{Wilran} - Welcome

Y a toujours un poème pour le destin qui te blesse
Quelqu'un qui t'aime pour les regrets que tu laisses
Si tu peux rester le même, toi qui changes tant d'adresse
feat. @Wilma Azarov

L'appartement est loin d'être spacieux. C'est pas très grand, à peine trente-cinq mètre carré, mais c'est cosy et confortable. Tout du moins a-t-il fait de son mieux pour le rendre le plus appréciable possible. Il n'était pas arrivé ici depuis longtemps, il l'avait trouvé en ligne et s'était entendu avec la propriétaire pour régler six mois d'avance depuis le fin fond de l'Afrique. A défaut de correspondre exactement à ce qu'il voulait, ça lui avait donné la sécurité d'avoir un toit au-dessus de la tête dès son retour programmé. Alors bien sûr, il avait fait de son mieux. Quelques cadres, des souvenirs qu'il avait ramené et des éléments de décorations de couleurs. Des coussins, des poufs, de la vaisselle neuve et des rideaux ocres. Il avait trouvé ça plutôt joli, il était même content du résultat. Vivre ici n'était pas un calvaire, bien au contraire. Il n'avait encore rencontré personne dans l'immeuble mais il se faisait une joie d'habiter dans une copropriété aussi calme et bien située.
Lorsqu'il entend frapper à sa porte, Bran redresse la tête instinctivement. Il n'a invité personne à le rejoindre. Aujourd'hui, jour de repos, il avait pris la décision de rester chez lui, de regarder la télé et se reposer. Alors bien sûr qu'il est étonné, surpris même. Pour autant, il se lève, enfile un t-shirt et se dirige directement vers la porte. Quand il ouvre, il ne reconnait pas la personne qui lui fait face. Munie d'un petit plateau sur lequel, semble-t-il, trônent des biscuits faits maison. Il sourit, instinctivement. Bran est un mec gentil, c'est sûr.
- Salut. il tente, se disant qu'ils doivent avoir le même âge et qu'il n'y aucune raison pour qu'ils se montrent trop formels l'un avec l'autre. Tu... je suppose que tu ne t'es pas trompé d'appartement, n'est-ce pas ? peut-être cherchait-elle quelqu'un d'autre. Et si ce n'est pas le cas, j'en déduis que tu dois être ma voisine ? esprit de déduction ou simple logique, à vous de voir. Bran n'est pas stupide, non plus.

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feat. @Wilma Azarov

S'il y a bien un fantasme qu'a toujours eu Bran, c'était celui d'avoir un jour un voisin avec lequel s'entendre. Aussi stupide que ça puisse paraître, il a toujours rêvé d'être un jour de ceux qui traversent le couloir pour retrouver un ami et passer du temps avec. De ceux qui, lorsque rien ne va, peuvent se vanter de n'avoir qu'à faire deux pas et frapper à la porte d'en face pour trouver un peu de réconfort. Alors, bien sûr, ça serait mentir que prétendre qu'en faisant part de ses déductions à la jeune femme qui lui fait face, il n'espère pas secrètement que l'option voisine soit celle qu'elle cochera.
- Salut. Effectivement, je suis juste en face, je m'appelle Wilma. J'admire ton esprit de déduction, j'espère que t'es pas de la police quand même, si ? En vrai, même si t'es de la police, je voulais te souhaiter la bienvenue, c'est pour ça que j'ai fait quelques cookies. et son sourire s'agrandit, bien sûr. Il regarde le plateau, il lorgne sur les biscuits avec envie. Il lève les yeux vers la jeune femme qui se présente.
- Je m'appelle Bran. il dit, enjoué, excité même. Pourtant, il demeure un peu sur la retenue. Il ne voudrait pas lui donner l'impression d'être dérangé. C'est très gentil à toi, c'est rare d'avoir droit à ce genre d'accueil. il dit, en toute sincérité. Il prend le plateau, se décale un peu de l'entrée et précise : Entre, je t'en prie. en espérant qu'elle s'exécutera. Bien sûr, il se sent obligé d'ajouter : La décoration est un peu morne mais je n'ai pas encore eu le temps de tout installer. comme si elle avait l'air d'être de ceux qui se permettent de juger les gens à leur intérieur. Lorsqu'elle franchit enfin le pas de la porte, Bran voudrait exploser de joie. Il se dit que, finalement et après toutes ces années, il va enfin avoir droit à une amie sur le palier... et c'est un fantasme qui se réalise, quelque part.

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Il prend la situation avec légèreté. Il trouve ça très gentil de sa part d'être venu frapper à sa porte. Par les temps qui court, c'est assez rare d'oser faire ça. Faut dire qu'aujourd'hui, on ne se parle plus qu'à travers des écrans. Alors la réalité, parfois, c'est compliqué. Rencontrer sa voisine, c'est comme s'ancrer à une nouvelle réalité. Celle qu'il a choisi de retrouver. Après son départ en Afrique, six mois plus tôt, il ne pensait pas un jour revenir par ici. Il ne pensait pas se retrouver seul non plus. Qu'espérait-il ? Peut-être qu'il aurait voulu qu'Ekko comprenne les raisons de son départ et accepte de l'attendre, peut-être même aurait-il voulu rentrer chez eux... c'est morose, parfois, il doit bien l'admettre, d'être ici. Même si l'appartement est sympa, ça ne comble pas le vide qui raisonne au creux de sa poitrine. Alors la présence de Wilma est salvatrice, étrangement.
- Je me suis dit, il vient d'arriver, c'est l'occasion de l'accueillir, car de nos jours, on ne connait même plus nos voisins. Et t'en fait pas pour la déco, je me doute qu'en venant d'arriver, ça n'a pas été une priorité. il sourit en fermant la porte. D'un simple geste de la tête, il l'invite à poursuivre la conversation dans le salon. Il pose le plat de cookie sur la table basse qu'il a réussi à installer hier. Avant de débarquer, fort heureusement, il avait fait livrer le nécessaire en meubles. Un canapé simple, une télévision. Rien d'extravagant, mais de quoi vivre - ou survivre plutôt -
- Qu'est-ce que tu veux boire ? il regarde le plateau en souriant. Gosse, j'aimais manger mes cookies avec du lait. Je crois que ça ne se fait plus trop et puis, y a plus festif comme boisson pour faire connaissance. il lève les yeux vers elle sans se départir de son sourire. Elle est charmante, la voisine. Brune, ténébreuse. Elle dégage quelque chose. Une aura mystérieuse qu'il se réjouit de découvrir. T'es plutôt branchée vin ou bière ? il croise les doigts pour qu'elle fasse le bon choix. Il n'a qu'une seule option à disposition pour l'instant.

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Il se sent un peu bête, Bran. Il n'avait pas prévu de la visite, pas tout de suite. Faut dire qu'il a tout juste eu le temps d'acheter quelques affaires pour décorer l'appartement. Le reste appartient au propriétaire des lieux qui a décidé de les lui laisser pour simplifier son retour. Il a loué cet appartement à l'autre bout du monde, là-bas. Il avait contacté le propriétaire qui avait accepté son dossier sans trop rechigner. Aussi, Bran, il est content d'habiter ici. Le quartier est sympa, le voisinage aussi, visiblement. La venue de Wilma est une bénédiction, pour lui. Malgré tout, quand il lui parle de lait, il se sent un peu bête. Je trouve que c'est une bonne idée de boire un verre de lait chaud avec les cookies, je crois que ça fait si longtemps que je ne l'ai pas fait. Je sais pas si t'as du lait à disposition, mais on est tous de grands enfants, n'est ce pas ? C'est comme à Noël, on retombe en enfance et on chante si facilement les chansons qui vont avec. Etoile des neiges, mon coeur amoureux s'est pris au piège de tes grands yeux ... elle chantonne, à la fin. Il rigole, le danseur. Il aime l'esprit de son invitée, elle a l'air drôle, légère et plutôt avenante. Ce ne sont que des bons points pour une amitié en devenir, il en est persuadé. Debout, toujours, face à elle, il répond en souriant : Excellent choix de chanson, j'approuve. En vrai, c'est comme tu veux, ce que tu as, si jamais je peux aller chercher ce qu'il faut chez moi, je te prends un peu au dépourvu, et la prochaine on s'organise ça comme il faut ! Deal ? elle lui tend la main et Bran la serre avec plaisir. Finalement, c'est beaucoup plus simple qu'il ne l'espérait. Avec Wilma, tout se met en place naturellement. J'ai du lait, t'inquiète. Je vais nous préparer deux tasses au micro-onde, ça va me prendre deux minutes. qu'il explique avant de disparaître rapidement. Il revient pas moins de deux minutes plus tard avec deux tasses qu'il pose sur la table basse. Il s'installe sur un fauteuil, en face d'elle. Est-ce qu'on trinque avec du lait ? il hésite avant de lever sa tasse dans sa direction. Mince, on va trinquer. C'est pas tous les jours qu'on a la chance de rencontrer une voisine aussi délicieuse que toi. Je suis ravi de savoir qu'on partage le même couloir. il dit, avec une grande sincérité. Je suis sûr qu'on va passer d'agréables moments tous les deux. J'suis pas un grand fan des soirées en boîte, j'aime bien boire du bon vin avec des amis à l'appartement. il espère qu'elle aussi, ça leur ferait un autre point commun et aussi de bonnes excuses pour se retrouver régulièrement.

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Il revient avec deux tasses de lait chaud. C'est assez drôle comme instant, suspendu dans le temps même. Il apprécie. La sincérité qui se dégage de Wilma quand elle lui parle et l'élégance dont elle fait preuve, naturellement. Chaque mot est choisi avec soin, comme si ça lui tenait à coeur d'être aussi empathique que sympathique. Il aime ça, Bran. Le fait que sa voisine soit venue le saluer, ça ne lui était jamais arrivé. On voit ça dans les films, les séries. Dans la vie réelle, on a tendance à bouder nos voisins, à les ignore même. A croire qu'ils ne sont que des images sur le film de nos vies. On passe à côté d'eux sans se soucier d'eux puisque, de toute manière, ce qu'il se passe derrière la porte de leur appartement n'appartient qu'à eux. Le contact humain est devenu beaucoup plus distant avec le temps, l'avènement des téléphones portables et réseaux sociaux ont rendu les rencontres beaucoup moins spontanées et beaucoup plus calculées. On ne prend le soin de connaître que des gens qu'on a déjà rencontré sur le net. Bran n'est pas de cette génération, c'est sans doute pour ça qu'il apprécie particulièrement cet instant. Elle trinque avec lui, il sourit davantage. Elle se laisse porter par l'instant, elle aussi. Je préfère également l'intimité d'un foyer, après pour la boisson peu importe. Après tout regarde, on est en train de boire du lait chaud avec des cookies, comme un retour en enfance alors je pense qu'on va pouvoir passer des soirées à chiller tranquillement oui. il acquiesce, d'un simple signe de tête. Il s'imagine déjà toutes ces soirées où il ira toquer à sa porte dans l'espoir qu'elle sera disposée à le laisser entrer. Ils s'assoiront sur le canapé et regarderont un film en discutant. C'est simple, chaleur confortable d'un cocon qu'il est bien décidé à se construire, ici. Cet appartement, c'est pas la maison qu'il partageait avec Ekko mais, à défaut, il n'en demeurera pas plus son monde. Tes cookies sont super bons. qu'il dit en mordant dans un premier biscuit. Et puis, sans la lâcher du regard, il poursuit : J'suis content d'être tombé sur toi. J'avais besoin de ça en ce moment. Le retour à la réalité est compliqué. Je suis parti six mois en Afrique pour une association en charge de la sauvegarde de la flore et de la faune. qu'il se livre, tranquillement, sans se soucier un instant d'en dire trop ou pas assez. La ville m'avait manqué mais je dois bien admettre que j'y traîne des casseroles que j'aurai préféré pouvoir éviter en rentrant. une confession à peine sous-entendue. Comme s'il lui fallait exorciser tout ce qu'il allait retrouver ici, malgré lui.

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C'est ça qu'il lui fallait. Un retour tranquille à une réalité qui lui échappera sans doute bien assez vite. Cet appartement, c'est pas ce qu'il espérait pour son retour. Faut dire qu'il avait tant attendu qu'Ekko le contacte qu'il s'en voulait presque de n'avoir pas fait le premier pas. Il aurait pu, même d'aussi loin. S'excuser, dire qu'il regrettait cette décision à la con et qu'il se réjouissait de le retrouver. C'était quoi finalement, six mois, pour une vie toute entière ? Mais fierté et égo obligent, sans doute, il s'était tu. Il avait trouvé cet appartement à distance et avait signé un contrat sans même s'attendre à autre chose. Alors rencontrer Wilma, c'est une bénédiction. Il le dit sans sourciller, sans rougir. Il est ravi d'avoir une voisine. Une parfaite inconnue qui n'connait rien de lui. Tout reste à faire désormais, et c'est une bonne chose. Elle représente l'avenir, elle représente tout ce qu'il n'est plus. Et c'est salvateur. La réalité n'est jamais simple tu sais. Mais waouw, c'est incroyable d'avoir fait ça. Je veux dire, c'est pas tout le monde qui donne de son temps pour la planète, surtout en Afrique. Je comprends pourquoi tu dis que ce moment fait du bien. Dis toi que la ville n'a pas changée fondamentalement, mais qu'à l'intérieur, il y a quelques bonnes personnes quand même. il sourit en coin, boit un peu de son lait. C'est assez drôle en y repensant, de le voir là, lui, si grand gaillard, à boire du lait et manger des cookies. Comme un gosse, finalement. Et toi alors ? Raconte-moi. qu'il se lance, parce qu'il n'aime pas forcément parler de lui et qu'il n'a pas envie d'penser à tout ce qui l'attend pour le moment. Non, il veut apprendre à la connaître elle, savoir ce qu'elle aime et ce qu'elle fait pour pouvoir se projeter. Pour pouvoir devenir son ami. Qu'est-ce que tu fais dans la vie ? il attaque par le point le plus essentiel, il parait. Ce que les gens font est souvent assez significatif de leur personnalité, après tout.

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S'il devait essayer d'imaginer quelle serait la profession de Wilma, il l'envisagerait certainement derrière un bureau. Ou peut-être même derrière une vidéo. Il l'imagine plutôt bien en responsable marketing ou designer. Il y a tant d'étiquettes qui pourraient lui coller au corps et au coeur. Elle semble capable de tout. Son physique est attrayant, suffisamment pour qu'elle travaille dans la mode ou l'esthétique. Sa sincérité, sa gentillesse et son altruisme lui confèrent sans doute les qualités essentielles pour travailler dans l'humain, le contact avec les autres ou le service clientèle. Oui, s'il devait deviner, il y mettrait du temps, des jours sans doute. Elle semble caméléon, elle semble capable de tout. Et c'est bien pour ça qu'il dévie la conversation, qu'il s'intéresse à elle plutôt que parler de lui. Parce qu'elle semble incroyablement intéressante. J'ai bien peur que ça ne soit pas aussi passionnant que pour toi, mais je suis la fossoyeuse du cimetière de la ville. Tout de suite, c'est pas la même ambiance, hein ? et il sait pas, Bran, si c'est la manière dont elle le dit. Cette nonchalance, presque indifférente, comme s'il s'agissait d'une simplement banalité. Ou s'il s'agit du métier en lui même mais le danseur marque une pause, le biscuit en main, dégoulinant de lait, juste devant sa bouche entre-ouverte. Oh. qu'il dit, en premier lieu. Et puis, il se reprend, très vite. Il ne veut pas lui donner l'impression d'être dans le jugement. Il n'y a pas de sot métier qu'on lui répétait tout le temps et il le croit, fondamentalement. Mais fossoyeur, il en avait entendu parler sans jamais vraiment en rencontrer. C'est... intéressant comme choix de carrière, vraiment. qu'il dit, comme pour se rattraper. Il pose le biscuit trempé sur la table, tout à son intérêt. Brusquement, il se glisse dans ses chaussures, il veut comprendre, savoir. C'était une vocation ? Quelque chose que tu désirais ? Comment est-ce qu'on devient fossoyeur ? tant de questions, si peu de réserve. Il veut comprendre, c'est sincère.

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C'est un effet qu'elle doit provoquer chez beaucoup de ses pairs, après tout. C'est loin d'être commun, on ne rencontre pas tous les jours quelqu'un qui peut prétendre à ce genre de profession. Après l'étonnement pourtant, les questions. Parce que tout est intéressant à compter du moment où on essaie de s'y intéresser pour de vrai. Bran est curieux, de nature. C'est pas qu'il fasse semblant pour la rassurer ou être apprécié c'est qu'il désire savoir, comprendre. On ne choisit pas ce métier au hasard, ou alors, on y tombe sans le vouloir vraiment et on s'y fait. Il a du mal pourtant à imaginer qu'elle n'ait pas choisi d'être fossoyeur. Il l'imagine si sûre d'elle, si confiante et si assurée. Elle dégage une aura particulière, indépendante et forte. Au départ non, ce n'était pas une vocation, c'était un métier alimentaire, le vieux fossoyeur du cimetière venait d'y trouver place, et visiblement, ça ne s'est pas bousculé au portillon pour prendre la place. Sans qualification particulière pour ce métier, j'ai été prise, étant la seule véritable postulante. Depuis, la mort me retrouve au quotidien, mais ça aide à se blinder et à voir le monde d'une autre façon. et encore une fois, il se trompe. C'est à n'y rien comprendre, même si c'est fatalement assez simpliste. Tu faisais des études ? J'veux dire, t'étais en recherche d'emploi à ce moment-là ? Tu avais terminé ton cursus ? c'est peut-être intrusif dans un sens, c'est peut-être malvenu aussi... alors il rougit, malgré lui. J'veux pas avoir l'air trop curieux mais c'est la première fois que j'entends parler de ce métier, tu sais. et il n'a pas honte de l'admettre. Parce que la naïveté est un autre trait de caractère qui peut le définir. Il voit le bon, il imagine toujours le bon. Il refuse de penser à mal et fait toujours de son mieux pour être avenant et tendre. Tu m'imaginais dans quel genre de métier du coup ? il rigole, maladroitement. Il n'y avait pas vraiment pensé jusque là, mais à bien la regarder, il peut répondre sans se départir de son sourire : Soit quelque chose en rapport avec l'art soit quelque chose en rapport à l'humain. elle a cet aspect mystique et très flou qui collerait parfaitement au domaine des arts mais cette douceur et cette gentillesse qui pourrait être un atout considérable dans le domaine du rapport aux autres. J'étais bien loin de chercher au bon endroit. il ajoute en riant doucement.

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Il pourrait se montrer un peu plus choqué qu'il ne l'est mais Bran n'est pas vraiment du genre à apporter une quelconque importance au travail que chacun choisit de faire. Lui-même a longtemps travaillé dans un domaine qui ne lui plaisait pas pour, finalement, se réorienter après la trentaine et découvrir enfin ce qui lui plaisait vraiment. Alors ce que fait Wilma, ça ne l'embarrasse pas vraiment, au contraire, ça ne fait que piquer sa curiosité. Il se demande quel parcours on peut avoir lorsqu'on décide de travailler dans son domaine. Faut-il faire de longues études ou non ? Au fond, c'est un métier très peu reconnu... trop peur pour que Bran ne se montre pas naturellement curieux. Même s'il sait que, peut-être, ses questions pourraient l'agacer. Alors il marche sur des oeufs, il s'excuse avant même d'essayer. Wilma ne semble pas mal le prendre, au contraire. Lorsqu'elle parle, elle se montre concise et parfaitement à son aise. Les études ça n'a jamais été trop mon truc, et oui, je cherchais du boulot, je me suis dit faire ça ou autres choses, quelle importance après tout ? Et du coup, ce qui aurait pu être provisoire ne l'est plus vraiment. J'aime bien ce boulot même s'il y a quelques contraintes mais dans l'ensemble ça me convient. il sourit, elle marque un point sur le fait qu'au fond, peu importe ce qu'on fait, souvent, on le fait par intérêt. Travailler, aujourd'hui, ce n'est pas vraiment un loisir ou une passion. Après plus de dix ans dans l'immobilier, Bran savait mieux que personne ce qu'était un job purement alimentaire. L'essentiel étant que tu y trouves ton compte. J'ai travaillé longtemps dans un domaine qui ne me convenait pas mais, à défaut de mieux, je pensais que ça m'allait. qu'il dit sans même sourciller. Après tout, elle se montre très franche alors pourquoi ne pas l'être également. Il est content de faire sa connaissance, elle a l'air d'apprécier l'échange elle aussi. Et quand il lui fait part de ses suppositions, elle sourit un peu plus. Si on y regarde de plus près, tu n'étais pas si loin du compte en pensant comme cela. Même si c'est à petite dose, je bosse en rapport avec l'humain. Ils ne sont plus de ce monde, mais il y a les familles qui restent. Combien de fois j'ai essayé d'apporter un peu de réconfort à celles-ci ? Et puis concernant l'art, j'écris quelques poèmes, ils restent chez moi, dans un carnet, peut être qu'un jour j'oserais sauter le pas d'une potentielle publication. et à y réfléchir, elle n'a pas vraiment tort. Je ne voyais pas les choses sous cet angle, pour les familles. Mais tu as raison, c'est assez similaire au fond. parce qu'en plus d'affronter la mort au quotidien, il faut aussi savoir en parler avec les familles concernées. Finalement, c'est sans doute plus compliqué que ça en a l'air. J'aime beaucoup la poésie, cela dit. Si un jour tu veux un avis objectif sur ton travail, pense à moi. qu'il ajoute en souriant davantage. Toujours intrigué par la femme qui lui fait face mais également très fasciné, il doit bien l'admettre.