La discussion ne cessait de lui tourner en tête et Lenaig avait pu repenser à chaque mot, chaque phrase. Elle s'était livrée comme jamais et elle avait entendu la confession du coeur brûlant d'Eva. Et depuis cet instant perdu sur les gradins, elles ne s'étaient pas croisées. Lena avait beaucoup travaillé de toute manière, à moins que ce ne soit de la culpabilité ? Et le pire, bien sûr, avait été cette soirée. Celle où Eddy leur avait tout raconté. Lena avait senti son coeur se briser. Evidemment qu'Eddy adorait Eva, mais pas de la manière dont la jeune femme l'espérait. Or être témoin de cette discussion l'avait renvoyé à Hayden. Ferait-il la même chose ? Pire, rigolerait-il avec ses amis ? Puis la soirée était arrivée et malgré elle, Lena avait participé à les enfermer tous les deux. Pour qu'ils s'expliquent et se pardonne. Lena savait bien que c'était impossible, l'un comme l'autre étaient bloqués, mais elle était restée. De l'autre côté de la porte, elle se rongeait les ongles. Impossible d'enlever le poids qui reposait sur ses épaules, poids dont elle s'était-elle même chargée. Et quand, enfin, Eva était sortie, Lena était restée immobile. Honteuse.
Depuis elle avait tourné en rond, tenté de la retrouver, mais n'osait pas. Après tout, Eva était déjà bien entourée et elle n'avait aucune envie de la voir elle après avoir fait parti de la machination. Douces excuses. Piètres excuses.
Ce matin-là, Lena avait tenté de faire des cookies. Elle avait suivi une recette sur tik tok, une catastrophe. Il y avait eu le moment où elle avait mis trois oeufs au lieu d'un jaune d'oeuf, celui où les cookies s'étaient retrouvés collés dans le four, puis quand elle avait senti l'odeur du brûlé, et qu'elle avait couru. Sans prendre le temps de mettre des gants, elle avait touché la plaque, hurlé, puis sortit la plaque. Evidemment, sous le cramé, ça sentait bon le chocolat, elle avait gouté et s'était brulé la langue. Après les mains sous l'eau froide, elle avait mis sa langue. Vraiment, si la culpabilité ne se lisait pas sur ses traits, cela se voyait dans ses faits et gestes.
Finalement, après avoir enlevé les morceaux cramés et découper les cookies, ça ressemblait assez bien à une bonne surprise et elle avait emballé le tout. Puis elle était partie en quête de la maison Adler. Elle avait trouvé l'adresse sur internet avec l'aide d'un des colocs - même si elle pensait bien que lui savait et qu'il avait juste voulu se la jouer détective privé.
Vingt-six minutes plus tard, elle était devant la porte, le coeur battant fort. Elle toque, avant de capter qu'il existe une sonnette. Elle est en train d'hésiter quand la porte s'ouvre sur Eva.
« Tiens, cadeau. Je.. ils sont un petit peu ratés, mais j'les ai gouté, y sont pas trop mauvais. Et j'venais pour m'excuser de l'aut' soir... j'suis désolée qu'on t'ait fait subir ça, j'ai rien dit, j'aurai p'être dû, pour t'éviter d'être bloquée dans c'te chambre avec Eddy. Je. J'voulais m'excuser vraiment, j'sais combien c'est dur, mais j'savais pas c'qui t'ferait du bien ou pas. Et si tu voulais en parler ou pas du tout . Et si. » Elle n'arrive plus à s'arrêter de parler, les mots coulent tous seuls. On pourrait croire qu'elle a fait une vraie connerie. « J'ai vraiment essayé d'être une bonne amie, mais j'suis si mauvaise Eva, j'suis désolée. » Elle baisse la tête, honteuse. Déçue d'elle-même de ne pas avoir réussi.
une semaine déjà. le temps passe si lentement. la gamine tourne en rond dans la maison familiale. elle aimerait l'appeler, le texter même. mais elle ne le fera pas. elle ne peut pas rompre le serment qu'elle a fait. d'autant plus quand c'est elle qui a imposé cette règle. alors elle patiente tant bien que mal. les questions, les doutes, les attentes, les brins d'espoirs. y a tout qui s'chamboule dans sa caboche trop pleine de bien trop d'émotions pour être gérées sereinement. jolie poupée enterre donc ce raz-de-marée insolent en s'plongeant corps et âmes dans ses études de droit. y a qu'ça qui la maintient à peu près. y a qu'ça qui peut combler le manque et faire passer l'attente. mais à vouloir trop en faire, y a des chances qu'elle finisse par se perdre un peu plus qu'elle ne l'est déjà. elle est descendue se chercher un truc à manger. paraît qu'étudier, ça creuse, ça ouvre l'appétit. quelques aliments salés sans grande consistance cela dit. rien que quelques conneries pour combler sa faim grandissante. y a du bruit qui s'fait entendre à la porte d'entrée. la gamine qui hurle à ses parents d'aller ouvrir mais personne ne bouge. y a personne, elle avait zappé. tous les deux en réunion d'affaire, la rouquine erre comme une âme en peine depuis l'matin. jolie poupée qui s'en va donc ouvrir à son visiteur. petit mouvement de recul. Lenaig n'était encore jamais venue jusqu'ici. Lena ? mais qu'est-ce que tu- pas le temps de finir sa phrase. jolie poupée coupée en plein élan. tiens, cadeau. je.. ils sont un petit peu ratés, mais j'les ai gouté, y sont pas trop mauvais. et j'venais pour m'excuser de l'aut' soir... j'suis désolée qu'on t'ait fait subir ça, j'ai rien dit, j'aurai p'être dû, pour t'éviter d'être bloquée dans c'te chambre avec Eddy. je. j'voulais m'excuser vraiment, j'sais combien c'est dur, mais j'savais pas c'qui t'ferait du bien ou pas. et si tu voulais en parler ou pas du tout . et si. j'ai vraiment essayé d'être une bonne amie, mais j'suis si mauvaise Eva, j'suis désolée. elle a essayé, Eva, pendant la tirade d'la blonde, de l'arrêter. mission impossible. visiblement. elle pousse un soupire, la gamine. c'est bon, t'as fini ? qu'elle demande. demi sourire aux lèvre. poupée amusée, pas défaut. par la force des choses. aussi. surement. dis pas d'conneries, t'es pas mauvaise Lena. vraiment. parce qu'elle ne peut pas lui en vouloir d'être encore maladroite. trop de choses qu'elle doit apprendre. et puis, finalement, c'était pas une si mauvaise idée que ça d'les enfermer tous les deux. trop de choses à régler. et une finalité pas maximale mais qui laisse tout de même à penser qu'les choses peuvent changer pour le mieux. ou en tous cas que ce ne serait pas pire. aller entre au lieu d'rester plantée là. et elle s'décale pour lui permettre de s'faufiler à l'intérieur. gamine qui r'ferme la porte une fois qu'les deux âmes sont au chaud. j'vous ai détesté sur le coup, mais faut bien r'connaître que c'était une bonne idée. falalit qu'ça s'fasse. fallait qu'on discute. haussement d'épaules. alors merci Lena. sincérité habituelle, une main qui s'pose sur son épaule. pour la rassurer. pour lui montrer qu'elle doit cesser de s'en vouloir pour des futilités de la sorte. j'ai déconné à garder mes sentiments pour moi, ça nous a brisé mais on r'colle les morceaux maint'nant. 'fin, on essaie. et c'est clairement pas en ayant voulu lui sauter d'ssus qu'elle va arranger les choses, Eva. c'est pas la bonne façon d'avancer, elle le sait. pertinemment. fallait juste qu'elle attire son attention. maintenant qu'c'est fait. la suite l'effraie au plus haut point. d'autant plus qu'elle est toujours dans l'décor. et y a rien qu'elle puisse faire pour l'éjecter. parce qu'elle est loin d'être assez solide pour ça, la rouquine. vraiment très loin d'être assez forte pour s'imposer comme étant définitivement celle qui restera, à l'arrivée.
c'est bon, t'as fini ? Elle sourit. Alors la blonde sourit aussi. Soulagée d'un poids, d'un vrai poids. Elle doute constamment et elle veut être mieux qu'elle n'est. Alors ce sourire d'Eva lui réchauffe le coeur, pour de vrai.
Puis elles rentrent à l'intérieur. « Merci » Dans une maison familiale. Et directement, Lena s'y sent bien. Elle ferme les yeux quelques secondes pour sentir la douceur de cette baraque. Rien à voir avec ce qu'elle a vécu ou leur coloc. Leur coloc est géniale, ne vous y trompez pas, mais ce n'est pas pareil. Ici, elle se sent bien... mais intruse aussi. Comme si elle profitait du bonheur des autres.
Bien vite, elle se raccroche à la discussion. j'vous ai détesté sur le coup, mais faut bien r'connaître que c'était une bonne idée. falalit qu'ça s'fasse. fallait qu'on discute. Mince sourire sur ses lippes. Deuxième soulagement. Eva ne leur en veut pas. Mais c'était tout de même une bonne idée les gâteaux. « Bon, alors ... on est pas si atroce, tu ne nous hais pas. » Et encore un sourire, sincère. Lena est heureuse de voir Eva, mais elle sait bien que ce n'est pas fini, ni suffisant.
« Et comment tu vas maintenant ? » La blonde plonge son regard dans celui de la rousse. C'est une vraie question, dont elle veut connaître la réponse. Pas juste la banalité servie quotidiennement. Elle veut savoir. « Eddy nous a dit que vous n'vous voyez plus pendant deux s'maines, rien d'plus. » Il n'a pas voulu trop détaillé, et si c'est sympa pour Eva, c'est étrange, d'habitude il dit tellement tout à ses meilleurs potes que... Lena doute. « Goute un cookie » elle se repend « enfin pas forcément, s'tu vomis, j'préfère pas être là. » Par contre, elle sait faire du thé, mais elle n'est pas chez elle, alors elle se tait.
Le visage de Lena se voile. Elle ne peut s'empêcher de comparer à sa possible brisure avec Hayden. « Quand tu dis qu'ça vous a brisé, tu penses que c'est pas fini. Je. Tu ne peux pas. Tu. » Elle bégaie, parce qu'elle ne sait pas quoi demander. Certes, elle a peur pour elle-même, mais vu l'amitié qui existait entre Eddy et Eva, c'est pas possible de les voir séparés. Jamais l'un sans l'autre. Lena a mal au coeur de les savoir brisés pour de bon.
elle est surprise, la rouquine, d'la voir s'pointer chez elle. sans rien dire. sans prévenir. elle est surprise mais dans l'fond, elle est contente de la voir. parce que veut, veut pas, elle commence à prendre d'la place dans sa vie, la blonde. les d'moiselles qui rentrent pour éviter d'rester sur le pas d'la porte indéfiniment. pour s'mettre au chaud aussi. l'temps un brin frisquet en cette période de l'année. elle la rassure Eva. elle essaie. elle a les mots doux, les mots justes. bon, alors ... on est pas si atroces, tu ne nous hais pas. et elle se retient de rire, Eva. mais bien sûr que non, j'vous hais pas. j'pourrais jamais vous haïr. vous êtes beaucoup trop gentils avec moi, ça n'aurait pas d'sens, voyons. la vérité vraie. elle a été adoptée par la bande de potes du gamin, Eva. alors que l'inverse n'est clairement pas réciproque. y a Nora qui l'déteste au plus haut point et la rouquine sait bien qu'les autres ne l'accueilleront jamais vraiment à bras ouverts. alors qu'elle, elle s'est fondue dans la masse. petite place annexe réservée, juste pour elle. c'est touchant, en un sens. même si elle ne comprend jamais vraiment leurs intentions. et ça, c'est dérangeant. un peu. et comment tu vas maintenant ? question piège. même elle, elle ne sait pas comment elle va. comment elle se sent. trop de contradiction dans un seul corps. dans un seul esprit. dans un seul palpitant. alors elle soupire. lourdement. plein de sens. en vrai, j'sais pas trop. j'ai pas encore décidé. elle grimace pour ponctuer sa réponse. elle travaille encore sur la solution à son problème mais pour l'instant, elle n'en voit pas l'bout. et p'tre bien même qu'elle restera bloquée dans c'tunnel pour le restant d'ses jours. Eddy nous a dit que vous n'vous voyez plus pendant deux s'maines, rien d'plus. brillante idée. autant que débile. et tout ça, sorti d'sa propre bouche. que des conneries ouais. ouais, j'ai p'tre pas eu la meilleure idée du siècle sur c'coup là. nouvelle grimace. en même temps, la distance va p'tre leur permettre de s'poser. chacun dans son coin. d'réfléchir à tout ça. bien qu'Eva, elle sait déjà c'qu'elle veut. tout comme elle sait qu'elle ne l'obtiendra probablement jamais. et puis, lui, il ira p'tre s'réfugier dans ses bras, à elle pour éviter d'penser à toute cette histoire. réaction qui s'voudrait logique, si on y r'garde de plus près. mais qu'Eva préfère ignorer royalement. frisson qui la parcourt. il va comment, lui ? la question qu'elle se risque à poser, quand même. parce qu'elle ne peut pas le lui d'mander elle-même. goûte un cookie. enfin pas forcément, s'tu vomis, j'préfère pas être là. cette fois-ci, elle laisse échapper le rire. c'est gentil mais j'viens d'manger, p'tre plus tard. système d. plan y. refus poli toute fois. oh mais viens, on va p'tre pas squatter l'entrée indéfiniment. et elle l'invite à la suivre dans la cuisine. démesurément grande. les joies d'avoir des parents blindés d'thunes. thé ? café ? chocolat chaud ? autre chose ? qu'elle demande en sortant une tasse pour elle. elles vont probablement en avoir pour un moment après tout. quand tu dis qu'ça vous a brisé, tu penses que c'est pas fini. je. tu ne peux pas. tu. elle s'mord la lèvre inférieure, Eva. haussement d'épaules, le temps d'savoir c'qu'elle va bien pouvoir répondre à ça. les mots ne viennent pourtant pas. pas encore, en tous cas. elle ne sait pas ce qu'il va advenir d'eux, la rouquine. elle ne sait pas ce qu'il va rester de leur relation une fois la tempête passée. j'sais pas Lena. c'est compliqué. réponse banale, réponse bancale. à partir du moment où l'autre ne ressent pas la même chose que toi, y a bien quelque chose qui s'casse. et pour réparer les dégâts, j'sais comment on s'y prend. triste réalité. il en aime une autre Lena ... et honnêtement, je doute de garder ma place dans sa vie maintenant qu'il sait c'que j'ressens pour lui et qu'on sait tous les deux qu'c'est pas réciproque. nouveau haussement d'épaule. les mots prononcés lui font un mal de chien. elle qu'avait encore pas réussi à exposer la situation à voix haute. pas même à Nora. de toute façon, elle sait bien qu'Nora va la secouer plus que l'encourager, alors autant ne pas tout lui dévoiler. y aura p'tre pas d'fin heureuse Lena. c'est comme ça. c'est la vie. qu'elle souffle en baissant la tête. elle s'prend l'analyse de la situation en pleine face. l'analyse qu'elle n'avait pas voulu faire avant. elle se relèvera, Eva. ça prendra l'temps que ça prendra, mais elle se relèvera.
En réalité, Lena n'est pas tout à fait sûre qu'elle a envie d'avoir cette conversation et de comprendre comment Eva va. Sauf qu'elle n'a pas le choix, elle doit apprendre à se soucier des autres et mettre ces leçons en pratique sur Eva elle-même, c'est plutôt une bonne chose. Parce qu'avec le temps, Lena commence à réellement s'attacher à Eva et mieux encore, à avoir envie de prendre soin d'elle. « Tu m'rassures. » qu'elle lâche avec un grand sourire. Un de ces sourires francs et sincères, un de ces sourires qui réchauffe le coeur. Lena elle aime sincèrement la compagnie d'Eva et, de ce qu'elle a pu comprendre de la bande, eux aussi. Alors maintenant que tout le monde s'apprécie sincèrement, elle n'a pas prête à les voir se séparer. Pitié que ça s'arrange positivement avec Eddy. Lena ne pourrait pas faire un choix entre les deux.
Une grimace accompagne la réponse d'Eva. en vrai, j'sais pas trop. j'ai pas encore décidé. Et la blonde écarquille les yeux. Décidé ? Piouf, que les émotions sont complexes. Lena en connait trois : soit elle est heureuse, soit elle est excitée, soit elle est crevée. C'est tout. A moins que ce ne soient que des états ? Merde. Elle est perdue. Alors si en plus on peut choisir comment on se sent, mais comment ça marche ? « Comment ça décidé ? » Elle cherche vraiment à comprendre comment ça fonctionne. « Enfin soit tu caches bien ton jeu, soit ça a l'air d'aller. » Elle met peut être un poil les pieds dans le plat là.
Elles se déplacent dans le salon et Lena s'assied sur un fauteuil moelleux. Elle ferme les yeux pour savourer. Quel luxe cette pièce, c'est si beau. Elle a envie d'y vivre, merde, Eva va devoir la virer à coup de pied. Elle sourit, en s'y imaginant vivre là. « Chouette maison. » lâche-t-elle malgré elle, alors que le sujet de la discussion est à des lieux de ça.
« C'est si triste. » soupire-t-elle. Lena se triture les mains pour essayer de trouver une solution. « Je... J'ai vécu ça, de cesser totalement une relation avec une personne, de tourner une page et même si c'était nécessaire pour ma survie... C'était atroce. » Pourquoi dire ça maintenant ? C'est pas le moment. « C'est possible et ça se fait donc, mais c'est douloureux. » Des amis d'enfances, certes c'était des fausses relations, mais tout de même, ça fait mal au coeur. Et parfois, elle songe à eux. « Mais attends » lueur d'espoir insoupçonnée « tu disais qu'on pouvait retomber amoureux, donc... admettons que tu rencontres un autre gars incroyable, » sourire « tout serait effacé non ? » Eddy et Eva retrouveraient leur relation d'entant ? Enfin, un peu modifiée et évoluée, mais ils auraient grandi tous les deux. « Enfin pas touuut effacé, mais ce serait plus facile peut être ? » Elle sourit. « Allez, viens, on va faire des speed dating et rencontrer des gars. » Elle va peut être un poil trop vite en besogne.
elle la rassure, Eva. dans un premier temps. sur le fait qu'elle ne lui en veut pas. qu'elle ne pourrait pas lui en vouloir. pas pour ça, en tous cas. et puis, elle voit bien qu'elle n'a pas utilisé les bons mots par la suite. la blonde qui réfléchit, la blonde qui ne comprend pas qu'on puisse décider de son ressenti. probablement pas le bon terme choisi. comment ça décidé ? enfin soit tu caches bien ton jeu, soit ça a l'air d'aller. elle n'a pas tord, Lena. dans l'fond, elle va bien, la rouquine. les sentiments avoués, les lèvres embrassés. elle va bien, oui. mais pas tant que ça, quand on y regarde de plus près. elle réfléchit trop, sans doute. elle s'demande encore pourquoi elle a imposé les deux semaines de quarantaine. aucun sens. et elle regrette. oui, oui, je vais bien. on a mit les choses à plat, j'ai tout balancé. mais c'est juste que, ça ne va mener à rien et que j'sais pas quoi faire de tout ça maintenant. parce que c'est moi qu'ai dit qu'on s'parlerait pas pendant deux semaines et j'sais que c'est de la connerie. et il m'manque. et j'suis pas encore sûre d'avoir pris la bonne décision en dévoilant tout ce que je ressens. ça a foutu l'bordel et j'aurais mieux fait d'me taire. mais c'est vrai que c'est libérateur de tout dire. mais en même temps ... et elle soupire. et elle grimace comme une gamine boudeuse à taper du pied sur le sol. j'sais plus Lena, j'sais plus. qu'elle fini par conclure. nouveau soupire. et elles s'en vont vers la cuisine. jolie poupée prépare du thé. et elles atterrissent dans l'salon. dernière étape de leur court voyage. la rouquine remercie la d'moiselle quand elle complimente la maison. c'est vrai qu'elle est chouette la baraque. merci les parents Adler, pour le coup. et la rouquine balance son monologue sur l'histoire de la vie. encore une leçon qu'elle se permet de donner à la gamine. enfin, elle essaie. sagesse dont elle fait preuve, une nouvelle fois. les conseils qu'elle prodiguera mais qu'elle n'appliquera pas. comme d'habitude. c'est si triste. en effet, mais la vie est ainsi faite. des hauts. des bas. des obstacles et des réussites. je... j'ai vécu ça, de cesser totalement une relation avec une personne, de tourner une page et même si c'était nécessaire pour ma survie... c'était atroce. c'est possible et ça se fait donc, mais c'est douloureux. les douleurs qui s'accumulent, qui s'entassent et qui ne passent que rarement. difficile de conjuguer avec tout ça dans un si court laps de temps. la vie qui ne fait encore que commencer, finalement. jolie poupée n'est pas encore arrivée au bout de ses peines, ni même de ses surprises. mais attends tu disais qu'on pouvait retomber amoureux, donc... admettons que tu rencontres un autre gars incroyable, tout serait effacé non ? léger sourire, douceur qui s'propage dans la pièce. au moins, elle l'écoute avec attention, pour le coup, la rouquine peut en être sûre. enfin pas touuut effacé, mais ce serait plus facile peut être ? légère grimace, jolie poupée réfléchit sans aucune conviction. allez, viens, on va faire des speed dating et rencontrer des gars. et elle explose de rire Eva. elle met clairement la charrue avant les bœufs, la blondinette. wooooow, on s'détend ma belle. qu'elle lâche entre deux éclats de rire cristallin. oui, j'finirai bien pas tomber amoureuse de quelqu'un d'autre, d'quelqu'un qui me verra. sourire crispé. un peu. y a que ça qui lui vient, qui lui pose problème. dans l'fond. peut-être. peut-être pas. ça arrivera, un jour. mais pas maintenant. et puis, y a rien qui presse dans l'fond. j'ai pas encore vingt ans alors ça va, y a l'temps. optimisme qui ne se ternira plus. et puis non, pas de speed dating, damn Lena. et elle secoue la tête, désemparée. un peu. j'suis pas désespérée à c'point. éclat de rire. elle passe la main dans ses cheveux, jolie poupée un brin mal à l'aise.
La blonde se demande si elle n'est pas allée trop loin, si elle ne l'a pas blessée encore plus. Pourtant elle ne sait pas quoi dire. C'est un « ok » sans conviction qu'elle lâche. « J'peux t'faire un câlin ? » qu'elle demande, incertaine. Elle a toujours été très tactile la blonde, mais qu'en est-il d'Eva ? Elles ne se sont jamais prises dans les bras encore, et normalement, Lena sent assez vite si les autres sont comme elle ou pas. Sauf qu'elle ne veut pas la mettre mal à l'aise ou mal la juger. Elle ne veut pas faire un pas de travers ou l'embêter. Ce serait si simple si tout le monde passait son temps à chanter en se donnant la main non ? Ah mais voilà ce qui ferait du bien à Eva, aller danser son boîte. Et rencontrer des nouvelles personnes, la semaine prochaine, Lena traînera Eva au masquarade pendant son soir de congé. Histoire qu'elle puisse être là et dans un lieu safe, non parce qu'elle y bosse, elle sait que tout s'passera bien. Non ?
Eclat de rire, main qui calment le jeu. wooooow, on s'détend ma belle. Son idée n'a pas plu. Lena a presque envie de bouder, mais elle ne l'a pas bien présentée. C'tout. « Depuis quand faut être désespérée pour rencontrer des gens ? Hey le speed dating organisé par la ville semble chouette, puis on s'en fiche. Au pire tu ris d'vant les énergumènes qu'on t'amène. » Mais elle comprend aussi ce que son amie veut dire, qu'il faut laisser du temps au temps. Sauf que là, elle se morfond. Donc ça ne fonctionne pas le moins du monde. Elle doit se changer les idées le plus vite possible, la miss Adler. « Ok donc pas de speed dating, mais faut que tu sortes de là. J'ai l'impression que ressasser ce n'est pas très bon. » Puis elle s'arrête deux secondes et se met à sa place. Si elle apprend qu'Hayden sait et qu'il la repousse, comment réagirait-elle ? Lena s'enfermerait dans sa chambre et n'en bougerait plus. Ok. Donc elle doit la laisser faire ? Hors de question. « Et si tu venais au masquarade cette semaine ? Un soir où je bosse pas, on s'amusera entre fille » tu parles, évidemment qu'il y aura des mecs « juste histoire de penser à autre chose. » que lui. Elle stoppe les derniers mots et ne fait que les penser. En réalité, il est omni présent dans cette conversation. Est-ce qu'elle n'est pas en train de lui faire encore plus de mal. Songeuse elle lui demande cash. « Bon, tu m'connais, j'ai pas d'filtre. Tu me dis quand faut qu'j'me taise et que j'dois partir hein ? Si j'te fais du mal, c'est nul. Alors t'hésite pas, hein ? » Yeux de biches presque embués de larmes, c'pas de la comédie, elle est sincère. Elle ne lui veut que du bien à Eva.
elle déraille, un peu, Eva. elle n'arrive pas à remettre de l'ordre dans ses pensées et du coup, elle agit comme une vraie gamine, en c'moment même. ok j'peux t'faire un câlin ? elle penche la tête légèrement sur le côté, la p'tite moue qui déforme ses traits. une main qui vient s'poser sur sa poitrine, au niveau d'son palpitant. elle est touchée, la rouquine. en un sens. parce que Lena, elle a vraiment l'air de s'intéresser à ses états d'âme. et ça lui fait du bien. parce que l'insolente passe son temps à la secouer quand Lena tente de l'aider, d'la comprendre. elle l'aime, sa meilleure amie. inconditionnellement même. mais là, elle a besoin d'soutien et pas qu'on l'enfonce. elle ne répond pas, la rouquine, elle s'contente de s'fondre dans les bras d'la blonde. et ça lui fait du bien. la compassion. regain d'énergie qui lui manquait. un peu. il faut bien l'avouer.
et les battement du palpitant qui ralentissent et se calent sur les siens. sérénité.
elles se sont installées dans le salon avec une tasse de thé préparée avec soin. et c'est au tour de la blonde de partir en vrille. les élucubrations sans queue ni tête. les mots qui s'enchaînent et les idées qui fusent. elle doit calmer ses ardeurs, la rouquine parce que sinon ça va partir trop loin et bien trop vite. elle ne veut pas participer à un speed dating Eva. elle ne veut pas changer d'rayon de soleil. pas pour le moment en tous cas. elle n'est pas prête à sacrifier ses sentiments pour Eddy. pas encore. pas maintenant. elle tient encore à cette bribe d'espoir qui lui reste. c'est pas grand chose, probablement juste un écran de fumée. mais il reste de quoi qui la r'tient d'avancer vers de nouveaux horizons. depuis quand faut être désespérée pour rencontrer des gens ? hey le speed dating organisé par la ville semble chouette, puis on s'en fiche. au pire tu ris d'vant les énergumènes qu'on t'amène. elle n'a pas tord, la tête blonde. mais elle n'est pas prête, la rouquine. ouais non, j'te le laisse, le speed dating. j'suis pas encore prête à me lancer dans l'arène. elle n'est pas familière avec ce genre de choses. elle estime ne pas avoir besoin de ça pour rencontrer du monde. jolie poupée très sociable, elle pourrait parler à un écureuil dans un parc que ce ne serait même pas étonnant. ok donc pas de speed dating, mais faut que tu sortes de là. j'ai l'impression que ressasser ce n'est pas très bon. encore une fois, elle n'a pas tord, la blonde. et si tu venais au masquarade cette semaine ? un soir où je bosse pas, on s'amusera entre filles juste histoire de penser à autre chose. les lippes qui s'pincent, la réflexion qui s'installe. elle y pense, Eva. quand même. à sortir, à décompresser. et avoir la compagnie de la blonde, ça pourrait être une bonne idée. elle se sentirait en sécurité. elle se laisserait bien tenter, la rouquine. mouais, j'sais pas trop ... laisse moi encore un peu de temps et j'te dirais ça. elle hésite, jolie poupée. encore. toujours. gamine bien trop sage. elle ferait p'tre mieux d'changer d'angle d'attaque, ce s'rait p'tre pas mal. bon, tu m'connais, j'ai pas d'filtre. tu me dis quand faut qu'j'me taise et que j'dois partir hein ? si j'te fais du mal, c'est nul. alors t'hésites pas, hein ? elle avale une gorgée d'thé encore brûlante. ça chauffe la gorge, ça brûle la trachée. elle grimace avant de reposer sa tasse sur la table basse. arrête, tu sais bien qu'tu m'déranges jamais. et c'est vrai. le fait que la blonde n'ait pas de filtres, c'est pas dérangeant. au contraire, c'est vivifiant. aller, c'est bon, t'as gagné, va pour la soirée au masquarade. parce que même si elle a hésité, dans l'fond, elle a envie d'y aller. elle a envie d'oublier. un peu. l'espace d'une seule petite soirée. ça lui ferait p'tre du bien.
Dans les bras d'Eva, la blonde sait qu'elle a réussi ce qu'elle était venue faire. La douceur et la simplicité du geste, lui font du bien. Et quand elle sent les épaules d'Eva se relâcher, elle sent qu'elle a bien agit. Ce n'est pas facile d'agir correctement, de comprendre les attentes des autres ou de s'en soucier réellement. Mais plus elle côtoie Eva, plus elle trouve ça facile. Comme si elle avait ces ressources en elle qui lui permettait d'agir comme il le fallait. Alors, elle ferme les yeux et apprécie l'instant présent. Un câlin ça libère les hormones, ça évacue le stress et, d'après certaines études, ça permet même d'augmenter les défenses immunitaires. Bref, les câlins c'est la vie et Lena va bientôt descendre dans les rues avec un panneau free hugs, elle en a trop besoin.
Assises dans le salon, la discussion est plus légère, moins profonde mais tout aussi essentielle. Les yeux de biches de Lena ne semble pas convaincre son amie pour l'instant, mais elle ne désespère pas. Au moins, elle rigole. C'est tout ce que Lena demande. Qu'elle songe à autre chose que son coeur en miette, qu'elle veuille passer du temps entre fille plutôt que seule à se morfondre. Pourtant, Lena sait bien que si la situation était inversée, elle ne voudrait voir personne. Elle se roulerait en boule dans son lit et pleurerait toutes les larmes de son coeur. Privée d'Hayden, pire, rejetée par lui, elle ne tiendrait pas debout longtemps. Peut être même qu'elle irait voir son père pour tenter une nouvelle approche. Mais non, elle ne doit pas songer à ça maintenant. Elle sourit et plonge son regard dans celui brûlant de la rousse.
« YEEES » hurle-t-elle quand elle accepte enfin. « Youhouuuu, ça va être dément ! » s'exclame-t-elle sans demi-mesure aucune. Elle est comme ça Lena, toujours à fond ou totalement dans le drama. « Merci, tu vas voir, on va s'éclater. » Elle sourit, aux anges. « En vrai, j'y passe beaucoup de temps pour servir, mais je ne sors pas souvent tu sais. » Je ne sors plus aurait été plus juste. Après cette année perdue à ne rien faire d'autre que se vendre, Lena s'était éloignée de cette vie, bon, il aurait été préférable qu'elle trouve un autre boulot, mais en avoir un c'était déjà ça. « Et puis je ne bois pas une goutte d'alcool, donc je serais là, vraiment là. » Pareil, elle ne buvait plus rien depuis que Aoden et Natasha l'avaient sortie de là, alors elle ne risquait même pas de perdre Eva. La soirée allait être bien. Très bien même.
c'est toujours simple et léger entre elles. y a jamais d'filtres et pourtant jamais de mots plus hauts que les autres. calme plat dont raffole la rouquine. les excuses, qui n'étaient pas nécessaires, sont tout de même appréciées à leur juste valeur. l'embrassade salvatrice entre deux amies. ravies, visiblement, de pouvoir compter l'une sur l'autre, en tout temps. c'est exactement ce à quoi ça ressemble, dans l'fond. une amitié sans fioritures. elles sont belles à r'garder, belles à écouter, aussi. et quand elles se mettent à sourire, c'est l'monde entier qui chavire. l'odeur du thé chaud qui vient chatouiller les narines et les divagations de la blonde qui s'enchaînent. elle n'est pas du genre à courir les âmes en peine, Eva. c'est un peu ce à quoi lui fait penser l'idée même d'un speed dating. comme si s'adonner à ce genre de rencontre ne pouvait que renforcer sa position désespérée. elle aurait probablement honte de participer à un évènement du genre. et puis, elle s'dit qu'elle est bien trop jeune pour y participer de toute manière. c'est sa façon d'voir les choses. ceci étant, elle n'est personne pour juger ceux qui prendront leur chance, ce jour-là. le monde fait bien ce qu'il veut, tant qu'il ne cesse de tourner, ça d'vrait bien aller. à défaut de vouloir se montrer au speed dating, la blonde propose une alternative. une soirée au masquerade. elle en a entendu parler, Eva. les langues se délient vites. elle en a entendu des vertes et des pas mûres. impossible de savoir ce qui est vrai de ce qui est faux. ceci dit, elle s'dit que si Lena y travaille, c'est qu'ça n'doit pas être si pire que ça. c'est pas une grande clubbeuse, Eva. loin de là même. elle qu'est déjà saoule après deux verres. elle sait s'amuser, pour sûr, mais elle ne donne pas vraiment dans les night clubs. ce sera donc une grande première. et elle insiste tellement la blondinette, qu'elle ne peut pas le lui refuser bien plus longtemps. elle a bien essayé, pourtant. mais ses billes claires ont eu raison d'elle. YEEES youhouuuu, ça va être dément ! l'excitation d'la gamine, ça la fait sourire, la rouquine. elle qui s'cache encore derrière sa tasse de thé. merci, tu vas voir, on va s'éclater. en vrai, j'y passe beaucoup de temps pour servir, mais je ne sors pas souvent tu sais. son enthousiasme mêlé à ce petit côté sage auquel elle a du mal à se fier, la rouquine. les lippes qui s'pincent et le discours écouté avec attention tout de même. et puis je ne bois pas une goutte d'alcool, donc je serais là, vraiment là. le sourire qui fini par étirer les lippes rosées de la rouquine. teintes d'espoir de ne pas se retrouver seule au monde parce que l'autre aurait été saoule et qu'elle n'aurait fait que c'qu'elle voulait. c'est ça, bien souvent, l'mauvais côté d'être celle qui n'boit pas. au moins, elles seraient toutes les deux dans l'même bateau. tu m'as vendu cette soirée, c'est bon. qu'elle confirme, l'rire qu'elle retient au fond d'sa gorge. j'te dirais quand j'serai prête alors promets-moi juste une chose : ne me force pas la main sur c'coup là. la douceur dans l'ton d'sa voix. parce que c'est pas la même chose que d'enfermer les gamins dans une pièce pour qu'ils essaient de s'rabibocher. on la f'ra cette soirée, j'te l'promets. mais laisse moi juste décider quand. ça marche ? le demi-sourire bien présent sur son visage. Lena devrait comprendre son inquiétude. enfin, elle l'espère.
Être avec Eva, tout simplement, lui fait du bien. Ne pas se poser trente-six mille question sur la tenue qu'elle doit se passer, ne pas peser chacun de ses mots, ne pas se forcer en quoique ce soit. C'est juste naturel et simple, dans le bon sens du terme. Et, plus elle la côtoie, plus elle regrette de ne pas l'avoir rencontrée plus tôt, beaucoup plus tôt dans sa vie. Avec une amie comme elle a ses côtés, Lena aurait été capable de tout. Et même plus.
Et puis elle accepte, elle va venir sortir un coup. La si studieuse demoiselle qui ne boit pas plus que Lena. La blonde est presque euphorique à l'idée ! Sortir entre copine. Eva ne sait même pas à quel point cela fait du bien à la Rider, parce que la jeune Lena, ne sort jamais avec des copines, elle n'en a pas tant. Et même si elle est bien intégrée dans la bande d'Eddy, c'est pas pareil. Elle est souvent le Sam, celle qui veille. Là, c'est différent. Et ses yeux pétillent d'avance !
« Trop cool, je ne te décevrai pas, la soirée s'ra par-faite ! » Sourire étiré sur toute la face, joie jusque dans le timbre de voix. Elle a hâte, vraiment hâte. Et puis elle songe à son anxiété avant de toquer chez la rousse, sa gêne devant la porte, le gâteau cramé qui l'attend en cuisine. Elle a l'impression d'avoir vécu deux vies entre les deux. Comment peut-elle se mettre tant de pression alors que c'est si simple ? « Promis. Je ne t'en parle plus. » Elle mine alors le fameux motus et bouche cousue. « Et j'attends sagement ton appel. Enfin si au bout de trois mois tu m'as toujours pas appelé, je te ferai une allusion discrète. » Pouha, comme si elle savait être discrète la jeune blonde.
Et c'est sur cette jolie note d'amitié que ce clôt la discussion sérieuse. Ensuite elles passent l'après-midi à boire du thé en rigolant et jouant doucement. Puis, bien trop vite, vient l'heure pour Lena d'aller travailler et de quitter la douce maison de ses rêves. Elle reviendra, c'est sûr.
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