et toi, t'as quoi sur le coeur ? (eva)

besoin d'air. sans doute besoin de solitude aussi. la rouquine a des devoirs à faire, des leçons à étudier. elle a besoin de calme et ce n'est certainement pas l'insolente qui va pouvoir lui prodiguer ce qu'elle recherche. elle étouffe, un peu plus chaque jour, la gamine. se plonger la tête dans ses bouquins, c'est ce qui la fait revivre. au moins, ça lui change les idées et c'est pas plus mal comme ça. elle a l'sentiment de retrouver un peu d'vie qui semble la quitter dernièrement. l'échéance approche. elle ne va plus pouvoir garder le silence. déjà bien trop longtemps qu'elle se tait et ravale ses sentiments. elle a besoin qu'ça change. elle se perd elle-même dans les méandres de ses songes et ça ne lui plait plus. elle a besoin de se retrouver, elle-même. celle qui brille de mille feux, celle qui respire la joie d'vivre. elle a besoin qu'ça change, avant d'sombrer, définitivement.

elle est passée se chercher un cappuccino. elle raffole de cette boisson chaude. un peu d'caféine et beaucoup de lait. un mélange sucré pour lequel elle pourrait se damner. elle a pris quelques livres de classe et s'est rendue au seul endroit où il serait totalement improbable de la trouver. au moins, elle est persuadée que personne ne pensera à venir la déranger là-bas. l'espoir fait vivre paraît-il. elle ne r'garde pas ce qu'il se passe autour d'elle. elle se contente d'avancer, esprits vagabondant ailleurs, toujours. elle finit par se poser dans les gradins, le sac qu'elle laisse s'échouer sur le sol et le café qu'elle pose sur le siège à côté d'elle, le temps d'extirper ses bouquins. oh tiens, coucou Eva ! comment tu vas ? elle sursaute presque, la rouquine. ça lui apprendra à faire fî de tout c'qu'il se passe alentours. ses billes claires croisent celle de la blonde. c'est là que son visage s'éclaire. Lena ! pourquoi je n'suis qu'à moitié surprise de te trouver là ? pointe d'ironie certaine, la rouquine à l'sourire en coin facile. je profite de cette belle journée. et toi, comment tu t'sens ? qu'elle demande en retour. la blonde pas encore très à l'aise avec les coutumes que la rouquine qualifierait de normales. elle en a bavé, la blonde. en y réfléchissant, elle n'sait pas si elle aurait réussi à supporter, la rouquine. toi aussi tu viens mater des inconnus à moitié à poil ? ça n’te ressemble pas pourtant. elle éclate de rire, la gamine. clairement pas son style, effectivement. ouais non, disons que je reste fidèle à moi-même surtout. lance-t-elle en agitant un livre de droit sous les yeux de sa complice du jour. j'étais plus partie pour me lancer dans un devoir à rendre la semaine prochaine. la moue facile qui s'dessine sur ses lèvres. la gamine bien trop studieuse pour que cela sonne faux. elle ne dit pas tout, bien sûr. la blonde n'a pas à savoir le reste. toi, en revanche, tu devrais p'tre arrêter d'baver, tu vas finir toute desséchée si tu continues comme ça. qu'elle termine l'sourire aux lippes.

ça l'intéresse, Eva, d'savoir comment elle se sent, la blonde. et non pas seulement de savoir comment elle va. c'est pas pareil, aux yeux d'la gamine. parce qu'après c'qu'elle a vécu, lui demander comment elle va, ça paraît tellement illusoire. je crois que ça va, en vrai de vrai. j'aime cette ville, vraiment. elle arque un sourcil la rouquine. tu crois ou tu es sûre ? qu'elle insiste. parce que, là encore, ce n'est pas pareil. ceci étant, j'suis ravie d'savoir que tu t'plais ici. et par extension, avec elle. déduction un peu trop facile, il faut bien l'avouer. parce que si ça s'trouve, elle s'en balance, la blonde. si ça s'trouve, elle n'en n'a strictement rien à faire, d'la rouquine. la pensée qui lui traverse l'esprit et qu'elle oublie bien vite. parce qu'elle s'dit qu'si Lena n'était pas bien, à son côté, elle ne resterai pas là, elle ne passerait pas son temps à la bombarder d'questions et à essayer d'comprendre les mystères des interactions sociales. professeur et mérite, comme investie d'une mission qu'elle compte bien mener à son terme. jolie rouquine qui relève un nouveau défi. changement de décor avec son pessimisme nouveau. elle en a b'soin, d'cette légèreté. surtout en c'moment. son cœur qui s'alourdit à chaque jour qui défile. elle oublie un instant le poids qui pèse sur ses épaules, et ça lui fait du bien. poupée venue chercher du réconfort dans la solitude d'un endroit bien improbable où la trouver. elle qui ne cache pas ses intentions premières. les études. encore, toujours. de quoi lui faire oublier les petits tracas d'une adolescente en pleine fleur de l'âge. ah, un livre. bon courage alors. elle lui rend pour réponse, un large sourire. Eva studieuse, elle remarque la pointe d'amertume dans l'ton d'la voix d'la blonde. elle les voit bien, ses yeux jouer avec le ciel l'espace d'un battement de cils. l'amour des études n'est pas donné à tout le monde, et elle le comprend, Eva. elle accepte, aussi. mais elle ne mettra pas en péril ce qu'elle a entreprit, même pour ses plus proches amis. ceci étant, elle pense bien pouvoir faire une exception aujourd'hui, parce qu'après tout, son devoir n'est qu'à rendre pour la semaine suivante. alors elle tacle la blonde. en douceur, sourire qui fend ses lippes. la remarque facile. probablement leur plus grande différence. la rouquine qui n'regarde jamais personne. presque. non mais comment tu peux ne pas baver ? t'as vu ces muscles là, mmh, qu'est-ce que j'ai envie d'y toucher. un éclat de rire s'échappe, la poupée secoue légèrement la tête. incorrigible. attend, mais en vrai, comment tu fais ? tu n'aimes pas les gars ? ohh c'pour ça que t'es si à l'aise avec eux ? ah mais non, t'es à l'aise avec les filles aussi. t'es à l'aise avec tout le monde tout le temps. comment tu fais, c'quoi ton secret ? regard à la fois doux et rieur, la rouquine r'garde la blonde avec cette touche protectrice. comme un mentor qui devrait guider son apprenti sur le chemin de la vie. elle hausse les épaules Eva. parce qu'il n'y a pas de livre qui explique comment on s'y prend. parce qu'y a pas de manuel d'instruction fourni à la naissance, non plus. j'sais pas trop Lena, j'vais pas t'mentir. jolie poupée bien trop humble pour voir qu'elle a une aura qui défie l'entendement. qu'attire à l'infini. j'pense que le simple fait de s'intéresser réellement à la personne que tu as en face de toi, ça aide pas mal. parce qu'elle est comme ça Eva. toujours à se soucier des autres en s'oubliant. comme elle s'est oubliée dans ses émotions destructrices. y a aussi l'fait d'être là, dans les bons comme les mauvais moment. c'est important. ça prouve que tu peux être un soutien en toute circonstance. très important comme point. d'être disponible en tout temps et pas seulement pour partager les rires. les larmes ont plus de choses à offrir. oh et puis, le plus important, c'est qu'tu restes fidèle à toi-même. que tu ne mentes pas, ni à toi ni aux autres. parce qu'après tout, les gens doivent t'accepter comme tu es et non pas pour ce qu'ils voudraient que tu sois. parce que ça aussi, c'est important. ne pas se perdre dans un personnage monté de toute pièce pour plaire aux autres. du moment qu'elle se plait à elle-même, y a pas de raison pour essuyer un quelconque rejet. les conseils qu'elle prodigue et qu'elle n'est pourtant pas capable d'appliquer. imposteur de premier ordre. la gamine ne mentionnera pas sa supercherie. ce serait en dévoiler trop et elle refuse de cracher l'morceau. j'pense qu'y a pas de recette miracle en fait. tout est une question d'perception du monde qui t'entoures, enfin j'pense. et encore, j'en suis même pas sûre. légère grimace parce qu'elle s'aventure sur un terrain glissant qu'elle ne maîtrise pas forcément. oh et pour ta gouverne, les gars m'plaisent, c'est juste que tu l'vois pas. clin d'oeil complice. comme si lui faire gober qu'la discrétion est également une affaire importante de son apprentissage. balivernes.

elle fait de son mieux, Eva. elle fait de son mieux pour expliquer les relations humaines. les choses indescriptibles et imperceptibles. les petits détails qui changent tout. enfin, c'est ce qu'elle pense, elle. c'est sa perception des choses. elle ignore si elle est de bon conseil ou non. elle essaie, en tous cas. elle offre sa perception des choses, rien de plus, rien de moins. elle qui ne se pense pas supérieure au reste du monde et qui n'aura jamais la prétention de dire qu'elle est meilleure que les autres. elle ne l'est pas. personne n'est parfait. elle est pleine de défauts, de contradictions aussi. parfois. elle essaie simplement d'être la meilleure version d'elle-même. pour Lena. pour qu'elle prenne son envol. enfin. mais les mecs, ils veulent pas qu'une seule chose ? elle rit, la rouquine. de bon cœur. elle a beaucoup de travail à faire, sans aucun doute. pas tous non. la plupart, certainement mais dans l'fond, c'est plus une carapace, un air qu'ils s'donnent parce qu'ils croient qu'c'est c'qu'on veut, nous. haussement d'épaules qui deviendra possiblement sa marque de fabrique avec le temps. elle imagine qu'les garçons pensent qu'c'est comme ça qu'les filles fonctionnent mais ils se trompent. il suffit seulement de leur apporter un peu d'attention, différente de celle qu'ils attendent. sur un malentendu, bien souvent, ça fonctionne. ou alors, c'est juste qui ne leur plait pas. comme Eddy. pincement au cœur le temps de cette pensée. mais on m'a menti toute ma vie Ev'. elle grimace un peu, la rouquine. désolée de ce qui lui est arrivé. probablement désolée aussi de ne pas l'avoir rencontrée plus tôt. p'tre qu'elle aurait pu faire quelque chose. p'tre qu'elle aurait pu empêcher qu'elle divague, dérive, à c'point. ou p'tre pas. elle ne le saura jamais. mais elle ne peut pas s'empêcher d'imaginer qu'les choses auraient pu être autrement. comment faire pour ne pas tomber dans l'extrême inverse, j'veux pas être une bonne poire qu'on écrase. elle boit une gorgée d'cappuccino, la rouquine. elle réfléchit à plein régime. aussi. cela dit, sa réponse est toute trouvée. j'pense pas qu'tu sois capable de t'laisser marcher sur les pieds. sourire attisant la sympathie. encore. toujours. le tout étant de trouver le juste milieu dans tout ça. j'dirais que chacun a sa limite de l'acceptable. à toi de trouver la tienne. chemin que la rouquine peut lui indiquer, l'aiguiller du mieux qu'elle peut. mais chemin qu'elle ne peut emprunter en sa compagnie. elle doit se trouver seule. c'est bien le but de l'existence de tout un chacun. enfin, c'est c'qu'elle pense. elle en dit un peu trop, la poupée rousse. elle s'confie sans l'vouloir. elle qui pensait que l'ton d'la rigolade suffirait à faire passer la pilule. l'seule soucis, c'est qu'elle a malencontreusement oublié à qui elle avait affaire. ah bon ? qui t'intéresse ? je le connais ? il est d'la bande ? d'la tienne ou celle d'Eddy ? coup d'pression, coup d'panique. elle retient son souffle, une seconde. p'tre deux. arrêtes, tu délires Lena. qu'elle lâche, rieuse. elle s'cache derrière son gobelet d'boisson chaude. prendre une gorgée, encore, pour s'permettre de respirer, de s'rassembler. j't'ai pas dit que quelqu'un en particulier m'intéressait banane ; j't'ai juste dis que les garçons ne me laissaient pas indifférente, c'est pas la même chose. elle insiste sur la nuance. elle insiste parce qu'elle se dit qu'ça pourra p'tre la persuader d'arrêter d'la questionner à tout bout de champ. sur un malentendu, à des fois, ça peut p'tre fonctionner. et ça va, j'suis pas pire qu'Elena qui a mis des coeurs sur chacune des photos de Many. elle éclate de rire, la rouquine. encore une fois. il est si facile de rire, sincèrement, en compagnie d'la blonde. et ça fait du bien. ouais non mais là, Elena, c'est clairement un autre niveau et j'vais tout faire, crois-moi, pour que jamais, ô grand jamais, tu ne lui arrives à la ch'ville. elle jure, la gamine. parce qu'y a des limites à l'acceptable. comme elle l'a déjà mentionné. et sa limite est là.

elle s'invente conseillère en relations humaine la gamine. elle s'prend pour une psychologue du dimanche. et par un hasardeux miracle, cela fonctionne. elle ne prétend pas avoir la science infuse mais elle essaie de donner des réponses sensées aux questions que la blonde lui pose. guide spirituel par défaut, Eva, elle tâtonne autant que ça lui plait de donner un coup de main. elle s'immisce dans les pensées mêlées de la gente masculine sans vraiment savoir si elle vise juste. elle pense, elle croit. seulement. tu m'aideras ? les mirettes pleines de bienveillance, Eva elle est toujours prête à donner un coup de main au monde entier. bien sûr, tu peux compter sur moi. l'sourire qui illumine son visage est tout ce qu'il y a de plus sincère. rouquine qui se plie en quatre pour chacun de ses amis. s'oubliant bien trop souvent. elle est d'une loyauté sans faille. la gamine qui donne sans compter et sans jamais rien attendre en retour. elle f'ra d'son mieux pour aider la blonde, c'est certain. merci d'être mon amie. émotion perceptible dans la voix d'l'âme abîmée. la gorge qui se noue chez la rouquine. ça la touche. un peu. non, beaucoup. elle sent bien qu'la gamine à son côté n'est pas habituée à tout ça. et ça la rend triste, Eva. triste pour elle. parce qu'elle aurait mérité mieux, qu'elle pense. elle aurait mérité de connaître autre chose. elle s'dit qu'y a personne qui devrait vivre dans c'genre d'ignorance. elle qui ne comprend pas le mode de fonctionnement d'cette secte qu'elle a eu l'courage de fuir, la blonde. la main de la rouquine qui se glisse dans celle de la blonde. sans rien dire de plus. légère pression de ses doigts sur les siens. quelques secondes de douceur dans ce monde de brutes. avant qu'elle ne retire sa main et qu'elle s'empare de son cappuccino si précieux. la conversation qui dévie, dérive. les mots qui prennent un tout autre sens, l'atmosphère qui s'alourdit. un peu. surtout dans l'cœur d'eva. le myocarde déchiré, elle ment. du mieux qu'elle peut. pour éviter d'avoir à trop s'étaler. pff, pas drôle, je voulais du potin. mais tu sais que je sais garder un secret hein ? que je ne dirai jamais rien à personne, même si c'est ton meilleur ami, ou le mien d'ailleurs. t'es pas amoureuse du mien hein ? elle aurait dû s'en douter, Eva, que la blonde ne s'arrêterait pas là. elle aurait dû voir le flot d'paroles lui tomber sur le coin d'la gueule. elle aurait dû anticiper. mais non. elle a laissé faire et la voilà qui s'débât dans les vagues. à deux doigts d'couler. quoi ?! mais non, qu'est-ce que tu racontes encore ?! elle joue la carte de l'ignorance, c'est c'qu'elle trouve de mieux à faire, rendu là. tu débloques Lena, sérieusement. le rire qui s'échappe entre ses lippes. encore. toujours. tu me dirais hein ? ça fait du bien de le dire si on a le cœur plein, alors je t'écouterai. tu me dirais hein ? elle a l'palpitant qui va exploser la rouquine. la tête qui commence à lui tourner, à lui faire bien trop mal pour que ce soit supportable. elle ne dit rien pourtant, Eva. elle veut garder son fardeau pour elle toute seule. bon, y en a qui l'partagent mais elle s'dit que c'est déjà bien assez comme ça. c'est pas qu'elle n'a pas confiance. c'est juste qu'elle ne veut pas. qu'elle ne peut pas. qu'elle n'y arrive pas. désolée j'suis lourde, mais tu vois, je sais pas, je ressens un truc, j'arrive pas à comprendre quoi. elle l'agace, présentement. elle a envie d'la faire taire, d'la bâillonner, d'la faire disparaître. n'importe quoi, du moment qu'elle se la ferme, ça fera l'affaire. et je sais pas, j'ai envie de te demander, de savoir, mais j'te jure c'pas pour lancer des rumeurs ou quoi ! elle souffle, la rouquine, lourdement. trop de mots en si peu de temps, ça chamboule. ça travaille. ça tiraille. j't'adore Lena, vraiment hein. mais là tu m'fatigues. qu'elle lâche, sur le ton d'la rigolade. parce que malgré tout, elle n'arrive pas à lui en vouloir, d'essayer. j'te dis qu'y a rien, avec personne. y a pas à chercher midi à quatorze heures, ça n'a aucun sens. qu'elle conclus, douceur inappropriée. la gamine tient à continuer à s'enfoncer dans ses conneries. qui lui feront perdre bien plus qu'elle ne l'imagine, surement. elle ne veut pas y penser. pas maintenant. pas tant qu'elle est en compagnie de la blonde. ça ne ferait que la trahir et elle s'y refuse. catégoriquement. parler d'une autre l'aide beaucoup. elle se concentre là-dessu, la gamine. déni. encore, toujours. promis juré hein ? tu m'laisses pas m'ridiculiser. la rouquine qui enroule son p'tit doigt autour du sien. pinky swear, si j'mens, j'vais en enfer. promesse qu'elle compte bien honorer. coûte que coûte.

elle rassure Eva. elle promet, Eva. qu'elle aidera, qu'elle fera de son mieux, qu'elle sera là. toujours. elle le fera, elle s'y tiendra. elle est comme ça la gamine. cœur sur la main. par contre, j'suis là aussi. fin j'imagine que tu n'as pas besoin et que tu dois être bien entourée, genre Eddy est toujours là, c'est vraiment un gars en or ce gars. le sourire. triste. le gamin qu'est toujours, en effet. mais le gamin qui ne le sera bientôt plus. effacé du tableau, retiré de l'équation. elle le sait. une fois qu'elle aura déballé ses pensées, y aura plus rien. écran de fumée. en or, oui. qu'elle souffle, à demi-mot. y a un truc qui s'déchire à l'intérieur de sa cage thoracique. elle se râcle la gorge et chasse ses idées noires. vite. trop vite. sans doute. tu vois, c'est pas si difficile que ça finalement. qu'elle jette, tout sourire. la blonde fait des progrès. ça va aller. t'as plus qu'à faire la même chose avec le reste de l'humanité. beaucoup plus facile à dire qu'à faire. probablement. l'encouragement. encore. toujours. pousser la poupée à s'ouvrir et se découvrir. elle y arrivera. elle s'y emploiera. promesse silencieuse, mission périlleuse. et son acolyte qui divague. les mots qui défilent et la gêne qui s'installe. lourdement. Eva, elle commence à étouffer. Eva, elle va finir par suffoquer. elle prend tout ça avec une légèreté actée. ses talents d'actrice développés avec le temps. loin de la perfection pourtant. elle cache les sentiments violents. comme d'habitude. non mais on sait jamais, parfois faut dire les choses pour qu'elles sortent tu vois ? j'me souviens quand j'avais 10 ans, j'ai volé une gomme et ... ouais ok, aucun rapport, je me tais. elle aimerait, Eva, que ce soit aussi facile que de confesser le vole d'un gomme. elle secoue la tête légèrement face aux divagations de la blonde. oui, elle aimerait que ce soit aussi simple. ça arrangerait sans doute bien des choses, à commencer par ses pensées volages. mais rien n'est jamais aussi aisé. elle le sait. elle l'a compris. à ses dépens. elle aura l'temps d'en voir d'autres, des galères. elle a l'temps de grandir. elle qu'est rien d'autre encore qu'une gamine. elle a l'temps. mais là, tout de suite, y a qu'cette situation absurde qui lui importe. elle reste silencieuse, elle ne relance pas. le trouble qui la submerge, sans qu'elle ne puisse vraiment le contrôler. elle qui pensait si bien le cacher, c'est raté. j'ai dépassé la ligne c'est ça ? elle revient, les pieds sur terre. faible soupire qui s'échappe, sans trop d'incidence. c'est rien Lena, ça va. parce qu'elle n'est pas capable de lui dire que ça la dérange. rouquine trop polie pour ça. j'ai encore tant de mal à comprendre, hier j'parlais avec un gars et il était qué-cho de voir que je parlais de sexe librement, sauf que j'allais pas me taire tu vois. comment savoir quand ce sont les uns qui doivent s'éduquer ou les autres qui doivent se taire ? elle prend une profonde inspiration, Eva. questionnement légitime auquel elle n'a malheureusement pas la réponse. bref, je me tais, promis je dis rien sur ton amoureux imaginaire. les lippes qui se pincent et l'regard qui s'perd dans le néant. elle réfléchit, Eva. à ce qu'elle pourrait lui répondre. à comment elle pourrait la rassasier de connaissance. mais dans l'fond, elle sait bien ce qu'elle doit sacrifier. consciente qu'elle n'aura pas d'autre choix que d'avouer. y a pas d'bonne ou de mauvaise réponse à cette question. la frontière est bien trop mince pour qu'il y ait un code à respecter sur cette question. et bien des paramètres à prendre en compte également. elle soupire à nouveau, Eva. lourdement, cette fois. les doigts qui se mêlent et s'entremêlent les uns aux autres. tu dois me jurer, Lena, que même sous la plus grande des torture, tu ne diras jamais rien. à qui qu'ce soit. pas même à Hayden. à personne. jamais. et elle insiste sur ce point la rouquine. elle a besoin de placer sa confiance entre les mains fragiles de la blonde. elle a besoin d'savoir qu'elle pourra vraiment compter sur elle là-dessus, sinon elle se sentirait perdue. trahie. et la rancune est tenace, elle embrouille même le plus saint des esprits. elle détruit bien des choses sur son passage. et si elle ne l'est pas vraiment, il se pourrait qu'elle le devienne.

elle passe par toutes les émotions, Eva. en si peu de temps. elle voudrait ne rien ressentir, pas moment. amorphe. elle voudrait en être capable. ce s'rait bien plus facile. pour beaucoup d'choses, de situations. bien trop empathique pour ça, elle s'noie. facilement. d'autant plus ces derniers temps. elle qui ne sait pas mentir. ou du moins, qui déteste ça. elle joue un rôle depuis trop longtemps. elle n'est plus à l'aise avec ça, si tant est qu'elle l'aie déjà été. depuis le temps que l'insolente la gonfle avec cette histoire, elle aurait dû comprendre, Eva, qu'il fallait qu'elle lâche prise, qu'elle laisse tomber l'masque. connerie profonde d'avoir continué malgré les avertissements de sa meilleure amie. elle sombre dans l'tourbillon de ses omissions. elle se dit qu'c'est le moment, qu'il faut qu'elle dise tout haut ce qu'elle pense tout bas. mais, à chaque fois, elle recule, retarde l'échéance. renonce. elle n'arrive pas à le lui dire. à lui. peur. égoïsme. un peu de tout et surtout rien à la fois. la gamine qui ne veut rien sacrifier de tout ce qu'elle a entre les doigts. elle qui taillade son myocarde à chaque fois qu'leurs regards s'croisent, à chaque fois qu'elle glisse entre ses bras, à chaque fois qu'ses lèvres s'collent sur sa joue. il faut qu'elle le lui dise. elle le sait. seul le timing et le courage lui manquent. surtout le courage. elle a eu des milliards d'occasions de le faire pourtant. mais jamais aucun son allant en ce sens ne s'est échappé de ses lippes. et y a Lena. la blonde qui questionne. la blonde qui pique. sans même savoir combien elle la maltraite. combien elle la bouscule. combien elle lui fait mal. la rouquine subit. encore. et ça aussi, elle commence à en avoir marre. fatiguée. alors elle craque. elle veut qu'elle jure d'emporter ce secret dans sa tombe. elle veut qu'elle jure que jamais, ô grand jamais, elle ne la trahira. elle veut y croire, Eva. elle veut placer toute sa confiance et son respect entre les mains maladroites de son amie imparfaite. 'videmment que j'jure. mais t'inquiètes, Hayden y a plein de choses qu'il ne sait pas et ne saura jamais. elle se sent soulagée. un peu. bien que cela ne l'aide pas pour autant à se confesser. elle sent qu'elle a envie d'aider, d'assister, d'alléger toute la situation. elle sent qu'la blonde est sincère. mais y a rien qui franchi la barrière de ses lèvres. pas encore. qu'est-ce qu'il y a ?[/i] c'est l'chaos et le calme plat à la fois. c'est tout et rien en même temps. y a rien qui va et en même temps, il ne peut en être autrement. elle avale une nouvelle gorgée de cappuccino. le gobelet quasiment vide. comme sa jauge d'énergie. elle ferme les yeux. juste deux secondes, peut-être trois ou quatre. inspire. expire. j'suis amoureuse d'Eddy. de but en blanc. phrasé rapide. comme si ça pouvait l'aider. comme si ce serait plus simple de tout lâcher d'un coup. depuis longtemps. et j'ai rien dit. et j'veux rien dire. elle débite les mots à une vitesse affolante. comme si elle jouait la montre. défier le temps. parce que j'sais qu'ça ne va que dans un sens. alors j'dis rien. et faut rien qu'tu dises non plus. la salive bien trop difficile à avaler. dernière gorgée de boisson chaude. et le gobelet qui repose dans ses main, agrippées. s'te plaît Lena. ne dis jamais rien. qu'elle souffle. plus calme. moins sereine pourtant. elle en attend énormément de la blonde sur ce coup là. p'tre même un peu trop. elle ne sait pas si elle a pris la bonne décision mais c'est fait. les dés sont jetés. plus moyen de revenir en arrière. à la voir dans cet état face à la blonde, impossible d'imaginer comment cela se passera face au gamin. désastre.

elle se sent étrangement bien, Eva. malgré le mal qui la tiraille. de cette façon, Lena arrêtera d'insister. un mal pour un bien, qu'elle se dit, la rouquine. elle se console comme elle peut. elle qui garde bien trop souvent tout ce qui la ronge pour elle seule. y a bien des gens qui sont au courant. elle sait qu'elle peut compter sur leur silence. l'insolente. le brisé. le silence. ils savent. et maintenant, Lena est aussi dans la confidence. et ça la percute, soudainement. trop d'âmes gardiennes de son secret, ça ne peut qu'exploser. à tout moment. les regrets qui s'accumulent et la gamine qui s'perd encore dans ses pensées dévastatrices. wohh... merde, c'est parce que j'ai trop insisté, désolée. vraiment, vraiment, j'te jure, j'suis pas une commère. personne n'en saura rien. fin sourire qui étire, un instant, les lèvres rosées de la rouquine. l'autre qui semble s'en vouloir d'avoir tant posé de questions dérangeantes. elle fait des progrès, la blonde. elle s'adapte à la situation. elle ressent. sans doute des émotions qu'elle n'avait encore jamais explorées. ou peut-être que si, mais pas nécessairement de la sorte. je... suis désolée pour toi que ça se passe comme ça. mais putain qu'est-ce que t'es forte. t'as jamais rien dit et personne n'a jamais rien capté. je. vraiment désolée. j'espère que ça changera. la douceur qui enveloppe son palpitant meurtri. sa main qui glisse dans la sienne. les gamines se connectent. et Eva se reconstitue lentement. c'est gentil Lena ... mais j'suis pas si forte que ça, j'ai commis des erreurs et le temps effrite la confiance. les mots détournés pour dire qu'elle n'a plus de force. ça commence à s'voir, un peu trop à mon goût ... et j'sais bien que j'resterai toujours la sœur avec qui il passait son temps à faire des conneries quand on était p'tits ... c'est gentil d'espérer quand même. beaucoup trop calme pour la situation. la gamine qui s'est faite une raison depuis le début. elle sait bien qu'ça ne fonctionnera jamais cette histoire. et pourtant, elle continue d'y croire. sous couvert d'une vérité assassine. et y a l'trouble dans l'regard de la blonde, nuage gris qui passe dans l'fond de ses prunelles, cachant son soleil. je te comprends, j'suis dans la même situation Ev', j'suis amoureuse de ce débile d'Hayden qui ... ne le saura jamais. j'te jure je comprends ce que tu traverses et j'ai mal au cœur pour toi. elle arque un sourcil, Eva. surprise de cette révélation. attends, quoi ? t'es sérieuse ? merde ... passé la surprise, la prise de conscience. détourner l'attention de son propre désarroi pour se concentrer sur le sien, à la blonde. c'est plus simple. moins douloureux. et comme d'habitude, elle pourra donner des conseils qu'elle n'appliquera jamais elle-même. et j'suppose que ça n'va que dans un sens, là aussi ? ouais, parce que tant qu'à faire, autant y aller les deux pieds dans l'plat de la confidence. les mains qui se quittent et Eva se sent comme traversée d'une vague de froid. glaciale. putain quelle vie de merde, pourquoi on aime jamais les bons. la grimace facile. évidence. j'ai toujours pas trouvé de réponse à cette question ... ça reste un mystère total. la poupée qui déteste ne pas trouver de solution à un problème. elle ne saurait même pas comment aider la blonde quand elle n'est pas capable de s'aider elle-même. pourquoi tu lui dis pas, toi ? qu'elle demande, presque naïvement. Eva, elle sait pourquoi elle garde le silence. ceci dit, p'tre que si Lena lui explique ses réticences, elle pourra apporter un semblant de réponse. mais là encore, rien n'est moins sûr.

elle accuse le coup, Eva. elle capitule. la rouquine se confesse et prend la responsabilité de tout ce merdier. elle l'embrasse et l'enlace, ce sentiment violent qui l'envahi depuis bien trop longtemps maintenant. non. c'est en rien ta faute et tu fais ce que tu peux. c'tout. elle est mignonne, la blonde. elle essaie d'la réconforter, de lui remonter l'moral comme elle peut. bien loin de se douter qu'il n'y a déjà aucun moyen d'sauver les meubles. alors elle ne répond pas, la gamine. elle préfère changer de sujet avant de se perdre dans ses songes. elle ne trouve rien de mieux que de se concentrer sur la situation de son acolyte. il est toujours bien plus simple de se focaliser sur les soucis des autres plutôt que d'affronter les siens. et Eva, elle est douée à c'jeu-là. non mais, j'voulais pas détourner la convers'tion, t'as b'soin d'en parler ? elle secoue légèrement la tête, la rouquine. j'suis pas encore prête, non. mais dis-moi, toi. ça t'fera du bien. qu'elle glisse, calmement. elle l'est, pourtant, prête. mais elle ne sait juste pas encore par où commencer. elle n'a pas encore déterminé ce qu'elle pouvait, allait dévoiler ou non. jolie poupée bien trop méthodique pour laisser passer des choses au hasard. pour l'heure, il serait bien plus aisé pour elle de démêler les nœuds de l'histoire de la poupée blonde. même si j'lui disais, t'veux qu'il fasse quoi ? sa fiancée est enceinte d'lui. j'peux pas être cette connasse-là t'vois. outch. en effet, ce n'est pas la meilleure des situation. elle grimace, un peu, la rouquine. le cul coincé entre deux chaises. la blonde a réfléchi à une solution sans pour autant en trouver. tout ceci semble bien délicat et la retenue de Lena est surprenante. agréable, pour sûr. puis la dernière fois, quand j'l'ai vu, j'bien senti qu'il est à des lieux d'imaginer. j'suis sa meilleure pote, sa sœur. j'déteste qu'il me voit comme ça. mais je... elle sait, Eva. elle sait très bien ce que l'autre ressent. coincée dans son silence. elle sait qu'elle n'a aucune chance parce qu'elle voit bien qu'elle ne compte pas autant à ses yeux. elle compte. beaucoup. mais pas d'la même façon. et ça lui déchire le myocarde. ça l'abîme. fêlures qui n'ont de cesse d'augmenter en nombre. impossibles à colmater. je veux pas ne plus le voir, je m'en fiche de souffrir, sa présence c'est une drogue. là il est à l'hôpital, j'ai pas l'droit d'le voir. il me manque tellement. elle a la gorge nouée, Eva. incapable de répondre quoi que ce soit. elle ne peut que se contenter d'poser une main rassurante sur l'épaule de l'âme dévastée qui s'tient à côté d'elle. j'm'en fiche presque qu'il m'aime pas, tant qu'il reste dans ma vie. impressionnée. oui, c'est ce qu'elle est, la rouquine. elle qu'est pas encore décidée de c'qu'elle veut vraiment. parce qu'elle sait qu'elle ne pourra pas rester près de son gamin si ses sentiments ne s'atténuent pas. elle a bien trop mal de l'voir s'estomper, elle ne pourrait pas supporter de l'voir s'évader. avec une autre. avec cette autre. il lui faudra du temps, pour accepter. elle ne pourrait pas s'y résoudre en un claquement de doigts. ça, jamais. s'teu plait, dis-moi qu'Eddy n'est pas casé la bague au doigt, dis-moi qu'Eddy va comprendre c'qu'il rate ce con et qu'il va venir vers toi en rampant. dans cette atmosphère bien plus lourde qu'elle n'était censé être, la rouquine se permet d'éclater d'rire. elle rit parce qu'elle ne pense pas une seule seconde que ça s'passera comme Lena le souhaiterait. elle rit parce qu'elle en a besoin, aussi. parce que les larmes de la blonde vont finir par déclencher les siennes. elle qui s'retient depuis quelques minutes maintenant. pas marié, ni fiancé, non. casé j'pense pas mais disons ... occupé, ça oui. arrière goût d'amertume dans l'fond d'la gorge. pointe de jalousie évidente. c'est vraiment pas son genre d'ramper mais j'avoue que l'image est hilarante. et elle pouffe de rire. encore. l'imagination qui s'envole dans un futur hypothétique irréalisable. les relations humaines font mal autant qu'elles font du bien Lena. c'est à toi de déterminer dans quelle catégorie tu places tes rencontres. y en a qu'tu n'sauras jamais dans quelle colonne tu pourras les ranger, malheureusement. y a qu'à les regarder, toutes les deux. poupées bien trop sensibles pour c'monde de brutes. on ne peut pas forcer l'destin, mais on peut au moins essayer d'faire pencher la balance, d'un côté ou d'l'autre. elle hausse les épaules, demi sourire figé sur ses lèvres. elle devrait essayer, Eva, d'faire pencher la balance. elle n'en n'a tout simplement pas les couilles. pas capable de prendre son courage à deux mains et d's'imposer. fragile.

c'est pas qu'elle ne veut pas se confier, Eva. c'est juste que trop de personnes gardent déjà son secret. et ce qui n'arrange pas les choses, c'est que la blonde, elle est proche du gamin. elle devrait pourtant être en mesure de lui accorder sa confiance. elle l'a d'ailleurs fait en lui dévoilant les sentiments qu'elle éprouve. mais y a un truc qui la bloque encore et elle ne saurait dire ce que c'est. p'tre qu'elle veut juste en parler d'abord au principal intéressé. ou p'tre que ça n'a rien à voir avec ça. elle ne sait pas. elle ne sait plus. tout ce dont elle est certaine, c'est qu'c'est plus facile pour elle d'écouter que d'se confier. à l'heure actuelle. alors la gamine emmagasine les informations, les traite une par une et en sort les tenants et les aboutissants. du moins, elle essaie. du haut d'ses dix-neuf années, elle n'a pas la science infuse. elle n'a pas le vécu qui lui permettrait d'en dire plus, de s'avancer d'avantage. et pourtant, elle s'invente encore voix de la raison. elle se pense encore mentor quand, elle-même, n'y connait pas grand chose. sauf les tourments qui la ravagent. enfin j'm'en fiche pas tant qu'ça. j'sais pas comment dire, ou même s'il faut que je m'l'avoue, ou si c'est encore trop récent pour qu'j'arrive à accepter, mais... 'tain j'm'embrouille trop. et la compassion qui s'lit dans ses iris trop claires. jolie poupée ne peut que comprendre la situation et le trouble qu'elle engendre. pour l'instant, j'ne vois pas ma vie sans lui. impossible de faire autrement que de ramener le sujet à ses propres soucis personnels. Eva réfléchit, Eva se met à sa place et le même questionnement chemine dans sa caboche. incapable de penser une seule seconde à une vie alternative où le voleur de cœur ne serait pas. elle a bien trop besoin de lui pour continuer à avancer. rouquine complètement et éperdument dépendante. mais comment faire autrement ? on tombe amoureux, vraiment amoureux, qu'une seule fois. je peux pas laisser passer ma chance. léger mouvement de recul. attends, quoi ? c'est sorti tout seul, sur le coup de la surprise, sans doute. pardon ma belle, mais on t'a vraiment appris des conneries. et elle secoue la tête, la rouquine. à la fois indignée mais aussi désespérée. tout ce travail à reprendre. ça pourrait en devenir décourageant à la longue. ceci étant, ça la rend plus en colère qu'autre chose. parce qu'elle ne devrait se poser ce genre de soucis rendu à la vingtaine. on ne tombe pas amoureux qu'une seule fois dans une vie Lena, je t'assure. et la douceur dans sa voix qui ne la quitte toujours pas. tu aimeras encore et encore. tu te casseras la gueule des milliards de fois et tu te relèveras, toujours. si c'est pas l'bon, y en aura un autre et tu tomberas amoureuse une seconde fois. demi sourire. profite de ce que tu as, c'est vrai. profite aussi de ce que tu ressens. et si ça l'fait pas, c'est pas grave, ça l'f'ra plus tard. elle devrait s'écouter parler, la rouquine. elle devrait entendre ses propres mots. ça pourrait lui soulager l'palpitant, ainsi que sa conscience, taquine. enfin bon, c'comme ça, j'ai plus qu'à accepter. elle penche légèrement la tête sur le côté, la gamine. les lippes qui s'pincent face à la détresse de son amie. tu trouveras une solution Lena, j'ai confiance en toi. rassurante et délicate. comme à son habitude. et puis, si y a quoi que ce soit, tu pourras toujours me tirer d'mes cours, n'importe quand. promis. et l'sourire qui illumine son visage.