{Wiluna} - New York nous voilà

Pour ce qui est du massage, nous verrons. J'avoue que je préfère l'idée d'un massage de Wilma que d'une inconnue, toute professionnelle qu'elle serait. Je ne suis pas habituée à ce genre de choses alors j'avoue que je me garde une petite réserve. Peut-être un autre jour ? En revanche, quand elle me confirme qu'il faudra me réchauffer, je ne peux empêcher un sourire un tantinet coquin de venir orner mon visage. Sait-elle qu'elle me donne déjà chaud ?

« Effectivement, l'idée d'un bain de minuit m'a traversé l'esprit. Cela dit, si ce n'est pas possible ici, ce n'est pas bien grave. À la Nouvelle-Orléans, je ne doute pas que je pourrais trouver un petit coin sympa pour cette activité... »

Températures plus que clémentes et bords de mer, tous les paramètres sont réunis pour un bain de minuit digne de ce nom. Bon... Suivant le lieu, faudra prendra en compte la possibilité de croiser un dinosaure du nom d'alligator. Mais bon, ce n'est qu'un détail, non ?
Sauna et hammam ! Voilà c'est ça que je cherchais. Je crois bien que je préfère la chaleur humide à la chaleur sèche, mais pas vraiment le temps de me poser la question, je me fait éclabousser d'une manière absolument perfide et mesquine ! Feignant un air exagérément outré, je la regarde sans quitter ses yeux avant de claquer ma main dans l'eau pour l'éclabousser à mon tour, déclenchant une bataille d'eau qui ne manque pas de me faire beaucoup rire. On finit entièrement trempée, mais ça en vaut bien la peine. Un beau moment de complicité. Aussi simple que ce soit, c'est important dans un couple je pense.

« Tu sais... J'ai hâte de sentir autre chose que les bubulles du jacuzzi sur mon corps. »

Je lui murmure ça à l'oreille, espérant que ça lui fasse son petite effet, et je me lève pour être devant elle un instant, la laissant profiter de la vu. Ensuite, je lui tends la main pour l'inviter à sortir avec moi et je nous dirige vers l'endroit qu'elle à indiqué plus tôt. Suivant les pancartes, je trouve la porte qui m'intéresse, le hammam. Je nage en plein inconnu, mais l'aventure est loin de me faire peur alors je pousse la porte pour entrer dans le hammam et en prendre plein les yeux. L'endroit est cosy, et surtout, il est chaud ! Je suis prise par cette chaleur lourde et humide, mais c'est loin de me déranger.Prenant une des serviettes posées en libre service, je vais m'installer dans le coin avec ma magnifique Wilma pour ne pas déranger la dame se trouvant à l'autre bout de la pièce.

« J'adore cet endroit ! » Une fois bien installées, je prends sa main dans la mienne, laissant mon corps s'habituer à l'humidité ambiante et à la chaleur. Avec ça, si on n'est pas détendues en sortant, c'est qu'il y a un problème ! « J'imagine que les romains devaient ressentir exactement les mêmes sensations que nous quand ils profitaient de leurs termes puisque les Hammams sont en fait la reproduction des salles chaudes des termes romains. Tu ne trouves pas ça fou, de pouvoir ressentir les même choses que ces gens de l'antiquité ? »

Moi, en tout cas, je trouve ça complètement fou ! Se dire qu'il y a deux mille ans des romains profitaient d'une salle en tout point identique dans son concept à celle-ci, c'est quand même assez incroyable.

 

Je me mords la lèvre un inférieur en la regardant avec peut-être un peu trop de désir dans les yeux, mais l'imaginer me déshabiller ici et maintenant me fait clairement son petit effet. Malheureusement, nous ne sommes pas seules ici, et de toute façon je n'ai pas envie que ma première fois avec elle se passe dans un endroit où on risquerait de se faire surprendre n'importe quand. J'essaie donc de calmer mes hardeurs tout en me collant un peu plus contre elle malgré la chaleur déjà intense du lieu. Quant à l'humidité, disons simplement qu'elle est présente vraiment partout...

« On se débarrassera du superflus une fois en privé... »   Et ça ne sera clairement pas seulement pour me sentir un peu plus Romaine. « Et si... On remontait à notre chambre après notre séance hammam ? Le massage pourra bien attendre... »

Si le massage me fait envie, j'ai tout de même de meilleures priorités. Et passer un moment intime avec ma petite amie passe largement avant un massage. D'ailleurs, la dame à l'autre bout de la pièce finit par sortir, et c'est avec un grand sourire que je fête cet évènement en venant embrasser Wilma avec beaucoup d'envie, dévorant ses lèvres, jouant avec sa langue, ma main se baladant un peu...

« Viens... »

Je lui prends la main pour la faire se lever, et je l'entraîne avec moi à travers le spa pour le quitter dans l'espoir de regagner notre chambre. Nous nous cherchons depuis notre arriver, et honnêtement, sans vraiment savoir si je vais pouvoir aller au bout, je ressens ce désir très violent pour elle. Alors pourquoi attendre ? Pour un meilleur moment ? Lequel ? Je veux vivre au jour le jour. Et je ne doute pas que de toute façon, si c'est avec elle, cela sera forcément un bon moment. Alors dans l'ascenseur, sa main droite toujours dans la mienne, mon autre main se cale sur sa nuque pour l'attirer vers moi dans un baiser enflammé... Vivement que nous arrivions...  
 

C'est assez étrange de se laisser mener de la sorte, j'ai plutôt l'habitude quand je suis en couple d'être celle qui prend les initiatives, sauf niveau sexe. Les débiles écervelés et homophobes diraient que « je fais le garçon », mais si ces gens avaient un cerveau ça se serait. Ce n'est pas parce que j'ai un caractère assez fort et que j'aime prendre des initiative que « je suis un garçon. » Toujours est-il que côté sexe, c'est plutôt l'inverse qui se passe avec Wilma, de facto, et cette sensation de lui laisser le contrôle de la situation est assez étrange. Pas désagréable cela dit, j'aime la sentir me désirer autant que je la désire, j'aime la sentir toucher et embrasser ma peau, et surtout, j'aime la manière qu'elle a de vouloir me détendre et me rassurer. Car oui, moi, Luna, j'ai ce stress permanent dès que les choses deviennent un peu intenses, comme en ce moment où je la laisse me déposer sur le lit. Mais comme toujours, elle sait me détendre et je lâche même un petit rire au surnom qu'elle me donne.

« Je devrais peut-être m'enfuir alors ? » Je la regarde se débarrasser de sa serviette alors que la mienne est déjà tombé quelque part dans notre chambre, et mes mains se pose dans se nuque pour l'attirer plus près de moi et l'embrasser à nouveau. « Tout bien réfléchit, je vais te laisser me dévorer... »

Mais avant ça, grâce à un habile jeux de jambe et de mouvement de hanche, j'échange nos positions pour me retrouver à califourchon sur elle, mes yeux noirs de désir observant avidement chaque parcelle dénudée de sa peau. Mes doigts glissent lentement un peu partout, s'attardant au creux de sa poitrine, descendant le long de son ventre. J'aime la voir frissonner, j'aime entendre son souffle s'accélérer graduellement, j'aime sentir les battements de son cœur s'affoler. Depuis combien de temps n'ai-je pas ressenti toutes ces émotions. Le mien aussi, de cœur, bat la chamade. De peur, d'excitation, de désir. Un sacré cocktail Molotov qui semble vouloir me faire imploser si je ne satisfais pas mes envies avec elle. Depuis notre rencontre, depuis que nous nous sommes engagées dans une relation, elle a été parfaite avec moi. Patiente, à l'écoute, rassurante. Et  cela malgré mon manque de temps à son égard et malgré mes soucis. Et si au fond de moi j'ai cette intuition que Wilma me cache des choses sur sa vie, cela passe clairement au second plan, et je me dis qu'elle pourra bien m'en parler quand elle le souhaitera du moment qu'elle ne me quitte pas... Cette pensée est si effrayante...

« Tu es magnifique Wilma... »

Mes lèvres viennent l'embrasser de manière beaucoup plus tendre, avec une tendresse et un amour réservé aux occasions spéciales, puis je me redresse pour que mes doigts agriles viennent défaire mon haut de maillot de bain qui finit je ne sais trop où. Ma poitrine libérée à sa vue, je guide ses mains sur ma peau, lâchant un soupir de contentement en sentant ses doigts glisser sur moi. Aussi effrayant que ce soit, je n'ai pas l'intention de la stopper cette fois-ci. J'ai envie de combattre mes démons, et j'ai envie que ce soit avec elle. Avec Wilma. Ma vie est sur le point de changer drastiquement, je vais bientôt réaliser mon rêve le plus cher qui m'a fait faire de grands sacrifices. Alors pour débuter cette nouvelle vie sur de bonnes bases, surtout avec ma compagne, quoi de mieux que de m'offrir à elle ? De lui offrir ce que j'ai refusé à toutes les autres... Je me penche pour l'embrasser avec tendresse, puis je plonge mes yeux couleur émeraude dans les siens.

« Cette fois, je ne t'arrêterai pas... »         
 

Je ne sais pas si je suis objectivement une belle gazelle, et cela m'importe peu, du moment que je lui plaît à elle, le reste n'a pas d'importance. Je l'invite à continuer, me sentant prête à passer le cap avec elle, et si cela est un peu effrayant je sais aussi qu'avec elle tout ira bien. Elle n'est pas Lui. Ses mains sur mon corps sont si douces, délicates, ses mouvements sont lents, et l'une d'elle finit par arriver au bon endroit, me délivrant quelques caresses qui se veulent presque timides. J'imagine sans mal qu'elle souhaite y aller progressivement, juger mes réactions. Sentir ses doigts sur mon intimité me fait lâcher quelques soupires de contentement, et une de mes mains s'agrippe fermement aux draps de notre lit. J'essaie de garder mes yeux plongés dans les siens, mais j'ai la furieuse envie de les fermer et de me laisser totalement aller dans ses bras. Cela dit, la frustration se fait aussi sentir, moi aussi je veux la toucher, la regarder. Alors je l'incite à se redresser, et avec autant d'agilité que d'envie et d'impatience je lui retire son haut pour libérer sa magnifique poitrine si bien proportionnée à mes yeux. Mais une fois n'est pas coutume, je la laisse reprendre le dessus sur moi. Son corps au-dessus du miens, je peux sentir sa proximité, sa chaleur, et mes doigts glissent simultanément sur sa nuque et sur ses hanches avant de finir sur ses fesses pour faire glisser son dernier bout de tissu. Je la désir tellement... Et quand des flashs de souvenir me reviennent, des flashs désagréables, terrifiants, que le doux visage de Wilma est remplacé par celui de cet homme, je me fige sans même m'en rendre compte. Fermant les yeux je respire plus fort, mais il est hors de question qu'il vienne gâcher ce moment.

« Wilma... Ne t'arrête pas... »

J'ai envie d'elle, de son amour, de sa tendresse. J'ai envie de ce moment de partage à deux, de plaisir, de cet abandon de soi. Je veux frémir sous ses doigts, ses caresses, ses baisers. Je veux la sentir frémir sous les mieux, sentir son souffle chaud s'accélérer dans mon cou sous mes caresses, je veux l'entendre prendre du plaisir autant que moi. J'ai besoin de vivre et de partager ces choses avec elle, car j'espère bien que nous vivrons une relation passionnée pour encore très longtemps... Et cela ne peut se faire que si je suis définitivement débarrassée de mon passé, tout du moins dans notre intimité.

Sous ses doigts, ses caresses, mon corps frémis, frissonne. J'ai chaud, incroyablement chaud, et c'est très loin d'être désagréable. Si quelques souvenirs affreux de mon passé me gâche un instant ce moment de complicité si important pour notre relation naissante, il est cela dit hors de question que je les laisses me dominer. Je dois me battre, pour que cette fois, avec elle, je puisse avancer et connaître à nouveau les sensations que procure le lien charnel de nos corps. Ma demande est presque une supplication. Je ne veux pas qu'elle arrête. Même si elle doit bien sentir mon moment de peur, d'angoisse, Wilma exauce mon souhait pour mon plus grand plaisir. Ses doigts quittent mon intimité pour venir m'aider à me détendre, mon corps se laisse aller à suivre le rythme de son bassin, et entre chaque baiser mes soupirs l'encouragent à ne surtout pas s'arrêter.
Quand ses lèvres commencent à descendre le long de mon corps, c'est un mélange de peur et d'excitation qui me dominent. Pourtant, cette fois, je laisse faire. Ma peur ne me domine plus, et ma respiration est de plus en plus difficile à contrôler. Une de mes mains plonge dans ses cheveux pour l'inciter à continuer le bien qu'elle me fait, alors que mon autre main malmène nos draps. Les yeux fermés, la tête légèrement en arrière, je profite pleinement de ces sensations que j'avais fini par oublier. Il m'est difficile de mettre un mot sur les sensations qui parcourent mon corps, mais sans aucun doute elles sont très agréable. Je me sens étrange, vraiment étrange, et plus je sens sa langue ma gratifier de ses attentions, plus les sensations sont puissantes, presque violentes, à tel point que je finit par l'inciter à quitter mon entre-jambes pour venir reprendre sa place au-dessus de moi. Je veux son corps tout contre le miens, sentir sa chaleur, et je veux être sienne pour de bon. Pas qu'avoir un orgasme avec l'habilité de sa langue me dérange, mais pour ma deuxième première fois, pour cette renaissance dans ma vie intime, je veux que cela se fasse de manière... traditionnelle ? Qu'importe le mot. Mes mains agrippent fermement son dos, j'espère que je ne lui fais pas mal. Sentir ses doigts trouver à nouveau le bon chemin, je m'agrippe d'autant plus fermement, mon bassin bougeant en rythme avec elle alors que je me sens de plus en plus perdre pied... Et si j'ai l'impression de ne plus contrôler mon corps, j'ai cela dit l'impression d'être plus vivante que jamais...       

Elle sait, Wilma. Elle sait ce dont j'ai besoin, elle comprend mes envies, mes émotions, et surtout le plaisir que je ressens actuellement. Mes doigts raffermissent encore ma prise sur elle alors que les siens trouvent leur place entre mes cuisses. Me donnant entièrement à elle, corps et âme, je suis à l'instant plus fragile que jamais, totalement à sa merci. Et pourtant, aucun danger ne me guette, je suis en parfaite sécurité et je profite comme jamais de notre échange intime. Je ne sais pas pendant combien de temps Wilma me gratifie de tant d'amour et de tendresse, mais mon corps finit par lâcher prise entre ses mains habiles. Mes bras s'enroulent autour d'elle dans un long gémissement de plaisir alors que je suis prise de quelques bouffées de chaleur tant l'instant est puissant. Si longtemps que je n'avais pas ressenti le plaisir, j'avais presque oublié cette sensation que je redécouvre aujourd'hui grâce à cette femme patiente et aimante. Ma respiration haletante, je cherche maintenant le regard de ma moitié pour plongé mes yeux émeraudes dans les siens. Des yeux amoureux, des yeux reconnaissants, et surtout totalement dans l'euphorie et le plaisir du moment. Mon pouce caresse avec une tendre délicatesse sa joue alors que mon autre main caresse son cuir chevelu. Le temps que mon corps se calme, que je reprenne mes esprits. Je ressens tant d'émotions. Avoir réussi à passer au-delà de ma peur est un grand pas pour notre vie à deux, même si cela n'efface pas ce que j'ai subi. Je sais qu'il me faudra encore du temps, un long travail, pour que je puisse totalement me remettre de ce qu'il m'est arrivé. De cette sensation d'être sale, coupable et faible. Mais au moins, aujourd'hui, j'ai pu grandement avancer grâce à cette femme merveilleuse. Et maintenant, j'espère réussir à être à la hauteur pour lui rendre la pareil. Alors délicatement, je me redresse pour la renverser et échanger nos place, prenant maintenant les commandes de notre échange sans pour autant quitter ses yeux.

« Je te promet de faire de mon mieux pour que tu passes un moment aussi agréable que ce que tu m'as offert Wilma... »

Mon baiser se fait le plus doux possible, puis mes lèvres descendent sa nuque, titillant le lobe sensible de son oreille avant de descendre encore un peu pour embrasser un de ses seins. Son téton ne tarde pas à se durcir, me faisant passer au deuxième alors que ma main descends dans une lente caresse pour prendre possession de son intimité visiblement déjà bien stimulée. Et si cela fait très longtemps que je n'ai pas fait ce genre de chose, c'est pourtant sans hésitation que je descends encore un peu, mes baisers dévorant chaque parcelle de sa peau, encouragée par ses soupirs et le rythme de sa respiration. Lorsque j'arrive à destination, ma langue trouve son rythme alors qu'une de mes mains maintien sa cuisse et que l'autre caresse sa hanche. Une éternité que je n'avais pas eut ce genre d'activité, et pourtant tout semble se faire si naturellement... Tout dans notre relation semble être une évidence, même nos relations intimes en devenir.      

Le moment sonne comme une renaissance pour moi. C'est peut-être un peu extrême de voir cela ainsi ? Pourtant, c'est bien le cas. Une renaissance dans ma vie sentimentale en tout cas. Et sentir le corps de Wilma réagir à mes attentions à son égards me met dans tous mes états. Je ne sais pas si je m'y prends bien, mais je fais au mieux et comme ça vient. En réalité, je ne réfléchis même pas. Tout semble naturel, c'est probablement comme le vélo, ça ne s'oublie pas. Même si je n'ai pas eu une vie sexuelle très active avant ce qu'il m'est arrivé cette nuit-là. Peu importe, elle aime et c'est tout ce qui importe.

Je ne sais pas combien de temps dur notre ébat, mais tout du long, je m’emploie à la satisfaire, que ce soit avec ma langue, ou ensuite avec mes doigts. J'aime sentir son souffle dans mon cou, entendre ses soupirs et autres gémissements. Et quand enfin elle atteint l'orgasme tant attendu, je me sens étrangement soulagée. Mais au fond de moi, la blessure est toujours là. Bien présente. Lorsque mes yeux se plantent à nouveau dans les siens, ma main caressant délicatement sa joue, je suis tiraillée entre le bonheur et la douleur. Est-ce que je regrette ? Absolument pas. Pas une seconde. Peut-être était-ce trop tôt. Peut-être était-ce le bon moment. L'un ou l'autre, j'ai passé un moment merveilleux alors je l'embrasse avec tendresse avant de me blottir dans ses bras. J'ai toujours préféré, du moins je crois, être celle qui prends l'autre dans ses bras. J'aime sentir ma compagne se blottir contre moi, j'aime lui caresser le dos, lui offrir ce sentiment de sécurité et de protection. Mais en cet instant, c'est moi qui ai besoin de ressentir ça près d'elle.

« Merci pour ta patience Wilma... J'espère que je n'ai pas été trop maladroite. »

Du bout du doigt, je caresse la peau de sa hanche, les yeux perdus dans le vague mais les oreilles bien attentives à elle. Je sais qu'elle ne me dira pas que j'ai mal fais, elle est gentille et attentionnée. Mais cela ne m'empêche pas de me dire que je ne suis sûrement pas à la hauteur de ses exs. Remarque probablement stupide, se comparer aux autres est inutile. Chacun est différent. J'en suis consciente. Mais cela ne change rien à mon ressenti. Je me redresse un peu pour la regarder un instant, je sais quelle est consciente de la douleur qui couve en moi. Elle m'a accepté avec mes démons. Et étrangement, j'ai toujours ce sentiment qu'à côté, je suis encore loin de la connaître. Elle garde cette aura mystérieuse autour d'elle. Il faut bien avouer que c'est très attirant...

« Je me rappel notre rencontre. Cette nuit-là, dans ce bar. Il y avait quelque chose dans ton regard. Dans ton attitude. Tu semblais... Je ne sais pas, mais pas heureuse en tout cas. Alors je me demandais... Et maintenant, Wilma, es-tu heureuse ? »

Ma question est probablement un peu naïve, ou je ne sais quoi d'autre, mais cela m'inquiète vraiment. Et ce n'ai pas lié au fait d'avoir couché ensemble. Je ne veux pas dire que sous prétexte que nous ayons passé cette étape maintenant elle peut être heureuse. C'est plus profond que ça. J'espère simplement qu'ici, à mes côté, dans notre relation naissante mais néanmoins forte, elle est heureuse.    

Ne penser plus qu'à elle. Je ne demande pas mieux. J'ose espérer qu'elle a raison, que je finirai par me libérer totalement. Mais en attendant, nous avons fait un grand pas, et je pense que nous pouvons nous en satisfaire. En dehors de ce sujet intime, c'est celui de notre rencontre qui me revient en tête, des questions que je me pose. Et je suis heureuse de voir qu'elle à l'honnêteté de me parler de ce moment difficile.

« Je comprends mieux... Tu as raison, je crois qu'on s'en sort pas trop mal, toi et moi. Et si tu as jour tu ressens le besoin de parler de tout ça, je serai là pour toi, sois en sûre. »

Le deuil de qui ? Le deuil de quoi ? Je ne veux pas poser ces questions. Peut-être que la réponse m'effraie autant qu'elle pourrait blesser Wilma. Alors je préfère la laisser choisir elle-même ce moment. C'est pour le mieux. Et je me blottis un peu mieux contre elle, profitant de son odeur alors que je ferme les yeux, parfaitement détendue. Wilma est une femme mystérieuse, mais elle dégage quelque chose de fort. Physiquement, elle semble inébranlable. Sa posture toujours droite et fière malgré son air parfois taquin. Elle dégage un charisme qui m'envoûte à chaque fois que mes yeux d'émeraudes se posent sur elle. Son aura m'est irrésistible, et j'aime me perdre dans la contemplation de ses forme, visuellement mais aussi de par mon touché. J'aime aussi me dire que tout ça, ce n'est qu'à moi. L'idée de la partager m'est tout simplement insupportable.

« Quand je serai enfin officiellement archéologue, je vais sûrement partir plusieurs mois par an sur des chantiers. Est-ce que c'est quelque chose qui te posera soucis ? Je veux dire... Je te fais totalement confiance, sache le. Mais je sais aussi que la distance, certaines personnes ne supportent pas ça, je peux le comprendre. Je veux être sûr que pour toi, ça sera gérable. Mon absence... »

Oui, je n'ose pas parler de tromperie, de rupture. Mais c'est pourtant bien de cela que j'ai peur. Que lorsque je serai occupée à chercher des trésors du passé, ma douce Wilma ait besoin de réconfort auprès d'une autre. Peur légitime, non ? Je me doute qu'elle ne me ferai jamais une telle chose, mais je pense que c'est un sujet dont nous devons parler afin de e pas être prises au dépourvue quand mon premier voyage arrivera. Et si un jour je devais choisir entre elle, et mon métier incluant les voyages ? Comment pourrai-je m'en sortir ? L'archéologie, c'est toute ma vie. Mais Wilma, elle semble être devenue une essentielle à mon existence... J'espère de tout cœur ne jamais avoir à faire un tel choix, au risque de m'y brûler les ailes.