Is it too late for us?

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Mille fois, Ariel avait pris son téléphone et remonté la conversation. Il savait où il avait foiré, il savait que c’était de sa faute, mais il en voulait à la terre entière. Et à Alisha aussi. Alisha qu’il aimait si profondément qu’il en était troublé. Comment pouvait-on aimer deux personnes ? Des tiktoks de queer vantant leur polyamour avait jaillit dans ses pour toi et Ariel ne savait qu’en penser, il n’était pas sûr que ce soit lui, pas sûr que ça corresponde à Alisha ni que James pourrait lui pardonner, mais il était triste de ne pas savoir faire un choix. De ne pas pouvoir leur dire à tous les deux, parce que James n’était pas venu. Le mardi 17 janvier, il l’avait attendu, toute la journée, mais James n’était pas venu. Il s’était excusé, son chien était malade, mais il n’avait pas offert une nouvelle rencontre et Ariel n’était pas dupe, il avait préféré protéger son amitié avec Alisha.

Seul, dans l’avion, obligé de sourire à tous les passagers, Ariel avait compris qu’il ne pouvait pas continuer comme ça, qu’il ne pouvait pas attendre que tout tombe du ciel et que tout se résolve de lui-même. Alors il avait acheté des cartes postales, à chacun de ses arrêts, et il les avait envoyé à l’adresse de James. Elles étaient demeurées sans réponse, mais il n’avait pas arrêté, il continuait de les choisir pour James, parce qu’il le méritait et parce qu’ainsi, Ariel avait la sensation de lui demander pardon.

Mille fois, durant ses jours de repos, Ariel était venu dans le vieux carré dans la rue de James, mais à chaque fois il avait été incapable de poser un pied devant la vieille bâtisse et de sonner à la porte. Il se sentait coupable et il ne savait pas quoi lui dire. Comment expliquer ce qu’il ressentait quand lui-même n’était pas certain ? James lui en avait voulu, alors que ni l’un ni l’autre n’avaient exprimé de le moindre sentiments. C’était inexplicable, juste là. Ils brûlaient, l’un comme l’autre, mais incapable de parler et de vouloir avancer. Ce qu’ils partageaient était bien différent de ce qu’il avait eu avec Alisha, mais l’ombre de son ex-fiancée était trop forte, parce qu’il ne pouvait s’empêcher de se comparer, de songer à elle et d’avoir peur. Créer quelque chose c’est prendre le risque de se détruire ensuite.

Pourtant, aujourd’hui enfin, Ariel est beau, il a choisi ses vêtements avec soin, et dans son sac, se trouve le costume de super-man qu’il n’a jamais rendu à James. Il est debout, devant la villa et sonne. Une fois, deux fois. Il entend les aboiements derrière la porte, il sait que James est là. Il n’a plus qu’à attendre qu’il accepte de le voir, qu’il lui ouvre la porte, qu’il lui pardonne. Parce que lui, il ne lui en veut pas. James n’est pas fautif, comment pourrait-il l’être alors qu’il est perdu dans sa vie, abîmé par la mort de son père et qu’Ariel a juste rajouté des difficultés ?

- Je sais que tu n’as pas forcément envie de me voir, mais je te promets que ça vaut le coup. Viens, lance-t-il avant que James n’ait ouvert la bouche.

Pas de bonjour ou d’excuses bancales. Juste une promesse de se changer les idées, de faire autre chose que de rester là. Pourtant, il ne peut pas l'obliger à le suivre s'il n'en a pas envie. Alors il dit, gentiment.

- J'avais envie d'une balade dans le Bayou, de voir des oiseaux s'envoler et peut être de les prendre en photo. Sully pourrait venir.

Ariel aime ce chien, mais ce n'est rien comparé à la personne debout, face à lui. Oui, il veut essayer de se rattraper, il veut tenter de créer quelque chose avec lui, il veut qu'une histoire puisse voir le jour.

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Il les avait toutes reçues, les unes après les autres.
Des cartes postales qu'il avait minutieusement rangées dans un tiroir, classées par date de réception. Chronologie d'une histoire avortée quand, au dernier moment, il avait préféré son amitié avec Alisha plutôt que de prendre un risque avec Ariel. Il s'en voulait, c'était une certitude, il n'en avait même plus du tout parler avec la jeune femme pour ne surtout pas lui laisser entendre qu'elle avait eu une quelconque importance dans cette décision prise sur un coup de tête. Non, il se sentait l'unique responsable d'une histoire qui n'avait jamais vu le jour et puis... après tout, c'était sans doute mieux comme ça. Après la déception de perdre Sacha et de voir Tendaï s'en aller, James n'était plus d'humeur à se laisser berner par les yeux sombres du premier étranger rencontré. N'en demeure un goût d'inachevé qui ne fait que s'accroître à chaque fois que sa boîte aux lettres lui offre des nouvelles du stewart. Il s'en veut James de ne pas lui répondre, ni même de lui envoyer un message pour lui dire qu'elles étaient arrivées à destination. Il s'en veut de son silence mais quelque part, il le juge plus opportun que le reste. Ces trois jours en compagnie de Sacha ont rebattu les cartes, le fait qu'elle ait rencontré quelqu'un aussi. Il s'interroge, se questionne. Est-il temps d'aller de l'avant ? Peut-être qu'au fond, elle lui rend finalement service. Il a toujours joué la carte du mec qui s'en fiche mais son coeur saigne avec abondance depuis des jours. Il lutte, le pauvre ex-flic, pour ne pas se laisser berner par l'appel d'une tentation trop forte. Il lutte pour rester seul, pour ne surtout pas répondre aux sirènes ô combien alléchantes de la compagnie agréable d'un homme ou d'une autre femme. Sully était devenu son seul allié dans cette guerre sans merci pour ne surtout pas résoudre ses problèmes par le choix de la facilité.
Jusqu'à ce jour, lorsqu'au détour d'une lecture sur son sofa, il entend sonner à la porte et son fidèle Sully s'exciter derrière la porte. Il se lève, passe une main sur l'animal. Calme toi mon grand, qu'il lui dit en ouvrant la porte, levant les yeux sur Ariel, comme un signe, une réponse apportée à ses interrogations. Il en reste pantois, un peu con même. Je sais que tu n’as pas forcément envie de me voir, mais je te promets que ça vaut le coup. Viens, et il reste interdit, muet, stoïque. Il ne bronche pas, interrogateur. Il s'attendait sans doute à toutes les visites du monde sauf celle-là. Résonne en lui l'écho des cartes qui dansent dans son bureau, celles qu'il avait lu avec autant d'impatience que de culpabilité. J'avais envie d'une balade dans le Bayou, de voir des oiseaux s'envoler et peut être de les prendre en photo. Sully pourrait venir. à la simple évocation de son nom, l'animal secoue la queue davantage. James esquisse l'ombre d'un sourire sans quitter Ariel du regard. T'es rentré.. qu'il prononce à mi-voix. Je... il a envie de refuser poliment, de rester sourd à cet appel parce qu'il n'imagine pas avoir à supporter le fait de se retrouver à nouveau engoncé dans une triangle amoureux qui le conduirait à sa perte. Il voit pourtant Sully qui tourne autour d'Ariel et trouve dans cette image un réconfort insoupçonné, comme si c'était l'évidence ou le naturel qui se manifestait entre eux. D'accord. il dit en attrapant derrière lui la laisse et le collier du chien. Il ferme la porte derrière lui, se baisse pour attraper Sully et attacher le collier autour de son cou. L'animal en profite pour lui lécher le visage une première fois avant de s'assoir poliment et d'attendre qu'on l'attache. James se redresse, tend la laisse à Ariel : Je suis certain que tu as sa préférence. qu'il dit en riant doucement.

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Si en apparence, Ariel semble sûr de lui, au fond, il a le trac. Son coeur bat à tout rompre et il lit l'hésitation dans le visage de James. Avec Alisha c'est compliqué, ils ont cessé de s'envoyer des messages, ou plutôt, Ariel a arrêté de répondre. Leur relation ne peut pas rebondir, il l'aime et l'aimera sûrement toujours, mais il doit bien reconnaître que c'est du passé. Alisha n'a pas autant besoin de lui que lui d'elle. Par contre, James, ça c'est une autre histoire. Ariel a cru voir James dans ses avions plus d'une fois. Il a couru vers plusieurs personnes inutilement. Bêtement, il a fui dans ses trajets, partant toujours plus loin, mais jamais sans une carte postale. Puis, après une dernière discussion avec Alisha, où elle semblait aller mieux, il avait décidé de porter ses couilles et d'y aller.

- Je suis là. confirme-t-il.

La première phrase de James était fausse, il était déjà rentré plus d'une fois, mais il n'avait pas réussi à toquer à la porte, trop peureux, trop plein de doutes. James ne méritait pas une personne indécise. Ariel voulait lui offrir autre chose. Un léger sourire pour commencer. Une balade pour continuer. La suite, sera vue ensemble, si les deux le souhaitaient.

- Je suis certain que tu as sa préférence.

Au moins, Ariel peut compter sur la coopération de Sully. Il serre l'animal dans ses bras, vu qu'il ne peut le faire avec le maître puis il lui caresse la tête. Celle de Sully, hein.

- C'est partagé, je l'aime énormément ce chien.

Parce qu'il a veillé sur James, parce qu'il est toujours joyeux et parce qu'il chasse les idées noires de tout le monde. Ariel tient la laisse et commence à marcher. Il sait qu'il va devoir parler le premier, mais il n'est pas certain qu'aborder directement le sujet soit la meilleure chose à faire. Mais dans les films, chaque fois qu'il y a un défaut de communication, tout le monde le regrette plus tard. Ariel ne s'est jamais posé autant de questions, mais pour la première fois, il comprend l'enjeu et il n'est pas le seul dans la course. Son coeur sera impacté, mais celui d'une autre personne aussi.
Ils marchent un peu, en direction du bayou, le trajet est assez long pour qu'ils puissent prendre le temps de choisir leurs mots. Pas la peine d'aller trop vite et Ariel espère que, comme lui, James n'ait pas envie de prendre le bus et de s'agglutiner avec d'autres gens.

- J'ai beaucoup voyagé ces dernières semaines et depuis l'avion, j'ai vu pas mal de coucher de soleil. Sourire. J'ai découvert des îles dans le pacifique, je vais devenir incollable en géographie bientôt.

Il avait donc choisit de parler de tout et de rien, avec une petite perche si jamais James voulait lui parler des cartes postales, Ariel n'était pas certain qu'il les ait reçu, et encore moins certain du fait qu'il les ait appréciées.

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Je suis là. et ça devrait sans doute lui suffire mais quelque part, James, il en veut plus... ou peut-être pas. Difficile de savoir exactement où se situer quand on est incapable de comprendre ce qu'on ressent. Depuis ces quelques jours partagés avec Sacha, il s'était mis à espérer que ça pouvait devenir leur réalité. Cesser les enfantillages dont ils étaient passé maîtres en la matière pour grandir enfin, se montrer adultes et responsables et tenter l'aventure de leur vie. Mais non, il n'avait pas osé franchir ce pas, pas plus qu'elle d'ailleurs puisqu'elle venait de rencontrer quelqu'un. Ce qui était compliqué à admettre n'était pas tant qu'elle puisse avoir envie de quelqu'un d'autre mais qu'elle finissait par accepter qu'entre eux, c'était terminé. Pour l'instant, c'est ce qu'ils disaient mais qui pouvait deviner ce que pour l'instant signifiait. Alors oui, revoir Ariel, c'est agréable. De même que lire ses cartes, les recevoir et se surprendre à sourire comme un crétin d'adolescent. Le coeur qui tambourine, les tempes qui chantent. C'est une sensation douce et confortable mais est-ce que ça peut suffire ? C'est partagé, je l'aime énormément ce chien. Ariel attrape la laisse, James ferme la porte. Il ne dit rien, n'ose rien prononcer. Il ne voudrait pas planter cet instant qui, il le sait, à demander bien du courage à son interlocuteur. Leur dernier échange lui reste en tête, ils ne s'étaient rien promis et pourtant, James avait mal vécu le fait qu'Ariel puisse avoir passé la nuit avec Alisha. C'est compliqué, comme pour lui, finalement. Comment se reconstruire quand on a encore au coeur une femme qui nous hante ? Ariel et James se ressemble plus qu'ils ne l'imaginent. A crever de désir et d'envie pour une femme qui ne le leur rend pas. Ils avancent, silencieusement, religieusement. James refuse le bus, refuse même de couper court à cet instant. Le calme lui convient. La tempête s'arrête, cesse, dans sa tête et c'est plaisant. Normal, pour un court instant. Comme s'ils pouvaient être un couple comme les autres. Ariel et James, James et Ariel. Rien ne les prédestinait à se rencontrer et pourtant, ils sont là. C'est drôle, presque cynique au fond. J'ai beaucoup voyagé ces dernières semaines et depuis l'avion, j'ai vu pas mal de coucher de soleil. J'ai découvert des îles dans le pacifique, je vais devenir incollable en géographie bientôt. Ariel prend la parole, lance une perche. Le chien tire un peu sur la laisse et James se concentre sur lui. Admettre qu'il a reçu les cartes c'est admettre aussi son silence. Il s'en veut, bien sûr, culpabilise un peu. Il aurait dû répondre, un simple message aurait suffit. Il tousse, se râcle la gorge. J'ai reçu tes cartes. il dit presque dans un murmure. Il n'est pas fier de lui, pas fier de ce qu'il a fait mais c'est trop tard pour le nier. J'aurais dû te répondre mais c'était compliqué, tu sais... notre dernier échange et puis, ce sentiment étrange que quelque chose commence entre nous alors que rien n'est terminé ailleurs. à demi-mots, il admet. Son histoire avec Sacha, leur histoire avec Alisha. Il lève les yeux vers lui, glisse les mains dans ses poches sans sourire. C'est difficile d'avoir un pied dans le présent avec toi et garder l'autre dans le passé. J'pense que tu vois parfaitement ce que je veux dire. il a discuté avec Alisha, il sait plus ou moins, il en connait les grandes lignes. La différence entre leur histoire et celle qu'il a avec Sacha, c'est qu'eux ont réussi un jour à être ensemble. Chanceux !

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James le suit et Ariel se sent soulagé. Il aurait compris que l'homme claque la porte, refuse de le revoir. Il aurait compris un non définitif. Il aurait compris que James ne veuille plus le voir. Après tout, même s'il détestait l'admettre, Alisha avait raison. Ils n'avaient pas 15 ans, quand on a autant vécu qu'eux, normalement on sait ce qu'on veut et on n'hésite plus. On choisit de se mettre en couple, de tenter une histoire, on ne navigue pas en eaux troubles en espérant que ça fonctionne tout seul. Seulement Ariel a peur. Il a peur de laisser confiance à ce coeur qui bat en lui. Parce qu'Alisha l'a profondément marqué et qu'il n'a pas réussi à totalement s'en remettre. Maintenant, il sait qu'Alisha est amoureuse, elle a insisté sur le pour la première fois. C'est à lui d'arrêter de rêver, d'arrêter de croire qu'il peut tout avoir et tout faire, c'est à lui d'avancer. James est quelqu'un de brisé, autant voire plus que lui. Pourtant, est-ce une raison pour s'imposer un surplus de prudence et ne rien tenter ? Parce que le risque c'est qu'ils perdent tout, tous les deux.

Alors, le silence de James ne le met pas mal à l'aise. Il le comprend aussi. C'est une façon de se protéger, d'attendre que l'autre face le premier pas. Et Ariel, il est peut être prêt à le faire. Pour la première fois de sa vie. Il ne s'engage pas tout de suite pourtant, il teste le terrain avant. Il sait qu'il y a peut être des choses plus compliquées dans la vie de James que ce qu'il lui a dit. Il n'a pas envie de croire Alisha et ses remarques mesquines, mais au fond de lui, il se demande si ce n'est pas vrai. Et, ça le terrifierai de se jeter corps et âmes dans cette relation si jamais James ne le souhaite pas finalement.

J'ai reçu tes cartes. L'immense sourire d'Ariel est sincère. Il est heureux qu'il ait reçu ses cartes. Point. Il n'a pas besoin de réponse, de retour, juste savoir qu'il les a reçu et qu'il n'en a pas été dégoûté ou saoulé, ça lui suffit. Il ne peut s'empêcher de le couper quand il s'excuse. Non, je t'ai envoyé des cartes parce que j'en avais envie. Je ne t'ai jamais demandé d'y répondre. Ça... ça m'a fait plaisir de t'envoyer ces coucher de soleil. Il avoue ces mots avec un léger rougissement. De sa part, ça voulait dire beaucoup, mais il ne voulait pas mettre James mal à l'aise, il n'attend pas de réponse, pas avant qu'ils aient pu en parler. C'est difficile d'avoir un pied dans le présent avec toi et garder l'autre dans le passé. J'pense que tu vois parfaitement ce que je veux dire. Le coeur d'Ariel se serre. Ils sont beaucoup trop similaire sur ce point-là finalement. Alisha avait plus que raison. Il est presque heureux que Sully tire sur sa laisse à ce moment là, ça lui donne quelques secondes pour répondre. Et il choisit la franchise.

Tu sais, je m'en veux de ne pas t'avoir parlé d'elle, je... au début je croyais vraiment que notre histoire était terminée. Je pensais vraiment que ça ne marcherait plus jamais. Et puis elle est revenue. Gêné, Ariel se passe une main dans les cheveux, décoiffant les nouvelles boucles qu'il laisse repousser. Ça a été une catastrophe. On ne s'est jamais autant engueulé, jamais autant déchiré. J'ai compris à ce moment-là que j'aimais un fantôme, que notre histoire était terminée. Ariel détourne le regard. Une larme perle au coin de ses yeux. Il a fait son choix, il a cessé de lui répondre, il l'a laissé prendre son espace, elle a avancé, bien plus vite que lui, elle le hait désormais. Il ne pourra jamais cesser de l'aimer, mais ce ne sera plus jamais pareil. Je suis navré de t'avoir mis dans cette situation compliqué et je m'en veux d'avoir tout gâché. Ariel le regarde cette fois-ci, il veut savoir si ça vaut la peine de se battre. Quand il a laissé Alisha, il a laissé de la place dans son coeur pour quelqu'un d'autre. Je ne te demande rien, je ne veux pas que tu me promettes quoique ce soit, mais James, je suis là, pour de vrai, pour toi, si tu veux de moi. Il rougit, décidément, Ariel est bien un adolescent de 15 ans. Il s'arrête un peu au milieu du chemin pour mieux faire face à James. Je suis prêt à me battre, je suis prêt à m'éloigner. Son regard brille d'intensité et il tend la main pour attraper celle de James, lui laissant le choix. Tu vaux la peine qu'on se batte pour toi, je t'assure. Et j'ai compris mes erreurs, il m'en a fallu du temps, je sais, mais si tu as une toute petite place dans ta vie pour moi, je t'assure que je serais vraiment là. Il ne risquera pas de tout faire foirer, cette fois-ci, il va tout mettre en oeuvre. Maintenant, la balle est dans le camps de James.

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Peut-être que c'est normal, au fond, d'voir le fossé se creuser entre eux. Parce qu'ils sont différents, qu'ils ne vivent pas les mêmes choses tout en se ressemblant étrangement. Leur situation est similaire et même si James avait du mal à l'admettre, il devait bien reconnaître que les agissements d'Ariel lui avait au moins permis de prendre un peu de recul avant de ne tomber à nouveau dans le piège facile de remplacer Sacha par le premier venu, comme il le faisait à chaque fois.
C'était la meilleure chose à faire, non ? Creuser le fossé pour voir de quoi ils pourraient bien le remplir. Prendre des distances, réfléchir. Parce qu'il avait aimé Sacha trop fort et qu'il se sentait incapable de pouvoir, un jour, redonner à ce point. Les cartes s'étaient alors succédées et James n'avait pas pu s'empêcher d'penser à lui différemment. Pansement ? Non, il refusait de se laisser encore aller à cette facilité là. La dernière fois qu'il l'avait fait, il en avait souffert autant que l'intéressé en question. Alors avec Ariel, ça serait différent, il se l'était promis. Non, je t'ai envoyé des cartes parce que j'en avais envie. Je ne t'ai jamais demandé d'y répondre. Ça... ça m'a fait plaisir de t'envoyer ces coucher de soleil. il sourit à peine, l'ex-flic. Il est content bien sûr, il se dit que l'stewart veut aussi faire les choses correctement mais le problème n'est pas vraiment là.
Entre eux, il y a un historique.
Un historique qui ne leur appartient pas, qui n'est pas mutuel.
Pourtant, il est similaire.
Ils ont tous les deux une femme dans le coeur, ailleurs. Quelqu'un qu'ils aiment et qu'ils aimeront sans doute toute leur vie. Comment faire pour réussir à construire quelque chose alors que les ruines sont encore entrain de s'écrouler ailleurs ? Peut-on vraiment reconstruire quelque chose sur des cendres encore brûlantes ? L'interrogation l'effleure, lui échappe. Il le dit parce qu'il refuse de rester muet, de se taire. C'est important d'se dire les choses et sans doute que c'est pas le bon moment, sans doute qu'il pourrait le faire autrement mais il préfère que les cartes soient toutes posées sur la table avant de prendre une quelconque décision.
Toi et moi, on a lourd bagage à porter.
Toi et moi, on est déjà bien cassé, non ?
Alors Ariel marque une pause, Sully tire sur la laisse et James continue de suivre. Quand le stewart reprend la parole, l'atmosphère est différente. La tension est palpable, l'émotion aussi. Si bien qu'en milieu de son monologue, l'homme se retourne et attrape les mains de James. Tu sais, je m'en veux de ne pas t'avoir parlé d'elle, je... au début je croyais vraiment que notre histoire était terminée. Je pensais vraiment que ça ne marcherait plus jamais. Et puis elle est revenue. Ça a été une catastrophe. On ne s'est jamais autant engueulé, jamais autant déchiré. J'ai compris à ce moment-là que j'aimais un fantôme, que notre histoire était terminée. Je suis navré de t'avoir mis dans cette situation compliqué et je m'en veux d'avoir tout gâché. Je ne te demande rien, je ne veux pas que tu me promettes quoique ce soit, mais James, je suis là, pour de vrai, pour toi, si tu veux de moi. Je suis prêt à me battre, je suis prêt à m'éloigner. Tu vaux la peine qu'on se batte pour toi, je t'assure. Et j'ai compris mes erreurs, il m'en a fallu du temps, je sais, mais si tu as une toute petite place dans ta vie pour moi, je t'assure que je serais vraiment là. et ça l'touche, c'est vrai, mais ça l'laisse pensif également. Ses yeux enfoncés dans ceux de son interlocuteur, y cherchant des réponses, des conclusions qu'il ne trouve pas. Un pied en avant, un pied en arrière. Le spectre d'Alisha ou le spectre de Sacha, qu'importe, les spectres bien présents. Il soupire pas, il ne sourit pas non plus. Il se contente de lâcher les mains d'Ariel, l'air grave. Tu ne m'as mis dans aucune situation, Ariel. Ce n'est pas ta faute. qu'il précise, pour commencer. Toi et moi, on vit avec les séquelles d'une histoire qui nous a marqué au fer rouge et qui nous a brisé. Deux femmes qui ont piétiné nos coeurs et ne nous ont laissé aucune chance de guérison. c'en est presque pathétique, à croire qu'elles sont les mêmes, fatalement. J'ai envie d'avancer, moi aussi. J'ai envie de toi, c'est vrai, mais je refuse de faire de notre histoire un énième pansement qu'on s'mettrait sur le coeur pour les oublier. il parle avec sincérité et honnêteté. J'ai déjà trop fait cette erreur pour mieux retourner vers elle à la première occasion. Je refuse que tu sois la prochaine victime de Sacha Lewis. prononcer son prénom le fait tiquer, mais qu'importe, il va au bout de sa réflexion. Alors si tu veux qu'on se lance là-dedans, je veux qu'on fasse les choses bien et qu'on ne se précipite pas. J'veux pas qu'on fasse n'importe quoi... on n'a plus l'âge pour ça. ok, la dernière phrase est de trop, et ça l'fait sourire, même.
Tout est là, entre leur main.
S'ils doivent construire, alors qu'ils construisent bien.

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Jamais Ariel n'avait fait une telle déclaration. Les mots n'étaient pas prévus, le monologue n'était pas écrit. Ariel voulait juste se balader, parler de la pluie et du beau temps, de Sully aussi. Et voilà qu'il s'était retrouvé à tenir les mains de James pendant que son coeur se mettait à battre à tout rompre. Il savait qu'il pouvait se briser les ailes, qu'il pouvait tout perdre, mais il n'allait pas abandonner si facilement. Le coup de pied d'Asliha dans sa fourmilière de sentiment l'avait ébranlé et maintenant, il était en marche. La destination ne dépendait que de James, tant pis si ça lui prenait dix ans.

Et puis James retire sa main. C'est un geste normal, attendu, il n'empêche que la paume chaude et forte de l'ex-flic lui avait pansé le coeur, un instant. Le vent lui paraissait trop froid entre eux soudainement. Et puis James ouvre la bouche. Ce n'est pas ta faute. C'est rien, juste quelques mots, mais pourtant le soulagement est intense. Alisha est complexe, fascinante, merveilleuse, mais aussi culpabilisante. Ariel a toujours intégré que, quoiqu'il fasse, il était le fautif. Et voilà qu'en une seule phrase, James remet tout en question. Ce n'est pas de sa faute.
Tout n'est pas de sa faute.

Il respire un peu, il a même envie d'esquisser un sourire, mais il se retient. James n'a sûrement pas fini de parler. Et puis Ariel n'est pas complètement lavé de tout soupçon. Il a fait des erreurs, il est fautif, mais pas entièrement et la nuance change tout, car ça lui laisse une chance de se rattraper, ça lui permet de ne pas s'en vouloir pour rien ou d'accepter que tout est déjà terminé. Si ce n'est pas que de sa faute, c'est qu'il peut aussi se battre et tenter d'amener les choses où il souhaiterait qu'il aille.

Et puis il y a son prénom. Celui de l'autre. Celle de James. Ariel ne la connait pas, mais il entend la manière dont il roule entre les lèvres de l'homme. C'est affreux, parce qu'Ariel comprend tout de suite. Il saisit l'ampleur de la dévastation, l'ampleur du coeur brisé, blessé, vide et impossible à réparer. Ariel ne pourra pas prendre sa place, de toute manière, il ne le veut pas. Comme il refuse que James prenne la place d'Alisha. Elles existent. C'est vrai, elles seront toujours là, des ombres au-dessus d'eux, mais des ombres, ça peut être bienveillant, ça peut montrer la marche la suivre, la façon de faire. Ariel n'a jamais compris pourquoi on ne pouvait pas aimer plusieurs personnes à la fois, d'un amour différent certes, mais d'une intensité similaire. Il ne veut plus se briser, il veut aimer et vivre. Il veut aimer sans souffrir, parce qu'en réalité, il commence à être persuadé qu'on peut se relever de tout.

Alors si tu veux qu'on se lance là-dedans, je veux qu'on fasse les choses bien et qu'on ne se précipite pas. J'veux pas qu'on fasse n'importe quoi... on n'a plus l'âge pour ça. Ariel se demande combien James a eu de pansement pour en avoir autant conscience, combien James a souffert et combien de fois il s'est relevé. Combien de fois il a cru qu'il n'allait plus pouvoir se relever. Aujourd'hui et demain, Ariel sera là, pour lui tendre les bras, systématiquement, il s'en fait la promesse. Non, en effet. Il sourit, doucement, parce qu'ils sont trop vieux pour ses conneries et pourtant, l'amour n'a pas d'âge et continue de toucher tout le monde à chaque étape de la vie. Je veux qu'on se lance là-dedans. Il promet, un peu solennel, il se fait l'effet d'un idiot, alors il sourit pour tenter de cacher son trouble. Il n'est pas en train de le demander en mariage bon sang. Tu sais, j'ai cru que tu allais me rejeter en bloc, avoue-t-il en continuant de marcher, regarder ses pieds pour éviter d'offrir ses joues rouges n'est pas son meilleur mouv' il faut le reconnaître. Mais prendre son temps ça me va, c'est exactement ce que je voulais, parce que tu n'es pas un pansement James. Ariel il a l'habitude d'écouter les histoires des autres, il ne réagit pas souvent, parce que ce n'est pas ce qu'on attend de lui, mais dès le début, il savait qu'il n'allait pas lâcher James. Désolé si ça te fait remonter des mauvais souvenirs, mais tu te souviens de notre rencontre, dans cet aéroport ? T'écouter tout lâcher c'est un peu mon job, je fais ça pour beaucoup trop de gens et si je suis doué pour ne pas laisser transparaître mes émotions quand j'écoute, pour toi, je sais que je n'ai pas réussi. Il se souvient des battements de son coeur ce soir-là, il se souvient des idées qu'il a eu en tête. Pour te dire la vérité, j'avais envie de t'emmener dans les salons VIP et te faire l'amour comme jamais je n'avais ressenti ça, mais je savais que si je faisais ça, je risquais de ne plus jamais te revoir. S'il a rougit tout à l'heure, là il parle avec un léger sourire aux lèvres, absolument pas gêné. Parce que je crois aux forces divines, j'étais certain qu'on allait finir par se recoiser, un autre jour, une autre fois et que notre histoire ne devait pas démarrer à la va-vite à l'aéroport. Soudain, il se rend compte de ce qu'il dit. Je veux pas te faire peur, mais je garde ça en tête depuis notre rencontre, alors quand je te dis que je suis prêt à attendre, c'est vrai. Et son regard se perd dans le bleu profond de ceux de James. Il a définitivement plongé à pied joint.

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Rien que prononcer son nom lui fait du mal, il doit bien l'admettre. Et il n'est pas dupe, James, il sait pertinemment que la douleur se reflète dans son regard. Alors peut-être qu'Ariel comprendra, peut-être qu'il ne le pourra pas... mais en si peu de temps, l'ex-flic a le sentiment qu'ils se sont entendus sans avoir besoin de se parler. Histoires parallèles, au fond, presque miroir. Ils sont les mêmes sans avoir besoin de se le dire. Bien sûr qu'il voudrait plonger tête la première dans cette romance parce qu'au fond, James n'attend que ça. Sortir Sacha d'son coeur et d'son esprit mais il l'a déjà trop fait. Rencontrer un homme, s'en servir comme d'un pansement pour ensuite l'abandonner sans même le prévenir dès qu'elle réapparaît.
Parce que c'est bien ça le problème, non ?
Elles reviennent toujours. Non, en effet. le sourire est communicatif mais l'atmosphère reste tendue, presque latente. Il se passe quelque chose d'une importance qui doit être capitale mais que James ne saisit pas entièrement. Partagé entre l'envie d'abandonner définitivement son histoire avec la belle et l'envie de l'attendre, encore. Quarante ans et sans enfants, sans amour qui en vaille la peine et sans histoire, sans aventures. Il est passé à côté de a vie pour elle. Est-ce qu'il doit aussi passer à côté de lui pour elle ? Je veux qu'on se lance là-dedans. une certitude, une confirmation et ça lui fait du bien. Son sourire s'élargit sans pour autant qu'il ne se laisse complètement aller à l'envie de lui sauter au cou. Tu sais, j'ai cru que tu allais me rejeter en bloc, mais prendre son temps ça me va, c'est exactement ce que je voulais, parce que tu n'es pas un pansement James. ça réchauffe le myocarde, ça calme les battements. La messe est dite comme pourrait lui dire son père. Sauter dans le vide et apprécier la chute, c'est aussi ce qu'il disait. Désolé si ça te fait remonter des mauvais souvenirs, mais tu te souviens de notre rencontre, dans cet aéroport ? T'écouter tout lâcher c'est un peu mon job, je fais ça pour beaucoup trop de gens et si je suis doué pour ne pas laisser transparaître mes émotions quand j'écoute, pour toi, je sais que je n'ai pas réussi. Pour te dire la vérité, j'avais envie de t'emmener dans les salons VIP et te faire l'amour comme jamais je n'avais ressenti ça, mais je savais que si je faisais ça, je risquais de ne plus jamais te revoir. Parce que je crois aux forces divines, j'étais certain qu'on allait finir par se recroiser, un autre jour, une autre fois et que notre histoire ne devait pas démarrer à la va-vite à l'aéroport. Je veux pas te faire peur, mais je garde ça en tête depuis notre rencontre, alors quand je te dis que je suis prêt à attendre, c'est vrai. long monologue entre-coupée de silences gênés et de légers rougissements, tant d'un côté que de l'autre.
La réciproque est-elle vraie ?
Il faut dire qu'à l'instant même où leur regard s'était croisé, quelque chose s'était passé. L'instant partagé à l'aéroport avait marqué un réel carrefour pour l'ex-flic qui rentrait tout juste d'un voyage au coeur de tourments bien plus difficiles à surmonter qu'il n'osait le prétendre. Revenir ici après son absence avait été un fardeau qu'Ariel, par sa simple capacité à l'entendre et l'écouter, avait légèrement soulagé. Avait-il espéré le revoir ? Sans doute que oui. James n'avait jamais pu oublier son regard, son visage... alors le retrouver, ça avait été un nouveau tournant. Une révélation comme on n'en a peu. L'envie de tourner la page définitivement sur tout ce qui le pesait pour enfin avancer. Oser prétendre au bonheur plutôt que d'attendre bêtement qu'il daigne se pointer à votre porte. Le revoir aujourd'hui, c'était à nouveau prendre la décision d'aller de l'avant. Et quelque part, prendre le temps de faire les choses bien, c'était aussi prendre le temps de construire une relation sur le long terme. James sourit, un peu plus désormais. J'ai terriblement envie que tu me fasses l'amour depuis que t'as enfilé mon t-shirt spiderman, Ariel. qu'il lui dit sans rougir, de son côté. Brusqué par les appels de Sully qui s'impatiente de reprendre la marche, James lâche un petit rire et glisse une main dans le bas du dos d'Ariel. Peut-être que t'as raison, le destin voulait qu'on se retrouve tôt ou tard et si c'est le cas, je lui suis reconnaissant. qu'il dit, un peu plus léger désormais. L'envie terrible de se laisser enfin aller, de sauter dans la vide et d'oser la chute sans penser à ce qui l'attend, plus bas. Je crois que j'ai envie d'plonger dans cette aventure avec toi. T'es un mec bien, je le pense sincèrement. Je crois même que je n'avais plus rencontré d'hommes comme toi depuis des années. Tu me donnes envie d'être meilleur. un léger sourire en coin. Et t'es canon et ça... j'vais pas cracher dessus, j't'avoue. Enfin... sauf si tu me le demandes, bien sûr. clin d'oeil appuyé alors que sa main dérape légèrement sur la fesse d'Ariel alors qu'ils bifurquent tous les deux à l'angle de la rue pour un petit parc où Sully pourra s'amuser en toute tranquillité.

We both dangerous
Movin' so close, we combust
Is it bad that I want more?
feat. @James Thunberg

Un pas devant l'autre et Ariel continue, il n'a pas peur. Pourtant, la chute est vertigineuse, le fossé n'en finit pas et la passerelle entre les deux montagnes menace de se détacher à chaque pas. Seulement, il vient de recevoir une confirmation, il vient de s'élancer et James l'a rattrapé en vol. Ensemble, ils vont pouvoir créer quelque chose. Ils ne savent pas trop quoi et ni l'un ni l'autre n'a abandonné tous ses démons. La main dans la main, ils vont avancer et le coeur du steward s'est calmé. Oh, il continue de battre, mais ce n'est plus de la peur ou du doute, il y a un regain d'espoir qui l'apaise.

J'ai terriblement envie que tu me fasses l'amour depuis que t'as enfilé mon t-shirt spiderman, Ariel. Même si c'est superman et qu'il a toujours le costume dans son sac, Ariel ne le corrige même pas, parce que son coeur bat à toute allure, parce qu'ils partagent vraiment un putain de truc. Que ce soit le destin, les esprits supérieurs ou même Mamie Blogueuse, Ariel est prêt à tous les remercier en dansant sous la pluie jusqu'au bout de la nuit et tant pis s'il choppe un rhume. Enfin, c'est pas vraiment une maladie qu'il espère chopper en réalité. Il sourit parce qu'il se sent idiotement con et que ça lui fait du bien. Ça fait des années qu'une énorme pression lui pèse sur les épaules, des années qu'il ne peut pas se contenter d'être simplement lui-même parce qu'il a une famille qui l'observe, une Alisha qui lui demande des comptes, des fans qui vérifient où il en est. Et là, avec la main de James dans son dos et Sully qui tire sur la laisse, Ariel se sent entier. Il peut être lui-même, avec ses doutes, ses espoirs, ses conneries et son âge mental proche de l'adolescence. Personne ne va le juger, surtout pas James qui traverse toutes sortes de précipices lui aussi.

Le corps humain est tout de même fascinant, il peut regarder James droit dans les yeux et lui dire qu'il espère le voir nu bientôt sans rougir, mais quand ce même jeune homme lui fait remarquer qu'il est un gars bien, ses joues se mettent à chauffer. Hey, doucement avec les compliments, après j'aurai les chevilles enflées et j'passerais plus les portes. En réalité, il est déçu parce que, s'il s'est lancé à l'eau le premier, il n'a parlé d'eux qu'en général. Il n'a pas couvert James de compliment comme ce dernier le mérite et James a pris l'avantage. Sauf que c'est trop tard maintenant, s'il lui redit la même chose ils risquent d'être niais et il n'a pas trop envie que... en fait, il s'en fiche. J'vais pas cracher dessus, j't'avoue. Enfin... sauf si tu me le demandes, bien sûr. Ses épaules se trémoussent pour cacher son rire. Peut être que je te demanderai alors parce que cette main sur ses fesses, il n'est plus sûr de pouvoir s'en passer. Et voilà qu'ils sont dehors, en pleine ville pour accompagner Sully ? A-t-il déjà eu pire idée ? Pourquoi tu m'as laissé t'entraîner dehors ? soupire-t-il en ouvrant la petite porte du parc pour Sully. Il y a bien trop de monde ici pour tout ce que j'ai en tête maintenant. Il marche dans la première allée avant de chercher un banc. Ariel n'avait vraiment rien trop prévu et dans aucun de ses rêves les plus fou, il n'avait cru que la journée pourrait finir comme ça. C'est fou en vrai, parce que j'ai le même sentiment... Il s'arrête une seconde oui pardon je réponds à ce que tu m'as dit y a cinq minutes mais il fallait le temps que ça m'atteigne le cerveau dit-il avec une légère grimace en espérant que James ne s'en formalise pas Je disais donc que j'avais le même sentiment, que tu me donnais envie d'être la meilleure version de moi-même, non, pas la meilleure, mais la plus authentique, la plus vraie, celle que je suis réellement. Il se passe une main dans les cheveux, chatouillant ses bouclettes récentes qu'il laisse repousser. J'ai beaucoup joué un rôle, au sein de ma propre famille pour qui seule l'amour hétérosexuel existe, puis au sein des autres acteurs et fan, et avec toi il se retourne vers James et lui sourit je me sens entier, plus vrai, comme si j'avais le droit d'être moi-même. Même dans les avions il n'est pas totalement lui-même, alors qu'il ne reverra jamais les passagers de sa vie. Sauf les habitués, mais vu que ses vols changent souvent... Non, il n'y a qu'avec Connor qu'il n'avait jamais ressenti ça avant. Connor à qui il peut tout dire et tout avouer. Connor à qui il a parlé de James déjà, il y a presque deux mois. Il se sent heureux de l'avoir fait et il a hâte de le revoir pour lui montrer que tout peut enfin aller mieux dans sa vie. Oh, que Connor sera fier de lui. Mais, la seule personne qui importe maintenant, c'est James. Et il espère que ce dernier le sait.

I know you know
that I made those mistakes maybe once or twice
And by once or twice,
I mean maybe a couple of hundred times
feat. @Ariel Raeken

tw: discours sexuel explicite

Pas simple d'abandonner derrière soit les fantômes qui nous hantent depuis des années. Jamais facile de dire adieu à ce qu'on a l'habitude de connaître pour se lancer dans quelque chose d'inconnu, de nouveau et d'effrayant. Effrayant, c'est le bon terme. Parce que James, il a déjà trop vécu cette situation là - pensée à Tendaï qu'il avait brisé sans même le vouloir. Ces histoires volatiles qui n'comptent pas sinon pour panser des plaies qu'une autre avait ouvertes. C'est comme ça, souvent, et dans le cadre de son ancienne profession, il devait bien admettre que le taux de meurtre chez les gens séparés par simple esprit de vengeance était assez élevé. Comme quoi, on ne fuit jamais vraiment ses fantômes et que ces derniers ont tendance à vous hanter de longues années durant. Les plus faibles se laissent rattraper par ses souvenirs et commettent des actes abominables, les plus forts apprennent à vivre avec et aller de l'avant malgré tout. Malgré le poids, malgré les silences, malgré les absences, malgré le manque et malgré la douleur. James avait été aussi faible qu'il pouvait être fort, c'est vrai. Aujourd'hui, il était bien déterminé à ne plus emprunter le chemin de la facilité. Pas avec Ariel que la providence semblait avoir mis sur sa route. Hey, doucement avec les compliments, après j'aurai les chevilles enflées et j'passerais plus les portes. il rigole, l'ex-flic, en roulant des yeux. Tant pis, la porte de la maison est assez grande pour te permettre d'y entrer encore. qu'il glisse, taquin. Oui, taquin, parce qu'il a envie de rire désormais, de profiter des choses sans s'interroger constamment.
Adieu Sacha, c'est ce qu'il pense.
Adieu Sacha, c'est ce qu'il espère.
Adieu Sacha, pourtant, jamais elle ne s'en ira.
Sa main glisse dans le dos de l'homme qui l'accompagne. L'avenir leur prouvera sans doute toute la folie de ce qu'ils engagent ici mais qu'importe, pour l'heure, ils sont heureux et légers. Comme si tout n'était désormais plus qu'une question de feeling et d'espoir. Deux termes qu'il avait presque oublié, James. Peut être que je te demanderai alors, plaisante Ariel, un rien lubrique. L'ex-flic ne rougit pas, parler de sexe n'a jamais été problématique pour lui - j'en veux pour témoin les messages embarrassants envoyés sous l'effet de l'alcool à ses deux ex en période de fête. Son approche au corps n'est pas aussi puritaine que la moitié des gens qu'il côtoie, sans doute l'effet d'une éducation au sein d'une famille ouverte et tolérante pour qui la communication était le rouage le plus important. Pourquoi tu m'as laissé t'entraîner dehors ? il rigole, l'ex-flic. Pour t'empêcher de me sauter dessus tout de suite. Le plaisir vient dans l'attente, tu n'savais pas ? qu'il ment, bien sûr. Il crève de désir, le feu au corps sans rougir. Il n'a qu'une envie, déshabiller l'homme qui se tient à côté de lui. Pour autant, il suit Ariel dans le parc, s'y laisse même un peu guider par la force des choses. Les images qui lui traversent l'esprit pourraient bien le convaincre de faire demi-tour mais la vivacité de Sully et la vigueur avec laquelle il remue la queue - peut-être bien la même que James d'ailleurs - pousse l'ex-flic à avancer d'un pas dans la bonne direction - et donc pas celle d'une chambre confortable et insonorisée. Il y a bien trop de monde ici pour tout ce que j'ai en tête maintenant. il rigole à nouveau, sans rien ajouter. Si tu savais ce que j'ai en tête qu'il pourrait répondre, mais il préfère s'abstenir. La frustration guette, c'est fâcheux. Il ne faudrait pas se faire une luxation de la verge à trop y réfléchir. C'est fou en vrai, parce que j'ai le même sentiment... oui pardon je réponds à ce que tu m'as dit y a cinq minutes mais il fallait le temps que ça m'atteigne le cerveau. Ariel avise un banc et s'y installe. L'air qu'il prend, presque infantile, arrache un sourire à James lorsqu'il l'y rejoint. Les bouclettes, la main qui y passe, c'est attendrissant, c'est vrai. Une facette d'Ariel dont il ignore tout encore et qu'il se réjouit de découvrir. Ce contraste à peine perceptible entre l'homme et l'enfant, celui qui passe sa vie dans les nuages physiquement et celui qui y passe son temps spirituellement. Dualité contigüe et enivrante dans laquelle James se hâte de sauter à pieds joints. Je disais donc que j'avais le même sentiment, que tu me donnais envie d'être la meilleure version de moi-même, non, pas la meilleure, mais la plus authentique, la plus vraie, celle que je suis réellement. il rougirait presque, l'adulte. Quarante piges et pourtant, voilà qu'il se sent encore poussé des ailes comme un ado à entendre un homme lui faire quelques compliments. J'ai beaucoup joué un rôle, au sein de ma propre famille pour qui seule l'amour hétérosexuel existe, puis au sein des autres acteurs et fan, et avec toi... la phrase est en suspend, les regards s'échangent et se noient. L'océan ne s'agite plus, la mer est calme et le tout est parfaitement reposant. je me sens entier, plus vrai, comme si j'avais le droit d'être moi-même. il sourit un peu plus fort, l'ex-flic, à croire qu'il va s'en décrocher la mâchoire. Il pose une main sur la cuisse du stewart. Ni trop bas, ni trop haut... juste assez pour allumer le feu sans pour autant trop y jeter de braise. Alors profitons-en pour apprécier tout ça sans se poser trop de questions. il presse, le muscle est ferme sous sa paume. Damn', il se sent tressaillir, il se sent gronder. Ses muscles bandent - trop facile, non ? - et James enlève sa main, par réflexe de survie. Il plante ses yeux sur son chien qui s'amuse à quelques pas à peine. La vie est trop compliquée pour qu'on s'entête à rendre les choses plus difficiles encore. J'suis bien avec toi, j'ai envie d'avancer avec toi et je pense que ça devrait nous suffire. il tourne la tête vers Ariel en souriant. Tu remarqueras que j'ai dit avec et pas derrière ou devant... comme j'ignore tout de tes préférences, je préfère ne pas dire de bêtises. il glousse, comme un crétin. Je suppose que je l'apprendrai assez rapidement. clin d'oeil amusé avant de s'avancer, poser sa main un peu plus sur la cuisse du jeune homme et murmurer à son oreille : Me concernant, j'aime beaucoup être dominé. voilà de quoi teaser les choses, non ?

We both dangerous
Movin' so close, we combust
Is it bad that I want more?
feat. @James Thunberg

Et ça marche. Malgré la peur de se vautrer, de tomber de haut, de risquer encore une fois le coeur brisé, Ariel s'est lancé et ça paie. Parce qu'ils ont envie tous les deux d'essayer et d'y aller à fond, parce que malgré les risques, il a envie de voler sur ce sentiment qui le transporte et la possibilité d'être enfin heureux. James vient de lui faire une promesse, à mi-mot, mais après ce qu'ils viennent de se dire, c'est le nirvana. Ils vont se revoir et savourer chaque seconde, tenant leurs démons à distance.

Assis, l'un à côté de l'autre, sur ce fichu banc, de ce fichu parc, bien trop ouvert et rempli de monde, Ariel se livre enfin. Il ose mettre des mots sur ce qu'il ressent, sur ce qui brûle dans son coeur depuis des mois, sur ce qu'il garde pour lui et n'ose le montrer au monde. Il n'est plus le steward gentil qui acquiesce à toutes les demandes, il n'est plus le Witcher qui se bat contre des monstres, il n'est même plus Mr Raeken, l'acteur ultra célèbre que tout le monde connait et invite sur ses plateaux pour parler de tout, de rien mais surtout pas de la vérité. Non, sur ce banc, avec la main de James sur sa cuisse qui fait remonter dans son cerveau toutes sortes d'idées plus lubriques les unes que les autres, il avoue être celui qu'il est. L'enfant qui idéaliste le monde, l'amant qui rêve de toucher le corps de James, l'adulte qui aime profondément et s'ouvre à cette vulnérabilité. Il sourit, il fait tomber les murailles autour de son coeur et, mieux que tout, il se sent bien.

- Alors profitons-en pour apprécier tout ça sans se poser trop de questions. Ariel se retourne pour regarder Sully et, voyant qu'ils sont seul, il pose sa main sur la joue de James et murmure. Oui, profitons de l'instant. Et il capture les lèvres de l'ancien flic dans les siennes. C'est un baiser qui l'enflamme au plus profond de lui. Il en avait besoin pour sceller leur promesse faite plus tôt, pour se jurer qu'il irait au bout et tant pis pour son pauvre coeur malmené. La seule chose qui compte maintenant c'est qu'il brûle, entièrement, c'est que des ailes poussent dans son dos, c'est que James est là.

Quand il revient à lui, il songe à tous ces gens qui parlent de papillons dans le ventre et il a envie de leur faire bouffer. C'est bien plus que ça ce qu'il ressent, c'est un bonheur total et complet. Tu remarqueras que j'ai dit avec et pas derrière ou devant... comme j'ignore tout de tes préférences, je préfère ne pas dire de bêtises. Si James glousse, Ariel rit franchement. Sûrement pour cacher son excitation qui grandit, bon sang, James est incorrigible et Ariel ne va plus tenir. Il risque de faire une connerie, là, maintenant tout de suite. Quoi, il y a bien des buissons derrière ce banc non ? Il sait que James joue avec lui et il a vraiment envie de jouer avec lui aussi. Tu ne dirais pas de bêtises, mais avoue-le, tu fais exprès. Il lui glisse un regard charmeur, tout en souriant. Ariel aime ces jeux-là, mais l'attente est longue, cela dure déjà depuis des mois. Personnellement, je ne dirais rien sans la présence de mon avocat avant de reprendre après cette mordu la lèvre Tu ne prévoirais pas d'être avocat maintenant par hasard ? Ça m'arrangerait... Les jeux de rôles ça peut se faire aussi, merde, ça devient de pire en pire. Cette journée lui semble déjà interminable, mais comme l'une des plus belles de sa vie. Il s'adosse sur le banc d'un geste distrait, mais en réalité, il en profite pour coller son épaule contre celle de James. Sully va courir derrière son bâton pendant combien de temps ?