@Helena Tucker et @Hector Braithwaite La dernière fois qu’Hector avait pris ce chemin, l’issue avait été presque tragique. Ça, c’est ce que pensait son côté pessimiste lorsqu’il se remémorait sa cadette aussi pâle qu’un linge, tremblante comme une feuille, s’effondrant dans ses bras et le seul point positif qu’il en tirait, c’était qu’il avait eu le bon réflexe malgré son état. Aujourd’hui, c’était différent, les choses avaient changé. Pas tout à fait. Il ne savait même pas comment il allait être reçu par Helena qui ne devait sûrement pas s’attendre à sa visite après deux ans, si loin l’un.e de l’autre, mais pourtant si près. Il aurait pu passer par Ace ou même par son beau-frère, mais l’idée d’appeler Adriel le rebutait, lui et sa fierté. Il n’était pas en odeur de sainteté chez les Tucker, autant n’alerter personne. Les mains dans les poches de sa veste qu’il ne quittait plus depuis des années, Hector faisait le tour du pâté de maison depuis quelques minutes, cherchant les mots, se trouvant un discours de dernière minute. S’il était sûr de lui il y a près d’une heure, ce n’était plus le cas maintenant, l’angoisse s’insinuait tranquillement. Hector aurait pu se donner du courage, oui, il aurait pu, c’était rapide, il avait ce qu’il fallait, mais pas aujourd’hui, même si tout son être réclamait son dû. Alors, oui, il était du genre à tendre le bâton pour se faire battre, se complaisant totalement dans le rôle de la piñata, pourtant, depuis quelques semaines, il ne voulait plus de ce rôle qui lui sied à merveille. La vie avait pris une tournure qu’il n’avait pas imaginée et par sa faute, il était maintenant de son devoir de réparer les pots cassés même s’il aurait préféré que ce soit dans le sens littéral du terme.
Hector trouve finalement le courage de s’approcher de la porte d’entrée après un quart d’heure à tourner en rond dans les environs. Il avait toutes les chances d’avoir été repéré par sa sœur à la fenêtre, en tout cas, il savait qu’elle était seule puisqu’il avait attendu qu’Adriel quitte le domicile. C’était lâche, mais il n’avait pas besoin de lui, il savait très bien se mettre des bâtons dans les roues tout seul. N’y tenant plus, Hector tape trois coups secs à la porte avant de replonger ses mains fraîches dans les poches de sa veste, attendant patiemment que sa cadette vienne lui ouvrir. Il y avait également ce risque qu’elle ne l’ouvre pas ou alors juste le temps nécessaire pour lui demander de partir, il s’attendait à tout. Pourtant, il fallait absolument qu’il la voit. Il était venu pour récupérer cette fameuse bague de fiançailles, le prétexte était donc tout trouvé. Un prétexte qui allait certainement faire trembler les murs de la maison Braithwaite, mais c’était un dommage collatéral totalement calculé et désiré. Hector se balance sur ses jambes en attendant et regarde autour de lui, essayant d’ignorer cette impression de déjà-vu. Un léger bruit se fait entendre et bientôt, la porte s’entrebâille pour laisser apparaître Helena. Aussitôt, un sourire s’étire sur les lippes du plus vieux, pur réflexe. Une bouffée d’amour l’envahit, qui lui fait oublier pourquoi il a mis deux ans à venir la voir, l’envie de la serrer dans ses bras est forte, mais il se contient, se rappelant de la dernière fois. « Salut Lena.. » La tête se baisse et le regard s’attarde sur ses pieds un moment, cherchant les mots qu’il avait essayé de mémoriser quelques instants plus tôt, mais il ne se rappelait d’aucuns de ces derniers. « Ça fait longtemps. Est-ce qu’on peut se parler ou est-ce que tu vas me claquer la porte au nez ? » Et ce serait sûrement mérité.
Ses yeux semblaient avoir perdu leur pouvoir hypnotique. Ne restait qu’un regard de petite fille qui s’était assise sur le bouton « tremblement de terre ».
trigger warning : warning : Maladie ; agression ; addiction ; alcoolisme ; négligence maternelle ; trigger : je préfère voir avec maon partenaire directement selon contexte et situation rp.
gif :
âge : 31 années à essayer d'éclore dans des hivers constants.
statut civil : Floraison dans les sentiments intenses, cristallisés dans un mariage. Jeune certes mais qui lui offre tout ce dont elle aurait pu rêver. Des battements de coeur qui portent son nom. Adriel. Adriel.
occupation : Designer de robe de mariée pour son propre compte quand elle ne revêt pas la casquette de costumière pour la compagnie de ballet
habitation : #639 Garden District
disponibilité : 0/4 dispo
[ and the story begins ]
Helena & @Hector Braithwaite La tendresse routinière dès l’éclos des premiers battements de cils. Parfois tout a le rythme d’une partition écrite avec rigueur. Les mouvements sont parfois coordonnés à l’un.e et l’autre comme un ballet dont la chorégraphie est régie à la seconde près. C’est connaître les habitudes de l’autre, les goûts et manies. Souvent on dit que la routine est l’ennemi d’un couple et pourtant Helena aime la leur de routine. Elle lui permet de respirer, de se relâcher car tout est sous contrôle, planifié et qu’elle en connaît les contours. Pourtant à la fois, elle n’est pas contre les imprévus, parfois ils modèlent leur quotidien et s’il lui faut toujours un petit temps d’adaptation pour appréhender et lâcher prise, Helena arrive à y parvenir aujourd’hui. Ca n’a pas toujours été le cas. Les imprévus étant devenus des sources d’angoisse, du stress tant l’avenir ne savait être que flou. Cette période remonte, s’étire dans des eaux troubles. Ces soirs quand elle craignait la sonnerie du téléphone, terrorisée d’apprendre une terrible nouvelle : Hector terrassé par une overdose ou bien blessé ou tout ce que son imagination se plaisait à dessiner pour torturer son coeur. Ces instants où elle ne savait pas comment elle allait le retrouver. Ou encore si sa promesse offerte dans une étreinte tendre allait être tenue. Jusqu’à aujourd’hui, elles ne l’ont pas été mais Helena a toujours voulu y croire. Croire que tout cela serait derrière elleux un beau jour. Ca n’a pas été le cas et elle avait dû prendre la décision terrible de mettre tout cela derrière elle après que ses limites aient été franchies, que la déception a pris trop de place dans son coeur. Coeur qui pourtant continue de battre la mesure de son affection pour son grand frère, pour ce pilier mais qu’elle a évincé de sa vie. Par nécessité. Pour se préserver. Mais dans le plus grand silence, encore aujourd’hui, Helena se demande si c’était la bonne décision à prendre.
Époussetant la veste de son époux dans un élan perfectionniste -Astrid n’est jamais trop loin d’Helena-, l’oeil crochète un élément qui ne fait pas parti de sa routine. Le facteur ne passe jamais à cette heure-ci, ni même ce jour-là. La silhouette qui se dessine à travers le voilage des rideaux et qui semble faire demi-tour, elle la reconnaît de suite. Hector. Son coeur fait un bond pendant que son poing se referme instinctivement dans un pêle-mêle d’émotions contradictoires. Un sourire se dresse sur son visage en seul rempart pour ne pas inquiéter Adriel « Passe une bonne journée, mon coeur » Un baiser déposé sur les lèvres avant de refermer la porte aussi rapidement derrière lui. Par peur de voir Hector se dirigeant sur le seuil. Par peur de ne voir que son absence. Son coeur ne sait pas se décider sur ce qu’il préférerait mais le destin ne semble pas vouloir lui laisser le temps de choisir. Trois coups résonnent contre la porte et même sans aller lancer un coup d’oeil dans le judas, Helena sait. C’est lui. C’est son grand frère. Son corps reste planté sur la chaise sans savoir quoi faire, quoi dire. Plusieurs options traversent son esprit mais aucune ne donne l’impulsion à son corps de se mouvoir. Terrassée par l’envie pesante de lui dire de s’en aller, de respecter sa décision mais à la fois de le voir, de le sentir, de le serrer dans ses bras. Sans crier gare, son corps quitte sa prison et se plante devant la porte avant de l’ouvrir à moitié. Hector se trouve face à elle et l’horizon s’éclaire d’un sourire qu’elle a tant de fois admirer, pour lequel elle oeuvrait rien que pour en voir une esquisse sur ses lèvres parce que le bonheur de son frère faisait le sien. Aux salutations d’Hector, le silence de la cadette se confronte alors que son regard se plante dans le sien qui fuit, s’attarde sur ses pieds qui semble le fasciner à cet instant précis. « Tu me parles ou tu parles à tes pieds ? » Bras croisés sur sa poitrine, le visage se ferme et si la langue s’apprêtait à claquer pour lui dire de s’en aller, son corps se décale pour le laisser passer. « Me tente pas de te claquer la porte au nez » Signaux contradictoires, les mots qui ne traduisent pas ce qui se déroulent en elle. Pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi venir maintenant ? Quelle est la motivation ? « Qu’est ce que tu veux ? » Autant aller directement au vif du sujet, tourner autour du pot n’a jamais été réellement sa tasse de thé. Pourtant reste coincé dans sa gorge l’aveu terrible qu’elle refuse de laisser libre : Hector, tu me manques tellement. Et aux frontières de son affection, ricoche l'aube impétueuse de sa rancoeur où se logent trop de souvenirs déçus et flétris par la drogue.
@Helena Tucker et @Hector Braithwaite De nombreuses fois, il a voulu faire demi-tour devant cette porte, mais de nombreuses fois également, il a voulu la franchir et se réfugier dans les bras de sa cadette. De trop nombreuses fois. Hector ne passait pas un jour sans éprouver du remords ou à penser à Helena qui n'était jamais très loin dans son esprit. Il se surprenait parfois à se demander ce qu'elle aurait pensé de certains détails qui alimentent ses journées, du choix de son plat au restaurant à la façon de s'habiller. Si Hector avait eu l'habitude de râler en entendant les commentaires de sa sœur sur son style vestimentaire, il savait maintenant que tout cela lui manquait. Et cela le frappe encore plus maintenant qu'il pose son regard sur elle pour la première fois depuis longtemps. Les photos ne comptaient pas, elles renvoyaient toujours une image passée les rendant véritablement difficiles à regarder. Là, à cet instant, il a tout le loisir de la regarder, comme sortie d'un songe, comme s'il ne l'avait pas vu depuis des années, elle n'avait pas changé. Son éloquence se fait la malle à mesure où ses yeux tombent encore et encore, regardant le sol, soudainement plus intéressant. Ses mots claquent et donnent le ton, il allait devoir être concis et rapide, car il n'était apparemment pas le bienvenu. Même si.. Même s'il en doutait, mais il n'avait pas envie de lui en faire la remarque, car la porte lui claquerait vraiment au nez. Il profite du vide présent devant lui pour entrer dans la maison, se raccrochant au motif de sa présence. Cette foutue bague.
Hector se ressaisit, tente d'ignorer le ton de sa voix qui claque et qui meurtrit son cœur. « Je ne vais pas te déranger très longtemps. » Il s'arrête à ses mots, garde les plus piquants pour lui, son but n'était pas de jouer à cellui qui ferait le plus mal. Il reste près de la porte d'entrée, n'ose pas s'enfoncer dans la maison se souvenant de ce qui s'était passé la dernière fois. Les mains dans les poches, Hector tente de prendre un air décontracté et détaché. « Je suis venu chercher la bague que t'a confié Astrid. » Cela faisait longtemps maintenant qu'il avait abandonné le terme qu'il avait utilisé pour désigner sa mère, inutile d'insister lorsque cela sonnait faux. « La bague de fiançailles de notre grand-mère, j'en ai besoin. » Même si Astrid avait fait du mal dans leur adelphie, dans leur famille, il tenait aux traditions, c'était son côté vieux jeu. Et même si ce mariage était bidon, il comptait bien respecter les traditions, autant faire semblant jusqu'au bout pas vrai ? « J'en ai besoin parce que je vais me marier. » Son coeur bat à tout rompre alors qu'il lui annonce quelque chose qu'il aurait voulu lui dire déjà depuis longtemps. Il aurait voulu qu'elle soit la première à l'apprendre, mais la force des choses en a décidé autrement. Hector se rend compte à cet instant qu'il aurait du prendre des pincettes, qu'il aurait dû lui dire autrement, qu'il aurait dû.. Des qu'il aurait dû, sa vie en était remplie. Remplie de remords, de regrets, des choses qu'il aurait dû dire, ne pas dire, faire ou ne pas faire, des choses qui le travaillent chaque instant, chaque nuit, chaque seconde de la journée et son refuge dans la miraculeuse poudre blanche n'était qu'une fuite en avant. L'escapade dans les hauteurs avait toujours une fin lors de laquelle tout lui revenait dans la face, et même s'il était de plus en plus dur de sen relever, Hector y retournait toujours. « J'aurai voulu t'en parler, mais tu sais... »Elle savait. Il n'avait même pas besoin de le dire, son semblant d'excuse parlait pour lui. Elle avait sa vie, il avait la sienne, pourquoi l'ennuyer avec une telle nouvelle. Tout ce qu'il voulait, c'était la bague pour disparaître de nouveau de sa vie.
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