(callum), loving the risk of being found.

[ loving the risk of being found ]

@callum dunne
( o u t f i t ) Les jours s’enchaînent, toujours pareils. Et elle déteste la routine, Noa. Elle déteste que les journées se ressemblent, comme ça. Elle déteste aussi, voir comme la peine subsiste. Peut-être qu’à trop attendre le changement, le moment où elle ira de l’avant, elle le repousse, cet instant. Mais ce qu’elle voit, pour l’instant, Ainoa, c’est que, malgré tous ses efforts, elle en est toujours au même point. Elle stagne, et bon sang, elle déteste ça – croit, qu’elle vaut mieux que ça. Elle est beaucoup trop bien, pour se morfondre à propos de quelqu’un. C’est pour cela, qu’elle sourit, Noa, qu’elle fait toujours comme si elle était si assurée, qu’elle camoufle ses maux, ses plaies. On dirait presque qu’elle n’est jamais triste, qu’elle ne connaît aucun malheur – alors qu’elle s’effondre un peu, à l’intérieur. Mais elle est douée, pour tout cacher, c’est vrai. Et puis, elle refuse de se laisser aller, la blonde. Elle n’est pas comme ça, de toute façon. Elle ne va pas négliger son apparence, elle ne va certainement pas lâcher ses études, ni s’enfermer chez elle, dans sa chambre – non, elle n’est pas comme ça. Elle préfère se dire qu’au moins, plus personne n’entrave sa réussite professionnelle, ou ses études, dans un premier temps. Ses études, pour le moment, c’est la priorité, le plus important. Et elle sait qu’elle a du potentiel, Noa, elle sait qu’elle est douée, qu’elle est même une étudiante brillante. Elle ira loin, elle a toutes les clés en main. Elle est travailleuse, au moins. Même si elle se perd dans les fêtes, dans l’alcool un peu parfois, pour oublier ses peines. L’amour, de toute façon, ce n’est pas sa priorité. Ça ne l’a jamais été.

Elle considère que les gens qui courent après, ont tort de le faire. Elle considère que c’est une erreur, une faiblesse même. Que c’est dangereux, et que c’est un obstacle, en prime. Alors elle fait cavalier seul et c’est mieux ainsi – enfin, en quelque sorte. Parce que, malgré tout, elle essaie d’oublier, et en plus, elle déteste la routine. Elle n’a pas envie de s’ennuyer, pas envie d’une vie plan-plan. Elle ne veut rien regretter, non plus. Elle veut profiter, elle veut s’amuser, elle veut prendre des risques. Surtout. Mais ça, cette dernière chose, c’est peut-être aussi une sorte de pulsion d’autodestruction, parce qu’elle ne va pas aussi bien qu’elle le prétend. Dans le fond, elle fait n’importe quoi, Noa, même si elle s’efforce de donner l’impression qu’elle maîtrise parfaitement sa vie, ses études. Mais en réalité, elle a un plan en tête, un plan qui pourrait lui causer des ennuis. Et elle fait toujours tout pour arriver à ses fins, la blonde, pas du genre à essuyer une défaite facilement, pas du genre à abandonner sans s’être battue – sauf quand il est question de Silas, elle n’est pas maso, non plus. Alors, quand elle marche tranquillement sur le campus de l’université, son regard sait exactement ce qu’il cherche, et ne tarde pas à se poser sur une silhouette bien particulière. L’idée s’est fait un bout de chemin, dans sa tête, depuis quelques temps. A mesure qu’elle se faisait la réflexion, que monsieur Dunne était décidément très charismatique et attirant, en plus de dispenser des cours diablement intéressants. C’est probablement une mauvaise idée, mais Noa, elle s’en fiche un peu, des mauvaises idées, surtout ces derniers temps. Elle est un peu en roue libre, malgré tout, malgré le fait qu’elle se croit en contrôle. Alors, quand elle l’aperçoit, elle s’approche, la Bolívar, toujours aussi assurée qu’à l’accoutumée. « Monsieur Dunne ! Bonjour. » Elle mime la surprise, mais aussi la joie – réelle – de le croiser là. C’est toujours agréable, d’échanger avec lui, parce qu’il est passionné et passionnant, de ces enseignants qui donnent envie de venir à leurs cours. Peut-être devrait-elle simplement s’en contenter, Noa, mais elle n’est vraiment pas comme ça. « Vous allez bien ? » s’enquiert-elle, alors, toujours aussi polie que d’habitude, toujours souriante aussi. Qui pourrait, à la voir ainsi, se douter de son crush ? Parce que, voilà ce que c’est. Et le fait qu’il soit son professeur, et qu’il ait plus de dix ans de plus qu’elle, n’y changent franchement rien.

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