(kainoa) come on barbie lets go party.

le printemps se meurt laissant place à l'automne et avec lui s'amorcent les premières festivités. soirée estudiantine et autres commodités auxquels kai ne peut décemment pas échapper - l'âme nocturne qui s'épanouie dans l'antre du vice se nourrit et s'apaise de ce genre de festivités. kai, il est dans son élément lorsque ses pas se mêlent à la foule, perdu au milieu des gens et pourtant si à sa place. dans cette maison accueillant toutes les âmes égarées, celles qui ne désirent que célébrer le temps d'une nuit. ces gosses d'ici ou d'ailleurs - que l'on fasse ou non parti de cette sororité. un verre en main - le premier et sans doute le dernier de la soirée - il vadrouille, s'échauffe, se chauffe. une aisance qui ne surprend personne, partagée par ces gosses enragés, déchaînés. la plupart d'ors et déjà alcoolisé alors que kai, lui, a toujours su s'amuser sans avoir à se murger. et c'est le besoin de s'évader, de toute lâcher, qui le pousse à se lancer. au beau milieu du salon comme sur une piste, les minutes s'écoulent sans qu'il ne les vois passer. puis l'envie de souffler, de se débarbouiller le guide jusqu'à la cuisine où siège généralement toute bonne contre-soirée. mais c'est une âme esseulée qu'il y trouve, délaissée par les quelques personnes qui décident de s'en aller. ainoa qui fait automatiquement étirer ses lippes en signe de cette affection particulière qui les. ainoa bonibards manquerait-elle de compagnie ? sourire scandaleux et prunelles malicieuses, le bras s'enroule autour de ses épaules tandis que le baiser s'appuie contre sa tempe. douce étreinte qu'est cette courte accolade, kai s'impose auprès de celle qu'il sait très bien ne jamais déranger. son regard se porte sur ce verre à moitié vide - qui ne l'est généralement pas bien longtemps. une clope ? je paie ma tournée. le paquet est tendu en offrande, gage de vérité - et kai, jamais du genre à patienter, l'attire déjà en dehors de la maisonnée, dans ce jardin où résonne les enceintes qui menaceraient presque la bâtisse de s'écrouler. tu me dis ce qui te tracasse ou je vais devoir te tirer les vers du nez ? le calumet flambant contre ses lèvres, kai a la douceur au regard qui surpasse son constant air détaché - parce que les traits d'ainoa sont plus beaux lorsqu'ils ne sont pas tirés.

@ainoa bolívar

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[ come on barbie let's go party ]

@Kai Peck
Elle retourne à ses premières amours, celles qu’elle a comme délaissées ces derniers temps. L’été est achevé, elle a repris la route de l’université – et tout le monde est revenu de vacances, de vadrouilles ici et là, pour rester pour de bon, ou pour l’année, à NOLA. Elle doit l’admettre, Noa : ses amis lui ont manqué, cet été. Mais chacune et chacun se retrouvaient pris par leurs engagements respectifs, leurs projets de vacances, parfois leurs moments en famille. Il était rare, en fin de compte, que tous se retrouvent ensemble pile au même moment. Et elle, Ainoa, elle est restée dans son coin, bien occupée par son stage, durant l’été, passé à temps plein. Elle n’a pas vu le temps passer, a eu de longues et nombreuses journées chargées – alors les fêtes, elle les a quelque peu oubliées, laissées de côté. Sans vraiment le regretter. C’est un rythme de vie un peu plus sain, qu’elle s’est mise à adopter. Et malgré tout, la voilà, c’est vrai, qui retourne à ses premières amours. Elle s’est laissée entraîner par Kai, ce soir, sans vraiment protester, sans trouver d’excuse – peut-être avait-elle besoin de sortir, ce soir plus qu’un autre. Peut-être parce que ce soir, elle se remettait à penser à Silas, plus que les autres soirs.

Elle retrouve un peu trop ses vieux réflexes, dans ces moments-là. Elle a comme envie de se mettre la tête à l’envers, pour oublier. Pour se vider la tête, rien qu’une soirée. Mais elle sait comment ça se finit, en général, dans ces moments-là. Elle boit, elle boit, elle boit, et demain, elle le regrettera, Noa. Et au final, dans sa tête, Silas reviendra. C’est toujours comme cela. Peut-être ne se mettra pas la tête à l’envers, finalement, ce soir. Peut-être est-elle déjà trop mélancolique pour cela, trop songeuse sans doute. Pas vraiment dans la fête, pas vraiment d’humeur. Pas aussi enjouée, pas aussi exaltée, qu’à l’accoutumée. Peut-être aussi, que l’été l’a changée. Elle ne sait pas. Toujours est-il qu’à un moment donné, Ainoa décide de s’éloigner de cette foule d’âmes qui lui paraissent si étrangères, pour faire un tour du côté de la cuisine. Là, il fait plus calme, il n’y a personne d’autre, quand bien même l’un ou l’autre des fêtards finit par y faire un tour de temps à autre. Elle, Noa, elle se contente de se servir un verre – pas prête à s’imbiber, ce soir, elle saura s’arrêter. Et puis, finalement, Kai finit par pénétrer dans la cuisine, en souriant, la taquinant, avant de l’étreindre. « Tu sais bien que c’est toujours l’ennui total, quand tu n’es pas là. » Petite plaisanterie qui lui arrache un rire, aussitôt. C’est peut-être plus simple aussi, de rire, pour faire comme si tout allait bien – comme rien ne l’affectait, ne torturait son esprit. Mais peut-être que par moments, ses amis ne sont pas dupes. « J’dis jamais non à une clope. Merci. » fait-elle, en attrapant une cigarette dans le paquet que Kai lui tend. Puis il l’attire, l’entraîne à l’extérieur de la maison où la fête fait rage. Et bientôt, les voilà qui se retrouvent dans le jardin, cigarette à la main, qu’Ainoa porte à ses lèvres sans attendre. Et la question de Kai claque dans l’air, la prenant quelque peu par surprise. « Quelque chose m’tracasse ? Non, tout va bien, je crois. » Elle lâche un rire, Noa. Comme pour être plus convaincante. Mais il n’est sans doute pas dupe, Kai. Ils se connaissent depuis un moment, maintenant. « T’inquiète pas. » Et la voilà qui hausse les épaules, portant à nouveau la cigarette à ses lèvres. Comme si de rien n’était.

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[ come on barbie let's go party ]

@Ainoa Bolívar
perdu dans un tout autre espace temps, il vogue au travers des gens. au milieu d'une foule d'âmes en perdition, quelque part peut-être cherche-t-il l'abandon. une forme de liberté, toute savourée, de celle qui se veut dépravée - jeunesse désœuvrée, mal préparée à cette vie qui leur pend au nez. alors il profite kai, de ces éphémères diversions, tout pour oublier ce qui l'attend à la maison. un rôle et des responsabilités, qui se soir se font annihiler. le cœur est battant comme la musique qui pulse contre la cage de son palpitant. belle est la folie de ceux qui, dans la nuit, s'oublient. ces petits moments de mieux, de rien, de tout, pour ne pas devenir fous. et kai, il s'embrase sous les néons colorés avant que l'envie naisse d'un instant pour souffler. cuisine toute trouvée, cette échappée où il vient la retrouver. ainoa, qu'il ne reconnait pas, morose lorsqu'il la pensait se perdre là-bas. là, au milieu des gens, dans cet univers qu'elle maîtrisait tant. ainoa, qui lui semble à côté de ses pompes avec sur ses rétines une forme de voile, d'ombre. elle sourit pourtant face à cette plaisanterie facile qu'on lui connait tant. kai, toujours le mot pour dérider, toujours la vanne pour plaisanter. je suis le centre de l'univers, je peux rien y faire. prétentieux sans doute qu'il l'est, un peu, beaucoup pour les apparences - et au fond qui de mieux pour s'aimer, se vanter, que celui qui est constamment à nos côtés. mais kai, il joue, il prétend, incapable de montrer vraiment ce que renferme son palpitant. les pensées sont bien gardées, peu racontées, mais sincère est toujours sa bonne volonté. cette affection un peu maladroite qu'il offre à ceux qui ont conquis son intérêt. comme noa, à la fougue perdue qu'il mène s'éloigner non loin de la rue. au dehors sous le ciel étoilé, loin de l'agitation de cette jeunesse condamnée. kai brise le silence de leurs lèvres qui effleurent ce bâton mortel - question innocente et pourtant. pourtant elle atteint sa cible en plein dans le mille. con, mais pas dupe, kai il a appris à reconnaître ces rictus, ces fourmillements qui renferment ce qui n'est pas transparent - les pensées cachées, les vérités inavouées. tu crois où t'es sûre ? regard en biais pour observer si elle venait à sourciller, il en est certain kai qu'elle ne va pas si bien. t'es pas très convaincante là, t'sais ? parce que son rire, parce que ses mots, parce que son comportement. ils se connaissent depuis plusieurs années maintenant, suffisamment pour qu'il note les changements. et il comprend pas kai, pourquoi elle n'ose pas lui parler, pourquoi à l'intérieur elle veut tout garder - ironie pour celui qui garde tout enfoui. je m'inquiète pas, je suis juste curieux de savoir ce qu'il se passe dans ta petite tête. les lippes étirées sans doute cherche-t-il à l'amadouer par ce minois à qui on ne peut résister. il est curieux kai, mais pas. il est curieux, mais aussi inquiet de savoir ce qu'il y a bien pu lui arriver pour qu'elle ait soudain changé.

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[ come on barbie let's go party ]

@Kai Peck
Comme elle avait appris à cacher son idylle, elle avait appris à cacher ses maux. Comme un réflexe, l’un induisait l’autre. Elle ne pouvait pas parler de ce qui la faisait souffrir, comme elle n’avait pas pu parler de ce qui l’avait rendue heureuse. Et de la même façon qu’elle n’avait pas pu parler de celui qu’elle aimait, elle ne pouvait pas parler de celui – le même – qui l’avait blessée. Alors elle a eu le réflexe de tout garder pour elle-même, Ainoa. De ne rien dire, de ne rien laisser échapper à propos de ses sentiments, de ses douleurs, de ses maux. Pourtant, un temps, elle s’était crue à deux doigts d’exploser, véritable bombe à retardement. Elle sortait, encore et encore, pour se vider la tête, pour boire à outrance, pour oublier – si, toutefois, cela se pouvait. Elle a fait un peu n’importe quoi, Noa, partant en vrille, constamment en roue libre, à tester ses limites. Et Silas, quand elle le croisait, en avait pris plein la figure parce qu’elle le détestait, ou tout du moins, l’aurait espéré – parce qu’elle était blessée, complètement brisée, parce qu’elle n’arrivait pas à accepter, à avancer. Elle faisait n’importe quoi, parce que finalement, à force de tout garder pour elle, elle ne s’en sortait plus, Noa.

Puis il y a eu ce déclic.
Elle ne sait pas trop d’où il vient ; elle ne sait plus quand est-ce qu’il s’est produit.

Mais un jour, elle a recroisé Silas, et elle n’avait plus envie de le blesser en retour, plus envie de lui cracher sa douleur, sa rancœur, son désespoir. C’est comme si elle avait enfin accepté que c’était terminé – sans pour autant vraiment tourner la page, avancer. Peut-être que commencer un stage dans la campagne de Laurie Bogart l’a aidée – cela lui a permis de vraiment se changer les idées. Mais Silas, elle ne l’a pas encore oublié. Le cœur peine encore à se réparer, et dans le regard, elle a toujours cette tristesse qu’elle n’arrive pas à réprimer. Elle est toujours en proie, surtout, à la même morosité.
Mais Noa, elle pensait bien le cacher.
Pourtant, ce soir, Kai ne semble pas bien dupe. Mais au début, elle ne se doute de rien – se contente de rire quand il la rejoint, avec ses habituelles blagues pourries, véritable clown jusqu’à la fin des temps. « Le centre de l’univers, rien que ça. » Mais elle rit, Ainoa. Peut-être est-ce précisément ce dont elle avait besoin. Besoin de la légèreté, de l’humour parfois douteux de Kai, pour lui changer les idées. Manque de bol, même lui sait lire en elle comme dans un livre ouvert, ou tout du moins, percevoir qu’elle n’est pas tout à fait dans son état normal, Ainoa. Au moins, elle accepte sans vraiment se faire prier la cigarette qu’il lui propose, et bientôt, les voilà dehors à s’encrasser les poumons. A la question de Kai, elle prétend, Ainoa, que tout va bien, mais il n’est pas dupe et rebondit sur ses derniers mots – sur ce je crois qu’elle a laissé échapper, malgré tout. Evidemment qu’elle ne peut pas assurer être sûre, assurer que tout va bien, alors que ce n’est pas le cas. « Que veux-tu, ça arrive même aux meilleurs. » plaisante-t-elle en réponse, quand il lui dit qu’elle n’est pas très convaincante. Et la voilà qui porte à nouveau la cigarette à ses lèvres, comme pour gagner du temps. « Mouais. » Elle le connaît, tout de même. Et elle sait que, dans la bande, bien qu’ils soient tous du genre à sortir ensemble pour faire la fête, ils tiennent vraiment les uns aux autres, unis comme les cinq doigts de la main. Et même s’ils ne parlent pas toujours de trucs sérieux, ils s’inquiètent les uns pour les autres. Kai ne fait pas exception à la règle. « C’est juste… » Elle réfléchit à la façon de tourner les choses. Réfléchit à ce qu’elle veut dire, à ce qu’elle veut bien confier. Et à ce qui doit rester dans son jardin secret. « Je pensais à quelqu’un. » Elle y pense, au présent, tout le temps. N’arrive pas vraiment à déconnecter ses pensées, même quand elle essaie très fort. « Un mec. Avec qui il s’est passé un truc. Avec qui j’ai été, en fait. » Mais cela, elle ne l’a pas dit. Ni à Kai, ni aux autres. Elle l’a gardé pour elle. Parce que d’ordinaire, elle préfère les histoires sans attaches, Noa. Mais à un moment donné – il y a un moment, maintenant –, il y a eu Silas. Et elle n’arrive toujours pas à l’oublier.

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