une pause, tu le regardes plier tes vêtements et t'es pris de nostalgie. ça serait si simple de céder, mais tu t'y refuses.
- ça s'passe bien au cabinet vétérinaire ? retour à la réalité. tu secoues la tête de gauche à droite en attrapant un vêtement dans l'armoire. machinalement, tu le replies. t'as commencé ta formation sur ses conseils. il t'a soutenu quand tu lui as dit que t'en avais marre de l'immobilier et que tu voulais te reconvertir. il a été là quand tu as fait les démarches auprès des nombreuses écoles du coin.. là aussi quand t'as été embauché dans ce cabinet. aujourd'hui, la situation a changé.
- j'ai quitté le cabinet. tu lui dis, simplement, en rangeant tes fringues. j'ai été embauché à l'aquarium, j'y travaille depuis plus d'un an déjà. tu souris, pensif. t'as fait du chemin, c'est vrai, depuis.. et cette motivation et cette ambition, tu la lui dois, juste un peu. si tu n'avais pas perdu l'envie de te battre pour votre histoire, tu n'aurais jamais trouvé la force de te reconstruire. et toi, tout se passe bien ? tu lui demandes, en retour. tes yeux qui biaisent sur lui, ce sweat qu'il porte. des souvenirs qui renaissent, qui te serrent le coeur, encore.

- oh tout simplement surpris par cette décision et ce changement. normal, tu ne lui en avais pas vraiment parlé. même si votre rupture est encore assez fraîche et que ton changement d'employeur date de bien plus longtemps, sur les derniers mois, tu avais pris de la distance avec Ten' et dans ton couple. tu lui parlais de moins en moins, tu te réfugiais beaucoup au Snugg pour noyer ton chagrin dans quelques verres et profitait de ton temps libre pour traîner à l'extérieur et reprendre la danse. non, t'étais plus à ton couple depuis longtemps, et tu le regrettes.. quelque part, c'est vrai. c'est un affront, presque, que d'avoir pris tes distances avant même de le quitter. comme si tu avais dû te préparer à cette finalité sans lui laisser le droit de s'y préparer, également. c'est vrai, il dit simplement avant de t'interroger à nouveau : mais même question, ça s'passe bien ? tu oses un regard dans sa direction en esquissant un léger sourire.
- très bien oui. tu pourrais lui en dire plus. lui parler de tes nombreuses plongées dans le grand bassin parmi les tortues et les poissons exotiques, lui raconter la fierté que tu éprouves lorsque tu soignes un animal blessé ou lorsque tu frôles du bout des doigts un requin léopard.. tu pourrais tout lui dire, tu pourrais t'assoir sur le lit et prendre le temps de détailler tes journées comme tu le faisais à l'époque. mais tu te retiens, cette nostalgie qui t'habite est égoïste. tu ne peux pas lui infliger plus longtemps ta présence étant parfaitement conscient que ça le fait souffrir plus que tout. j'ai de plus en plus de responsabilités et ça me plait énormément. ça paie pas grand chose pour l'heure, mais bientôt, tu n'seras plus en formation. bientôt, tu toucheras un vrai salaire. en attendant, tu remercies le ciel d'avoir rencontré Ekko et d'avoir le droit de vivre chez lui à moindres frais. Ekko, rien que penser à lui te fait sentir coupable, tu devrais t'en empêcher. surtout ici, surtout dans cette chambre. pourtant, lors de votre premier rendez-vous, t'étais toujours avec Tendai. cette nuit-là, tu l'avais retrouvé allongé ici même alors que tu venais de passer une heure à flirter avec un parfait inconnu.. coupable, tu rougis malgré toi et détournes le regard. détournes aussi la conversation pour te concentrer sur lui.
- c'est un peu toujours la même chose, ya peu d'action, l'autre fois une nana s'est enfuie en courant en faisant sonner le portique, mais c'était une erreur. tu l'observes du coin de l'oeil, terminant de ranger tes fringues dans le dernier carton. il a l'air blasé, tu l'remarques, et ça t'étonne. à l'époque, ces histoires le faisaient toujours marrer et t'accompagnais volontiers ses éclats de rire. il avait toujours une anecdote marrante à te partager et, même si ce métier était loin d'être une vocation, il appréciait ce qu'il faisait. aujourd'hui, la flamme semble éteinte. pourquoi ? j'ai.. il marque une pause et tu restes suspendu à ses lèvres. cessé les cours du soir pour l'histoire moderne. nouveau choc. l'équation se complique. tu ne comprends pas ce qu'il s'est passé pour qu'il perde cette motivation qui l'habitait autrefois. devenir enseignant, c'était aussi son rêve. quand t'avais entamé tes démarches pour t'orienter dans un nouveau domaine, il avait trouvé ça suffisamment motivant pour s'y mettre aussi. tu l'avais soutenu, envisageant que ce changement pourrait en amener d'autre.
- pour.. mais la question se meurt sur tes lèvres. tu restes interdit un instant, la réponse te frappe de plein fouet. comme un et un font deux.. en mettant bout à bout les événements, tu résous l'équation. c'est ta faute putain. et ça t'serre le coeur. tu te mords la lèvre, soutiens son regard et t'approches de lui, timidement. Ten'.. c'est à cause de moi ? tu lui demandes, en toute sincérité. tu veux pas porter cette responsabilité, t'en crèverais. et pourtant.. t'as l'sentiment que ton départ a précipité sa chute. culpabilité, encore, toujours.

à quel moment ça devient plus facile d'être face à son ex ? jamais, c'est une évidence qui t'avait déjà frappée lorsque tu t'étais retrouvé à dormir chez Sachay. une succession d'événements qui t'avaient poussé à le retrouver lui, plus que n'importe qui d'autre, et à dormir dans sa chambre d'ami. mais ami, vous ne le serez jamais. n'est-ce pas ? parce qu'on n'est pas ami avec son ex. pas quand on a partagé autant de choses avec lui. pas quand on a passé du temps à croire, à espérer, à vouloir.. à songer à tout ce qui pouvait changer et différer pour que la relation prenne un nouvel élan. pas quand on avait aimé autant. tu t'en rends parfaitement compte. être ici ne déroge pas à cette règle. t'as beau te faire violence pour ne pas sombrer dans la facilité que pourrait t'apporter l'envie de replonger et de fondre sur lui comme on fond sur une sucrerie alors qu'on est bien décidé à perdre du poids. cruelle tentation, t'en es conscient. et c'est malsain. tu peux pas prétendre vouloir être son ami quand tu sais qu'il a été tellement plus que ça. pourtant, tu luttes. tu luttes pour que tout se passe bien. mais rien ne va, à commencer par cette tragique révélation qu'il te fait. et ouis, égoïstement, tu rattaches ça à ton départ. comme si t'étais responsable de toutes les décisions qu'il avait pris suite à votre rupture. comme si c'était ta faute s'il plongeait dans une tempête, comme si c'était toi qui lui avait fourni la corde qu'il utiliserait pour se pendre. non, c'est pas ta faute, c'est la vôtre. la différence est notable mais ne te soulage pas. alors quand il te répond :
- mais non Bran, arrête de prendre la faute sur toi. avec virulence, t'as envie de le croire. t'as envie de penser qu'il ne te ment pas pour soulager un peu ta conscience et te laisser penser que tu n'peux pas être l'unique responsable. t'as essayé, si longtemps, de le changer. de lui faire prendre conscience que votre histoire valait mieux que ce qu'il vous offrait. je traverse juste une mauvaise passe, t'inquiète, ça va aller. là encore, tu voudrais le croire, mais tu le connais Tendai. depuis le temps, t'as appris à lire entre les lignes. c'est ma faute, tu l'prends comme un cou dans l'estomac. mais tu n'bronches pas. tu lui laisses penser qu'il te convainc avec ses mensonges pour ne pas alimenter un feu qui menace de s'épaissir et de brûler ce qu'il reste de vous. je sais pas trop, je pense que j'avais trop tout pris comme acquis, c'est important de se remettre en question, ce métier n'est sûrement pas pour moi, j'aurai pas tant échoué sinon. et tu sais qu'il ne parle pas que de son job, ni de ses ambitions. tu sais à quoi il fait allusion. c'est vrai, t'as pris tout ça pour acquis, tu pourrais remuer le couteau dans la plaie mais tu t'y refuses. t'es pas ici pour l'enfoncer, juste pour passer à autre chose. je vais trouver un autre rêve ok ? non, pas ok, ça n'te rassure pas. tu veux pas quitter le champs de bataille et y laisser un mort. tu refuses de porter le poids de cette putain de culpabilité. tu peux pas t'y résoudre, même s'il poursuit sa litanie. Bran, je... je crois que je t'aime assez pour que tu sois heureux, vraiment. je pensais pas ressentir ça comme ça tu vois, mais là, ne culpabilise pas pour moi ok ? tu as fait ton choix et je crois que je le comprends, alors avance. vraiment, t'en fait pas. ça te ferait presque rire. t'attendais pas sa bénédiction, tu l'as jamais voulue pour être honnête. t'as pris cette décision pour toi, et ça, il n'a pas le droit de te l'enlever. c'est pour ça que tu t'arrêtes net dans tes gestes, que tu te retrouves à la fusiller du regard, un polo entre les mains.
- ne fais pas ça Ten'. tu le mets en garde, bien sûr. ne fais pas comme si j'avais besoin de ta bénédiction pour avancer et espérer autre chose. ne fais pas comme si j'attendais de toi que tu me donnes l'autorisation de partir pour le faire. tu secoues la tête de gauche à droite, sans jamais le quitter des yeux. t'as raison sur un point, t'as toujours pris tout pour acquis. t'as pensé que notre vie me suffisait. t'as jamais voulu m'entendre parce que ça te demandait trop d'efforts. t'as jamais voulu comprendre pourquoi j'avais besoin que tu te libères de ce secret et que tu affrontes la réalité. tu trembles, juste un peu. on n'aime pas dans le noir, Tendai. il serait temps que tu le comprennes. je veux aimer à la lumière, je veux aimer en journée, je veux aimer tout le temps. mais tout ça, il le sait déjà. j'ai attendu, si longtemps. j'ai espéré, j'ai prié, j'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour que ça change mais tu n'as jamais voulu l'entendre. alors ne prétend pas me laisser partir simplement parce que tu veux te donner le beau rôle dans ce qu'il nous arrive. et te voilà qui plies le polo pour le ranger dans le carton. c'est dur, c'est vrai, mais tu refuses de lui laisser te voler le poids de cette décision qui t'avait coûté bien plus qu'il ne peut l'imaginer. tu n'peux pas imaginer à quel point je souffre de cette décision. tu précises sans le regarder.

bien sûr que c'est virulent, bien sûr que ça le blesse. et après ? à quoi ça sert, à quoi ça rend les choses plus simples ? vider ton sac, c'est pas la bonne solution. tu l'sais. t'es parti, faut l'accepter. qu'il s'agisse de vos sentiments ou de votre histoire, quelque chose s'est brisé et personne ne pourra jamais recoller ces morceaux-là. alors pourquoi s'entêter, pourquoi croire que ça se passerait bien ? il s'assied sur le lit, te tourne le dos. tu le regardes qu'à l'instant où il reprend la parole.
- mais qu'est-ce que tu veux que je te dise Bran ? Soit tu culpabilises, soit tu m'engueules. je dois faire quoi putain ? j'ai pas envie de cette séparation, mais j'essaie de te comprendre. alors merde, débrouille toi. il se lève, encore. il avance jusqu'à la porte. il fuit ? t'oses à peine le croire. tu le regardes faire mais tu sens déjà le feu qui s'consume à l'intérieur. t'es pas venu ici pour assister à un drame. le drame, il a déjà eu lieu. vous n'êtes que ceux qui foulent du pied une région dévastée par les bombes. et je suis désolé que tu penses que je fais un caprice et que j'aime vivre dans le noir. je peux pas, c'est pas que j'aime ça, mais je suis terrifié et je ne peux pas. j'en suis incapable. et ça aussi, tu l'sais. depuis longtemps. c'est pour ça que t'avais jamais insisté plus que ça. c'est aussi pour ça que t'avais refusé de lui imposer le coming out avant qu'il ne s'y sente prêt. l'homosexualité est un chemin que chacun doit vivre à sa manière. tu n'voulais pas qu'il s'y résolve par obligation ou par menace. malheureusement, t'as pas su attendre plus longtemps.
- ne pars pas. tu souffles entre tes lèvres closes. non, ne disparais pas. tu regardes le lit, tu enlèves le carton qui y trône et puis, tu tends la main dans sa direction. viens. tu lui dis en attrapant la paume de sa main. la chaleur de ce contact réveille des souvenirs qui brisent encore ton coeur, tu manques d'air, d'oxygène. t'es pas venu ici pour te battre. t'es pas venu ici pour souffrir non plus. tu l'attires contre toi, le forces à s'allonger sur le lit. il se laisse faire, sans doute sans comprendre. et puis, tu cales ton ventre contre son dos, tu l'attires contre toi dans une étreinte. vous êtes les amants maudits du Titanic lorsqu'il sombre, allongés sur leur lit dans une dernière accolade. tu sens ton coeur qui rebondit contre son dos. ne dis plus rien, s'il te plait. tu murmures à son oreille alors que tu cales ton corps tout entier contre le sien. c'est pas bon, ça n'sert pas à grand chose, ça n'fait que te faire souffrir un peu plus mais.. tu veux ça, t'as besoin de ça. dans les décombres, dans les ruines de ce qui était votre histoire, tu veux t'allonger près de lui et laisser les cendres vous recouvrir. je t'ai aimé Tendai, si fort.. tu l'ressens ?

et si l'amour fait naufrage alors qu'il en soit ainsi.
seuls sur une barque, embarqués par les courants.
le vent qui se lève.
rien n'existe sinon ce monde,
comme un rêve,
une douce illusion qui vous berce.
si l'amour fait naufrage, ainsi va la vie.
ainsi soit-il, murmure le diable.
celui-là même à qui tu tirais la queue, hier encore.
allongé contre lui, ton torse s'échouant sur son dos. l'écume de vos vies, de votre histoire, goût amer sur tes lèvres sèches alors que tu fermes les yeux. l'image est pathétiquement romantique et désespérément folle. bons à enfermer, vous dire aurevoir de la pire des manières qu'il soit. le pansement qui s'arrachera d'un coup sec, lorsque vos deux corps se quitteront encore une fois. le sentir près de toi, contre toi. comme la vague qui s'échoue sur le rocher. marrée haute, coeur battant. tu fermes les yeux, savoures l'instant. le navire coule, mais pas vous. promesse sous-entendue ou simple ivresse. vous survivrez. comment ? tu n'en sais trop rien. mais l'eau salée n'efface pas l'ardoise, la craie résiste. les mots sont là, l'encre ne bronche pas. le réseau plie sous le vent mais pas votre histoire. trop forte, trop belle. trop tout et pourtant si dérisoire. un grain de sable à l'échelle du monde.
celui qui court, qui roule.
course folle qui vous entraîne.
le temps s'égraine,
sur vos peaux nues la houle.
alors si l'amour fait naufrage, qu'il en soit ainsi.
- merci. il dit, sans se retourner. et tu souris, contre sa nuque, contre son corps. merci il répète, à l'agonie. et tu respires, juste un peu. son parfum qui enivre tes sens, primaires ou non. sur ce matelas, son corps dans tes bras. tu n'dis rien, ne fais rien. tu fermes les yeux et arrêtes le temps. un instant, un moment. un petit rien qui vous appartient désormais. un souvenir que tu lui laisses, que tu te laisses. son odeur sucrée, son parfum ambré.
bulle de chagrin,
boule d'incertitude.
- je ne t'oublierai jamais Ten'. tu murmures à son oreille. c'est pas une promesse, plutôt une certitude. jamais. tu murmures en resserrant tes bras autour de son corps. ne m'échappe pas, ne me quitte pas. mais cette décision, tu l'as prise pour vous déjà. tu n'recules pas. tu penses à tout ce qui t'attend et t'en reste serein. mais il te manque, déjà. alors tu restes, tu prolonges. juste un instant de plus.
tant de matins,
que rien ne dissimule.

prendre sur toi et oublier. te montrer plus adulte que tu ne l'as jamais été. parce que t'as toujours ressenti le besoin de sauvegarder les souvenirs, ceux que tu partages avec les hommes qui, un jour, on fait partie de ton voyage et de tes aventures. tu détestes ces histoires d'ex qui se déchirent et se font la guerre. pas pour moi, tu refuses de laisser à Tendai l'image d'un mec qui le haït alors qu'au fond, tu lui es reconnaissant pour toutes ces années partagées et pour tout cet amour offert. non, je ne le déteste pas, ou plus, ça t'a pris du temps mais il est sûrement plus simple de te montrer reconnaissant que l'inverse. voilà pourquoi tu t'allonges contre lui. c'est dur, bien sûr, tu rêves de plus. tu voudrais remonter le temps, juste un peu. lui donner l'opportunité de vous sauver pour voir si votre couple avait un avenir à offrir au monde. réalité bousculée et parallèle. vous auriez pu être tellement plus que ça. trop tard, sans doute.
- moi non plus, Bran, moi non plus. et ça te fait plaisir, bien sûr. savoir que t'as compté, plus que la moyenne. que tu lui as offert quelque chose qu'il emportera avec lui. t'as toujours eu à coeur de ne garder que le bon sans te soucier du mauvais. tu sacrifies bien souvent tes tourments pour garder bonne figure et te comporter en adulte. comme maintenant, même s'il se lève, coupe court à cette étreinte et déjà se dirige vers la porte, le regard baissé. adieu. et cet adieu qui ne sonne pas comme un au revoir. t'as l'coeur en miettes, tu mentirais si tu prétendais l'inverse. alors tu t'assieds sur le lit, le retiens une dernière fois.
- Ten. tu dis, doucement. il relève les yeux vers toi, tu souris, doucement. tu veux bien me donner le sweat que tu portes, s'il te plait ? c'était pas un hasard, tout ça. si tu lui as demandé de le porter, c'est parce qu'il t'a demandé d'emporter avec toi un peu de lui. tu te dresses sur tes jambes, tu souris un peu plus en retirant la chemise que tu portes pour la lui tendre. un peu de toi.. un peu de moi. tu dis sans lâcher son regard des yeux. c'est tout ce qu'il nous reste, n'est-ce pas ? l'occasion de mettre un point final sans pour autant se déchirer. quand il te tend enfin le sésame, tu le passes par dessus ton corps dévêtu, l'enfiles et renifles. un peu de toi, c'est bien. tu dis, évasif, avant de fermer le carton que tu es venu chercher et de le soulever. alors il t'accompagne à l'entrée et se bouscule presque devant toi, face à la porte.
adieu.
mais tu refuses de le dire.
c'est douloureux, ça fait mal.
tu refuses de croire que tu ne le reverras jamais.
je n'ai pas la vertu des femmes de marin,
une vieille chanson française qui te vient à l'esprit.
comme un écho.
comme un Ekko.
- aurevoir Tendaï. oui, c'est mieux.
moins définitif, tu le sais, tu l'espères.
un jour viendra..
alors t'embrasses sa joue et tu recules, quittes ces lieux en y jetant un dernier coup d'oeil. les souvenirs, ils sont si nombreux. les souvenirs, ils t'assaillent et écorchent ta peau. les souvenirs sont des ennemis lorsqu'ils déchirent à ce point. il ferme la porte sur toi, sur vous. comme un écho. tu te répètes en souriant. comme ton Ekko, puisque c'est vers lui que tu retournes désormais. lui que tu aimes.

- the end