• rp d'intégration // Helena & Leola

[ rp d’intégration ]

@Helena Tucker et @Leola Lowery
Il y a quelques temps, vous avez pris une photo particulièrement réussie de la cathédrale Saint-Louis, au coeur du quartier français. Si votre but était principalement de prendre le monument emblématique de la ville sous un somptueux coucher de soleil, vous avez remarqué que dans le plan se trouve une personne que vous ne connaissez pas. Une personne qui, prise sans qu'elle en ait conscience, semble radieuse et au sommet du bonheur dans ce cliché. Vous ne connaissez pas la raison de son sourire radieux, mais plus vous avez regardé la photo, plus vous avez eu envie de la partager avec cette personne.

Il vous a fallu du temps pour la trouver. A force de chercher sur les réseaux sociaux, à demander à vos amis, puis à leurs amis s'ils connaissaient cette personne. Finalement vous avez pu trouver son nom, la contacter et vous avez donné rendez-vous à cet.te inconnu.e dans un café aujourd'hui. La photo a été imprimée sur du joli papier, vous avez eu envie de faire les choses bien, de faire plaisir à quelqu'un. Et puis qui sait, peut-être que cela vous permettra de faire une belle rencontre.

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Le bruit de l’imprimante ronronne en fond alors que les pensées se bousculent dans la tête brune. Errance en errance. De l’absence en points de suspension d’Adriel, en Pologne à l’heure actuelle, à ce rendez-vous dont les aiguilles de l’horloge l’exhortent à bientôt s’y rendre. Le fruit d’un hasard, les desseins de l’univers capricieux et totalement aléatoire. Tout avait débuté par un shooting au feeling, une envie particulière : capturer la cathédrale dans l’écrin d’un coucher de soleil. Saisir les reflets d’un crépuscule se perdre sur la bâtisse. Armée de son appareil, Helena avait mitraillé ce jour là, autant de rafales de photos que de battements de coeur désordonnés. Un jour fructueux qui s'était déversé en clichés qu’elle a développé dans une salle de bain dévorée par les ombres. Et dans l’ombre, le cliché plongé dans le bain d’arrêt, c’est voir s’esquisser au gré des secondes un sourire si éclatant qu’il en illuminerait presque la pièce. Les contours d’un visage se dessinait, se gravait sur le papier. Et si la principale star des photos est la cathédrale qui s’étendait dans un ciel orange, ce visage lui a volé les devants de la scène.

Helena a gardé ce sourire dans un tiroir de sa tête, l’ouvrant de temps à autre pour en chercher la propriétaire. A l’aide de bouche à oreille et de réseaux sociaux. Une recherche à laquelle elle s’adonne entre deux tâches du quotidien jusqu’à devenir une obsession finalement, quelque chose qu’elle n’arrive plus à se sortir de la tête : retrouver absolument la jeune femme dont elle a fini par retenir les contours du sourire à force de mirer le cliché. Une recherche à laquelle elle s’adonne complètement dès qu’Adriel s’envole pour la Pologne, comme pour s’occuper l’esprit et le coeur, moins voir peut être les vides qu’il laisse derrière lui. Chacun d’eux est capable de faire vivre ses projets et d’être indépendant de leur relation mais le manque est toujours présent malgré tout, impossible à vraiment contrôler. Helena porte la superstition que si l’on pense trop à l’être qui manque, l’autre ne peut passer un moment agréable alors elle se fait force, se tempère et les recherches sont le bon plan pour dévier l’attention.

Le cliché imprimé sur un beau papier glacé, double de l’original, Helena quitte sa demeure pour se rendre au lieu de rendez-vous, non sans hâte mais toujours avec une pointe d’appréhension. Si le sourire de la jeune femme lui semblait avenant et sympathique, elle n’était pas à l’abri d’une erreur de jugement. Leola, c’est le nom qu’elle avait pu récolter et qui avait grandement aider à la retrouver. La brune l’attend, attablée, faisant tourner dans ses doigts l’enveloppe kraft qui contient le fameux cliché qu’elle veut lui offrir en offrande. Rendre à César ce qui est à César. Car son sourire était bien trop beau pour ne pas être gravé et Helena s’était dit que ça ferait peut être plaisir à la détentrice de posséder ce cliché, peut-être qu’un souvenir joyeux s’y cachait ? Qu’une jolie histoire aussi ? Peut être que c’était naïf de la part de la métisse mais elle avait envie de croire aux jolies choses, à ce que le monde avait encore de beau pour compenser toute l’horreur qu’il pouvait abriter. Alors elle attend avant d'apercevoir le visage qui lui est si familier. C'est elle. Helena sait à quoi elle ressemble, a son cliché mais la femme qui vient à sa rencontrer n'a aucune idée alors elle se lève à moitié de sa chaise, fait un grand geste de la main pour que Leola la repère et la rejoigne. Quand enfin elle se trouve à sa hauteur, lui tendre la main « Bonjour Leola, je suis Helena » Présentation somme toute enfin officielle, des pixels à travers la messagerie d'un réseau social qui prend vie et se matérialise en deux êtres humains qui se rencontrent enfin. « Viens, rejoins-moi » Sourire chaud sur le visage, l'invitant à s'asseoir en face d'elle.

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@Helena Tucker
Tw : addiction.
Le message l’avait surprise. Leola ne se souvenait plus. Ne se rappelait plus de ce jour où elle s’était baladée près de la cathédrale, de cette belle journée où elle resplendissait. De cette belle journée où tout allait bien. Aujourd’hui, cela lui paraît bien lointain – alors qu’elle a l’impression que, dans sa vie, tout s’est compliqué ces derniers mois, et même un peu plus que cela. Elle a l’impression de tourner en rond, d’en revenir toujours au même point, malgré ses efforts, ses tentatives pour passer à autre chose, aller de l’avant. Cela fait bien longtemps qu’elle ne l’a pas éprouvé, ce bonheur pur. C’est comme s’il avait fui toute sa vie. Elle aurait peut-être dû éviter de se mêler de ce qui ne la regardait pas, au début – cela lui aurait évité bien des ennuis, des maux, des préoccupations. Mais elle n’a pas pu. Elle n’est pas ainsi, Leola. Elle se soucie des autres, s’inquiète pour eux, et c’est ainsi qu’elle avait laissé une trop grande place dans sa vie, à Elwyn et sa petite fille. Tout ça pour quoi – pour qu’elle s’enamoure du blond et souffre, par extension, de ses problèmes d’addiction. Elle aimerait prendre ses distances, Leo. Mais même quand elle essaie, même quand elle est certaine d’y arriver, elle finit par elle-même rechuter.

Ce message l’avait surprise. Elle ne se souvient pas de ce jour, à côté de la cathédrale. Mais après tout, pourquoi pas ? Cela avait piqué sa curiosité. Elle aurait pu se méfier de cette Helena qui la contactait – mais non, elle n’avait pas l’air malintentionnée. Elle avait l’air juste contente, de l’avoir retrouvée. Alors elle avait répondu, intriguée, Leo. Elle aussi, elle voulait en savoir plus. Et le rendez-vous avait été pris, dans ce fameux Starbucks qu’elle ne connaissait pas, dans un coin de la ville qu’elle connaissait mal.
Elle est là, maintenant, Leola. Elle a cette petite appréhension, sans trop savoir pourquoi. Peut-être parce que la jeune femme qui est entrée en contact avec elle, est une inconnue – elle a un peu de cette timidité que l’on éprouve parfois en rencontrant de nouvelles personnes. Mais dans ce cas précis, c’est surtout que c’est un peu comme si cette femme la connaissait. Sensation étrange, mais pas non plus dérangeant – elle sent qu’elle peut tout simplement lui faire confiance. Alors elle finit par arriver au Starbucks, passant bien vite le pas de la porte, et bougeant la tête pour essayer de repérer Helena. C’est alors qu’une brune lui fait signe de la main, et elle comprend que c’est elle, Leola. Elle s’avance vers elle alors, et la brune se présente, confirmant qu’il s’agit bien d’elle. « Enchantée, Helena. » lui répond-elle avec un sourire sincère. A ce moment-là, l’appréhension se calme et la timidité disparaît, tout doucement. Puis, alors que la brune l’invite à s’asseoir, Leola tire la chaise pour le faire sans plus attendre. « Merci. » Et maintenant ? La néonatologiste se pose quand même mille et une questions. « Je vais peut-être aller commander quelque chose… Tu veux un truc en particulier ? » C’est bizarre, cette familiarité instantanée, alors qu’elle ne la connaît ni d’Eve ni d’Adam. Pourtant, cela lui est venu presque naturellement.

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Naïve, oui, sûrement l’est-elle. A croire encore au beau. Au bon. Souvent Hector l’avait mise en garde ; n’accorde pas trop vite ta confiance ; méfie-toi ; observe. Des mises en garde qu’elle avait gravé dans sa tête, davantage après cette promenade en plein New York qui s’est muée en cauchemar. Scène fatidique qui se joue parfois encore et encore dans sa tête quand les paupières se closent, quand Morphée tente de la prendre dans ses bras mais que ses souvenirs chassent avec cette sensation vivace de sentir encore le canon froid du métal contre sa tempe. C’est parce qu’elle savait que les ombres existaient, que les fantômes des souvenirs trop sombres pouvaient ressurgir avec une telle facilité qu’Helena faisait le choix de se concentrer sur le beau, sur le positif, sur ce qui fait battre le coeur avec joie. Que ce soit des moments précieux avec les siens, avec son époux, avec ses ami.e.s que de retrouver la propriété de ce sourire qui a bercé ses jours et semaines avant de pouvoir la retrouver.

Il y a des personnes qui se gravent à la mémoire, que ce soit un rire atypique, un grain de beauté à un endroit singulier, une coupe de cheveux originale ou bien encore un sourire aussi brillant qu’un astre. Et c’est ce que le sourire de Leola avait su esquisser. Il est de ces sourires qui éblouissent, qu’on oublie pas facilement. Et parfois, Helena avait retrouvé le sien juste en regardant le cliché qui la contaminait, la faisait sourire à son tour. Ce qu’elle fait aussi là, maintenant, face à Leola en chair et en os devant elle. A qui Helena sourit comme quand elle souriait devant le papier photo. « Je suis enchantée aussi de te rencontrer enfin » Et le sourire que Leola lui offre est bien plus beau en vrai que sur le papier glacé, même s’il semble moins briller, être un peu éteint. Serait-ce la luminosité ? L’endroit ? Ou simplement parce qu’Helena n’est qu’une inconnue ?

Obnubilée par ses pensées et la présence de Leola, Helena ne tilte pas aussitôt et finit par sursauter comme sortie d’une rêverie. « Mais tu as totalement ! Suis-je bête ! J’aurais dû te demander ça en premier ou commander quelque chose avant que tu n’arrives » Prenant exemple sur elle, Helena se met d’emblée aussi à la tutoyer et cela lui paraît presque normal quant tenu que son sourire a vécu plusieurs semaines avec elle. C'était presque comme connaître un tout petit bout d'elle, pas vrai ? « M’enfin, ça aurait été plus stupide de te commander quelque chose que tu n’aurais peut être pas aimé. Allons-y ensemble ? » Helena se redresse de sa chaise en laissant son manteau et son sac à main pendre sur le dos de sa chaise. Sur la table, reste l’enveloppe kraft qu’elle donnera plus tard à Leola mais en attendant, elle y dépose son écharpe pour éviter que l’enveloppe ne s’envole à cause d’une bourrasque ou quoi pendant qu’elles passent comment. « Qu'est ce qui te tente toi ? » Demande-t-elle en laissant son regard caresser les menus et la vitrine.

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@Helena Tucker
Elle ne s’est jamais vraiment méfiée, Leola. Non pas qu’on ne le lui ait jamais appris – comme n’importe quel enfant, par exemple, on lui avait dit de ne pas parler aux inconnus. Mais en grandissant, elle estimait pouvoir faire preuve de discernement – saisir, sentir, en qui elle pouvait avoir confiance. C’est peut-être aussi une déformation professionnelle. Elle a l’habitude de ne jamais trop se poser de questions sur les personnes qu’elle rencontre, Leo, parce qu’elle n’est pas du genre à émettre un jugement. Certains diraient sans doute qu’elle est trop gentille, trop douce, trop naïve. C’est peut-être vrai. Elle a connu ses moments de désarroi, de remise en question – elle a déjà souffert, parce qu’elle était comme cela, parce qu’on en abusait, parce qu’elle donnait d’elle et qu’on lui prenait le double, parce qu’elle tendait la main et qu’on lui prenait le bras. Mais, à la longue, elle ne regrette rien. A la longue, elle a appris à se comprendre et appris à s’apprécier, surtout à s’aimer. Appris à comprendre ses défauts et ses qualités. Et faire confiance aux autres n’est selon elle, pas un défaut. Elle doit juste apprendre à doser pour ne pas trop donner. Chose qu’il serait temps qu’elle mette en pratique, avec Elwyn, par exemple, en ce moment.

Elle veut croire en la bonté de l’humanité. A dire vrai, elle le fait. Sans peine, sans hésiter.
Ce message lui semblait être une représentation de cela. C’était un message plein de gentillesse et de bienveillance, d’engouement, d’enthousiasme – tout un flot d’émotions positives qui l’avaient sincèrement touchée. Qui lui avait donné envie de répondre à la proposition de Helena de se rencontrer. Quelque part, il lui avait semblé qu’elles étaient pareilles. Qu’en tout cas, elles pourraient s’entendre. Finalement, ce que Helena avait fait, Leola aurait pu le faire : chercher la personne qui se trouvait sur une photo que, par hasard, elle avait trouvée. Alors non, elle ne s’était pas méfiée.
Et elle est là, maintenant.
Elle pénètre dans le café, certes avec un peu d’appréhension, teintée de timidité, mais aussi avec beaucoup d’impatience et de curiosité. Finalement, elle ne tarde pas à apercevoir, reconnaître, Helena, quand celle-ci lui fait un signe de la main. Et bientôt, elle la rejoint. Sourit à ses mots. Les présentations sont faites, officiellement, à présent. Elle lui demande alors, Leola, si elle veut quelque chose, s’apprêtant à aller commander au comptoir. « Non, ne t’inquiète pas. C’est plus simple maintenant qu’on est là toutes les deux. » Et puis, Helena propose qu’elles y aillent ensemble – histoire qu’elles puissent, chacune, choisir quelque chose qu’elles aiment vraiment. « Avec plaisir. » qu’elle lui répond, Leo, en souriant. Helena se lève de sa chaise, et bientôt, les voilà qui partent en direction du comptoir pour passer commande. « Hm, je crois que je vais me laisser tenter par un cappuccino. Et toi ? » Les cappuccinos, elle en prend quand elle en a le temps, Leo. Le café, c’est plus pour le travail, quand elle enchaîne les patients, quand elle doit tenir le coup, quand elle travaille parfois de nuit. Mais là, elle n’est pas au travail. Elle a le temps. Et elle est curieuse d’en apprendre plus sur Helena, sur la façon dont elle l’a retrouvée, sur la photo. « Tu as mis du temps à me trouver ? » lui demande-t-elle alors, en attendant qu’on les serve. Elle est curieuse, parce que ce genre de choses n’arrive indéniablement pas tous les jours.

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Coeur fatigué que la vie a trop souvent éreinté. Déjà par sa naissance bancale qui ne lui laisse aucun répit. Coeur à peine né et déjà au bord de la fin. Pourtant, Helena a tenu bon sur le chemin de la vie, même si son myocarde a tant déjoué ses plans. Teinté d’impossibilité ses rêves. La jeune femme s’y est adaptée, a fait de son mieux et Adriel, support indéniable et précieux, l’aide sur ce chemin. Il lui a montré la valeur qu’elle avait en elle, malgré la défaillance d’un palpitant qui n’en fait qu’à sa tête. A déjoué quelque malédictions que sa propre mère avait jeté sur elle et il leur reste un tas d’autres années pour qu’il en déjoue les autres incantations d’Astrid. Du moins, c’est ce qu’elle espérait du plus fort de son coeur.

Coeur qui, malgré ses fêlures et cassures, se remplit d’une petite chaleur. A l’instar d’une bougie dans la flamme vacille et danse. Peut-être que c’est la bonne action qu’elle a organisé. Si toute fois, l’acte est accepté et bien pris. S’insinue doucement et lentement l’appréhension se formant avec les « et si » qui se cognent dans sa tête. Et si elle n’aime pas le cliché ? Et si elle trouve qu’Helena aurait mieux fait de s’occuper de ses fesses ? Et si elle se met en colère ?... Marchant machinalement à ses côtés, la question de Leola la tire de ses pensées, posant son attention sur le menu devant elle. « Oh … Un cappucino est un bon choix … moi, je prendrai ... » L’hésitation qui s’étire dans le silence, tout lui fait envie ou presque c’est horrible à chaque fois. « Un Chaï latte ! » Qu’elle répond autant à Leola qu’au serveur qui attendait plus ou moins patiemment en face d’elles, fière de pouvoir trancher aussi vite comparé à d'habitude.

Il hoche la tête d’un air entendu et disparaît derrière les comptoirs les laissant seules. Helena détourne son attention du menu affiché pour le poser sur Leola. « Oh oui ! Ca a été comme chercher une épingle dans une botte de foin, j’y suis depuis un petit moment » Helena rit doucement devant la situation qui paraît tellement irréelle à cet instant. « Je m’étais mis ce défi je ne sais pas pourquoi. Je crois que ça me frustrait de ne pas réussir du coup j'ai insisté, insisté. Puis mon mari est en déplacement pour quelque semaines alors ça m’a bien tenu occupée et j'ai fini par te trouver » Et c’est le cas de le dire, se focaliser dans cette recherche lui avait permis de ne pas trop penser ou souffrir du manque. De moins voir le vide qui résonnait chez elleux. « Ca n’a pas trop été dérangeant de recevoir un message d’une parfaite inconnue ? » A sa place, peut-être qu’elle aurait même pas répondu, qui sait ?

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@Helena Tucker
Cela lui change un peu les idées, lui permet de s’aérer. Difficile de penser à autre chose, quand elle n’est pas à l’hôpital – son esprit en revient toujours aux mêmes idées, qui tournent en boucle dans sa tête, l’attristent, la contrarient, l’inquiètent, en permanence. Son esprit en revient toujours à Elwyn, tout simplement. Elwyn et ses problèmes, Elwyn et son addiction, Elwyn et son mal-être, Elwyn et son incapacité à prendre soin de lui-même, Elwyn et Zoey. Elwyn, il prend beaucoup de place dans sa tête, beaucoup de place dans son cœur, et aussi, par moments, beaucoup de place dans son emploi du temps. Et, quoiqu’elle soit déterminée à prendre ses distances parfois, elle lui revient toujours, Leola. Elle n’arrive pas à rester loin, elle n’arrive pas à ne pas s’en mêler, car elle n’arrive pas à s’en ficher. Cela n’est pas dans son tempérament, cela ne lui ressemble pas. Mais tout de même, elle se sent un peu coincée, parfois, Leola.
Alors oui, elle avait grand besoin de se changer les idées.
Le message d’Helena est tombé à point nommé.

Elle ne la connaît pas. Ni d’Eve ni d’Adam. C’est presque un pur hasard – enfin, disons que c’est le hasard qui a conduit Helena à trouver une photographie sur laquelle Leola se trouvait. Après cela, la brune a dû bien galérer dans ses recherches, pour pouvoir trouver la personne sur la photo. Et pourtant, les voilà là, toutes les deux, maintenant, qui se retrouvent pour en parler et boire un café, ensemble. D’ailleurs, elles ne tardent pas à aller commander leurs boissons chaudes. « Très bon choix aussi avec le chaï latte. » répond-elle, souriant à Helena. Leur commande est à présent passée, il ne leur reste plus qu’à récupérer le plateau avec les deux tasses bien remplies. Mais le barista disparaît, le temps de les préparer, laissant les deux jeunes femmes libres de discuter. Leo, n'y tenant plus, lui demande sans tarder si cela lui a demandé du temps, pour la retrouver – allusion à la photo sur laquelle elle se trouve, raison de leur présence ici, aujourd’hui. « Tu m’étonnes, d’autant plus que la Nouvelle-Orléans est tellement grande… Et puis, j’aurais pu ne même pas vivre ici. » Elle laisse échapper un léger rire, Leola. Oui, c’est un coup de chance, finalement, qu’elle ne vive pas ailleurs – sinon, il aurait sans doute été impossible de la retrouver. Mais Helena y est arrivée. Et elle écoute avec curiosité la suite de son récit, sans l’interrompre. Elle l’écoute donc lui raconter combien elle s’est acharnée, s’en faisant un défi à réaliser, mais aussi, un moyen de s’occuper en l’absence de son mari. Maintenant qu’elle en parle, elle remarque en effet l’alliance à son doigt. « C’est quand même incroyable. A ta place, j’aurais vite baissé les bras, je crois. Tu as dû passer pas mal de temps sur les réseaux sociaux. » Elle n’ose même pas imaginer. Elle ignore, par où elle aurait pu commencer, de son côté, si les rôles avaient été inversés. C’est quand même incroyable, comme histoire, digne d’un roman – mais comme quoi, tout est possible. « Non, c’était pas dérangeant. Ça m’a surprise, je m’y attendais pas, mais t’avais pas l’air… bizarre, ou quoi. » Elle lâche un rire, Leola, se sent un peu gênée de dire cela – car, après tout, elle ne veut pas blesser Helena. « Et puis, ça m’a intriguée tout de suite. » avoue-t-elle, sans se défaire de son sourire. A ce moment-là, le barista revient avec leur commande, que Leola règle sans attendre. Maintenant, elles peuvent retourner à leur place, poursuivre plus tranquillement leur conversation.

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Les pensées étaient parfois les pires ennemis d’Helena. Quand elle ne savait pas comment les tempérer. Quand elle ne savait pas comment prendre le dessus. Quand elle ne savait pas y voir clair et que des tas d’émotions se mêlent à la fête titillant son coeur fragile et bancale. Il lui fallait trouver des moyens pour canaliser tout cela. Avec les années, Helena avait su apprendre à se broder des aides, à détourner son esprit. Adriel, connaissant cette partie d’elle, était toujours d’un grand secours. Il savait calmer son esprit qui tournait un peu trop vite, qui donnait trop souvent des coups de pieds dans la vase du passé ou lui faisait s’élever les voix lourdes et pessimistes qui ne lui contaient que des mauvaises choses sur elle. Des choses que sa mère avait dites durant tout le long de sa vie. Dans l’absence d’Adriel, Helena s’était composée cette recherche pour tenir les rennes de ses pensées qui pouvaient aller au triple galop. Ca n’avait pas de sens pour les autres mais pour elle ça en avait beaucoup. « Oui c’est bien vrai. C’était un pari risqué mais j’avais envie de le relever » Parce que ça meublait les néants. Et parce que tout ce temps-ci, si les pensées montaient, son regard se posait sur ce sourire qui, sans se l’expliquer, arrivait à l’apaiser. Il était si grand, si chaud, si plein de promesses et même si ce n’était que celui d’une parfaite inconnue, ça lui a fait du bien. C’est bête hein mais ça avait été un allié pendant ce laps de temps.

« Je dois avouer que je peux être assez obsessionnelle quand je suis décidée sur quelque chose » Un sourire gêné s’installe sur ses lèvres de peur de paraître dérangeante ou bizarre aux yeux de Leola. « Ce qui exaspère parfois mon époux je dois bien l’avouer mais je sais pas, j’avais envie de retrouver la personne à qui appartenait ce sourire merveilleux » Leola se met à sourire cet instant précis et s’il était différent de celui de la photo, comme moins lumineux, grignoté de choses qui lui échappe, il restait beau et brillant et c'était terriblement contagieux, faisant sourire à son tour Helena. Le barista arrive à cet instant pour déposer leurs boissons que chacune prend en se dirigeant vers leur table. « C’est gentil de m’avoir offert mon chaï latte, ça me touche » C’était peut-être rien et pourtant le geste touche Helena, bien trop sensible à ce genre d’attention. Une fois de retour à la table, Helena s’assoit, touille son latte hésitante avant de se lancer à l’eau. « Je sais que ça peut faire bizarre mais … je trouve que tu as un très beau sourire et pendant tout ce temps où je t’ai cherché, il m’a accompagné et parfois il m’a fait du bien, m’a remonté le morale. Je suis assez fière d’être celle qui l’a capturé en photo … même si ce n’était que par pur hasard finalement mais je crois que parfois le hasard fait bien les choses » ou peut-être que non si on la prend pour une folle. Rendue timide par son propre aveu, Helena n'ose pas croiser son regard et fait glisser l’enveloppe kraft qui contient la photo vers Leola. « Je l’ai imprimé car je voulais le partager avec toi, peut-être qu’elle pourrait te faire du bien comme à moi ? » La brune nourrissait l'espoir de ne pas être trop ridicule ou trop niaise mais maintenant elle avait mis les deux pieds dans le plat

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@Helena Tucker
Ce sourire lui paraît lointain. Car depuis le temps, il s’est un peu éteint. Ou en tout cas, il n’a plus la même intensité. Elle ne sait pas exactement de quand date cette photo, Leo. C’était sans doute du temps de Clay. Du temps où tout paraissait plus simple, où elle le croyait. Où elle se prenait moins la tête, où elle n’avait pas connu tant de malheurs. Tout ce qui comptait, alors, c’était l’hôpital, c’était sa résidence, puis son fellowship – et puis Clay, évidemment, aussi. Elle était même fiancée, alors. Ils prévoyaient de se marier, mais ils attendaient que Leo en ait fini avec sa formation, qu’elle puisse exercer en solo pour de bon. Et si elle y est venue à bout, leur relation, elle, n'a pas survécu. C’est Leola, qui est partie. C’est Leola, qui a décidé que c’était fini. Parce que, voilà tout : Clay ne voulait pas d’enfants. Clay n’en envisageait pas le moins du monde. Clay ne changerait pas d’avis. Leola ne voulait pas essayer de le faire. Pas lui forcer la main. A quoi bon, sinon. Ils n’étaient simplement pas sur la même longueur d’onde.
Leola l’avait découvert trop tardivement.

Elle y repense moins, maintenant. Mais elle y a longtemps pensé. Elle s’est longtemps demandé si elle n’avait pas merdé. S’est demandé s’il n’aurait pas fallu prendre sur elle, mettre de côté ses rêves, pour lui. Oublier son désir de maternité. Quand elle voit où elle en est, aujourd’hui, toujours pas maman, elle se le demande plus encore. Mais à l’époque, elle n’a pas voulu renoncer, la blonde.
Mais tout de même, Clay la rendait heureuse. Clay était sans doute à l’origine de ce sourire-là, sur la photo qu’Helena est venue aujourd’hui lui apporter. Peut-être que cela la replongera dans le passé – peut-être est-il moins douloureux à présent, peut-être que ce ne serait pas gênant. En tout cas, elle est curieuse, Leo, de connaître l’histoire derrière cette photo. « Tu peux être fière. » répond-elle, sincère. Elle peut être fière d’avoir réussi son enquête, d’avoir retrouvé la personne sur sa photo. Car cela ne devait pas être une mince affaire, loin de là. De son côté, elle aurait vite abandonné, Leo. C’est ce qu’elle ne tarde pas à expliquer à Helena, d’ailleurs. Elle sourit en l’écoutant, la blonde – pas une seule seconde elle ne la juge, pas une seule seconde elle ne la trouve étrange. Parce que ce n’est pas le genre de Leola, parce qu’elle est empreinte de cette bienveillance constante, parce qu’elle est comme cela. « C’est bien d’avoir de l’obstination. Ça peut aider, dans la vie. » Elle en a, elle aussi – mais pas autant, à son humble avis. « Ça me touche beaucoup d’entendre ça. » C’est la vérité, cela la touche, cela l’émeut. Elle ne pensait pas que son sourire puisse marquer qui que ce soit. Et par les temps qui courent, où son moral n'est pas toujours au beau fixe, cela fait du bien à entendre. « Avec plaisir. » répond-elle, à propos de du chaï latte de la brune, que la barista vient d’apporter, avec le cappuccino de Leo. Bientôt, les deux jeunes femmes retournent s’asseoir à leur table, pour discuter plus et boire tranquillement leurs boissons. Helena lui parle alors de son sourire, du bien que celui-ci a pu lui faire. Des effets qu’elle était loin d’imaginer, Leola – mais l’entendre dire tout cela la touche d’autant plus. « C’est vrai ? » Cela la surprend, l’intimide un instant – et ce n’est toujours pas qu’elle trouve Helena bizarre, c’est juste qu’elle ne s’y attendait pas. Que cela la touche, encore une fois. « Je suis contente d’apprendre que ç’a pu te remonter le moral. Ça me fait vraiment plaisir, je pensais pas… on m’avait jamais dit ça sur mon sourire. » avoue-t-elle, baissant un peu le regard. A ce moment-là, Helena glisse vers elle une enveloppe de papier kraft, lui expliquant qu’elle a imprimé la photo. « C’est vraiment super gentil, fallait pas. » Mais c’est une jolie attention. Attrapant délicatement l’enveloppe, elle l’ouvre alors pour en sortir le cliché, sur lequel elle apparaît effectivement, avec son sourire, ses yeux rieurs. « Elle doit dater d’un petit moment, cette photo. » Elle sourit en regardant, Leo. Elle n’a pas tout à fait la même coupe de cheveux, outre son sourire qui est mille fois plus lumineux sur la photo, qu’il ne le serait maintenant. Car maintenant, sa vie n’est pas si simple, et elle n’est pas tout à fait heureuse, Leo.

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[ le tournoi des cinq ]

challenge 2 ; s'introduire dans un rp

Tu regardes ta montre d’un air embêté. Tu n’aurais certainement pas le temps de rentrer chez toi avant de devoir te présenter à l’autre cabinet pour ta déposition. C’était pourtant ton plan pour pouvoir prendre une bonne dose de caféine et ainsi te sentir un peu plus d’attaque pour croiser le fer (hypothétique) avec ton opposant dans cette affaire. Enfin, aux grands maux les grands moyens, tu te tournes vers une chaine emblématique des États-Unis pour combler ton besoin. Le café de Starbucks n’est peut-être pas ce que tu préfères, mais il vaut mieux ça plutôt que vider un peu plus tes réserves d’énergie. S’il n’y a pas trop de client dans le bâtiment, t’aura peut-être même l’occasion de te poser pour le boire plutôt que de te dépêcher sur le chemin vers ton prochain rendez-vous.
La chance semble être de ton côté, t’arrives à récupérer ta boisson et te diriger vers une table libre. Sauf qu’en chemin, un autre client se lève brusquement avant de te bousculer sur son passage. « Ça va pas non ? » Que tu t’exclames alors que tu manques de tomber. Tu te rattrapes à peine sur la table la plus proche, occupée par deux femmes. « Désolée » Que tu souffles rapidement avant de repartir dans la direction opposée. Hors de question de rester dans un établissement avec un malotru, ça ne ferait que te mettre de mauvaise humeur. Tu ne réalises pas dans ton empressement pour sortir que tu n’es pas mieux que le mal élevé, tu t’es excusée pour avoir bousculé leur table, mais pas pour avoir renversé une partie de ton café dessus. Oups, avec un peu de chance, tu ne les as pas ébouillanté.
Ou pire, gâcher le document qu’elles se sont échangé.

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