• event › le bal d'Halloween.

Bouge tes fesses, t’es en retard ! Je pianote à toute vitesse sur le clavier tactile de mon portable, les yeux rivés sur les animaux… Pardon… Les quidams qui me dépassent à toute allure pour rejoindre l’un des points centraux de la fête : le bar. Je daigne jeter un rapide coup d’œil à mon écran afin de vérifier les mots tapotés à la hâte puis presse le bouton qui me permet d’envoyer cette missive comme une bouteille à la mer. Tout cela pour mieux ajouter, dix minutes plus tard, comme un rappel amical à l’ordre. T’es la seule personne dont je tolère le retard, j’espère que tu en as conscience. Parce qu’il n’y a pas plus ponctuel que moi au quotidien, être à l’heure, cela revient à être en retard à mes yeux. Autant vous dire que j’ai tout le mal du monde à supporter d’avoir à poireauter de la sorte. Une chance pour elle que le bougre, là-bas, en face de moi, soit plutôt canon dans son costume de zèbre… Une aubaine pour le prédateur que je suis, ainsi déguisé en Scar. Parfait mélange d’animal, le lion, et de référence pointue à Disney et son univers animé.

Costume Beau

@Lio Bulhões

Pourquoi a-t-il choisi le zèbre ? En partie parce que c’était ce qu’il avait dans ses placards, tout simplement. Sur une note plus symbolique, peut-être parce que ses couleurs lui permettent de se dissimuler facilement, et dans un environnement comme celui-ci il est important de pouvoir esquiver le danger à tout moment. Tomás est venu à reculons ici. Entrer dans une maison hantée le soir d’Halloween, c’est un plan complètement fou et foireux d’après-lui, mais il s’est quand même décidé à la dernière minute pour deux raisons précises. Si quelque chose se passe ici ce soir, au moins il sera aux premières loges pour en écrire chaque détail dès le lendemain matin. Et puisque Lio semble décidée à profiter de la fête, alors il gardera un œil sur elle. Il sait parfaitement que le grand frère protecteur ne plaira pas à la cadette ce soir, mais depuis le temps il sait comment gérer les crocs de sa sœur. Elle n’est pas là de toute façon, pas dans son champ de vision, alors il se contente d’observer la foule insouciante. Est-ce que d’autres sont nerveux à l’idée de se trouver dans un lieu hanté ? Ça le questionne, il serait presque prêt à interroger les gens autour de lui, mais son regard croise celui d’un lion qui le fait grandement sourire. « Wow, tu ne rigoles pas quand il est question de costumes ! » dit-il après s’être approché. Sourire amical et regard qui analyse chaque détail du costume, du maquillage. « Ça cache un peu ton visage, dommage. » Tomás sait ce qu’il fait, son taux d’alcoolémie n’est malheureusement pas encore assez fort pour qu’il perde sa conscience. Mais il a besoin de penser à autre chose, alors pourquoi pas entamer la conversation.

Oh un message. Message qui me fait pousser un soupir. Pourquoi je vais le rejoindre ? Je me le demande, alors qu’il renvoi un second message. Inutile de dire que je lui réponds rapidement avec ce qui me qualifie le mieux. Envoi. C’est bon, monsieur peut relaxer. Les hommes je vous jure… Je ne dirais sans doute pas cela en temps normal, mais entre Beau qui me pousse à me dépêcher et @Tomás Bulhões que je tente d’éviter, j’y peux rien moi si je suis à la bourre. C’est dans ce genre de moment que je me demande pourquoi j’ai dit à mon frère que je sortais, que j’allais profiter de Halloween. Parce que le lieu ne me dit rien qui vaille. Je ne le sens pas trop. C’est pourquoi je suis devant le chemin menant à la porte, observant les gens qui défilent dans cette jungle rythmée par une musique festive. Inspire Lio. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Ça ira bien. Oui, tout ira bien. Bougeant mon nez maquillé de noir, j’avance et entendant mon cœur résonner dans ma tête. J’ai le souffle court. Un sms à @Beau Angyal t’es où ?   Message envoyé. Mon regard balayant la foule, tombant sur une licorne. (@Wilma Azarov) Je kiff le tutu arc-en-ciel ! C'est trooooooop mignon !

costume + coiffure

Halloween, halloween, halloween. Voilà que la fin du mois d'octobre pointait déjà le bout de son nez, que les vacances d'été semblaient remonter à loin et, Ambre avait finalement décidé de rester à la NOLA plus longtemps que prévu, mettant grandement de côté ce qui l'attendait à New-York. Ce qui n'était peut-être pas plus mal, ainsi elle avait pu être invité à cette soirée et voir de ses propres yeux le manoir soi-disant hantée. Pour l'heure cela ne ressemblait qu'à une grande bâtisse vieillotte, envahit de monde, de musique et de costume complètement farfelues. Elle se fondait au mieux dans la masse avec son costume de loup improvisée, le plus gros de son budget étant passé dans celui de son fils qui avait vu les choses en grands. Néanmoins, elle restait tout de même fière de ce qu'elle avait pu trouver et concocter avec trois fois rien.

En se faufilant parmi le troupeau d'agneau inconnu, à la recherche d'une boisson pour commencer, la demoiselle se demanda s'il y avait des chances de croiser des visages familiers, ou si au contraire ce n'était pas le moment de rencontrer de la nouvelle viande fraiche...

Je l’observe du coin de l’œil, le monsieur zèbre. Pas vraiment intéressé à l’idée de faire preuve d’une quelconque once de discrétion lorsque mes opales s’attèlent à le détailler de la sorte. L’inverse serait nettement plus surprenant, ce n’est tout bonnement pas moi. N’allez pas croire que je suis incapable de faire preuve de subtilité, je sais mener ma barque et ajuster ma trajectoire lorsque cela s’avère nécessaire, en fonction des cartes qui me sont distribuées mais une approche frontale ne m’apparait pas problématique ce soir… Je jette un regard distrait à l’écran de mon portable, en quête de nouvelles d’une retardataire qui devra obligatoirement se faire pardonner pour un tel affront parce que… Non… Franchement… On a dépassé le stade du retard qui se tolère car quantifiable sur quelques minutes… Trente minutes déjà que je l’attends. Une voix masculine me fait relever la tête alors qu’un sourire commence d’ores et déjà à se dessiner sur les traits de mon visage. « J’ai un petit faible pour Halloween, je l’avoue ! » Je pense qu’il l’avait déjà compris en jetant un coup d’œil à mon déguisement. En parlant de nos costumes, je ne peux m’empêcher de relever, le plus innocemment du monde. « Crois-tu qu’il s’agit d’un signe du destin ? Toi et moi, ici, avec des costumes qui tournent autour du même thème ? » À deux doigts d’aller chercher une tireuse de cartes pour qu’elle puisse s’extasier sur les rencontres que nous ne maitrisons pas et qui interviennent quand on ne s’y attend pas. Mes prunelles vaquent librement, scrutent son costume – et surement pas que… Puis se perdent sur la sublime œuvre d’art qu’est son visage. « Ne le prends pas mal mais… Dans ce contexte… T’es la proie sur laquelle je pourrais me jeter à n’importe quel moment… » J’hausse les épaules, mutin. Aucune arrière-pensée bien entendu… Non… Pas du tout… Mon portable vibre dans la poche arrière de mon pantalon mais je n’y prête pas attention pour le moment. « Beau, enchanté ! » Je lui tends la main sans jamais le quitter des yeux. « Je peux t’offrir quelque chose à boire ? »

@Lio Bulhões @Tomás Bulhões

Des gens à perte de vue, c’est une véritable jungle ici… Et je dois le trouver comment @Beau Angyal ? Je fixe mon écran, attendant de voir la petite bulle aux trois points apparaître. Rien. Nada. Bon. Il doit être occupé, c’est ce que je me dis. Il est pas trop le genre de mec à attendre dans un coin, autant faire une vision périphérique de l’endroit. Loup. Chauve-souris. Zèbre. TOMAS ! Dieu du ciel. Cache toi Lio ! C’est ma première pensée, je dois bien l’admettre, mais finalement mes jambes décident d’en faire qu’à leur tête. Elles me mènent à lui, lui qui discute avec un lion outrageusement maquillé. L’individu il a eut la main lourde sur le maquillage. Je lui jette à peine un regard, posant plutôt mes mains sur mes hanches et observant mon frère en fronçant le nez. Comme toujours je ne dis rien, mais il me connait comme s’il m’avait tricoté, il saura jauger mon regard et il en dit long : QU’EST-CE QUE TU FOUS LÀ ?!?!??! Puis je regarde sa tenue. Il a volé le pyjama d’un zoologiste adepte du satin bon marché ? Cette question, elle voltige dans mon regard, alors que je balaye le costume de mon frère. Le carnivore près de lui parle et je mets ma main pour le bloquer. Je suis muette, mais je cause là, attend ton tour ! Je ne cesse de le fixer et dans un claquement de langue, puisque de toute manière sa réponse je m’en moque, je tourne les talons. M’éloigne de ce terrain de chasse et envoi finalement un sms à mon frère. Si tu veux finir la soirée dévorée, tu vas ailleurs que chez nous. Plus un gif. Y’a jamais trop de gif avec moi. Et direction le bar, me faut un verre en attendant Beau.

@Wilma Azarov @Zila Tucker @Ambre Russell je vous tag si vous voulez vous joindre à Lio qui va boire un verre  

Elle lui a dit qu'il fallait qu'il y aille. Elle lui a dit que c'était le meilleur moyen pour lui de renouer avec la ville à son retour. Elle lui a même dit que c'était sans doute l'occasion pour lui de faire des rencontres. Quelle imbécile celle-là, aussi. A croire qu'il a besoin de rencontrer des gens quand il se plait à rester dans l'ombre, là où personne ne le dérange. Comble de l'ironie, elle lui a acheté un costume. Une espèce de citrouille gonflable dans lequel il se couvre de ridicule, il en est sûre. Elle s'est moquée de lui, bien sûr, quand elle l'a vu descendre dans l'entrée habiller de la sorte. Faut dire que ça change du cardigan et des cravates qu'il a l'habitude de porter.
Le pire ? C'est qu'elle ne vient pas, Olivia. Non, parce qu'elle doit rester à la maison pour les enfants qui viendraient sonner. Il a voulu rester, lui aussi. Elle a insisté pour qu'il sorte et, comme toujours, elle a eu gain de cause. Et comme toujours, il la déteste un peu sur le trajet. Il se sent bête, complètement stupide. Il voit bien qu'on le regarde, qu'on plaisante sur son costume et pourtant, il ne sait pas quoi dire ni quoi faire pour se défendre. Non, il reste muet, jusqu'à destination. Quand il arrive sur place et qu'il voit la valse des costumes, il se sent soulager. Elle avait raison finalement, s'il n'avait pas enfilé ce déguisement, il aurait été encore plus ridicule. Alors il avance, dans la foule, il ne cherche pas à faire des rencontres ou même à discuter, non, il s'avance jusqu'au bar où il espère trouver quelque chose à boire pour se détendre. Pas d'alcool, qu'on s'entende, Gabriel n'a jamais été ivre qu'une fois dans sa vie et ça n'avait pas été la meilleure expérience qui soit. Depuis, il évite, comme beaucoup d'autre chose qui - selon les gens - rende la vie amusante. D'ailleurs, là comme ailleurs, la foule se presse. Il entend des brides de discussions, il surprend des conversations... et puis, il y a cette femme avec ce maquillage coloré dont il ne comprend rien qui s'adresse à une autre. Une femme aux allures de gros chat. Quel spectacle étrange, il pense en s'avançant.
- Excusez-moi, savez-vous s'ils servent des boissons sans alcool ici ? il s'adresse autant à @Wilma Azarov qu'à @Lio Bulhões. D'ailleurs, son regard passe d'un maquillage à un autre. Il s'interroge encore sur les raisons de sa présence ici, lui, dans cette grosse citrouille gonflable.

Spoiler:

Qu’est-ce qu’il fait chaud ici ! Entourée d’autant de gens c’est vraiment suffoquant et pourtant, je me tiens là dans la foule, m’extirpant de celle-ci pour m’approcher du bar ou du moins, le lieu où l’on trouve les boissons. Je sursaute lorsque ma peau effleure celle d’une licorne, celle-là même que j’avais remarqué avec son joli tutu. D’un geste beaucoup trop théâtral, je retire ma main et lui sourit. Sa voix est douce et résonne à mes oreilles dans l’écho de la musique qui elle brouille mes sens. Elle me complimente et je ne trouve rien de mieux que de lui sourire. Je pourrais parler, je ne suis pas une véritable muette, mais je ne le fais pas. Je ne le fais jamais… Pas depuis que ce fameux événement ne m’est volé ma voix sous cette couche de terreur. Je m’exprime donc comme je peux, pointant gentiment son costume à elle et faisant un cœur de mes doigts pour lui dire que tout comme elle, j’aime son costume. Pas le temps d’aller plus loin dans mes signes qu’une citrouille arrive. Ce gros truc orange… Euh. Je le fixe. Sans remord, je le balayais du regard et cela de la racine de ses cheveux à la pointe de ses orteils. Expressive, mon visage de cache absolument pas mon jugement. Il traduit bien le : Mec, une citrouille c’est pas un animal, tu t’es grave gourré ! Je le juge, encore et encore. C’est plus fort que moi. Après le zèbre de satin cheap (coucou @Tomás Bulhões), voilà une citrouille. Il y a bien une citrouille dans Cendrillon, mais elle n’a pas été un animal avant, elle devient le carrosse. J’incline la tête sur le côté, continuant de zieuter ce costume qui détonne dans la savane d’animaux. Puis, je pointe une zone où les breuvages sont sans alcool.

@Wilma Azarov et @Gabriel Thompson (incruste toi plus on est de fou plus on rit   )

Olivia s'est bien gardé de l'avertir quand elle a choisi le costume à sa place. C'est une blague qui aurait faire rire n'importe qui, sauf Gabriel. Il a bien remarqué en arrivant que tout le monde avait choisi un costume en rapport avec le monde animal mais ne s'était pas interrogé sur ce qui lui semblait être une parfaite coïncidence. Non, c'est seulement quand la jeune femme prend la parole qu'il prend conscience du ridicule de la situation.
Et instinctivement, il porte la main à la bouche.
Non pas qu'il soit choqué. Il connait suffisamment sa soeur pour savoir qu'elle est exactement le genre de personne qui pourrait lui infliger ce genre de gêne. Elle prendrait même un malin plaisir à l'observer, là, tout de suite. D'ailleurs, Gabriel tend légèrement le cou pour voir s'il ne reconnait pas son visage dans la foule. Mince, jure-t-il pour lui même. Il regarde la blonde, la brune. Il rougit, malgré lui. Il voudrait s'enterrer, mais il ne peut pas. Pour autant, elle se montre agréable, presque compatissante dans sa manière de s'exprimer.
- En réalité, tu as raison, la citrouille n'appartient pas au règne animal. c'est une évidence, pour tout le monde. Alors pourquoi il essaie de ramener sa science dans cette conversation déjà hasardeuse ? Pour être tout à fait honnête, je ne voulais pas venir. C'est ma soeur qui m'a convaincu et c'est elle aussi qui a choisi mon costume. Je suppose qu'elle devait le savoir quand elle a fait ce choix. il récite, exprime des faits. Il est énervé, à sa manière, comme toujours. C'est discret, ça se remarque à peine. Il pourrait inventer une histoire mais Gabriel n'a jamais su mentir. Alors il observe les deux jeunes femmes en esquissant un sourire contrit. Je suppose que j'ai l'air ridicule, n'est-ce pas ? il y a presque de la peine dans le ton qu'il emploie, comme s'il était blessé par la situation.
Olivia ne manque jamais une occasion de le mettre en danger.

Ambre évita avec brio, en se dirigeant vers le bar, les mouvements de foule autour d'elle ; d'abord un bras à deux doigts d'atterrir dans son visage, l'homme en question les agitant sans raison valable – quoi qu'au vu de son costume d'oiseaux, il se prêtait peut-être un peu trop au jeu –. Puis, ceux marchant le nez accroché à un téléphone sans réellement fixer leur chemin. Ou encore les quelques Yétis qui s'arrêtèrent en plein sur sa route pour lui faire peur. Elle mima vaguement des gestes de peur avant de les contourner gentiment. Que d'aventure en l'espace de quelques mètres alors qu'elle ne souhaitait qu'atteindre le stand de boissons.

À trois pas d'un verre lui faisant de l'œil, bloqué par quelques personnes discutant, elle ne put s'empêcher de laisser traîner son oreille et d'écouter la conversation. Ses yeux passants vaguement entre le costume des demoiselles (@Lio Bulhões, @Wilma Azarov ) et la citrouille ( @Gabriel Thompson ). La louve se força à se mordre la lèvre pour ne pas rire de la situation. Au moins, lui, il était possible de le repérer facilement parmi toutes ces bêtes.

« Je ne dirais pas que vous êtes ridicule, commença-t-elle en se raclant la gorge pour se faufiler dans la discussion, mais plutôt... que vous accompagnez parfaitement le décor. Ou sinon, vous n'avez qu'à vous dire que vous êtes notre dompteur, il faut bien quelqu'un pour assurer l'entente entre les animaux »

Un petit sourire amusé se dessina sur ses lèvres, visible malgré son masque. C'était comme au cirque, il fallait bien quelqu'un pour apprivoiser des animaux sauvages dans le but de leur faire exécuter des numéros d'adresse ou des performances destinées à être présentés au public. Là il suffisait qu'ils cohabitent tous ensemble durant quelques heures.

« Désolée je ne fais que passer, je voudrais juste attraper le verre de rouges derrières vous. »

Œillades que j’échange avec la licorne, sourire complice avant que n’arrive l’immense citrouille. Impossible de rester de marbre, mes prunelles détaillants chaque millimètre de ce mec. Ça fait BEAUCOUP d’orange ! Si je ne dis rien, je suis tout de même persuadée que mon non-verbale lui parle pour dix. Je n’eus pas à piper mot, puisque la licorne s’adressa à l’homme. Doux arc-en-ciel à la langue tranchante. Tiens, je ne l’imaginais pas ainsi ! Elle semble si mignonne en licorne, toutes ses couleurs qui donne le sourire, mais elle montre fièrement ses dents. Elle m’arrache tout de même un sourire, après tous les mots qu’elle a soufflée au nouvel arrivant ne sont pas bien loin de mes pensées. Pensées que je regrette en écoutant la désolante histoire. Je n’ai peut-être pas une sœur, mais j’ai un frère. Je peux tout à fait comprendre – surtout quand ledit frère roucoule avec le prédateur. Entre ça et la citrouille, je prends sans hésiter la citrouille. Je m’apprête à lui adresser quelques signes d’encouragement, mais me fige. Décidément le coin boisson devenait petit à petit la mare de rassemblement où les animaux s’abreuvent. La remarque de la louve étira mon sourire, même plus, laissant un petit son ressemblant à un rire m’échapper. De deux pas je me tasse sur le côté pour la laisser prendre son verre et pose mon regard sur le seul homme autour de nous. Comme je l’ai fait un peu plus tôt, je forme avec mes doigts un cœur. Signe d’encouragement, du moins j’espère qu’il le verra ainsi.  

@Wilma Azarov, @Gabriel Thompson et @Ambre Russell

Sourire aux lèvres, Tomás s’approche du lion en sachant parfaitement qu’il se dirige dans un piège. Aucune subtilité d’ailleurs, ni dans le maquillage du jeune homme, ni dans la situation. En lui parlant, il risque d’oublier un peu là où il se trouve, et si ça peut être bénéfique, c’est aussi incroyablement effrayant. La maison hantée hérisse les cheveux de sa nuque, alors peut-être que Scar devant lui pourra le hérisser pour une toute autre raison. Pour le moment, il arrive à le faire rire en tout cas, ce qui est déjà un bon début. « Quelques secondes et on parle déjà de destin, ça doit être un signe en effet. » Il se sent épié Tomás, analysé de haut en bas, mais ce soir ça ne lui déplaît pas de se faire ainsi lécher par les yeux du lion. Il fait de même, légèrement déçu que le costume élaboré ne lui permette pas d’en voir un peu plus. « Je ne le prends pas mal… ça m’intrigue même. Je suis curieux de savoir comment tu t'y prends, pour te jeter sur tes proies. » Il pas, et il ajoute à son oreille : « Et puis peut-être que je cours plus vite que toi. » Son sourire s’étire à lui aussi, il prend la main offerte pour la serrer et se présenter à son tour. « Enchanté Beau, moi c’est Tomás. Et je ne dis pas non à un verre. » Il s’apprête à lui en dire plus, à demander quelle genre de boisson un lion boit-il lors d’une occasion comme celle-ci, mais il est coupé par un chat blond qu’il reconnaîtrait entre mille. Le sourire se coupe tandis qu’il observe les traits crispés de sa petite sœur, visiblement mécontente de le trouver là. Si elle ne parle pas, Tomás comprend chaque mot qui s’exprime dans ses yeux, et bien vite il prend une moue légèrement vexée. « Il est très bien mon costume, qu’est-ce que tu racontes ! Personne n’a dit que je n’étais pas censé être à l'aise. » Oui, son costume ressemble à un pyjama, mais il ne pourrait pas s’en soucier moins. Impolie, Lio coupe la parole à Beau et l’aîné ne peut que tourner un regard désolé vers lui, avant de se concentrer à nouveau sur sa cadette. « Et j’ai tous les droits d’être là moi aussi. » Peut-être qu’il joue au grand-frère agaçant qui suit sa sœur aux fêtes auxquelles elle est invitée, mais elle aurait dû savoir qu’il était hors de question qu’il la laisse aller seule à une soirée d’Halloween dans une maison hantée. Finalement elle s’éloigne, laissant le journaliste pousser un léger soupir. « Pardon, ma soeur peut être… beaucoup à gérer. Tu veux toujours un verre ? » Le lion pourrait bien avoir pris peur après cette scène étrange, et au fond l’appétit de Tomás a lui aussi été un peu coupé. Il sort pourtant son téléphone en le sentant vibrer dans sa poche et lève les yeux au ciel en lisant les quelques mots écrits par sa sœur. En quoi est-ce que ça te regarde ce qu’il se passe dans ma chambre ? Il ne répond pas au gif, sachant parfaitement qu’elle en trouvera toujours un autre pour lui répondre.

J’oublierais presque la raison de ma présence ici. Ah non, il s’agit bien de festoyer pour Halloween, je n’ai rien oublié de tout cela finalement… Je pense plutôt à Lio, qui devait m’accompagner ici. Elle, qui semble s’être volatilisée en croisant le chemin d’un bougre nommé retard. Impardonnable, vous dis-je. Intolérable même, je déteste avoir à attendre de la sorte. Pire encore, je jurerais être en train de perdre du temps, incapable de m’élancer à la conquête d’une soirée qui, pourtant, me procure habituellement une joie immense. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’Halloween, bordel ! Quelle autre fête vous permet de vous glisser dans la peau des pires personnages qui existent ? Aucune ! Je préfère toujours favoriser les effets gores, mais cette année l’inspiration est différente… Elle est surtout liée à un dress code que je n’avais pas anticipé non plus. Et puis le mec arrive sans crier gare, petit zèbre pas si innocent que cela, à deux pas du plus grand fauve de la savane, et tout le reste semble s’évaporer. Je pouffe de rire à son premier constat, quelques secondes et le destin au centre d’une conversation tout aussi improbable que cette rencontre pour le moins… Animalière. « Plus rien ne me surprend… Je suis harcelé par les tireurs de cartes sur TikTok depuis quelques semaines… Ils sont tous d’accord pour prédire une rencontre formidable, ô combien bouleversante d’ici la fin du mois… Il ne reste plus que quelques heures pour leur donner raison alors bon… » Je laisse volontairement ma phrase en suspens, la voix teintée d’une innocence que mes yeux trahissent allègrement lorsqu’ils se posent sur sa carrure très appréciable. Le beau zèbre s’avère être un potentiel adversaire de taille, le flirt ne manque pas de s’installer sans aucune timidité, de manière complètement assumée. Il marque des points à toute vitesse, fait rugir l’intérêt grandissant que je lui porte, en plus d’oser se payer le luxe de faire frissonner ma peau lorsqu’il s’approche ainsi de mon oreille pour me murmurer des mots qui résonnent comme un appel, comme les termes d’un challenge qu’il m’est impossible de ne pas avoir envie de relever. « Méfie-toi… Le roi de la savane s’abstient souvent de courir… Il préfère très largement éprouver le grand frisson qui accompagne les affres de la chasse. Quand il doit étudier sa cible, faire preuve de discrétion, jusqu’à ce que sa proie soit suffisamment vulnérable pour qu’il puisse bondir dessus et n’en faire qu’une bouchée. » J’ai ce sourire qui ne me quitte plus, pas même lorsque je tente d’hausser les épaules, l’air de rien, comme si tout ceci ne suintait pas le sous-entendu, la séduction et les perspectives sur lesquelles il était impossible de se projeter pas plus tard que cinq minutes en arrière. Je lui tends une main plus amicale le temps de présentations qui m’apparaissent de rigueur, j’aime savoir à qui je m’adresse et ce prénom, je n’aurais aucun mal à le retenir. Un verre, c’est ce qui est prévu quand une tornade débarque. Je la reconnais sans aucun mal, je m’apprête même à lui signifier avec humour qu’elle a mis le temps mais la bougresse ne s’adresse pas du tout à moi, en réalité, elle me force même au silence. Je reste confus, spectateur d’une scène que je ne comprends pas tout à fait. Ils se connaissent, c’est évident, mais d’où ? Comment ? Et… Pourquoi est-ce qu’elle m’ignore ? Je reste un peu bête lorsqu’elle nous abandonne, bientôt sonné par les détails apportés par Tomas. Sa sœur… Tout s’explique, enfin je crois. Je reste prostré dans ma confusion. « Je ne pensais pas qu’elle m’ignorerait ainsi… Nous sommes amis elle et moi… » Je note, d’un ton légèrement amusé, bien que décontenancé. « Tu crois qu’ils aiment boire quoi, les animaux de la savane ? » Sous-entendu, j’accepte volontiers de prendre un verre avec lui. « Un truc un peu sauvage, du genre... J'sais pas... » Mon regard se perd sur ce que tiennent les gens autour de nous et, illumination... « Ça ?! Donnez-moi un morceau de cette chose longue et molle... » Ce doit être un récipient étrange pour les cocktails, un truc visqueux, dégueulasse... Un verre d'Halloween quoi...

@Lio Bulhões @Tomás Bulhões