Flowers of Christmas - pv Lenaïg

[ Flowers of Christmas ]

Si la neige n’a pas encore fait son apparition à NOLA, les températures fraîches, la décoration des rues et l’agitation grandissante de la ville indiquent que Noël approche. Ce n’est pas spécialement une période de l’année que tu apprécies. Hormis tes premiers Noël – quand ton père était calme et aimant – tu ne gardes pas de bons souvenirs de cette fête passée à trois dans votre appartement tel un jour tristement ordinaire malgré la présence d’un cadeau sous le matin du vingt-cinq. L’heure n’est pas à la mélancolie, mais à la magie. Le bourreau n’est plus là et la joie égaye désormais ce moment. L’aménagement de ton domicile effectué, l’heure est à celui de la fleuristerie. Ta mère t’a libérée un budget pour cela. Tu as commandé tout ce que tu as besoin pour ambiancer la boutique, sortant un peu de ton argent personnel au passage. Vous avez tout reçu hier. Tes mirettes pétillaient devant le sapin dénudé, les boules colorées et les guirlandes brillantes. Ça n’aurait tenu qu’à toi, tu aurais décoré la boutique dès la livraison. La présence de la clientèle t’en a empêchée. Et à la fermeture, tu ne pouvais rester le faire, la faute à un dîner chez ton oncle. Aujourd’hui, en ce jour de fermeture, tu as prévu de réparer cette anomalie. Ta mère prise dans les comptes du bilan annuel ne peut pas t’aider. Elle ne tient pas spécialement à quitter l’appartement et sa chaleur non plus. Et bien que tu sois apte à te débrouiller seule, c’est naturellement que tu as proposé à Lena de t’aider afin de gagner un moment en sa compagnie par la même occasion. Sans grande surprise, elle a accepté ta requête, augmentant ton empressement d’être au lendemain.

En dépit du froid mordant et du vent glacial, tu es heureuse d’être dehors ce matin. Emmitouflée dans ton long manteau rembourré, les mains dans tes poches, ton bonnet à pompom vissé sur ta tête, une écharpe en laine enroulée autour de ton cou, tes pas martèlent le bitume de gaité. Arrivée devant le Paradis vert, tu reconnais aisément la silhouette de ta copine et ses mèches dorées. Ton tournesol humain est comme à son habitude : solaire. Tes lèvres remontées jusqu’à tes oreilles, tu lui offres un baiser furtif sur ses lippes fruitées. « Coucou Lena, il faisait plus chaud à Estepona. » Le climat espagnol était clairement plus agréable que celui de la Louisiane, mais le climat sera plus chaleureux maintenant qu’elle est à tes côtés, n’en déplaise à la saison hivernale. Sortant la clé du magasin, tu déverrouilles la porte d’entrée avant que vous y pénétriez. Tu refermes illico le battant et la serrure. Les parfums de tes pensionnaires floraux titillent tes narines. Tes yeux clos, tu t’évades un instant sur ta fameuse île utopique uniquement peuplée de fleurs. Tu avances vers le bureau afin de retirer tes couches de vêtements devenues superflues à l’intérieur et les poser. Et pour récupérer le carton débordant de décoration aussi. Le sapin, lui, est déjà installé vers la caisse et patiente de se faire habiller. « Tu veux boire quelque chose de chaud avant qu’on commence ? » Bien que modestes, vous avez une cafetière et une bouilloire vous permettant de préparer des boissons chaudes. Il doit même rester des gâteaux dans le fond d’un paquet. De mémoire, vous n’avez pas terminé la boite de cookies lors de votre dernier goûter avec ta mère.

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Le texto de Nina pour te demander de venir décorer la boutique de fleur avec elle t'a rendu folle de joie. Noël a toujours été une fête spéciale, c'était un temps familial important avec ta mère et vous décoriez toujours votre maison, peut être même un peu plus que vos voisins et un peu plus que ce que vous aviez le droit de faire. C'était sa seule et unique transgression, à part ta naissance bien sûr. Tu souris en songeant à toutes les guirlandes que tu accrochais et celles, brillantes de lumière, que tu mettais dans ta chambre. Tu n'avais aucun bon goût et toutes les couleurs se mélangeaient, mais c'était si beau pour tes yeux d'enfant ! Puis, tu as grandi et quand tu es arrivée à NoLa, tu n'as plus vraiment fêté Noël, tu n'avais pas de famille pour ça et ... souvent, tu bossais le vingt-quatre décembre. Ensuite, il y a eu Aoden, le premier Noël aurait pu être splendide, mais il avait été gâché par les évènements de début décembre, tu n'avais pas quitté ton appartement pendant deux mois, passant ainsi Noël, seule, enfermée chez toi. Alors, cette année, c'est la première fois que tu fêtes Noël à la Nouvelle-Orléans, entouré d'amour et de famille. Tu vas gommer les trois éditions précédentes pour ne te concentrer que sur Nina et la fête au Manoir. Ce sera le meilleur Noël de ta vie, tu l'as décidé.

Tu es la première arrivée devant Le Paradis Vert, emmitouflée dans ton grand manteau et coiffée d'un bonnet rouge - que tu as trouvé en fouillant les décorations de Noël du manoir, tu en as même apporté un peu, tes préférées qui ne sont pas accrochée dans la maison. C'est pas grave si tu les ramènes et que vous ne les utilisez pas, mais tu ne voulais pas venir les mains vides. Enfin, elles ne sont pas vides, tu t'es arrêtée au Starbucks au coin de la rue pour vous prendre deux boissons bien chaudes. Quand Nina se montre, le temps s'arrête et tu l'admires, qu'elle est belle ! Ses lèvres rencontrent les tiennes et tu savoures le moment présent. Une explosion nucléaire pourrait avoir lieu derrière toi que tu n'en aurais rien à faire. Bien vite, le baiser s'achève et elle ouvre la porte, tu la suis, ayant grande hâte de te mettre au chaud. C'est à dire que tu es plutôt frileuse comme nana. « J'aiiii ! » Tu lui tends les liquides« C'est des chocolats chauds spécial Noël avec chantilly et praline je crois. » Tu grimaces « J'suis partie du principe que tu aimais comme moi. » Vu que vous aimez toutes les deux le jus de pomme et que tu déteste le café. Non, d'accord, c'est un peu faible comme ressemblance, mais bon.

L'odeur des fleurs couvre l'odeur du chocolat et tu souris. Combien de temps tu as passé ici ? Et cette fois-ci, sans la maman de Nina, vous allez pouvoir laisser libre court à vos envie décoratrices ! Tu souris encore en posant ton chocolat en équilibre sur un présentoir. « J'ai aussi ramené des noeuds trop kiki que j'ai trouvé dans le reste des déco de Noël du manoir, mais on est pas obligés de les utiliser, enfin, si tu veux, mais voilà bref. » Tu te mords la lèvre, t'es toujours incapable de juste dire ce que tu as à dire sans bafouiller et t'embrouiller. « Je suis contente de passer une saison de plus avec toi. L'été à Estepona, l'hivers à NoLa, faut qu'on s'trouve un lieu au printemps qui rime en a ! » ça pourrait être le festival de la fraise à Ponchatoula ou Cuba. Tu rêves grand, trop fort. Tu souris en te disant qu'il faut d'abord profiter de ce qu'on a. « On commence par quoi ? » demandes-tu prête à tout faire, avant de t'écrire ! « Par de la musique. » Tu cherches une radio pour la régler sur une station qui diffuse des chants de Noël ou une enceinte pour mettre la musique directement depuis ton téléphone, mais avec toujours les mêmes chants. Il faut se mettre dans l'ambiance ce n'est pas négociabel.

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T’apprêtant à mettre en marche la bouilloire pour te préparer un thé, Lena te coupe dans ton élan. Observant les gobelets dans ses mains, tu en devines leur contenu avant qu’elle ne le précise. Il faut dire que ton odorat est un radar à chocolat en plus d’être celui des effluves floraux. « T’as bien fait. » Les risques d’erreur sont minimes avec le chocolat chaud. Qui n’aime pas ça ? Quelqu’un qui aurait perdu son âme d’enfant, tu ne vois que cette possibilité. Ce qui n’est pas ton cas. En plus, elle t’a vue en ingurgiter au petit déjeuner durant vos vacances. Et au pire du pire, tu la sais capable de boire les deux du haut de sa gourmandise. Le coup des boissons réglé, tu te diriges vers le meuble où sont stockés le café, le thé, et les gâteaux pour les accompagner. Comme tu t’es souvenu, tu trouves une boite de cookies entamée. « Ça vaut pas un clafouti, mais c’est mieux que rien. » Tu lui souris chaleureusement en lui tendant les biscuits. Nul doute qu’elle aura la référence à ton allusion. Elle ne peut avoir oublié ton premier passage au manoir marquant le début de votre aventure amoureuse. Tu as tenu ta promesse et tu lui as fait un clafouti. Tu lui as même fait un fondant aux pommes. Tu te plais à faire de la pâtisserie pour elle, et surtout avec elle. Tu adores quand vous jouez à la cheffe et sa commise. Ce sont tes moments de complicité préférés. « Oh cool ! Un peu que je vais les utiliser ! » Tu ne peux refuser un cadeau. Puis vous n’avez pas des masses de décoration. Votre budget étant limité, tu as pris le minimum pour égayer la boutique et l’imprégner de l’ambiance de Noël. Puis accrocher des choses de Lena c’est t’entourer de sa présence pendant son absence. Ce seul argument suffit à accepter sa proposition. De toute façon, es-tu capable de refuser quoi que ce soit à cet ange humain ? « Moi aussi, et j’espère qu’on en vivra encore de nombreuses ensembles. » Dans ta tête, il est évident qu’elle est la femme de ta vie. Tu es certainement naïve, bercée par la force de ce premier amour. Combien ont pensé comme toi avant de vivre une désillusion et une rupture ? Cette pensée négative n’a pas de place dans ton esprit. Dans tes projections, tu te vois à ses côtés, dans une grande maison, votre golden retriever courant dans votre jardin. « Le printemps avec toi. » Ton sourire s’élargit. Ce que c’est niais, Nina, même si tu as la rime. Tes propos sont applicables à toutes les saisons. C’est une manière de lui déclarer une nouvelle fois à quel point tu l’aimes. L’heure des déclarations terminée, il est temps de se mettre en action. Bien que nullement pressée en ce jour de fermeture, tu comptes bien finir de décorer la fleuristerie ce matin afin de profiter Lena pour une autre activité cet après-midi. Elle débute par mettre de la musique. Une différence entre vous deux tant tu préfères travailler dans le silence. Tu la laisses faire malgré tout, prenant juste soin que le volume ne soit pas trop fort pour ne pas perturber les fleurs et que vous puissiez discuter sans avoir à pousser sur ta voix. « Comme t’es plus grande que moi, je te voyais gérer les trucs à accrocher au plafond si ça te va. » Derrière l’excuse de sa taille se cache ton désir d’éviter d’avoir à affronter ton vertige et d’avoir à monter sur l’escabeau. « Moi, je m’occupe de la vitrine en attendant. » Tu n’es pas ici pour ne faire et le regarder même si tu peux la regarder des heures sans te lasser tellement elle est belle. « Et on finira par décorer le sapin ensemble. » Tu gardes le meilleur pour la fin. « T’en dis quoi ? » Patientant sa réponse, tu te débarrasses de ton manteau et de tes accessoires hivernaux.

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Elle prend le chocolat chaud avec un sourire et tu réponds de la même manière. C'est fou, mais à chaque fois que tu la vois, tu te sens chez toi et ça continue de te surprendre. C'est idiot, mais tu ne veux pas perdre ce sentiment. Tu veux être émerveillée de découvrir son petit nez rouge de froid et ses cheveux bien peignés. Tu veux sentir ton coeur battre plus fort quand elle s'approcher pour caresser tes lèvres. Tu souhaites conserver ce sentiment de gratitude quand elle te sourit, à toi seule.

Elle sort des cookies et tu ne sais pas pourquoi, tu rougis. Tu songes à tous ces instants de cuisine passée à ses côtés, à tous ces moments si fort de complicité, à cette façon qu'elle a de te réconcilier avec cuisiner, comme Heaveen aussi. A tous les deux, ils t'apprennent à t'alimenter différemment, mais avec Nina il y a une dimension plus... érotique qui te rend folle d'amour. Elle est incroyable avec de la farine sur les cheveux et son air concentré. Et puis, quand elle approche ses doigts de tes lèvres pour te faire goûter sa dernière création ! « Si c'est toi qui les as fait, ils ne peuvent être que bons ! » Tu as déjà petit-déjeuner il n'y a pas longtemps, mais tu pioches tout de même avec appétit dans la boîte. Avant de croquer dans un cookie. « C'est parfait pour l'ambiance en tout cas. » décrètes-tu après un bon morceau avalé et un sourire aux lèvres. Nouvelle bouchée et tu réponds à ses espoirs de vivre plusieurs printemps avec elle. « Evidemment ! » Elle veut rester avec toi, encore et encore. Pourquoi ton coeur part-il dans une telle embardée ? Tu n'y tiens plus et dépose tes lèvres sur les siennes, dans un rapide baiser enfiévré d'amour. « On a le temps de tous les voir venir. » souffles-tu. Tu ne te souviens plus quand tu as sauté à pied joint dans votre relation, mais maintenant c'est fichu pour elle, tu seras comme une moule sur un rocher, jamais bien loin d'elle malgré la mer qui va et qui vient tentant de te décrocher.

Nina prend les commandes et tu te permets une petite moue déçue. « On peut pas faire ensemble ? » Tu veux bien monter sur l'escabeau, mais tu veux qu'elle te passe les affaires et qu'elle te guide. « Qu'on réfléchisse ensemble, j'ai jamais décoré de boutique et si jamais ça ne te plait pas ? C'est toi qui passera ton temps ici... » Puis tu lui offres un sourire ravageur « Et on passe si peu de temps ensemble avec nos horaires en décalé, je veux pas te lâcher d'une semelle. » T'en fais trop, sûrement, mais ton regard est devenu innocent et ton sourire si timide. Va-t-elle céder ? Tu sentir le courant électrique entre vos deux peau chaque fois qu'elle te passe un ornement. Tu veux toucher sa main toutes les deux minutes, tu veux voir son regard émerveillé à chaque décoration correctement accrochée. Et tant pis si ça vous prend toute la journée, tu lui as offerte avec plaisir.

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Tu souris en l’entendant vanter ta cuisine. De vous deux, tu es de loin la meilleure cuisinière. Dans toutes ses qualités, Lena n’a pas la fibre culinaire même si elle améliore à chaque fois que vous passez derrière les fourneaux. Les cookies auraient en effet pu être de toi tant tu aimes faire des gâteaux. Leur packaging démontre qu’ils proviennent d’un magasin. Ils viennent tout droit de l’épicerie du bout de la rue. Ils ne valent pas tes créations, mais comme elle le souligne, ils se prêtent à l’ambiance. « Il m’arrive de rater mes plats. » Tu n’es pas parfaite. Tes ratages sont la plupart du temps dus à la cuisson. Perdue dans ta bulle, tu en oublies parfois le four. Des égarements plus fréquents depuis que tu es en couple avec elle. Sa bouille angélique vient régulièrement hanter ton esprit, te faisant rêver éveillée. Tout comme le doux goût de ses lèvres. Celui-là même qu’elle vient te t’offrir via un baiser. Tes opales pétillent à sa rupture. Ton cœur pulse la mélodie du bonheur. Ton sourire irradie la pièce d’une chaleur estivale, diamétralement opposé au froid hivernal extérieur. Tu glisses ta main dans la sienne. Tu serres doucement ses doigts. Tu n’ajoutes rien de plus. Tu n’as pas besoin de jouer ta mathématicienne. A quarante ans à vous deux, le temps est devant vous. Vous avez plus à vire que vous n’avez vécue. Vous n’avez pas fini de vivre des moments de complicité. Le prochain n’est pas plus tard que maintenant. Dire que tu as failli le raccourcir en lui proposant une répartition des taches. Heureusement qu’elle a su te ramener à la raison. A moins que tu ne sois baignée dans la folie de tes sentiments face à son sublime sourire angélique. « D’accord on va faire ensemble. » Tu termines ton chocolat chaud avant d’attraper le carton rempli de décorations. Pas spécialement lourd, tu ne le portes pas malgré tout et le traines par terre jusqu’au milieu de la pièce principale. Tu files dans la réserve récupérer l’escabeau. Revenue vers Lena, tu le déplies et lui laisses le loisir de monter dessus. D’habitude, rien que de voir ta mère perchée sur l’objet te donne le vertige. Là, tu es sereine. Enfin, pas tout à fait. Disons que le vertige qui t’anime en la regardant est bien plus agréable. Tu n’as nullement peur face au vertige de l’amour. Pour preuve, tu as plongé dedans la tête la première, sans vérifier la présence d’un filet de sécurité en contrebas. Tu n’en as de toute façon pas besoin. En cas de souci, la blonde a juste à déployer ses ailes pour te faire voler. « Tiens. » Tu lui tends une agrafeuse, objet indispensable pour faire tenir les décorations au plafond. « Fais attention à tes doigts. » Tu la préviens par précaution. Tu ne tiens à ce qu’elle se blesse et qu’elle finisse à l’hôpital. Maintenant si la blessure est minime, tu es prête à te muer en infirmière de fortune comme la fois où elle s’est coupée avec un couteau. Tu as tout le nécessaire pour les premiers soins dans le bureau de ta mère, les fleurs pouvant être aussi belles qu’acerbes parfois. Surtout quand elles possèdent des épines. En position, tu lui passes une première guirlande, prenant soin de caresser tendrement sa main au passage. Tu aimes être tactile avec elle. Sa peau est si douce aussi. Tu le pourrais, tu la serrerais dans tes bras en permanence.

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Tu ris à sa justification. « Ouf, tu es donc humaine, on est sauvés ! » Tu souris, parce que tu comprends son besoin de se défendre, mais tu ne la pas déposée sur un piédestal, tu sais précisément qu'elle est parfaite pour toi et tu l'aimes avec tout ses défauts. Enfin, pour l'instant tu n'en as vu que peu, mais vous avez toute la vie devant vous et tu es certaine de te battre à chaque fois qu'il y aura le moindre risque de rupture, parce que tu l'as dans la peau ta Nina. Tu manges des cookies du commerce - note le nom pour racheter les mêmes chez toi - et bois ton chocolat chaud. Bref, meilleure journée ever en préparation. Juste au calme, ensemble sous l'ambiance lumineuse de Noël. Tu as hâte de voir à quoi il va ressembler cette année.

Elle te cède, comme souvent, mais c'est juste parce que tes idées sont merveilleuse et tu savoures chaque seconde de sa présence à ses côtés. Tu aimes qu'elle choisisse les décorations, qu'elle t'indique là où ça ira mieux, vous rigolez en cherchant des endroits, tu grimpes sur l'escabeau avec assurance et agrafe la première décoration. « Yeeeaah, c'est partiii. » lances-tu, heureuse, en te trémoussant au rythme de la musique sur l'escabeau. Elle va s'arracher les cheveux si tu tombes alors tu essaies de ne pas faire trop la mariole, mais la joie qui t'habite ne peut être gardée à l'intérieur de ton propre corps. « Un peu plus à droite non ? » demandes-tu en plaçant une autre décoration. Puis une autre encore. Quand tu redescends, tu admires ce que vous avez fait, ça semble flotter en l'air, alors tu te permets une référence parce que depuis cet été tu as bossé le sujet. « ça ressemble au plafond de la Grande Salle de Poudlard ! » Tu as lu le premier livre et vu les autres, c'est trop long pour ta concentration limitée, mais tu as voulu faire un effort. Pour Wendy surtout, qui mérite que tu t'intéresses aux livres qu'elle aime, mais pour Nina aussi, parce qu'elle t'a parlé de l'étoile de Sirius, une fois. Tu souris tendrement devant vos créations.

« Au tour de la vitrine ! » C'est elle qui va faire le gros du travail, tu es incapable de dessiner au posca sur la vitre, mais s'il faut juste coller, tu devrais t'en sortir. Tu ne sais pas précisément ce qu'elle a prévu, mais tu feras avec. L'odeur envoutante des fleurs te fait frissonner quand tu te rapproches de l'entrée. « Comment tu fais pour ne pas trouver le monde puant quand tu sors de là ? » la questionnes-tu, le monde doit paraître si fade une fois la porte fermée.

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A la voir remuer sur l’escabeau, l’enthousiasme de Lena est palpable. Sa relation avec Noël est meilleure que la tienne. A moins que sa joie ne provienne du fait d’être à tes côtés. Elle est toujours heureuse en ta présence. Tout comme tu l’es en la sienne. Toutes deux vous entrainez dans un cercle vertueux de bonheur. Elle pourrait te réconcilier avec cette fête, te montrer la joie qu’elle procure au lieu de la considérer comme un jour presque ordinaire se différenciant seulement par l’ouverture de cadeaux. Il te faudrait lui en parler. Pour le moment, vous n’avez rien prévu entre vous. Pour le moment, tu as la décoration de la boutique à gérer. Ce n’est l’heure de se disperser. Vous formez une bonne équipe. Le plafond blanc se colore au fur et à mesure des accrochages. Par contre, vous repasserez pour l’uniformité des espacements entre chaque décoration. Des zones sont plus chargées que d’autres. Ma foi, tant pis. Vous n’allez pas tout recommencer. Ce n’est pas comme si la clientèle se focalisait sur le plafond en plus. Elle a bien mieux à faire devant les beautés florales qui égayent les murs de la boutique. Tu souris face à sa référence. Tu apprécies l’univers d’Harry Potter pour l’évasion qu’il t’a procuré dans l’enfer de ton domicile à Houston. « Et c’est grâce à ma Dumbledore personnelle ! » Tu ris doucement. Évidemment, Lena n’est pas aussi vieille que le sorcier. Elle ne porte pas de barbe non plus. Ce n’est qu’une image, pour toute la magie qu’elle réalise avec toi. Son énergie indique vouloir s’attaquer à la suite. Tu valides ses propos d’un hochement de tête. Tu te diriges vers la vitrine. Avant de t’occuper de la décorer, tu retires les fleurs présentes et les poses dans un coin. La vitre dénudée sous tes yeux, tu réfléchis à un plan d’action quand la franchise de Lena te sort de réflexion. « J’arrête de respirer. » Dans la seconde, tu illustres tes propos, prenant une grande inspiration et gonflant tes joues comme tu l’avais déjà fait au manoir pour mimer un hobbit. Tu tiens moins de cinq secondes avant d’expulser l’ait de tes poumons dans un rire sonore jovial. « Je pense à toi et à ton parfum. » Son doux parfum, si enivrant, si fruité. Lena a forcément été une fleur dans une autre vie. Ses effluves ne te quittent jamais. Tu les as enregistrées dans ton cœur. Tu n’es pas insensible aux autres odeurs malgré tout. Ton odorat n’est pas sélectif. Tu retournes cherche le carton. Tu en sors un père Noël en autocollant d’une trentaine de centimètres. Concentrée, tu le positionnes en bas à droite, proche de la porte d’entrée qu’il semble ainsi désigner de sa main. Par la suite, tu récupères une boite de crayons craies, nécessaires pour pourvoir écrire sur la vitre. « On écrit quoi ? Joyeuses Fêtes ? » Tu n’es pas douée pour les messages. Tu aimerais te démarquer des autres magasins. Sans les considérer comme des concurrents, tu souhaites que le Paradis vert se distingue, les fleurs méritent de l’attention. « Tu sais écrire à l’envers ? » Car toi non. Enfin, tu n’as jamais essayé. Ce serait pratique qu’elle sache afin de pouvoir lire les inscriptions depuis l’extérieur. Sinon, vous allez apprendre sur le tas. Ça vous fera une nouvelle expérience à vivre ensemble. Ce qui n’est pas pour te déplaire.

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La décoration prend forme, et si ce n'est pas parfait - tu es une gamine qui décore un magasin pour la première fois de sa vie, avant c'était juste trois guirlandes et 10 boules sur le sapin - tu en es assez fière. Nina semble de ton avis d'ailleurs, et ça te fait du bien. Tu souris. « Eurk, le vieux clochard ? » C'est plus fort que toi, si tu as tenté de rentrer dans l'univers, il y a des personnages plus badass que d'autre et Dumbledore, faut dire que c'est pas celui vers lequel ton coeur penche. Genre Ginny, la jolie rousse. Tu ne dis rien, tu ne sais pas ce qu'elle pense ni ce qu'elle aime le plus, un jour vous pourriez en parler d'ailleurs, ou tu pourrais regarder les films à ses côtés. Tu ne sais pas, vous avez le temps. Vous êtes jeunes et amoureuse.

Quand elle retient sa respiration pour illustrer son propos tu écarquilles les yeux avant d'exploser de rire en concert avec elle. Nina est une bouffée d'air frais dans ta vie, tu sens qu'elle ose de plus en plus être elle-même, malicieuse et charmante. Si seulement elle se voyait comme tu la voyais ! Enfin, t'es pas sûre, tu préfères la garder pour toi, si elle avait conscience de ses si nombreuses qualités, cela se verrait à la surface du monde et elle briserait les coeurs. « Séductrice va ! » réponds-tu en rougissant. Ses mots sont si vrais pourtant, tu le vois dans son regard, mais tu n'étais pas prête à de tels compliments. Tu déposes un baiser rapide sur ses lèvres avant qu'elle ne s'isole dans la vitrine et que tu sois trop loin pour le faire. Puis elle s'attaque aux décorations. « Oula, j'écris pas très bien en plus, mais je crois pas, je vais tester. » Tu as envie de la rejoindre devant la vitrine, que vous soyez assise toutes les deux dans l'espace restreint, que tout le monde puisse vous voir de dehors et vous admirer parce que vous êtes canon. « ça s'efface bien ? » demandes-tu avant de faire une bourde et d'essayer d'écrire à l'envers. « Pourquoi pas, genre comme la chanson de Noël là, It's cold outside ou quelque chose du genre ? Sinon je pense que Joyeuses Fêtes c'est simple, efficace et beau. » Pas besoin d'en faire toujours plus non ? Tu hésites. Tu te mords la lèvre et tente d'écrire à l'envers

Cri de joie. « Ah oui, j'y arrive. » T'es fière de ta connerie, enfin, ça n'en est pas une, tu l'aimes vraiment, mais tu lui avais pas écrit encore. Tu lui avais pas montré tes talents d'écriture à l'envers - ceux que tu ignorais avoir. Tu souris comme une enfant particulièrement fière de son coup.

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Au-delà de son physique, de sa personnalité, ce que tu aimes avant tout est son rire. Son rire sonore, sincère, puissant, gorgé de bonheur à chaque fois qu’il résonne. C’est de son rire que tu es tombée amoureuse en premier. C’est grâce à son rire qu’elle a capturé ton cœur. Tu te régales de chacune des notes qui sortent d’entre ses lèvres. Tu t’enveloppes de son aura chaleureuse. Tu façonnes une bulle composée d’amour. Un cocon qui vous est propre, où rien ne peut venir vous perturber. Un endroit où tu peux être toi-même sans crainte, où tu fais preuve d’assurance, de confiance en toi. Dans ce monde, tu admets être plus séductrice, prendre davantage conscience de ton pouvoir attractif. Dans ce monde, tu n’es pas insignifiante, invisible. Dans ce monde, tu es l’élue de son cœur. Lena est la plus chose qui te soit arrivée dans ta vie. Elle est ton cadeau de Noël en avance. Tu t’en rends encore plus compte à sa proximité. Tu n’es plus pressée de boucler la décoration de la boutique. Au contraire, tu espères qu’elle sera chronophage, que cette proximité durera longtemps, que votre complicité se développera au cours de cet exercice. Dans cette optique, tu lui proposes de participer à l’aménagement de la vitrine. Si elle n’est en rien commerçante, son avis t’intéresse. Tu tiens ce que la fleuristerie lui plaise. Si elle lui plait, aucun doute qu’elle plaira à la clientèle. « Je sais pas. C’est la première fois que je les utilise. » Tu n’es pas coutumière des crayons feutres. Logiquement, leurs écrits s’effacent bien. Tu aurais pu lire la notice d’utilisation au préalable. Trop tard, Lena s’est déjà lancée dans l’opération inscription. Tu l’observes grapher sur la vitre. Tu te délectes de la douceur de ses gestes, de l’arrondi de ses lettres. Son écriture est à son image : douce et délicate. Lorsqu’elle a terminé, tu déposes un chaste baiser sur ses lèvres pour la féliciter, sans avoir lu son message. « T’es vraiment une magicienne ! » Tes yeux fixent la phrase. Ton cerveau maladroit ne réussit pas à le déchiffrer. Du moins, il ne veut pas croire ce qu’il croit décrypter. « Je vais aller voir ce que ça donne. » Tu te dégages de l’espace étroit. Tu files dehors pour découvrir ses mots. Face à la devanture, ton palpitant rate un battement. Cette déclaration te touche au plus profond de ton être. Malgré l’hiver et la basse température, ton corps brûle des sentiments que tu éprouves. Tes opales pétillent en la regardant. Tu t’approches du carreau. Tu expires dessus, formant ainsi de la buée à sa surface. A l’aide de ton index, tu dessines un cœur. Tout en fixant la blonde, tu souffles un « Je t’aime. » De l’extérieur, elle n’a pas pu l’entendre, cependant, tu es convaincue qu’elle aura su lire sur tes lippes. Au pire, le rayonnement de ton visage devrait l’aider à comprendre ta déclaration. Une rafale de vent ta rappelle la saison. Tu t’empresses de retourner à l’intérieur. Tes tympans distinguent l’air ultra connu du tube de Mariah Carey en plein refrain. Tout sourire, tu t’approches de Lena. Tes pupilles brillantes de passion se plantent dans les siennes. Et au moment opportun, tu prononces tendrement « All I want for Christmas is you… » en même temps que la chanteuse.

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Chaque seconde auprès de Nina est savourée, ce n'est que du temps gagné, que du bonheur à l'état brut. Alors, assise dans la vitrine, tu ne te lasses pas de savourer sa proximité, la tendresse qu'elle t'offre en collant vos genoux ensemble. Tu attrapes les crayons et essaies, tu as envie de savourer cet instant alors tu t'élances, sans peur pour déclarer ton amour, quand tu as fini tu trouves ton message évident pourtant Nina ne fait que froncer les sourcils. Tu souris, rougissante et elle s'éloigne pour aller lire. Tu as envie de rigoler comme une enfant.

De l'autre côté de la vitre, tu la regardes s'émerveiller et les larmes te montent aux yeux quand elle te répond. Tu lis sur ses lèvres la même déclaration d'amour que toi. Tu lis dans ses yeux combien elle est touchée. Tu ne mesures toujours pas ta chance de l'avoir à tes côtés. Quand elle retourne dans la boutique, elle se met à chanter et tu es ébahie. Tu ne l'avais jamais entendue chanter et sa voix est si parfaite. Tu cours dans ses bras, incapable de t'en empêcher et tu l'embrasses, en plein sur les lèvres, avec toute la passion qui t'anime. « Donc je dois rendre mon cadeau ? » lances-tu, d'un air énigmatique. Vous ne vous êtes rien dit pour Noël, mais tu as enfin imprimé la photo sur le bateau, en grand, et tu as acheté un magnifique cadre bleu presque noir et doré pour la protéger. Tu es fière de ton coup et tu as hâte de le déposer distraitement au pied du sapin que vous allez décorer tout à l'heure.

De retour devant la fenêtre tu effaces, presque à regret, ta déclaration d'amour pour écrire le message de fêtes prévu à cet emplacement. Tu suis les directives de Nina qui t'a laissé les crayons vu que tu sembles t'en sortir sans trop de difficulté, même si ton écriture n'est pas parfaitement ronde et adaptée. « Je te laisse faire des dessins autour. » Des étoiles, des lignes ou des courbes, qu'importe, vous avez plein de choses à dessiner pour décorer cette fenêtre. Vous êtes silencieuse quelques instants puis tu lâches un soupir. « Mes papa veulent un bébé » ça te trotte en tête, tu as envie qu'ils soient heureux, tu souhaites vraiment leur bonheur, mais un bébé, ça te fait un petit peu peur quand même.

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[ Flowers of Christmas ]

Il y des millions de façon de dire Je t’aime à quelqu’un. Prononcer le titre de cette chanson en est une. Tu ne demandes riens de plus pour Noël. Tu n’as jamais fait de grosse demande de toute manière. Nullement matérialiste, tu réclamais le retour de la paix dans ton domicile à la place des coups et des cris. « Si tu veux. T’avoir à mes côtés est le plus beau des cadeaux que tu puisses me faire, je n'ai besoin de rien d'autre. » Tu captures tendrement ses lèvres. Avoir son aura angélique à proximité, te savoir regarder par ses yeux amoureux, voir son rayonnant sourire étirer ses lippes, pouvoir toucher ses courbes harmonieuses, etc…, la liste est longue des avantages de l’avoir à tes côtés. Les inconvénients ? Ils sont minimes. Ils concernent surtout ta concentration. Envoûtée par sa douceur, tu en as oublié un instant être dans la fleuristerie en train de la décorer. La mémoire te revient quand Lena se détache de toi – à ton plus grand regret – et retourne s’installer dans ma vitrine pour terminer ce que vous avez commencé. Tu la rejoins. Sa déclaration effacée, elle inscrit Joyeuse Fêtes que tu embellis de cœurs dessinés tout autour, agrémentés de fleurs pour respecter l’esprit de la boutique. La plante finale terminée, tu es fière de votre travail. Plus qu’à faire le sapin et vous en aurez fini. Sur le point de te redresser, Lena te fait une confession. Tu reçois la nouvelles comme une balle. Les nouvelles même, tu ignorais qu’elle avait deux papas. « C’est super ! » Tu te réjouis à l’avance. Tu comprends à ses opales qu’elle appréhende le moment. Ce qui est tout à fait normal. Tu serais dans le même état si demain ta mère t’annonçait que tu allais devenir sœur. Et à la fois, tu serais excitée comme une puce tant tu adorerais endosser ce rôle. Tu attrapes doucement sa main dont tu masse le dos avec pouce pour la rassurer. « Tu seras la plus merveilleuse des grandes sœurs du monde. » Tu lui offres un sourire radieux. Tu penses tes propos. Bienveillante, aimante, tu n’as aucun doute sur sa capacité à accueillir et guider ce futur membre de sa famille. « Exactement comme tu seras un jour la plus merveilleuses des mamans du monde. » Par tes paroles, tu lui indiques indirectement vouloir des enfants avec elle. Évidemment, pas tout de suite. Vous êtes encore trop jeunes pour ce genre de responsabilités. Tu n’es pas prête à les assumer aujourd’hui.

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[ Flowers of Christmas ]

Tu ris doucement à ses mots. « T'es gentille, mais j'ai passé du temps sur ce cadeau alors tu vas le perdre, et me remercier, non mais oh. » Tu l'embrasses rapidement sur les lèvres. « Tu mérites d'avoir des cadeaux, tu sais. Pas juste une présence, tu mérites qu'on te couvre d'or, arrête de croire que c'est de la chance, c'est toi qui es merveilleuse. » Tes mots se bousculent sur tes lèvres, tu ne sais pas comment transmettre ce que tu veux dire sans la blesser, il faut qu'elle comprenne qu'elle mérite le monde entier. Pas juste des belles paroles, des promesses et des caresses. Elle a le droit de désirer plus, d'en vouloir encore. Ta voix se radoucit un peu. « Mais évidemment que ce cadeau t'es acquis, je reste à tes côtés. » Tu caresses sa joue et embrasse rapidement son nez. Son si adorable petit nez.

Alors que les dessins ornent peu à peu la vitre, tu sens ta concentration se perdre, la conversation avec ton père remue sans cesse ton esprit et tu lâches les mots qui te terrifie, en espérant un peu que Nina sera terrifiée aussi, pour éviter de te remettre en cause. Pourtant, sa réaction te surprend. Elle est joyeuse, optimiste. Tu feins un sourire, blessée de ne pas arriver à être aussi heureuse qu'elle. « C'est que » tu commences, doucement, rougissante. « Je sais pas être grande soeur, j'ai jamais fait et puis je viens de retrouver mon papa, je veux pas le perdre au profit d'un autre. » Ces sentiments, ces émotions, les enfants de trois ans qui deviennent des adelphes les connaissent bien. Or tu as plus de vingt ans, pourquoi as-tu autant peur ? Tu inspires doucement, essayant de mettre des mots sur ce que tu ressens précisément, sur toutes ces émotions contradictoires qui te traversent l'esprit quand Nina reprend la parole. Et ses mots... bon dieu, quels mots ! Tu marques un instant de choc, complètement perdue, papillonnant des yeux et tentant de refermer la bouche avant d'avoir l'air d'un poisson hors de l'eau. Enfin, quand tu comprends que tu retenais ta respiration, tu relâches tout. « Maman ? » Le mot est si fort que tu te mets à verser des larmes. C'était pas prévu et absolument pas la réaction que l'amour de ta vie espérait, mais tu ne peux t'en empêcher. Tu cours dans ses bras pour la serrer contre toi, parce que t'as un besoin de soutien absolument énorme. Entre deux reniflement tu lâches un « j'y... j'y avais jamais pensé. » Des enfants, de toi ? Vraiment, c'était une idée qui ne t'avait absolument jamais traversé l'esprit. Tu inspires doucement, regrettant de mouiller de larme les vêtements de Nina. « Je je.. je suis pas sûre. » Le coeur au bord des lèvres, tu te sens mal soudain. « Pas que je sois pas sûre de toi, ça, ça n'a rien à voir, mais moi... moi j'en suis incapable. je sais pas m'occuper de moi. » avoues-tu en versant une nouvelle coulée de larmes. Merde, elle t'a transformée en fontaine. Tu t'en veux. C'est pas pour maintenant, pourquoi te mettre dans un tel état ?

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[ Flowers of Christmas ]

Lena ne tarit pas d’éloge à ton sujet. Elle te voit plus merveilleuse que tu ne l’es. Elle te voit à travers ses sentiments. Si tu ne peux douter des qualités qu’elle te loue, tu ne peux douter de son amour. Son regard brille de la lueur de sincérité. Plus que cela, elle te voit avec son cœur. Elle voit donc l’essentiel, ce que toi-même tu ne vois pas par manque de confiance en toi. Chaque jour qui passe à ses côtés t’éclaire un peu plus. Tu finiras par prendre conscience de ce que tu es. Le chemin sera long, mais tu n’en as pas peur. Avec elle, tu es prête à marcher jusqu’au bout du monde et même au-delà. Avec elle, tu te projettes, tu envisages un avenir sentimental, une vie de famille. Tu aimerais fonder une famille aimante. Ce serait une façon de définitivement tirer un trait sur ton passé, de te venger. Tu voudrais au moins deux enfants pour ne pas faire vivre à ta descendance les défauts de l’unicité. Des choses que tu n’as jamais évoquées jusqu’ici. En fait, tu te rends compte que vous n’avez pas parlé de grand-chose sur vos vies. Tu découvres qu’elle a deux papas en l’instant, ses craintes, ses angoisses. Ton soleil humain n’a jamais été aussi terne. C’est à toi de la rassurer. Un exercice inhabituel. Tu refuses de l’écouter s’enfoncer. Elle, elle est vraiment merveilleuse. « Tu apprendras. Et tu vas pas le perdre, tu resteras sa fille. Il aura de l'amour ses deux enfants sans problème. » Tu joues la psy de fortune. Tu ne sais pas si tu t’y prends correctement. Tu agis à l’instinct, en fonction de ce que te dicte ton cœur. Ce cœur qui exprime ton désir de maternité futur. Le moment n’est pas forcément idéal. Ta spontanéité a pris le dessus sur ta réflexion. Tes propos font l’effet d’une bombe. Des larmes roulent sur ses joues. Par mimétisme, des perles amères ne tardent pas à glisser sur tes pommettes. Calée dans tes bras, tu caresses tendrement son dos. Si proches, tu entends son palpitant pulser contre ta cage thoracique. Si proches, tu es heureuse malgré vos pleurs. Ses mots sont forts. Tu découvres ne pas être la seule blessée intérieurement de votre duo. L’ange n’a pas toujours aussi rayonné. Tu te décolles un peu de son corps avant de poser délicatement ton index pour l’inciter à se taire. « Je veux plus t’entendre dire des bêtises pareilles. » Ton doux est doux. Tu ne la grondes nullement. Le sourire dessiné sur tes lippes en témoigne. « Moi, je suis sûre de toi. Tu as toute ma confiance. Tu débordes trop d’amour pour être une mauvaise mère. » Peu importe ce qu’elle a vécu, tu es convaincue qu’elle donnera tout à sa progéniture. La regardant dans les yeux, tu retires ton doigt de sa bouche. A l’aide de ton pouce, tu essuies ses joues. « Tu auras même encore assez d’amour pour être la plus merveilleuse des épouses. » Tu continues dans les sous-entendus, lui laissant deviner que tu désires te marier avec elle. Ce n’est pas pour demain non plus. Tu es trop jeune pour cela, au compteur et dans ta tête. Tu manques trop de stabilité pour te lancer dans cette aventure à l'heure actuelle. « Par contre, je doute que tu sois un jour la meilleure des cuisinières. » Un léger rire t’échappe. Ses compétences culinaires ne sont pas suffisamment développées. Ce n’est pas un reproche. Ce n’est qu’un constat. Et une tentative pour la faire sourire voire rire. Elle est si belle quand elle rit.

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C'était une chouette journée à la base, puis tu as perdu pied. Un bébé, dans cette famille, ça te terrifie. Et tu n'oses pas le dire à voix haute parce que c'est horriblement égoïste, mais devant Nina tu lâches tout. Tu pleures, tu t'écroules, tu avoues combien tu es affreuse. Tu as un peu peur qu'elle comprenne enfin quel personne horrible tu es, mais si tu ne peux être toi-même avec elle, alors tu ne peux l'être avec personne. Et puis ses mots pansent tes blessures. Sa voix, douce et réconfortante, t'aiguille, te rappelle vers le haut, tu ne te noies plus, elle est là.

Dans ses bras, tu respires un peu mieux, tes larmes se tarissent doucement, sa main contre ton dos répare ton esprit blessé. Son doigt se colle contre tes lèvres pour t'empêcher d'en dire plus, mais tu as déjà lâché tout ce que tu avais sur le coeur. Et en réalité, ça fait du bien de dire ces mots, de crier ta terreur d'être mauvaise à voix haute, de montrer que tu as de telles fêlures que tu es incapable d'avancer droit. Tu tentes de sourire, mais elle continue. Elle parle encore, après un bébé le mariage ? Ton coeur s'affole, partant dans tous les sens, dire qu'au début vous ne parliez même pas de ce frisson qui vous parcourait le corps en vous voyant, maintenant elle t'offre le mariage. On ne peut faire plus officielle, de nouvelles larmes coulent, mais elles ne possèdent plus la terreur précédente, cette fois-ci, c'est juste de l'amour et de la reconnaissance. Ton visage est tout rouge et tu te caches contre son épaule.

Et enfin, la situation est désamorcée, tu ris, en même temps qu'elle. « Merci » souffles-tu, doucement. « Tu sais exactement quoi dire » murmures-tu encore cachée contre son corps. Tu fermes les yeux un instant, inspirant profondément. « Je, j'ai peur de beaucoup de chose, ma mère était... sacrément une mauvaise mère, je le sais aujourd'hui, mais c'est le seul modèle de mère que j'ai eu, alors j'ai peur de faire des choses nulles. » Tu ne te rends même pas compte que tu as approuvé le projet, il y a vingt secondes tu avouais n'y avoir jamais pensé et maintenant tu es capable de l'être à ses côtés. « Heureusement, si on a un enfant, iel aura deux mères. » Tu souffles, deux mères, c'est si merveilleux. Puis tu auras ton père et tout ces conseils. Heureusement que c'est pas pour tout de suite tout de même. Tu la serres dans tes bras avant de reculer un peu, pour lui faire fasse pour la regarder. « Paaaar contre, je veux une demande en mariage ultraaaa romantique. » Tu blagues, un peu, pour détendre l'atmosphère. Tu as entendu des histoires de gens qui disent et si on se mariait ? mais toi, tu n'veux pas d'ça, tu veux quelque chose qui vous ressemble, une demande un peu plus classe. « mais paaaaaaas maintenant. » Tu t'en doutes, mais tes yeux s'écarquillent tout de même de doute, tu n'es pas prête, même si, encore une fois, ce n'est pas d'elle que tu doutes. « En cuisine j'm'améliore un peu quand même ? » Tu as savouré sa distraction et tu reprends le même chemin, tu préfères parler légèreté, ce bébé que tes papas veulent n'existe pas encore, vous avez le temps de le voir venir, alors pourquoi être terrifiée maintenant ? D'un geste rapide tu essuies sous tes yeux, essayant de ne pas ruiner totalement ton maquillage, même si tu te doutes que ça ne doit plus être parfait comme avant. « T'as un lavabo et un miroir ? » Elle t'a déjà vue sans maquillage, mais très peu souvent, pourtant, là tout de suite, ça ne te dérange pas d'être la peau nue devant elle.

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[ Flowers of Christmas ]

Tu n’es clairement pas habituée à jouer le rôle de la fille rassurante. Tu es plutôt celle qui doute qu’il faut rassurer. Depuis ta rencontre avec Lena, jamais tu ne l’as vue aussi vulnérable. Tu as mal pour elle sans pouvoir réellement comprendre. Tu ne connais pas son histoire. Tu sais juste que tu ne veux pas la voir dans cet état. Si elle souffre, tu souffres. Tu refuses de la voir souffrir. Tu panses ses blessures de ton amour. Délicatement, tu stoppes ses hémorragies avec tes attentions. Évidemment, tu ne l’as pas totalement guérie, mais au moins tu réentends son rire. Cela te suffit en l’instant. Tu te lanceras dans une opération guérison complète plus tard. En attendant, tu savoures votre proximité. Tu ressens les battements de son cœur qui frappe ta poitrine. Tu te délectes de l’odeur de ses cheveux. Tu en admires la douceur en passant ta main dedans. Et le plus important, tu l’écoutes confier ses craintes. « C’est normal d’avoir peur. On l’affrontera ensemble comme toutes nos autres peurs et on la vaincra. » A deux vous pouvez tout combattre. Vous avez déjà vaincu votre peur de vos sentiments, votre peur de l’engagement, vous n’êtes plus à une peur près. En duo, tu n’as peur de rien. Si ce n’est de la perdre. « La question est pas de savoir si on aura un enfant, mais combien on en aura. » Tu veux connaître la maternité. Tu veux te faire appeler maman. « Tu en voudrais combien ? Moi, j’en veux au moins deux. » Deux pour éviter l’enfant unique et ton vécu. Ce n’est pas que tu as été malheureuse de cette situation, mais tu aurais aimé de la compagnie par moment, connaître l’amour fraternel. Votre étreinte se desserre. Son sourire revient illuminer son visage. Elle fait même preuve d’humour à ton sous-entendu. « T’es bien exigeante. Finalement, tu seras pas une si merveilleuse épouse que ça… » Tu glousses avant de l’embrasser tendrement sur ses lèvres. C’est une façon de changer de sujet également. Le mariage a de quoi te faire peur. Ton père et ta mère étaient mariés. C’est suite à leur union qu’il a véritablement affiché sa face démoniaque. Autant dire que tu ne gardes pas un bon souvenir de cet évènement en dépit de la grande fête organisée. « Tu t’améliores de jour en jour. » Tu ne précises pas en cuisine car elle s’améliore dans tous les domaines. Chaque jour qui passe t’offre une meilleure version d’elle-même, plus sincère, plus naturelle. Exactement comme elle devrait l’être en toute circonstance. Son maquillage est inutile et masque sa beauté. Tu comprends son besoin de se protéger face à la méchanceté humaine. Puis, elle est comme elle est. Dans tous les cas, elle est belle à tes yeux. Tes opales pétillantes en témoignent malgré les traces de ses pleurs sur ses joues. « J’ai pas de miroir, mais y a un lavabo dans les toilettes, viens. » Tu te saisis de sa main et l’entraine dans le coin sanitaire de la boutique. Pendant qu’elle se débarbouille, tu en profites pour aller récupérer une rose rouge. Revenue devant la porte, tu poses ton genou gauche à terre. Lorsque le battant s’ouvre, tu lui tends la fleur, un sourire solaire étirant tes lippes. « Lenaïg Lynch, veux-tu m’épouser ? » Tu te retiens de rire. Cette demande est fausse. D’ailleurs, tu ne tiens que trois secondes avant de te lever et de rire. Tu poses la fleur sur un meuble avant de te jeter dans ses bras pour la câliner. « Ce sera assez romantique pour toi quand le moment sera venu ? » Tu ne veux pas vraiment savoir. Peut-être même qu’elle sera l’initiatrice de la demande ? Vous vous laisserez porter par l’instant quand vous vous sentirez prêtes. Vous laisserez faire vos spontanéités. De la même manière qu’en l’instant où la tienne s’exprime en la privant de parole via un baiser.

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[ Flowers of Christmas ]

Vulnérable, c’est le mot qui te défini à cet instant, tu es renvoyée des années en arrière quand tu étais seule, sans rien, sans force, sans courage, sans personne. Si aujourd’hui tu ressens la même émotion, tu es bien loin d’être dans le même état. Déjà, tu as Nina a tes côtés, tu as Isaac qui ne t’a jamais abandonnée et Aoden avec qui la relation se construit peu à peu. Tu te sens déjà un peu mieux de songer à tous ceux qui t’aiment, mais ce sont les mots de Nina qui s’inscrivent en toi : ensemble et nous. Tu inspires son parfum, tu sens sa douceur, vos coeurs se mettent à battre à l’unisson et ta respiration se calme. Tu vas déjà mieux. « La question pas de savoir si on aura un enfant, mais combien on en aura. » Tu lâches un petit rire nerveux. « C'est bien parce que t'es pas du tout dans l'excès, y a deux minutes je disais n'avoir jamais songé et en être terrifiée et maintenant je dois donner un chiffre ? » Mais tu ne lui en veux pas, elle a raison de faire ce qu'elle fait, elle te montre que tout est possible, qu'il y a un chemin pour vous et que vous êtes si liées que vous ne vous séparerez plus jamais. Tu es fière d'elle et soulagée. Voir à si long terme ne peut que être bénéfique, dire qu'il y a six mois tu pensais déjà être au summum de ta joie quand elle te disait être ton amie. Ton coeur brûle d'un nouvel amour, comment est-ce possible de l'aimer encore plus chaque jour ? « Va pour commencer par deux alors, » souffles-tu. Tu n'as pas encore d'avis tranché sur la question, tu n'as jamais fait de rêves de frateries nombreuses, quand tu étais seule tu ne voulais pas quelqu'un d'autre pour souffrir avec toi. Mais ici, dans cette ville du bonheur, entouré de personnes merveilleuses ? Ouais, tu veux bien des enfants avec Nina, autant qu'elle veut.

Ta blague marche un peu et tu ressens son bonheur, ses lèvres sur les tiennes te font un bien fou. Il n'y a plus de pression, plus de problème et le bébé d'Aoden et Isaac sera un enfant merveilleux. Au pire, si tes craintes se révèlent vraies, tu auras Nina à tes côtés et ça vaut tout l'or du monde. Tu la serres dans tes bras avant de revenir à la réalité, vous avez une pièce à installer pour Noël et tu as un visage à nettoyer. Tu frottes avec du savon et de l'eau jusqu'à ce que la teinte de l'eau soit de nouveau limpide et quand tu te retournes tu paniques. Elle a vraiment dit ces mots-là ? Maintenant ? C'est une blague ? Heureusement oui, c'en est une et tu ris avec elle. Nina te surprend chaque jour un peu plus, tu comprends que sa timidité n'est qu'une façade pour se protéger, comme toi aussi tu uses d'artifices pour ça. « Hum, on verra bien » commences-tu hautaine avant de rire à ton tour. « J'sais pas, j'avoue que les demandes en mariage j'connais qu'celles dans les films genre, on est matrixé par un truc pas réel ! » Tu te demandes si Aoden et Isaac vont se marier un jour et comment se passera la demande, même si tu n'es pas certaine de vouloir obtenir une réponse. « M'enfin on a le teeeeemps. » C'est une manière de repousser le moment, t'es clairement trop jeune et pas prête pour ça. « Mais trop tard, je garde la rose c'est un cadeau. » Tu la portes à tes narines pour la sentir, même si tu préférerais te caler dans les bras de ton amoureuse. Vous échangez encore un baiser et tu sens que tu ne pourrais faire que ça de ta vie. Y a-t-il des gens qui cessent de s'embrasser à chaque occasion ? Que leur vie doit être triste.

« Booon, c'est pas tout, mais on a pas fini. » Tu lui attrapes la main et tu l'entraînes dans la boutique. Ton petit état d'âme vous a fait perdre du temps, mais ça t'a fait un bien fou de parler avec elle, de lâcher c que tu as sur le coeur, d'avouer tes peurs et tes faiblesses. Et maintenant, t'es prête à conquérir le monde.

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[ Flowers of Christmas ]

Tu n’as pas l’impression d’être dans l’excès. Tu es simplement toi avec tes qualités et tes défauts. Tu n’as forcément le tact nécessaire au bon déroulé des relations humaines. Tu ne passes pas la plupart de tes journées de travail isolée avec les fleurs par hasard. Et ce n’est guère mieux lors de tes temps libres. Tu es une fille solitaire. Tu te plais dans ta bulle. Tu reconnais que tu plais aussi lorsque tu l’ouvres à Leah et désormais à Lena. Chacune t’apporte du réconfort à leur façon. Chacune t’aime à sa façon. L’une d’une amitié sincère et l’autre de toute la force de ses sentiments. L’Amitié et l’Amour, deux piliers pour t’épanouir, pour avancer, pour te projeter vers l’avenir, vers votre avenir. Tu lui souris en signe de validation. De toute façon, vous avez le temps d’en discuter. Être parents n’est pas dans vos objectifs à court terme. Il en va de même pour le mariage. Cela ne t’empêche de lui préparer une surprise pendant qu’elle se débarbouille le visage. Tu as envie de la voir sourire, d’entendre son rire. Ton numéro fonctionne à ce niveau. La blonde retrouve son rayonnement et sa joie de vivre que tu t’empresses de capturer dans un baiser. « Je porterai au moins un truc plus classe. » Dans ton accoutrement hivernal, tu ne ressembles pas à grand-chose. Le principal est d’avoir chaud en cette saison. Et aussi moche peut être ton pull, il remplit ce rôle à la perfection même s’il n’égalera jamais la chaleur des bras de ton ange. « Tu peux même en prendre d’autres si tu veux. » La boutique est en libre accès pour elle. D’ailleurs, tu as prévu de lui offrir un bouquet pour la remercier de t’aider. Tu en feras aussi un second pour féliciter la future paternité de son père. Le moment câlin dure plusieurs minutes avant qu’elle ne vous recadre sur votre tâche. Noyée dans ses yeux et son aura bienveillante, tu en avais oublié être dans la fleuristerie pour la décorer. Main dans la main, vous retournez dans la pièce principale. Le plafond et la vitrine sont décorés. Il y a bien quelques touches à mettre au comptoir caisse, mais ça peut attendre. « Il est l’heure de s’occuper du sapin ! » Tu es si excitée à l’idée que tu sautilles sur place. Tu files récupérer le carton laissé devant l’entrée. Tu le poses proche de l’arbre dénudé. Tu sors délicatement l’étoile à mettre au sommet, la touche finale. « L’honneur de la mettre te revient. » Elle est plus grande toi. Il lui sera plus facile de la placer. En attendant, tu la déposes sur un meuble. Son heure n’est pas encore venue. Tu te saisis d’une guirlande scintillante violette. Au lieu de la mettre autour du sapin, tu viens l’enrouler autour du cou de Lenaïg. Tu n’en rates décidemment pas une aujourd’hui, Nina. Quelle tristesse de te sentir aussi bien en sa compagnie. « Ça te donne un certain style. » Tu ris doucement. Tu ne te moques en rien d’elle. Tu n’exprimes que ton bonheur. « Il te manque un truc… Oh je sais, bouge pas ! » Où veux-tu qu’elle aille ? Tu la quittes le temps d’aller chercher un myosotis. De retour à ses côtés, tu le glisses délicatement dans sa chevelure de blé. Le bleu de la fleur se mélange idéalement avec le vert de ses pupilles. Au-delà de ça, la symbolique est forte. En effet, le myosotis symbolise l’incarnation de la fidélité et de l'amour éternel. Tout ce que tu ressens à son égard. « Si tu m’arrêtes pas, je continue de te décorer. » Tu es d’humeur joueuse, d’humeur amoureuse. Tu es ce que tu aurais dû être depuis toujours si tu n’avais pas vécu auprès d’un tyran nommé papa.

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[ Flowers of Christmas ]

Nina est un océan de bonheur et tu nages en plein dedans. Il t'a fallu du temps pour comprendre ce qu'elle représentait vraiment pour toi, mais maintenant que vous vous êtes trouvés, tu ne la lâcheras pas. Petit à petit, grâce à elle, tu changes. Peut être qu'elle ne se rend même pas compte de tout ce qu'elle t'apporte, tu n'es pas certaine qu'elle ait conscience du bien qu'elle fait dans ta vie. Elle te surnomme beaucoup et tu adores ça, mais tu n'es pas certaine d'être la même personne sans elle. Si tu brilles de bonne humeur, d'amour et de joie, c'est parce qu'elle est là. Chaque fois que vous vous éloignez, même pour une journée, son absence te crève le coeur. Tu as besoin d'elle, un besoin si fort, que tu as peur de trop puiser en elle.

Pourtant, tu n'arrêteras jamais, car tu as le sentiment que c'est ensemble que vous êtes complètes. Et, si tu n'es pas trop narcissique, tu es presque certaine que tu lui fais autant de bien qu'elle ne t'en fais. Ses blagues, si inexistantes au début de votre relation, te font du bien, elle se lâche et tu découvres une autre sorte de Nina, que tu es la seule à voir. Tu te sens tellement chanceuse.

Alors que tu t'approches du sapin, Nina a d'autres idées. Tu ris, tu veux la serrer dans tes bras, l'embrasser, la faire rouler sur le sol, rire et l'aimer, mais tu piques, maintenant que tu as une espèce de guirlande autour de toi, alors tu te retiens. Juste un peu. Quand elle revient, tu n'as pas bougé, immobile comme une statue, tu joues le jeu. Pourtant, tes joues se font rosées, ton coeur bat à cent à l'heure. Dieu que tu l'aimes.

« Et pourquoi est-ce que je t'arrêterai ? » demandes-tu, charmeuse. Tu n'utilises pas souvent ce ton-là, tu n'as pas besoin de la séduire, pourtant, là, t'en crèves d'envie. Tu attrapes ses mains, que tu poses sur ton corps. « Tu pourrais me décorer là » tu déplaces sa main « et là » tes mots ne sont plus qu'un souffle. Tu la serres dans tes bras. Vos coeurs battent à l'unisson, tu écoutes son souffle, profond ou plus rapide, tu décèles les signes. Tu t'approches de son visage et tes lèvres frôlent sa joue, la base de sa mâchoire avant d'embrasser son cou. Tu inspires son odeur, florale comme toujours, mais si bonne. « Si tu ne m'arrêtes pas, je vais te dévorer. » murmures-tu à son oreille avant d'embrasser son lobe. Tu déposes un millier de baiser sur son visage, sur ses lèvres.

Ton coeur bat si vite, ton excitation est montée en flèche, ton amour pour elle déborde.
Et ton téléphone sonne.

Tu ne veux pas briser l'instant, mais quand on te rappelle une deuxième fois, puis une troisième. Tu te dis que ça doit être une urgence. C'est le boulot. « Merde, j'avais pas posé mon jour ? Pardon, pardon, pardon, j'arrive. » Tu es en retard, comment t'as fait pour te débrouiller ? T'étais certaine d'avoir posé l'après-midi pour Nina, les lèvres aux yeux, tu te retourne vers elle. « Pardon, je devais, je sais pas, je suis désolée. Faut absolument que j'aille bosser, mais Nina, si tu savais combien je t'aime. Si tu me détestes pas d'avoir raté ma pose de congé, tu peux passer au Mascarade. Sinon on se revoit demain. Promis ? » Mon regard est suppliant, je suis en proie à trop d'émotions à la fois, la honte de devoir l'abandonner est la pire de toutes. Enfin, tu te retournes et quitte ce havre de paix, cet établissement magique où tu ne te sens toujours que bien.

FIN

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