bad man's world (walt)

[ bad man's world ]

Les bruits de ses pas résonnaient dans le corridor. Elle avançait d'un pas déterminé, plusieurs dossiers en main. Aujourd'hui, elle devait donner un coup de main à l'hôpital puisqu'ils avaient un problème de personnel. Bon matin Mademoiselle Donnelley. Sourire de politesse aux infirmières tout en marchant rapidement dans les corridors, venant finalement se rendre au bureau de l'accueil pour donner les chartres aux gens présents. Je voudrais qu'on envoie tout ça pour programmer des futurs rendez-vous. Merci beaucoup les filles. Pour le moment, elle s'acharnait sur son boulot. Toute cette avidité pour ses heures lui permettait d'oublier les problèmes qu'elle avait. Plusieurs de ses collègues lui disaient qu'elle ne devrait pas être présente, qu'elle devrait prendre du temps pour s'occuper de son bambin encore jeune et de se reposer. Quelques semaines à peine avaient passé depuis l'incendie qui avait ravagé son domicile, très peu de temps, mais pourtant... La brune avait tenu à retourner travailler, oubliant qu'elle avait tout perdu. Oubliant qu'elle était totalement seule et bafouée par son ex fiancé. Ses prunelles vinrent rapidement jeter un coup d'œil à l'heure, bientôt treize heures. Il y avait un peu de temps à perdre avant son prochain patient, sauf si une urgence venait à se présenter. Histoire de pouvoir mieux se concentrer durant l'après-midi, elle se dirigea vers la salle des employés, venant se chercher un petit café. Gobelet de carton blanc, juste assez gros pour contenir tout le courage nécessaire qu'elle avait besoin pour terminer sa journée. Un rapide coup d'œil sur son téléphone, se demandant si la baby-sitter de son bambin avait besoin de quelque chose ou si tout allait bien. C'est uniquement une photo envoyée du petit ange qui s'y trouvait.

Le moral remonté et le visage souriant, elle se fit sortir de ses songes par une collègue qui s'approcha d'elle. Mademoiselle Donnelley ? Quelqu'un est ici pour voir. Je n'ai pas totalement compris le prénom, très court, mais cela semblait urgent.. Tout de suite, elle avala sa dernière gorgée avant de jeter le gobelet à la poubelle. Finalement, elle se dirigea vers l'accueil pour venir à la rencontre de la personne en question. C'est lorsqu'elle tourna le coin du corridor qu'elle se rendit compte de qui était là. Tout de suite, son élan se freina dans le corridor. Elle pourrait reconnaître la silhouette parmi tant d'autres. Walt .. Qu'est-ce que tu fais ici ? Elle s'approchait de lui lentement. Elle pouvait reconnaître son expression faciale. Il avait quelque chose à lui dire. Il n'était pas ici pour rien.. Par réflexe, elle vint entourer sa nuque de ses bras. Je ne m'attendais pas du tout à te voir.. Tout va bien ?

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Remember those walls I built?
Well, baby, they're tumbling down
And they didn't even put up a fight
They didn't even make a sound

feat. @Aurelia Donnelley

Grande ou petite ville, c'est toujours la même chose. Les rumeurs vont vite et bon train, dès qu'il se passe quelque chose d'intéressant. Les gens parlent, les gens racontent. On s'arrête un peu partout, on discute. Dans une fille d'attente, chez un coiffeur. Les mots s'échangent, s'amplifient et, invariablement, arrivent aux oreilles des quidams qui n'ont pourtant rien demandé.
C'est comme ça qu'il a entendu parler d'elle à nouveau. Au départ, il n'y a pas vraiment prêté attention. Pas qu'ils soient en froids mais depuis quelques années, ils avaient rompu contact à cause d'une discorde sur le bien fondé du couple qu'elle formait avec cet imbécile. Il avait pris ses distances, Walt, parce qu'il ne supportait pas l'idée qu'elle puisse souffrir et qu'il soit incapable d'agir. Elle le tenait à l'écart, parce qu'elle détestait le fait qu'il n'aime pas l'homme dont elle était éperdument amoureuse. Il avait entendu son nom raisonner aux caisses d'un supermarché, la première fois. Il n'y avait pas prêté plus d'attention, ça non. Walt n'est pas colporteur ni même avide de potins. C'est pourtant lorsqu'il avait entendu son nom résonner dans une nouvelle conversation chez le traiteur italien que Stella affectionnait tant qu'il avait tendu l'oreille.
Et la rumeur avait pris.
Le feu, l'accident, l'incendie volontaire. On y allait bon train, chacun y apportait sa touche pour amplifier l'effet de la rumeur. Walt n'y avait cru qu'à moitié mais son myocarde s'était alarmé. Si elle était en danger ? Il avait besoin de le savoir, de se rassurer. Alors sans une once d'hésitations, il avait soulevé la terre pour retrouver sa trace, voguant de gauche à droite pour obtenir sa localisation parfaite. Et lorsqu'enfin il la retrouve, souriante, il ne peut s'empêcher de se sentir soulagé. Walt .. Qu'est-ce que tu fais ici ? elle est en vie, voilà de quoi le rassurer. Elle s'approche de lui comme s'ils ne s'étaient jamais quittés, il la laisse faire. Heureux de la revoir, c'est vrai, mais inquiet et ce trouble voile son regard. Je ne m'attendais pas du tout à te voir.. Tout va bien ? elle l'a senti, naturellement. Ils ont trop partagé pour ne pas comprendre ce qui se sous-entend. Il se détache, l'observe en souriant du mieux qu'il peut. Je me faisais du soucis pour toi. qu'il lui dit sans même prendre le temps de chercher ses mots. J'ai appris pour... l'incendie. sans rien dire de plus.

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