gin ou grenadine? (bran)

âge : *(trente-trois ans)* 19.11.1989 + scorpion ascendant taureau

[ gin ou grenadine ? ]

@Bran Sussex & @Magdalena Evans
Magda ne peut imaginer regretter la tournure qu’a pris sa vie ; comment le pourrait-elle alors que cela lui a apporté Cloé ? Mais elle doit bien avouer que devenir veuve et mère célibataire à vingt-cinq ans ne faisait pas partie de ses plans, loin de là. Alors depuis bientôt neuf ans, elle s’adapte, prend les choses comme elles viennent, les unes à la suite des autres, et évite de trop se perdre dans le passé ou le futur. Une des conséquences, ça a été de moins voir certaines personnes. Elle s’est éloignée d’elle-même au départ, écrasée par le poids du deuil, incapable de supporter la présence de quelqu’un d’autre qu’Isaac, dont le désespoir faisait écho à sa propre tristesse. Au fur et à mesure, des amitiés refont surface ; ils n’étaient pas partis loin en fait, ils lui laissaient juste un peu de temps, un peu d’espace pour panser ses blessures. Bran est de ceux-là, et ce soir, il vient bousculer l’habituel triptyque devoirs-dîner-une histoire et au lit qui rythme d’ordinaire les soirées de Magda et Cloé.

Depuis que sa mère lui a expliqué qu’elle mangerait avec son copain Bran, Cloé traîne, trouvant mille et une excuses pour retarder le moment du coucher. Alors quand le téléphone de Magda vibre pour lui annoncer que son invité est à la porte, la petite fille est occupée à classer par couleurs les crayons que sa mère lui a demandé de ranger et n’a toujours pas enfilé son pyjama. Magda expire profondément, se pince l’arrête du nez entre le pouce et l’index, mais ne dit rien de plus et se dirige vers la porte d’entrée pour ne pas faire patienter Bran plus longtemps. “Hey. Cloé n’est pas couchée, j’ai fait l’erreur de lui dire que tu passais, et elle a décidé qu’elle n’irait pas au lit tant qu’elle ne t’aurait pas vu.” La fatigue de la fin de journée ne l’empêche pas d’embrasser son ami, puis elle lui fait signe de la suivre jusqu’au salon où Cloé les attend, un immense sourire aux lèvres. Bizarrement, elle s’est contentée d’entasser sans ménagement les derniers crayons dans sa trousse, sans se préoccuper de leur couleur. Magda lève les yeux au ciel, mi-amusée, mi-agacée par les facéties de sa fille. Lorsqu’elle aperçoit l’ami de sa mère, le sourire de Cloé s’élargit encore, et elle court jusqu’à lui pour entourer ses petits bras autour de son ventre. “Bran ! J’espère que t’es de bonne humeur parce que maman râle beaucoup ce soir.” Bien que la dernière partie de sa phrase soit murmurée et étouffée par le tee-shirt dans lequel son visage est enfoui, Magda n’en perd pas une miette. Pour toute réponse, elle lève les yeux au ciel, consciente que sa patience avait été mise à rude épreuve ce soir.

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feat. @Magdalena Evans

Les histoires ne sont pas les mêmes mais se ressemblent. Du groupe d'amis que vous étiez autrefois, il subsiste certaines contrariétés qui, au fil du temps, ont fini par vous séparer les uns des autres. Parfois des années durant, parfois un peu moins. Bran avait été de ceux qui attendent, de ceux qui patientent. Quand Sacha, la première, s'était détournée, il n'avait rien dit malgré le coeur brisé. Faut-il encore rappeler qu'à l'époque, ils étaient ensembles pour de vrai. Une époque bien révolue au fond. Puis, ça avait été au tour de Magda. Le deuil l'avait terrassée, Bran avait compris. Bran, il a toujours été bonne pâte. Loin d'être rancunier ou de se sentir vexé, il avait laissé ses amis partir pour mieux revenir, sans jamais se plaindre. Il avait eu des nouvelles de Magda à de nombreuses reprises mais n'avait jamais forcé les retrouvailles. Elle était revenue toute seule, comme il l'avait toujours espéré.
Au fond, l'amitié se base sur un précepte assez simple : la confiance. Et cette confiance, elle ne tient pas qu'aux secrets qu'on se partage mais aussi dans le fait qu'on continue de croire que malgré les épreuves et les obstacles, on finira toujours pas rentrer à la maison. Bran était de ce genre là. Il avait accueilli chaque retour avec gentillesse et tendresse, sans jamais faire le moindre reproches. Il avait souffert, mais il gardait ça pour lui. A certaines époques de sa vie, il s'était retrouvé seul à affronter des événements douloureux mais ne leur en portait jamais rigueur. Il les aimait, plus que tout. Et Magda était une soeur, bien plus qu'une amie. Alors passer du temps avec elle, en dehors du groupe, c'était toujours une bénédiction. Hey. Cloé n’est pas couchée, j’ai fait l’erreur de lui dire que tu passais, et elle a décidé qu’elle n’irait pas au lit tant qu’elle ne t’aurait pas vu. il rigole légèrement. Les enfants, ça n'a jamais été sa tasse de thé, mais pas Cloé. Elle est différente, elle est unique. Tant mieux, j'aurai râlé de ne pas pouvoir embrasser ma nièce préférée. parce que c'est ce qu'il s'estimait être pour elle. Un oncle, pas de sang mais de coeur. Parce que pour Magda, il avait toujours été présent et qu'il le serait toujours. Alors quand la gamine se jette contre lui, il l'accueille en riant doucement. Ses bras entourent le petit corps qui se love contre lui. Bran ! J’espère que t’es de bonne humeur parce que maman râle beaucoup ce soir. il jette un regard à son amie de toujours, sans se départir de son sourire. Il s'abaisse, à hauteur de la petite fille. Il s'approche d'elle comme s'il s'apprêtait à lui dire un secret : Faut pas lui en vouloir, ta maman est un peu jalouse parce qu'à chaque fois que je viens, c'est d'abord pour te voir princesse. qu'il dit en rigolant doucement, alors qu'elle l'accompagne timidement. Il se redresse sur ses jambes, passe sa main derrière sa tête dans une petite caresse tendre avant de poser les yeux sur Magda. Et si on lui racontait une histoire ? il demande, malicieux.

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âge : *(trente-trois ans)* 19.11.1989 + scorpion ascendant taureau

[ gin ou grenadine ? ]

@Bran Sussex & @Magdalena Evans
Ça fait fondre son coeur, à Magda, de voir Bran serrer Cloé tout contre lui. Elle a parfois encore du mal à réaliser tout l’amour qui les entoure, toutes les deux. Lorsque Casey est parti, elle a eu la sensation que le monde s’écroulait autour d’elle. D’être seule sur un radeau qui dérivait en pleine mer. Et puis petit à petit, les nuages qui obscurcissaient son ciel ont commencé à s’espacer les uns des autres, jusqu’à ce que le ciel bleu finisse par percer. Rayon de soleil inattendu qui l’a éblouie au départ. Il lui a fallu un petit peu de temps, à Magda, pour s’habituer à la lumière qui l’attendait au bout du tunnel. Elle n’était plus sûre d’avoir droit à leurs sourires, à leurs étreintes, à leur amitié. Elle les avait tant repoussés, ivre de douleur et peinant à trouver des raisons suffisantes de ne pas se laisser sombrer, elle aussi. Elle les avait repoussés, certes, mais ils étaient restés auprès d’elle. D’une loyauté inébranlable, ils lui avaient prouvé que son cœur pouvait encore battre. Qu’importe que ce soit d’amour ou d’amitié, l’important c’était qu’elle n’était pas voué à vivre une existence anesthésiée. Ces épreuves, qui auraient pu les éloigner inexorablement les uns des autres, les avaient finalement rapprochés au point que Magda les considérait aujourd’hui comme des membres de sa famille à part entière. Et au milieu de tout ça, Cloé évoluait entourée d’amour elle aussi. Ça lui avait brisé le cœur, à Magda, quand elle avait compris que sa fille ne connaîtrait jamais son père, mais à ce moment-là, elle n’aurait pu imaginer tout l’amour qu’elle allait recevoir de la part de personnes qui n’avaient absolument pas demandé à ce qu’une enfant débarque dans leurs vies. Bran faisait partie de ces personnes. Lui qui n’était pas des plus à l’aise avec les enfants, avait pourtant adopté Cloé sans sourciller. Adoption réciproque, d’ailleurs, puisqu’il comptait parmi les adultes préférés de la petite fille.

Lorsque Bran se penche vers Cloé pour lui avouer que c’est d’abord elle, qu’il vient voir, le sourire ravi de sa fille est suffisant pour que Magda oublie définitivement son agacement. Son ami lui propose alors de lui raconter une histoire, et elle espère que toute sa reconnaissance se lit dans son regard. Si Cloé avait fait tout un cinéma pour retarder l’heure de son coucher, elle ne refuserait jamais une histoire racontée par oncle Bran, et peut-être qu’ensuite, Magda pouvait espérer qu’elle s’endorme à une heure raisonnable. “Après toi !”, lui répond-elle en désignant le couloir qui mène aux chambres d’un geste de la main. Alors que Cloé et Bran s’installent confortablement sur le lit aux draps colorés, et que la petite fille désigne la lecture du soir - une histoire de chocolatiers maléfiques et de château mystérieux qu’elle lit en boucle depuis des semaines - Magda s’adosse contre l’encadrement de la porte. Elle pourrait en profiter pour faire la vaisselle, ou ranger le salon, mais elle préfère rester là, à les regarder d’un air tendre.

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S'il y a bien quelqu'un sur qui on pouvait s'étonner de le voir s'entendre aussi bien avec un enfant en si bas âge, c'est Bran. Le vétérinaire a toujours été très mal à l'aise avec ses congénères de moins d'une quinzaine d'année. D'ailleurs, dans sa courte carrière de professeur de danse, il avait toujours systématiquement refusé de travailler avec des enfants. Alors le voir aussi proche de la fille de Magda, c'est assez étonnant, même pour lui. Et pourtant, ici, aucun malaise. Comme si la gamine acceptait Bran mieux que lui n'avait jamais su le faire. Elle l'aime, ça se lit dans son regard. Et le vétérinaire l'aime aussi, à bien des égards. Alors quand il s'amuse avec elle, il le fait avec beaucoup de tendresse. Il se lève, attrape la petite main de l'enfant et regarde son amie qui, d'un geste de la main, lui cède le passage : Après toi ! les deux compairs se dirigent donc jusqu'à la chambre de la petite.
La scène est assez lunaire, même loufoque.
Bran et un enfant ? C'est du jamais-vu et pourtant, il s'installe dans le lit, près de la petite. Il prend le lit qu'elle lui tend et dans un naturel qui le déconcerte presque, il se met à lire. Il use de sa grosse voix pour faire les personnages, se prend au jeu tant il s'implique. C'est assez rare pour être souligné, pire encore s'il devait vous admettre qu'il passe un super moment, comme toujours. Quand l'enfant ferme enfin les yeux et semble s'être endormi, il entame à peine le sixième chapitre. Alors doucement, il quitte le lit, remonte la couverture et pose l'ouvrage sur la commode. Un doigt sur la bouche, il quitte la pièce en compagnie de sa meilleure amie. J'ai bien cru qu'elle allait avoir raison de moi cette fois. qu'il murmure en riant presque. Elle ne tenait jamais plus loin que le quatrième chapitre d'ordinaire, mais ce soir, elle avait lutté pour profiter de cet instant.
Une fois à nouveau dans une pièce réservée aux adultes après vingt-et-une heure, Bran se tourne vers Magda et lui offre un sourire large et sincère. Je suis content de te voir, j'ai l'impression que ça fait une éternité qu'on s'est pas tous réunis. tous, c'est la bande. Même si depuis peu, elle semble s'être un peu dissoute. Faut dire que coucher avec le fiancé d'un de ses plus proches amis, ça n'aide pas. Qu'est-ce qu'on boit ? qu'il demande, taquin. Maintenant qu'on est entre grande personne ?

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[ gin ou grenadine ? ]

@Bran Sussex & @Magdalena Evans
Cloé tend un livre à Bran - son préféré, celui qu’elle connaît certainement par cœur tant elle a déjà lu et relu - et sans hésiter une seule seconde, il commence à lui raconter l’histoire. Plus que la lire, il s’investit même jusqu’à incarner les différents personnages en nuançant sa voix, passant d’un ton caverneux pour le grand méchant à la voix plus fluette de l’enfant qui est le personnage principal. Adossée contre la porte de la chambre de sa fille, Magda n’en perd pas une miette et se surprend même à se laisser embarquer dans l’histoire - qu’elle connaît d’ailleurs elle aussi par cœur. Ce soir, pourtant, ils n’auront pas le fin mot de l’histoire, puisque Cloé s’endort bien avant la fin. Bran en profite pour s’extirper de son lit et pour se faufiler en dehors de la chambre à pas feutrés. La scène ne fait qu’accentuer le sourire tendre de Magda, qui suit son ami jusque dans le couloir, puis le salon. “Tu lui as manqué, je crois qu’elle voulait en profiter.” La dernière fois que Cloé a pu passer du temps avec Bran remonte déjà à plusieurs semaines, plusieurs mois peut-être, même. Si la petite fille est souvent prise dans le quotidien d’une vie bien remplie, ça ne l’empêche pas de profiter du temps qu’elle peut passer avec les amis de sa mère. “A moi aussi, d’ailleurs.” Elle sait bien que quand elle dit ça, elle a la moue d’une enfant de cinq ans, mais ça y est, Cloé est endormie, alors l’espace de quelques heures, elle peut être autre chose que simplement une maman responsable. Et pour ça, Bran est certainement l’une des personnes les mieux placées de son entourage. “C’est pas qu’une impression, ça fait vraiment une éternité. J’ai l’impression d’avoir raté trente épisodes à chaque fois que quelqu’un donne des nouvelles.” Elle dit ça en boudant un peu, Magda, alors qu’elle n’est clairement pas la mieux placée pour se plaindre. Prise dans ses préoccupations quotidiennes - les nouveaux contrats à signer, les rendez-vous médicaux de Cloé, les réunions qui durent toujours le double du temps prévu, les devoirs de Cloé, les courses, les repas de Cloé, les présentations… - elle ne prend pas toujours le temps de donner des nouvelles à ses amis, elle non plus.

Magda ouvre le placard du haut à côté du frigo - celui que Cloé ne peut pas atteindre - et commence à lister les bouteilles qui s’y trouvent “Il y a du gin, du vin rouge, et au frigo quelques bières, du ginger ale, du schweppes et de la grenadine.” Alors qu’elle sort de quoi se préparer un gin tonic, Magda ne peut s’empêcher de poser la question qui lui brûle les lèvres depuis plusieurs jours. “Il se passe quoi entre toi et Lys ?” Il y avait eu des messages subliminaux dans leur conversation groupée. Elle n’avait pas soulevé à ce moment-là - comme le fait que Lysandre soit fiancé et père - mais elle était maintenant décidée à connaître le fin mot de l’histoire.

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Six mois, c'était une absence quand même conséquente et Bran devait bien admettre que la petite Cloé, quand il l'avait vu à son retour, avait bien poussé. Depuis, il souhaitait rattraper le temps perdu, constamment. Peu importe si ça devait en passer par une lecture abusive d'une histoire connue par coeur et qu'importe si c'était se couvrir de ridicule en prenant une voix plus grave pour faire parler les vilains. Il avait quitté le pays six mois. Six mois pendant lesquels il n'avait plus vu personne, là-bas, à l'autre bout du monde. Alors ces instants, désormais, il les chérissait plus que tout. Tu lui as manqué, je crois qu’elle voulait en profiter. il rigole en passant le pas de la porte à pas de loups pour ne surtout pas la réveiller. A moi aussi, d’ailleurs. qu'elle ajoute, Magda, et le coeur de Bran se serre un peu. Toujours, constamment.. quand on lui rappelle qu'il était parti, quand on lui rappelle qu'il n'avait pas donné de nouvelles. Il s'en veut et pourtant, si c'était à refaire, sans doute qu'il le referait. C’est pas qu’une impression, ça fait vraiment une éternité. J’ai l’impression d’avoir raté trente épisodes à chaque fois que quelqu’un donne des nouvelles. l'air et le ton ne sont pas graves, ce ne sont pas des accusations. Chacun à sa vie, chacun à ses occupations et de temps en temps, ils se retrouvent. Sacha est distante, en ce moment, quant à Lys... C'est la vie, qu'il dirait Bran s'il le pouvait. En même temps, tu as une vie bien remplie Mag'... j'crois que c'est le cas de tout le monde. Pour autant, on ne s'oublie pas. Je pense souvent à toi, tu sais... et tu me manques constamment. qu'il rétorque, loin d'être sur la défensive. Mais elle est mère, Magda, et ça change tout. Du groupe qu'ils forment, elle est la seule à connaître cette responsabilité... enfin, Lys' aussi, visiblement. Il y a du gin, du vin rouge, et au frigo quelques bières, du ginger ale, du schweppes et de la grenadine. il s'assied au comptoir, sur la chaise haute. Un gin, moi aussi. qu'il commande sans se départir de son sourire. Il se passe quoi entre toi et Lys ? merde, le vif du sujet, les deux pieds dans le plat. Il lève les yeux vers elle, suppliant. Oh Mag', tu préfères pas qu'on parle de toi et de ta pitchounette plutôt ? il rigole à moitié. Revenir d'Afrique et se retrouver seul l'aura poussé dans les draps de Lysandre... Sacha m'en veut assez déjà, et pourtant, lui s'en moque. Il avait passé du bon temps, jusqu'à ce que Lukas débarque. Il soupire. En rentrant d'Afrique, j'ai couché avec Lysandre. Ok, j'te l'accorde, c'était pas malin mais c'était chouette. qu'il dit, simplement. J'pouvais pas deviner que son fiancé allait frapper à la porte un beau matin où j'serai à moitié à poil dans son pieu. et en repensant à cette journée-là, il se dit que ça aurait pu mal tourner si Lukas n'avait pas été aussi... gentil - cruelle ironie, n'est-ce pas ?

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