Je suis ton père ft Lenaig

@Lenaig Rider | Mercredi 01 Septembre - Fin d'aprèm | Des surprises, c'est ce que la Vie aime faire. Te les manger sur le coin de la gueule. C'est comme ça que je les vois. Et vraiment, parfois, je me demande ce que j'ai fait pour me les coltiner. Parce que même si des fois, c'est mignon, ça reste quand même assez emmerdant. Pire quand tu t'y attends absolument pas. J'en ai eu des farces - des surprises, comme tu veux - dans ma Vie mais alors il y en a, je suis définitivement pas prêt. L'histoire se passe durant une aprèm. Lena arrivant toute joyeuse me montrant son nouveau tatouage. Malgré la situation malaisante de la dernière fois, j'avais préféré faire l'autruche et effacer cette nuit de mon existence. Et c'était pas plus mal. Nettoyant les verres derrière le bar, j'en profite pour faire une pause et lui servir un verre avant que les choses sérieuses débutent et que moi, je remonte dans mon bureau pour aller m'emmerder à lire des contrats et autres. Shaker dans une main et verre dans l'autre, figure pour faire glisser les breuvages d'un contenant à un autre. Puis je me penche pour regarder de plus près. C'est quoi ta merde ? Je la fixe, faussement sérieux. Oui, j'aime la mettre en panique avec son regard de biche apeurée. Je rigole, respire mais ça veut dire quoi en vrai ?

J'avais pris mon courage à deux mains et j'étais allée voir Kenny. Kenny, la grande soeur que j'ai jamais eu, la confidente qui me soutenait et me permettait de garder la tête droite. Kenny qui savait tout de moi et qui remplissait peu à peu mon coeur brisé par les galères auxquelles j'avais du faire face. Et Kenny m'avait tatouée. C'était le premier que je faisais et je n'étais pas sûre de rempiler pour une seconde fois, mais pour l'instant ce n'était pas ce qui compte. Je me souviens de la joie, de l'espoir et de la peine que j'avais mis dans ce tatouage, il représentait bien plus qu'un dessin pour moi et j'avais envie de le montrer au monde entier tout en le cachant bien contre moi.

J'inspire, j'expire et je pousse la porte. Le tatouage est au niveau de ma nuque, j'ai souvent les cheveux lâché, il sera donc invisible, mais aujourd'hui je l'aborde fièrement, il est temps que j'en parle. C'est quoi ta merde ? Je tressaille et manque de trébuchet. Ce coup plongé dans mon coeur me blesse plus que de raison. Il était pour moi ce tatouage, il n'avait pas pour vocation d'être aimé et compris, mais... Je rigole, respire mais ça veut dire quoi en vrai ? Je respire de soulagement. Il a du voir mon trouble - tu parles d'un trouble, j'étais proche de la crise d'angoisse, bref - et je le regarde fièrement. Puis je capte. C'est clairement pas le meilleur endroit pour en parler, j'ai aucun sens du timing. Toujours pareil avec moi.

« C'est un trèfle, pour me porter chance, puis, ça parle de mes origines. » Je réponds évasivement, j'aurai pu (et dû) faire mieux, mais je peux pas. Est-ce qu'il va comprendre ? Est-ce qu'il va continuer dessus ? Oh bon sang, j'ai les mains moites.

Je regarde plus longuement son tatouage. Et hoche la tête à sa réponses. Et c'est quoi tes origines ? Techniquement les trèfles verts, c'est plutôt irlande et compagnie mais t'as pas du tout une gueule de leprechaun non plus. Je la regarde du coin de l'oeil. Peut-être ta blondeur, à la rigueur. Elle a réussit à attiser ma curiosité. J'ai toujours pensé que tu étais un produit russe pur souche. Cocktail terminé, les glaçons raffraichissant le tout, je pousse le second verre vers elle et trinque. Allez à la tienne le lutin.

Ces mots me blessent plus que je ne l'aurais cru. Il dit ça l'air de rien, je savais qu'il n'avait aucun soupçon, mais tout de même. J'ai envie de me dégonfler, j'ai envie de me défiler. De fuir, encore une fois. Ce sera certainement plus simple d'ailleurs. « Origines, c'est lointain, mais ma mère m'a toujours dit que mon père était irlandais, j'y suis jamais allée et j'le connais pas, vraiment. » J'ai buté sur le dernier mot. Et mon regard a fui. Au dernier moment. Je le regardais bien, normal et puis j'ai perdu contenance. Merde.

Il me tend un verre et trinque. Je me rappelle soudain où nous sommes. Mais QUELLE IDEE MERDE. J'aurai pas pu choisir un lieu sobre, soft, vide de toute personne ? Fallait que je vienne, l'air d'une fleur, au boulot ? Et j'dois lui annoncer ça ? Ok, ya personne pour l'instant. « Et blond, c't'une teinture. » j'grommelle. En réalité, je suis blonde, mais beaucoup moins que ce que j'ai sur la tête. Je sais pas pourquoi j'ai commencé à vouloir être plus blonde que blonde, sûrement pour mon image inexistante. Je soupire. « Faut qu'j'te dise un truc. » Voilà, là, je suis foutue, j'ai annoncé la couleur. J'ai toujours mon verre entre les doigts et je le bois pas. Je joue juste avec. Je vais reculer. Et m'enfuir. D'un coup d'oeil je regarde la porte. Elle est pas si loin. « Ok j'y vais. » J'inspire. Faut que je me bouge sinon il va péter un câble et cesser d'être patient. « Je suis pratiquement sûre ... c'est faux mais ça expliquerait ma non volonté de lui dire tout de suite ... qu'en fait, c'est toi mon père. » Voilà, bombe lâchée. Qu'est-ce que c'était dur. Pourquoi ? J'ai peur.

C'est dans sa face que je recrache mon verre. Un ange passe. Le silence se fait long. Le paradis en entier même. Très long. L'enfer avec. Extrêmement long. Avant enfin de bouger. Je chope un torchon pour nettoyer son visage. Je me confonds en excuses. Le cerveau fume. Je ne sais pas quoi répondre. Comment réagir ? Enfin mieux que jouer les lamas. Reflechis Ao'..

Je me serre un whisky, que je bois cul sec. Me faire pousser des couilles rapidement. Je me racle la gorge. Et je la fixe. Comment tu peux en être certaine ? Raconte moi tout. Et n'oublie aucun détail. Je sais que c'est plausible.

En ayant été dans la prostitution, il y a eu des tas de fois où je ne me suis pas protégé ou même sans être en "service", j'avais été bon nombre de fois inconscient. Et ça ne me surprendrait pas d'avoir un mini moi. Tu peux vraiment tout me dire, je vais pas te rejeter. Si c'était vraiment la vérité.

Je ne peux pas dire que si m'attendais à une réaction joyeuse ou horrifiée, mais me faire cracher dessus, ça j'avoue, je l'avais pas prévu. Je reste immobile un certain temps, incapable de savoir. Il m'essuie le visage et je le prends le torchon pour le faire moi-même. Je peux comprendre sa panique, il n'a pas l'air prêt à être père. Merde, j'aurai du me taire. Je le savais. Comment tu peux en être certaine ? Raconte moi tout. Et n'oublie aucun détail. J'inspire. J'expire. Tu peux vraiment tout me dire, je vais pas te rejeter. Je tremble à cette idée. J'avais même pas songé. S'il me vire d'ici ? S'il m'empêche, me refuse. Je fais quoi de ma vie ? Merde, merde, merde. Je suis foutue. Evidemment qu'il ne voudra plus de moi ici. Je retiens les larmes que je sens monter vers mes yeux. Ce n'est pas le moment. « C'est long, j'vais essayer de tout dire. » Ma voix est basse, rauque. J'ai peur, ça s'entend. Pourquoi est-ce que je lui ai dit maintenant ? Ca fait presque huit mois que je bosse ici, je pouvais pas me bouger le cul avant ou jamais ? Inspirer, expirer. « Ma mère te vouait un véritable culte, elle avait collé des photos et dessins de toi un peu partout dans notre chambre, c'était un peu terrifiant. » Je me mords la lèvre. Il faut commencer plus tôt, remonter le temps. Je lui parle donc de ma mère, qui venait en vacances en Irlande, qui magouillait constamment pour sortir avec lui, le voir en cachette, ses parents refusaient ça, évidemment. Puis, je bifurquais sur la folie qu'elle avait faites, les préservatifs gardés, cette partie de l'histoire me terrifiait, mais elle m'en avait parlé trop souvent que j'en étais immunisée. Puis je continuais sur la secte mormone. « Mais ça je crois que tu savais quand tu m'as sauvé des griffes de ce connard. » Ce connard qui me prostituait pour que je rembourse ma "dette", celle qu'il m'avait créé de toute pièce en me kidnappant. Je soupirais. « Quand je suis arrivée ici, que j'ai découvert que je te devais mon sauvetage... Aoden, je pensais que tu savais. » Je détourne le regard, incapable de le supporter. « Ce lien qu'on avait, je sais pas, je... Désolée c'est abrupt, mais vraiment j'ai pas de doute. J'aurai du te le dire plus tôt. » Vers la fin, je relève mes yeux pour tenter de décrypter ses émotions. Est-ce que je suis foutue maintenant ?

Les yeux s'écarquillent à sa première phrase. Difficile de ne pas être choqué par de tels révélations. Mais je me reprends rapidement. Je connais Lena, si elle pouvait, elle se liquiderait sur place. Et je n'imagine même pas comment cela peut être compliqué pour elle.

Je reprends un air moins apeuré et plus .. boss grincheux, plus habituel. Je retiens ; mère fanatique. Et pas que .. Je m'agrippe au comptoir pour ne rien exprimer, hochant la tête. Pas de commentaires, rien qui pourrait la faire s'écrouler. A mesure qu'elle en parle, j'ai bien en mémoire une demoiselle, tout aussi perdu et déchéante que moi. La partie capote me fait remonter ma bile mais je reste stoïque au mieux. Ca va bien se passer que me répète ma conscience..

La partie mormone, oui je la gère. Pour avoir éclater quelques-uns de ces petits trucs chelous. Je t'ai sauvé parce que tes petits yeux ne demandaient que ça. J'ai pas su tenir à ma place. Mais écoute, faut croire que le destin à su qu'il était temps de nous réunir. On est connecté parce que je me sens plus ou moins responsable de toi. Maintenant, ça semble l'être totalement. Est-ce que ça te dérange si on fait un test de paternité ? J'ai besoin de le lire pour y croire complètement. Je remets pas en doute ta version. Je me rappelle bien d'une nana comme tu décris à cette période, donc tout est possible. Je veux en avoir le cœur net. Et ensuite, on avisera.

Est-ce que ça allait changer quelque chose ? Bah oui Ao, t'es papa .. Oh putain, je vais m'évanouir. C'est con mais tu comptes garder ton nom de famille du coup ? Mais .. Je viens de dire ça ? Je nous serre deux verres et je bois le mien cul sec. Le ciel me tombe sur la tête. Enfin une gosse plutôt.

Mais écoute, faut croire que le destin à su qu'il était temps de nous réunir. On est connecté parce que je me sens plus ou moins responsable de toi. Maintenant, ça semble l'être totalement. Il accepte ? Il m'accepte ? Je vais conserver mon métier et mon revenu d'argent ? Un éclat de joie pure brille dans mes yeux. Et le soulagement se lit sur mon visage. J'acquiesce à sa demande, évidemment, faire un test de paternité. J'ai peur d'un côté, ma mère était si folle que... elle aurait pu totalement mentir, mais au moins, je serais fixée, pour de bon.

C'est con mais tu comptes garder ton nom de famille du coup ? Cette dernière phrase me fait rougir alors que ça ne m'arrive jamais. La joie, la gêne d'être aimée ? Je n'ai pas l'habitude d'avoir un adulte qui compte pour moi et pour qui je compte. Alors là, c'est presque trop. Je me reprends alors que ça le saoule... Sauf que je ne le reconnais plus, je ne sais plus qui est Aoden. Il est si gentil en réalité. J'ai envie de pleurer.

« Je oui. Enfin non. Je ne veux pas de Rider, c'est même pas le nom de ma mère, elle l'a changé en arrivant chez les Mormons pour se fondre dans la masse, ce qui n'a aucun sens parce que Rider ça veut rien dire. Mais je... oui. Lynch ça me plairait beaucoup. Enfin après le test évidemment. » Je parle beaucoup trop, incapable de rester immobile sur place. Je me force à respirer calmement. « J'y crois pas en fait, ma mère te vouait un culte, mais elle était persuadé que tu n'étais pas fait pour être père alors c'était "notre" secret tu vois ? En même temps c'était il y a plus de vingt ans, tu as pu changer depuis. Mais je. » Respirer, c'est ça qui est important. « Oh Aoden désolée, je panique, mais j'avais si peur de te le dire. J'ai du te paraître si bizarre depuis qu'on se connaît. Je suis désolée. » Ah mince, il n'aime pas les excuses en boucle.

J'ai envie d'être dans ses bras, enlacée comme seul un père sait le faire, mais je n'ose pas. « Merci » murmurai-je à la place.

Lenaig pleure maintenant, on dirait tu vas éclater et éclabousser les murs. Alors chiale un bon coup. Et ça ira mieux. Pleure pour nous deux parce que là, j'ai l'impression d'être entré dans un monde parallèle. Suis encore sous le choc de ma propre question. Et une autre Lynch .. C'était surtout méga dangereux. Et je m'en veux tellement. Tous les voyants sont au rouge dans ma tête en fait. Une nouvelle cible vient de se rajouter dans mon esprit là. Va falloir que je renforce sa sécurité comme j'avais fait avec Evans. Je m'enflamme alors que ça se trouve, elle n'est pas de mes couilles. Alors pourquoi, j'ai envie d'y croire ? Je passe une main sur la nuque, gardant un faux flegme d'apparence. J'étais déjà entrain de me gueuler dessus là. On verra pour le nom quand on aura les résultats. Et trouver une excuse pour pas le faire et la protéger. Ca va être compliqué si elle me fait ses yeux là. Pourquoi, je suis faible comme ça punaise.

De base, je me suis jamais vu en père. J'ai aucune compétences pour l'être. Mais bon, je suis épargné de changer des couches et tu es autonome quand tu rentres pas tard le soir, en prenant des raccourcis. J'avais pas oublié avec sa copine ni mes côtes d'ailleurs. Je suppose que je serais encore plus légitimes de tabasser les gens qui te feront pleurer de tristesse. Si tu as es noms, je veux bien la liste.


Je me rends compte que ça va tout changer. Beaucoup beaucoup (beaucooooup) plus protecteur. Elle ne sait pas, mais devenir fille de gang, c'est un rôle ingrat. Et ça va me faire psychoter à tous les coins de rue. Ne me remercie pas, ça se trouve, je vais te mettre dans une tour pour que personne t'approche. Oh merde, je viens vraiment de dire ça. Ca n'arrivera pas, mais tu vas prendre des cours d'attaque. C'est bien, je m'enfonce.

Alors chiale un bon coup. Et ça ira mieux La violence de ces mots me fait, étrangement, du bien. J'ai le droit de pleurer, je le sais, mais l'entendre dire me rassure. Mais pourtant, je les chasse. Il a pris en compte ce que je ressentais et la peur qui me nouait le ventre. Seules quelques larmes coulent au coin de mes yeux mais je ne m'affale pas comme une enfant de trois ans qui n'a pas eu l'assiette bleue pour manger à midi. Bref. Je suis une jeune femme adulte et mature. Ahem.

Je souris quand il continue, il me fait rire. Et si je ne le connaissais pas - prévoyant et pratique - j'aurai dit qu'il paniquait un peu. Il fait une liste de choses et j'adore l'entendre s'impliquer. « Donc tu veux réellement de moi comme fille ? » Ma voix est plus douce et faible que d'habitude, mais j'avais besoin de le dire. Le dire à voix haute me fait un bien fou. Il est là. Pour de vrai.

« Ah oui, en parlant de défense. » Je me tourne les pouces et me mord la lèvre. « Je me suis mise au parkour. » Non, c'était pas ça l'information à donner. Je soupire. « Je me suis fait agressée cette semaine. Rien de grave, ils m'ont juste pris mes affaires et là, une nana a débarquée et les a défoncé. » Je dois lui dire son nom ? Je déteste Leonara, mais faut dire que cette nuit chaotique nous a rapprochée. « Et j'ai pu récupérer mes affaires, mais comme c'était au bas de l'immeuble et qu'on est vite monter se réfugier chez moi avant qu'ils n'arrivent en bande... J'ai eu peur. » Nouvelle morsure sur ma lèvre. « Et j'ai déménagé. Tu connais Achil Morillo ? C'est son appartement qu'il propose en coloc, il avait l'air cool alors j'ai signé. » Sourire gêné. Ce mec me paraît plus sûr que n'importe qui, mais en vrai, on ne sait jamais. « Bref, j'ai eu très peur et je veux bien des cours de défense. » Ce me rassure et fait peur à la fois qu'il veuille que j'en suive. La Nouvelle-Orléans n'est pas une ville si violente, mais j'ai trop vécu de galères pour pouvoir m'en passer encore.

Sa question me désarme et je m'étouffe dans ma mouise mentale. Bah si les papiers disent que tu es de mon sang, je vais dire oui. Si ce n'est pas le cas, dans tous les cas, mon comportement ne va pas changer. Si c'est ça ta crainte. On verra bien ensuite. Ca va changer beaucoup de choses pour toi ? Bah oui Ao, elle attend que ça la petiote. Punaise que suis con des fois. Je veux dire .. Ca reste une nouvelle importante quoi.

T'es un chat noir Lenaig. Tu vas aller te faire exorciser. Je suis trop vieux pour me faire de la bile chaque nuit. Ca se voit que je suis devenu livide ou pas ? Je me fais violence pour pas boire une bouteille entière. Je vais perdre cinq ans avec elle. Pourquoi tu fais du parkour déjà ? Et c'est qui ce mec ? Ca sent l'enquête direct. Il t'a déjà fait des avances ? C'est qui la nana ? Ca y est, j'ai mal au crane .. Y'a trop de trucs qui se mettent en place. Respire Ao, tu sais pas si elle est ta môme. Trop tard, j'ai envie de brûler cette ville.

Tu peux pas être fan de Disney, c'est moins risqué en plus. Je crois que mon discours est décousu. Tu saurais me dire à quoi ressembler tes agresseurs ? Je sens que je mue en chef de gang paternel, commençant déjà à se demander qui va pouvoir se faire torturer par mes soins. Cette enfant est dans la merde avec moi.

« Bah évidemment... » Je prends de l'assurance, c'est pas forcément bon. « Si tu penses que je suis une menteuse ou que je t'ai embobiné ou quoi.. » Respirer. J'essaie de me calmer. Puis j'avoue d'une petite voix. « Je ne veux pas perdre mon job, j'aime bosser ici. » C'était ça que j'avais sur le coeur, cette peur de tout perdre. Il pouvait comprendre non ? J'en fais pas trop.

Aïe. Sa réplique me fait mal. J'ai pas le chance, je préfère le voir comme ça, mais est-ce moi qui attire le danger et le malheur ? Est-ce possible ? Je commence à me dire que j'ai peut être mériter tout ça. Je pose mon dos contre le siège. Je ferai mieux de partir avant de le faire paniquer encore plus.

« Tu bosses au FBI ou quoi ? » Je lâche innocemment en l'entendant poser toutes mes questions. « Non, Achil est sûrement un gars bien, il a l'air amoureux d'une de ses potes, ça me fait rire, mais il n'a rien fait de mal. C'était juste, si tu le connaissais tu vois. » J'essaie d'expliquer comme je peux. « La nana c'est Leonara, je crois qu'elle a un nom de famille espagnol ou un truc du genre, elle a vécu à la rue il y a quelque temps alors elle sait gérer, et là, elle m'a sauvé la vie. » Je lui passe sous silence le fait qu'elle a failli me mettre la terre la première fois qu'on s'est rencontré, il va m'en vouloir après. « Euh, non, je peux pas. Il faisait nuit et j'ai tellement paniqué que j'ai failli me pisser dessus, mais ils m'ont pas touché vu que Leonara est arrivée, t'inquiète. » Mon t'inquiète va pas lui plaire, c'est sûr. J'aurai du m'taire. « J'crois qu'j'ai jamais vu de disney, mais j'peux m'y mettre si tu veux. » Je tente de radoucir l'atmosphère.

Sourcil qui s'arque, surpris par son assurance. Visiblement le côté craintif semblait aller aux oubliettes. C'est là que je vais découvrir une enfant tout aussi psychopathe que sa mère. C'est possible ? Je ne sais pas quelle version d'elle, je préfèrerais d'un coup. Ou juste être flatté qu'elle soit plus elle-même ? M'enfin, on verra bien sur le long terme. Je ne pense rien Lenaig. Mais pour toi comme pour moi, il n'est non plus préférable de s'emballer non plus. Ca aurait des conséquences dévastatrices. Mais je t'assure que tu ne perdras pas ton job, qu'importe les résultats. Je ne suis pas comme ça. Au mieux, elle l'est et je devrais tout faire pour la préserver de ma double Vie ; au mieux bis, elle ne l'est pas et la question ne se pose pas.

Je bosse pour le gouvernement. Je dois tout savoir à la moindre seconde. Un souci avec ceci ? Le sûrement m'écorche l'oreille. En fait, elle ne sait rien de ce type. Et elle accepte. Je me fais violence pour ni souffler ni rouler des yeux. C'est une femme responsable. Ou pas. L'autre prénom ne me dit rien mais je vais vite savoir ce qui se trame. T'inquiètes .. J'ai envie d'éclater de rire. Bientôt, elle va me faire check. Bien sûr que je vais angoisser. Voila pourquoi je veux pas de gosses. Faut les surveiller ces bestioles là. Je vais lui mettre Cloé dans les pattes, ça lui évitera de s'attirer des problèmes. Je connais une personne qui va adorer regarder avec toi. En attendant, on a du travail.

Bruit de porte qui nous interrompt. Le temps a défilé. Il fallait se bouger. Je ne sais pas trop quoi penser de tout cela. Attendre le papier. Et je verrais par la suite. Je ne sais pas ce qui me ferait plaisir. Les deux options en vérité. Avoir une famille, venant de mon sang direct et la protéger en lui épargnant de justement, l'être. Je m'éloigne et pars me terrer dans mon bureau.

FIN