(JAMCHA) Two sides to every story

Is Mercury in retrograde
Or is that the excuse that I've always made
'Cause I wanna blame you
But I can only blame myself
feat. @Sacha Lewis

Citation :

Je suis devant chez toi.

A l'arrière, Sully s'impatiente, bien sûr.
A l'avant, les mains tremblent sur le volant.
Depuis qu'il avait fait cette proposition, l'ex-flic ne cessait de ruminer les raisons qui l'avaient poussé à vouloir passer trois jours en compagnie de la seule personne capable de le tuer sur le champs si elle le souhaitait. Les années s'étaient écoulées sans qu'ils ne parviennent jamais à s'aimer comme il le fallait. Aujourd'hui encore, ils se détruisent plus qu'ils ne se soutiennent. Lui reste en mémoire la dernière fois qu'ils se sont croisés, devant le commissariat. De cet échange en était sorti quelque chose qu'il pensait être bien. Mais à quel prix ? Se dire aurevoir, ils en étaient tout bonnement incapable. Il pouvait faire d'son mieux pour garder ses distances, il revenait toujours vers elle. Immanquablement, implacablement. Comme s'il ne pouvait vraiment exister sans qu'elle ne tourne autour de lui, comme en orbite. Il soupire, il sait que ce qu'ils font est mal, il sait que rien ne sortira de bon de ces trois jours hors du temps mais il est trop tard pour reculer.
Derrière, Sully réclame son dû. Un voyage qu'on lui a promis, une escapade au coeur de la nature. La destination a été choisie, symbolique. Un camping, loin de tout, loin de la ville. Pas plus d'une heure de route, c'est tout ce que le vieux compagnon pourra tenir, de toute manière. James lui jette un regard conquis, Sully, c'est bien la seule personne ici-bas qui puisse le comprendre. Dans quel merdier je nous ai fourrés mon vieux. il lui dit en se contorsionnant pour lui offrir sa main en caresse. Il ne sortira rien de bon de ce week end et pourtant, une partie de lui en crève d'envie. Désespérément, comme si cette même partie n'attendait que l'arrivée de cette chimère pour enfin exister. Un mouvement furtif sur la gauche, il voit la porte s'ouvrir avant de la remarquer elle.
Son coeur manque un battement.
Il sent la chaleur lui monter aux joues, le sang ne faire qu'un tour. Il s'assied derrière le volant, abandonne le chien alors qu'elle ouvre la portière et s'assied. Il esquisse l'ombre d'un sourire, fait de son mieux pour avoir l'air détendu. Tu ne prends qu'un sac ? il lui demande, presque amusé. Elle ignore tout de la destination, heureusement pour elle, il est prévoyant. Il a prévu de gros pulls pour ce soir, elle s'y glissera. Il voudrait l'embrasser, il voudrait faire comme s'ils étaient un couple normal mais il se retient, mal à l'aise. Il sait qu'il faut en passer par cet instant de battement pour que tout se mette en place. Sous conditions, ils se le sont promis. C'est tellement facile de parler derrière un écran, n'est-ce pas ? Il la regarde, sourit un peu plus. Ne perdons pas plus de temps, Sully ne tiendra pas trois heures... c'est qu'il est plus tout jeune. un peu d'humour pour masquer le reste. Il retient son souffle, fait tourner la clé et démarre le moteur.
Séjour en enfer ou au paradis ?

Is Mercury in retrograde
Or is that the excuse that I've always made
'Cause I wanna blame you
But I can only blame myself
feat. @James Thunberg

Sourire aux lèvres depuis les messages échangés. Le regard qui ne quitte plus l'écran de son téléphone alors qu'elle attend qu'il arrive.
C'est fou tout de même. De foncer droit vers un mur mais de le faire avec envie. Parce qu'elle n'est pas bête Sacha. Elle sait très bien les dégâts que laissera ce week-end entre eux. 
Elle aurait dû refuser. Au fond, elle le sait.
Alors pourquoi ? Pourquoi s'infliger à nouveau une peine qu'elle mettra des mois à effacer ? Pourquoi donner à ce cœur l'espoir qu'un jour ils pourront réellement s'aimer ? Parce qu'elle l'aime, justement. Et que quand il s'agit de James, la raison fout toujours le camps. Il n'y aucune logique dans ce qu'ils font. Aucun raisonnement dans leurs décisions. Juste deux âmes qui meurent de se retrouver. Deux cœurs à l'agonie qui ont besoin de l'autre pour battre à nouveau. C'est aussi salvateur que destructeur. À l'image même de ce qu'ils partagent depuis toujours…
Le juste milieu ne semble pas exister dans leur histoire. Ils passent sans cesse d'un extrême à l'autre sans parvenir encore à trouver l'équilibre. Ils continuent pourtant d'avancer sur ce chemin épineux. Celui-là même sur lequel ils se sont si souvent retrouvés à terre. Souffrir, comme pour montrer qu'ils s'aiment encore et garder ce lien si spécial qu'aucun d'eux ne souhaite voir mourir. Ça n'a pas de sens, c'est vrai. Et pourtant, ils plongent. Encore et encore. 
Ils savent très bien comment ça va se finir.
Mal. Évidemment.
Quand on s'aime comme ils s'aiment, il est difficile de s'en sortir indemne.
Mais la douleur ne lui a jamais paru si délicieuse, puisqu'elle est avec lui.
Elle connait la chute. Elle y a goûté après leur seule et unique nuit ensemble.
Un bout de son âme est morte ce jour-là.
Alors diable, pourquoi elle y va ?
Car je suis dingue de toi… Et que chaque seconde de James qu'elle peut grappiller est un délice auquel elle ne peut résister.
C'est ridicule. Pathétique même. Elle ressemble à une camée. Accro qui se jette sur son poison. Je m'en fiche. Le cœur qui l'emporte toujours sur la raison.

Citation :

« Je suis devant chez toi. »

Et voilà le palpitant qui s'emballe.
Elle sort à toute vitesse, gambade presque jusqu'à la voiture.
Elle ressemble à une gamine heureuse.
Elle s'installe, sourire aux lèvres alors qu'elle le voit. Son parfum vient déjà chatouiller ses narines, réveillant ce frisson agréable.
« Tu ne prends qu'un sac ? » Elle avait eu tellement hâte qu'elle avait pris le strict nécessaire, ne songeant seulement qu'à leur deux corps entrelacés. Elle fronce les sourcils et grimace. « Je t'avoue que j'ai pris ce qui me venait sous la main. » Telle une enfant perdue sans adulte, elle n'avait pas réfléchi aux différentes possibilités. « Je me suis dit que si j'ai froid tu saurais me réchauffer… » Espièglerie dans le regard et sourire aux coins des lèvres, elle sait qu'il comprendra le sous-entendu. Elle rit légèrement. « Pardon, c'était trop tentant. » Elle sait qu'elle doit faire attention et ne pas trop se perdre dans cette parenthèse enchantée. Elle rêve pourtant de capturer ses lèvres et caresser sa joue. Tendresse qu'elle retient mais qui gronde si fort en elle. « Ne perdons pas plus de temps, Sully ne tiendra pas trois heures… c'est qu'il est plus tout jeune. » Elle se retourne vers l'animal, lui sourit avant de venir gratter le haut de sa tête. « Content de nous accompagner mon grand ? On va passer un super week-end tu vas voir. » Elle l'espère en tout cas. Il faut dire qu'entre eux, on ne sait jamais à quoi s'attendre. Ils peuvent passer du Paradis aux Enfers en un claquement de doigts. Pourvu que cette fois on ne se déchire pas toi et moi… Elle s'installe correctement, boucle sa ceinture avant de poser son regard sur l'ex-flic. « J'suis prête ! On va où alors ? »

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feat. @Sacha Lewis

Et peut-être que c'merdier, c'est exactement ce qu'il lui fallait, à l'ex-flic. Se perdre un week end, un dernier. Comme la promesse définitive de tourner une page qu'il aurait dû tourner depuis des années déjà. Vouée à l'échec, leur histoire, sur le papier, depuis toujours. Elle était une victime en quête d'un héros. Il avait endossé ce rôle avec bravoure sans se rendre compte que c'est ce costume qui finirait par le détruire. Il soupire, les mains qui tremblent et tapotent sur le volant. Il sait qu'il devrait être partout, sauf ici. Une pensée rapide pour cet homme qu'il vient à peine de rencontrer et leur récent échange. Une autre pensée pour Jules et cette promesse qui lui a faite. Un merdier, c'est exactement ce à quoi ressemble sa vie entière en ce moment. Et Sacha reste la seule constante que j'ai, ce qui, finalement, est aussi ironique que cruelle. Dans tous les changements qui se sont opérés autour de lui, la blonde représente la seule accalmie qu'il n'a jamais eue. Alors quand elle ouvre la porte, il sourit. Il veut pas l'admettre, pas d'vant elle et surtout pour se garder des faux espoirs qui auront raison de lui quand ils reviendront ici, trois jours plus tard, et qu'elle s'en ira. Non, il veut pas s'montrer trop enjoué alors qu'au fond, il est aussi impatient qu'un gamin à l'approche des fêtes. Je t'avoue que j'ai pris ce qui me venait sous la main. candide naïveté qui lui réchauffe le myocarde. Il sourit, secoue même un peu la tête de désespoir, en signe de réprimande. Je me suis dit que si j'ai froid tu saurais me réchauffer… et il rigole, l'imbécile. Il rigole parce qu'il aime ça, qu'il aime leur complicité. Celle qui existe depuis le premier jour. Pardon, c'était trop tentant. il voudrait l'embrasser, il n'ose pas. Il se garde bien d'un premier contact physique qui pourrait déjà tout faire exploser. L'atmosphère n'est pas tendue mais réside quand même, en arrière plan, une certaine crainte de faire un pas de trop. Je te réchaufferai. il répond simplement, complice, lui aussi.
Elle se retourne vers le chien, lui gratte la tête, affectueusement. Content de nous accompagner mon grand ? On va passer un super week-end tu vas voir. bien sûr qu'il remue la queue - ça leur fait un point commun à présent, non ? - en se laissant chatouiller par la blonde. James sourit, c'est aussi simple que ça. L'amour des bêtes, ça se calcule pas. L'animal ne ment pas, lorsqu'il aime, il le fait avec sincérité. Sacha dégage des bonnes ondes, positives même. Malgré les interdits, malgré les conditions, elle a accepté ce dernier voyage pour le paradis - du moins l'espère-t-il - J'suis prête ! On va où alors ? elle a bouclé sa ceinture, elle a gardé son sourire. Il est charmé, envoûté. Il crèverait le monde entier pour un regard de sa part. Elle est pire qu'un poison, elle une raison de vivre. Sacha n'est pas un objectif, elle est la raison d'un voyage. Je t'emmène à Pearlington. Un petit camping sympathique perdu au milieu de nul part où j'aime aller me reposer quand le chahut de la ville m'étouffe. il est pas peur fier et pourtant, il appréhende. Cette oasis, c'est la sienne et pourtant, il est prêt à la lui partager. Parce qu'il n'y a pas de secrets qu'elle ne doit pas savoir, parce qu'il ne peut rien lui cacher. Alors il laisse le moteur se chauffer et appuie sur la pédale. L'engin démarre, Sully s'allonge aussitôt. La main sur le levier de vitesse, il passe les trois premières dans un silence discret. Il rejoint la route 90, prend un rythme de croisière et aussitôt qu'il n'a plus besoin de se concentrer sur le changement des vitesses, sa main se pose sur le genou de la dulcinée. C'est agréable. qu'il dit en observant les paysages. Le soleil qui se lève, la musique en fond et sa présence près de lui. Un rêve qu'il vit éveillé. J'ai toujours espéré pouvoir vivre un instant loin de tout avec toi. Comme un couple normal. normal, quelque chose qu'ils n'ont jamais été, qu'ils ne seront sans doute jamais. Et pourtant, cette pause, c'est rafraichissant. Il s'en délecte, l'ex-flic. Espère même qu'elle va durer plus longtemps que prévu...
Loin de tout, c'est un peu comme réinventer le monde.

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feat. @James Thunberg

Une addiction, voilà ce qu'il est. Dix longues années qu'il danse dans son esprit et trône dans son cœur. Héros d'une princesse maudite qui n'a jamais su saisir la main tendue du preux chevalier. Elle regrette Sacha de n'avoir pas été capable à l'époque de lui dire tout ce qu'elle ressentait. Tout ce qu'elle ressent encore malgré le temps qui a filé. Elle s'en veut de l'avoir repoussé, persuadée qu'il méritait mieux que cette vie sombre de laquelle elle ne parvenait plus à s'échapper. Il est toujours là pourtant James. Car tu es probablement aussi addict que moi… Myocardes qui souffrent et qui pourtant ne semblent battre que lorsqu'ils sont ensemble. Comment se détacher quand il n'y qu'auprès de lui qu'elle se sent vraiment vivante ?

« Je te réchaufferai. » Simple phrase qui embrase déjà tout son être. Lèvre qu'elle mord légèrement sans même s'en rendre compte alors qu'elle imagine déjà les moments qu'ils vont passer rien que tous les deux. Elle sait pourtant que c'est la mort qui l'attend au bout du chemin. Celle de ce cœur qui finira par s'essouffler d'avoir trop aimé cet homme interdit. James n'est qu'une chimère. Qu'un rêve inaccessible. Vérité douloureuse qu'elle tente d'accepter. Et pourtant, ils reviennent toujours vers l'autre, comme incapables d'accepter cette tragédie. Dans ses espoirs les plus fous, il restera son pour toujours. Celui auprès de qui elle finira sa vie. Car malgré tout ce qu'on peut dire, je sais que ce n'est pas la fin de nous… Il leur faudra du temps mais elle veut continuer d'au croire qu'u jour, tout sera possible.

« Je t'emmène à Pearlington. Un petit camping sympathique perdu au milieu de nul part où j'aime aller me reposer quand le chahut de la ville m'étouffe. » Cadre idyllique qu'elle imagine doucement. Elle languit déjà d'être là-bas, dans leur bulle. Doux cocon dans lequel elle compte s'enfermer pour profiter de chaque minute à ses côtés. « J'ai très hâte de découvrir cet endroit. Avec toi. » Car c'est tout ce qui compte hein Sacha ? Qu'il soit là, près de toi. Elle pourrait aller au bout du monde si c'est pour être avec lui. Car il n'y a nulle part ailleurs où je me sens plus en sécurité… Si James peut être sa tempête, il est aussi son oasis. Paradoxe étrange qui n'est que le reflet de cette relation aux milles facettes.

« C'est agréable. » C'est vrai. Moment hors du temps dont elle se délecte, remplissant son cœur de ce calme et cette paix qui lui font si souvent défaut. « J'ai toujours espéré pouvoir vivre un instant loin de tout avec toi. Comme un couple normal. » Moi aussi si tu savais… Rêve partagé de ces cœurs qui ne désirent que s'aimer librement. Le regard amoureux, une de ses mains vient se poser sur la nuque de James qu'elle caresse tendrement. Besoin de contact. De le sentir sous ses doigts. Que sa peau frôle la sienne. Elle veut savourer chaque seconde de ces instants là. Car je sais qu'ils ne sont qu'éphémères. Le temps passe toujours trop vite quand il s'agit d'eux. Comme s'il s'amusait à les rendre dingue, torturant toujours plus les âmes écorchées. « Ton espoir se réalise alors. » Si seulement cela pouvait être éternel. Mais ils n'ont le droit qu'à trois jours de bonheur. Trois jours d'utopie avant de replonger droit vers les Enfers. Tant pis ! Elle prend tout ce qu'il lui donne, consciente qu'elle est celle qui est venue piétiner ce cœur qui ne demandait qu'à l'aimer. Saura-tu un jour me pardonner ? Elle ne sait pas si la blessure pourra s'effacer mais elle compte sur le temps et ses efforts pour un jour pouvoir espérer se retrouver pour de vrai. Sans avoir à compter le temps qui nous sera accordé… Alors, poussée par l'envie de ne plus cacher la vérité, elle se permet d'ajouter ces quelques mots. « Tu ne sais pas à quel point j'étais impatiente de te retrouver. »

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feat. @Sacha Lewis

Il ne s'est fait qu'une seule promesse, laisser la réalité loin de tout ça. Et tant pis s'il en souffrira dans trois jours, pour l'heure, il n'y pense pas. Non, quand il démarre, quand il glisse son pied sur la pédale et que le bitume se met à danser sous les roues, il a la tête ailleurs. Ou peut-être justement concentrée à ne penser qu'à ce qu'ils sont entrain de vivre. Ouais, dans cet enfer qu'ils ont traversé, après avoir été léché de parts en parts par toutes les flammes de ce supplice, voilà qu'ils ont droit à une accalmie. Alors cette promesse, il la respectera, aussi longtemps qu'il le pourra. En l'amenant là-bas, il lui offre un peu de lui, un peu plus. Une zone calfeutrée et cachée, que peu de locaux connaissent. Un havre de paix, dans lequel il se sent bien. Quand le monde l'étouffe, il y trouve ce dont il a besoin. Proche de la nature, l'essentiel est ce qu'il lui faut pour survivre.  J'ai très hâte de découvrir cet endroit. Avec toi. elle s'exprime avec une voix calme et posée. Bien loin de l'hystérie habituelle, des sous-entendus piquants et de la victimisation ordinaire. Non, aujourd'hui, elle est Sacha, simple, cordiale, jolie et naturelle. Qu'est-ce que je t'aime,
loin des cris,
loin des heurts,
loin des blessures,
loin de la tristesse,
loin de nos détresses.
Il glisse sa main sur son genou, elle accueille ce geste sans broncher. Il sourit, sans mentir, sans cacher la vérité. Il est content, comment ne pas l'être ? Il est heureux, simplement heureux et ce sentiment ne l'avait plus rencontré depuis longtemps. Ton espoir se réalise alors. elle dit, il sourit d'autant plus. Elle passe sa main derrière sa tête, elle lui caresse la nuque.
Un geste anodin, putain.
Mais un geste qui fait du bien.
C'est cette normalité là qui rend les choses différentes, c'est cette simplicité qui bouscule les coeurs et les emporte. Tu ne sais pas à quel point j'étais impatiente de te retrouver. les paysages se succèdent, les lieux aussi. La destination n'est pas loin, à peine une ou deux heures encore. Pour autant, il ne lâche pas son genou, comme s'il avait besoin de s'y attacher pour ne plus se perdre. Toi, moi et le soleil. comme une vieille rengaine, un vieux refrain qu'il aurait entendu quelque part. Oui, c'est ça. Nous n'aurons plus jamais un jour de pluie. qu'il chantonne, comme un collégien. Il a baissé le son de l'auto radio, il s'est tourné vers elle avec un sourire planqué sur les lèvres. Il chante, le con. Tous les nuages se sont envolés. il rigole, entre deux phrases, elle parait surprise, presque choquée. Il faut me croire encore quand je te dis. qu'il poursuit en ouvrant la fenêtre. Emporté par la grâce, l'instant, le bonheur. Il sort une main, il hurle sur le même rythme : Je ne vois plus que toi, toi et le soleil. Je ne vois plus que toi, toi et le soleil. même Sully s'y met, aboyant joyeusement à l'arrière du véhicule. L'excitation, l'engouement. Il rigole à nouveau, l'ex-flic, bien loin du sérieux qu'elle lui connait. Il franchit les barrières, laisse tomber le masque.
Il respire.
Putain que c'est agréable de respirer pour la première fois depuis si longtemps.
Il tourne la tête vers elle, sans plus s'arrêter, il conclu en remuant des épaules : Je ne vois plus que toi, toi et le soleil. quel imbécile. Sans doute, mais un imbécile heureux.