J'ai demandé de l'aide et tu étais là (Aoden)

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C'était une soirée étrange que Lena venait de passer. D'abord, c'était un jeudi. Et le jeudi, il y a toujours beaucoup d'étudiants alors quand la foule s'était avancée et qu'elle avait reconnu des visages connus, Lena n'avait pas pu s'empêcher d'avoir honte. Elle n'avait pas fait d'études, elle n'avait pas leur niveau et elle détestait ça. Mais alors quand elle avait repéré la chevelure blonde qu'elle avait mal jugée quelques jours plus tôt, elle n'avait pas pu s'empêcher d'être froide et distante. Pourtant ... quand la demoiselle s'était retrouvée, draguée par un gros lourd insistant, Lena n'avait pas hésité. Elle travaillait là, c'était son devoir que tout se passe bien. Elle l'avait viré, sans attirer l'attention, ce n'était jamais facile, mais il ne faut pas faire fuir les clients qui paient, mais il ne faut jamais laisser d'agresseur potentiel à l'intérieur et la limite peut être mince entre les deux.

Alors, quand quelques heures plus tard, la demoiselle était partie seule de son côté, Lena -ayant tout juste finit son service- n'avait pu s'empêcher de la suivre. Pour discuter un peu, s'excuser de l'avoir traitée de jeune fille superficielle quelques jours plus tôt, bref, pour se rattraper. Et le courant était bien passée entre elles deux. Marcher dans les rues sombres au milieu de la nuit n'est jamais rassurant, mais aux côtés d'une amie, tout va bien. Jusqu'à ce qu'elles tournent au coin de la première rue. Jusqu'à ce que le bar ne soit plus dans leur champ de vision, jusqu'à ce qu'elles deviennent invisibles, jusqu'à ce que ce putain de timbré leur saute dessus. Lena ne mit que quelques secondes à le reconnaître, le gars qu'elle avait viré quelques heures plus tôt. Sérieusement ? Il avait attendu tout ce temps ? Mais c'était un malade !

« MAIS DEGAGE. » Lena elle hurle, elle sait que c'est ce qu'il faut faire. Elle espère qu'il est seul, parce que sinon elle ne fait pas le poids. Elle attrape la main de la blonde et la serre fort, puis elle tente un coup de pied dans les couilles du vieux mec. Elle se ramasse au sol, manquant d'équilibre, le pire, c'est qu'elle n'est même pas sûre de l'avoir touché.

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TW VIOLENCE ET GROSSIERETES

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@Lenaig Rider

S'il y a bien une chose qui m’insupporte dans mon club, ce sont les casse-couilles. Parce que non seulement, il chatouille mon côté viking mais en plus, je me dois de rester diplomate. Ne pas faire peur à la clientèle, tout en assurant leur sécurité. Et ce soir encore, j’allais devoir jongler entre les deux. Equipe formée pour repousser les oppresseurs, hommes comme femmes, ce n’était jamais évident. Mais qu’importe, c’était tolérance zéro dans mon établissement. Et quiconque avait à y redire, était dans mon collimateur. Un jeudi détestable avec des tensions à différents endroits des lieux. Et j’étais bien heureux quand on ferme enfin le night-club. Je félicite mes équipes et leur annonce un jour de congé de leur choix pour qu’il puisse s’en remettre. Ça va me permettre de préparer les équipes de cet été. Je décide rentrer à pied, de profiter de la fraicheur de l’obscurité pour apaiser mon mal de crane. Hurlement qui brise le silence. Mais je ne réagis pas sur le moment. Bien trop pressé d’aller me foutre au chaud. Mais c’est en passant près d’une ruelle que je comprends vite le grabuge. Fais chier putain, on ne peut jamais être tranquille dans cette ville. J'aurais pu laisser le commun des mortels se demerdait si je n'avais pas reconnu une chevelure blonde. Et mon cerveau de vieux capte vite qui c’est. Ni une ni deux, je me mêle sans problème. J’arme mon poing et l’abats sur le jeune homme. Sans aucune rancune. Un second arrive, je grimace quand il vise mes côtes. Je me retourne, clairement de mauvaise humeur et je l’attrape pour lui faire gouter le mur en briques. On continue ou on arrête ? Je les questionne tandis qu’ils se relèvent. Ils bégayent puis détallent. Je souffle, rassuré. Puis je fais volteface et hurle ma peur à ma façon. MAIS PUTAIN, QU’EST CE QUE TU FAIS A PASSER PAR ICI ? T’ES DEBILE OU QUOI ? Y’A DES LUMIERES PARTOUT ET TU VIENS ICI. PUTAIN MAIS CE N’EST PAS POSSIBLE. Voilà, ça fait du bien. Je me fais violence pour ne pas me tenir la cote parce que j’avais quand même une réputation à entretenir. Et je les juge toutes les deux, regard noir, parce que j’avais eu peur, qu’en s’en prenne à Lena. C’était devenu une mission pour moi. Plus de violence autour d’elle.

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@Aoden Lynch

L'adrénaline qui se libère d'elle est surprenante. Elle a peur bien sûr, elle est terrifiée par ce qui peut arriver, mais elle a un sursaut de courage, pour protéger Romy, pour se défendre. Et d'un coup, elle se sent invincible.

Jusqu'à ce qu'il arrive. Lui. Son sauveur. Et ce soulagement qui la parcourt lui fait autant de bien que de mal. Du bien parce qu'elle est rassurée et se sent entourée, aimée, choyée. Du mal, parce qu'elle a peur de lui dire la vérité, parce qu'elle s'enlise dans sa demi-vérité, parce qu'elle veut un père et elle veut qu'il le sache. Mais évidemment, ce n'est pas le moment d'en parler. Pas tout de suite.

MAIS PUTAIN, QU’EST CE QUE TU FAIS A PASSER PAR ICI ? T’ES DEBILE OU QUOI ? Y’A DES LUMIERES PARTOUT ET TU VIENS ICI. PUTAIN MAIS CE N’EST PAS POSSIBLE.

Elle sursaute, étonnée de tant de violence. Pourtant, Aoden est connu pour ne pas faire dans la dentelle.

Sa première idée est de baisser les yeux, rougir, et bredouiller des excuses. Sauf qu'elle ne doit pas agir de la sorte, sinon c'est fini pour elle. Elle doit s'affirmer.

« On voulait fuir vite, regarde-là. » soupire la blonde. Romy avait déjà passé une mauvaise soirée, les deux gamines voulaient se dépêcher de rentrer. « On a pris l'chemin l'plus court, c'est tout. Mais ok, ça s'reproduira plus. » Elle ne baisse pas la tête, mais elle
ne lève pas non plus les yeux au ciel. Elle regarde droit devant elle et reste debout en soutenant sa nouvelle amie. « Et merci. » finit-elle par dire avec ferveur.

Soudain elle se met à trembler, l'adrénaline retombe, la fierté aussi. Ne pas craquer devant lui, mais elle meurt d'envie d'être rassurée et qu'il la prenne dans les bras. Sauf que les adultes ne fonctionnent pas comme ça, Aoden encore moins. « On va continuer en faisant un détour par le chemin éclairé. » finit-elle par lâcher. Elle aurait voulu lui demander de les accompagner, mais elle n'ose pas.

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@Lenaig Rider

La pression redescend. Mais la douleur ne disparaît pas. Je lui aurais bien dit de prendre le chemin éclairé des le départ. Mais bon, ça inclurait que ce sont elles les fautives. Alors que non, ce sont ces détraqués qui méritent de crever ou d’être enfermés. Ca serait moi, le choix serait vite fait. Je devrais peut-être me lancer dans la politique. Zéro malfrat dans la nature. Sauf le gang. Je pense que je me ferais déloger fissa. Restons dans l’ombre. Je vais vous raccompagner. Ca soulagera ma conscience. Intention qui ne laisse place a aucune opposition. Je reste en retrait, les mains dans les poches. Leur laisser de l'espace. Ce n'était pas dit, qu'elles se sentent en sécurité avec moi non plus. De toute manière, c'était fait. Et ce qu'elles ont vu là, n'était qu'une douce balade de ce que je suis véritablement capable de faire. Mais bon, ce n'est clairement pas le sujet pour ce soir. Je préfère me murer dans le silence. La pluie se joint à nous. La joie. J'ai juste hâte d'aller me coucher. D'oublier cette soirée. De passer du baume et de ronfler à réveiller tout l'immeuble.

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@Aoden Lynch

Il nous propose de nous raccompagner. Il ne nous laisse pas le choix en fait. Et nous marchons, soutenant tous les deux Romy, dans un silence royal. Un pied devant l'autre, je me tais aussi. Je ne sais pas trop quoi dire, sa démarche me perturbe. Il a l'air gêné par quelque chose et je pense que c'est moi qui l'embête. Alors j'attends qu'il ouvre la bouche. Bien vite, la pluie rejoint notre périple. Et j'ai l'impression que cela le rend plus las encore. J'avale ma salive et déclare doucement. « Elle habite-là. » Je tends le doigt et on sonne à la porte. Sa coloc récupère Romy et nous voilà tous les deux dans la rue. « Euh, bah merci. J'habite juste à côté, ça ira si tu veux. » Je bredouille. J'espère qu'il va dire non et m'accompagner. En même temps, j'espère qu'il a dire oui et enlever ce masque sur son visage. Je ne sais pas. Puis je suis incapable de rester plus longtemps sans bruit. « Qu'est-ce que j'ai fait de si mal pour que tu me regardes comme ça ? Je t'ai déçue c'est ça ? Je... Parle-moi s'il te plait. » J'aurai du le vouvoyer - c'est mon boss après tout - mais j'en suis incapable. J'ai envie de lui courir dans les bras et de me sentir complètement rassurée en sa présence, mais je reste immobile et le regarde juste dans les yeux.

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Ce fut le soulagement quand sa coloc' fut en sécurité. Et je comptais bien la ramener chez elle, sans trainer jusqu'à sa porte pour autant. C'est comme ça, que ça aurait dû se passer. Chacune chez soi et moi avec, c'était le plan. Mais tout se fissure quand elle m'enchaine avec ses questions. Et j'en suis assez surpris. Et ce tutoiement .. Je nous savais proche mais pas autant. Je le regarde en coin, jaugeant sans véritablement comprendre. Je .. C'était quoi ça ? Je te regarde comment ? Je sais que j'ai un air de Grumpy mais là, je vois pas. Je regarde les gens différemment mais pas plus qu'à l'accoutumé. Lena, je te comprends pas là. Pourquoi tu m'aurais déçue ? C'est le contre coup de l'agression qui agit ? Oh la la, je suis nul pour comprendre les jeunes. Ecoute, on va se poser chez toi. Et on discute vraiment. Y'avait-il un problème sous-jacent ?

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@Aoden Lynch

J'ai sûrement paniqué trop vite, trop rapidement, en me perdant dans son regard étrange. Comme si je m'étais trompée ou égarée. Et voilà que sa voix grave me rassure. Ecoute, on va se poser chez toi. Et on discute vraiment. Cette promesse de passer du temps ensemble, sans qu'il ne sache pourquoi ça me réchauffe tant le coeur. Je souris. « D'accord. » lâchai-je rapidement en évitant toutes ses autres questions. C'est peut être le contre-coup de l'agression, parce qu'en effet, j'ai parlé sans réfléchir, j'ai eu peur sans raison. J'inspire doucement et le guide vers chez moi.

Il reste. Il ne sait pas qui je suis, mais il reste pour me protéger. Ce lien est-il complètement inconscient pour lui mais bien existant ? Mon coeur bat plus vite et ça me fait un bien fou. Il est là.

Je sors mes clefs et ouvre la porte. J'espère que mes collocs dorment et ne me verront pas. Je ne veux aucune question de leur part, j'ai envie de garder ce secret juste pour moi.. Sauf que je ne peux définitivement pas l'emmener dans ma chambre et comment leur expliquerai-je que je ramène mon patron chez moi ? Ils auront des conclusions hâtives, évidemment. Et les blagues salaces auront lieu ad vitam æternam. Tant pis.

« Tiens installe-toi là. » J'indique le canapé pendant que j'allume la douce lumière du salon. « Tu veux un truc à boire ? Café, thé, alcool ? » J'en bois pas, mais il doit bien y en avoir quelque part.

Je passe d'un pied à l'autre, mal à l'aise. Il est chez moi, et je pense que c'est le moment de lui dire. De lui avouer. Mais ce secret si bien gardé... je ne sais pas comment le faire sortir. Ni s'il en veut.

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Je n'avais pas du tout prévu ma fin de soirée de la sorte. Pas en posant mon cul sur le canapé de Lena. Pas en vivant cette étrange scène. Non, j'avais eu l'espoir de marcher rapidement, pour aller prendre une bonne douche et ronfler dans le canapé devant un film. Mais au lieu de ça, j'étais dans un environnement inconnu, sans me douter que la demoiselle vivait un si grand espace. Doigts entremelés, le corps aux aguets quand je ne sais pas où je me trouve. Comme si l'ennemi allait sortir des pièces de cet appartement. Ne jamais baisser sa garde, même en présence d'innocents, ce sont toujours des appats. Alors je regarde autour de moi, comptant les issues de sortie possibles. Puis sa question me coupe dans mon analyse. Le visage se referme. Tu te fous de ma gueule ? J'ai cru que tu allais me faire une crise cardiaque dans la rue et là, tout va bien. Il se passe quoi Lenaig ?

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@Aoden Lynch

Tu te fous de ma gueule ? J'ai cru que tu allais me faire une crise cardiaque dans la rue et là, tout va bien. Il se passe quoi Lenaig ? Je m'arrête en plein mouvement, choquée. Je ne sais pas quoi répondre. Je me sens gênée, rien ne se passe bien. Rien ne va. Il est trop tard. Ou trop tôt. J'ai envie de m'enfuir, je suis plus douée pour ça que pour faire face. J'inspire. J'expire. « Mais j'en sais rien, tu m'as dit on va parler. Je dois faire quoi ? Te dire quoi ? T'as été silencieux, comme dans un mutisme, puis t'es avenant. Je sais pas ou m'mettre moi. » L'énervement ne fonctionne jamais contre Aoden. C'est toujours lui qui a la plus grosse voix et les meilleurs arguments. Bon, j'en aurai un suffisamment fort pour qu'il m'écoute, mais... je ne crois pas que ce soit possible là. Non. Vraiment. Je peux pas. Je soupire. « Je ne sais pas comment me comporter avec toi. » soupirai-je en murmurant. « J'ai toujours l'impression d'être à côté, pourtant, si tu savais combien ton regard appréciateur m'est important. » Je baisse le regard, je ne veux pas rougir, je ne veux pas qu'il sache combien il m'est important.

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Je cligne plusieurs fois des yeux, déconcerté par ses propos. Je regarde autour de moi, cherchant une caméra cachée. Elle a un micro ou quoi ? Je sais pas quoi répondre là. Je laisse le silence m'accordait du répit, hochant lentement la tête tout en triturant mon menton. Je me racle la gorge et me lance. Mais tu sais Lena, je suis beaucoup trop vieux pour toi. Tu le sais ça ? Enfin, c'est une relation impossible. Je sors pas avec des petites moi. Va pas t'offusquer, t'es très jolie mais bien trop jeune pour moi. Comporte toi, comme tu veux. Je veux dire, tu sais que je suis là pour toi, mais rien de plus. J'ai de l'affection pour toi mais comme un père quoi, si on peut dire ça. Je suis désolé, si je t'ai fait penser à autre chose, il n'en est rien. Je me lève, franchement gêné. Je pense que je vais y aller, tu dois être totalement crevée. Si tu as besoin de ta journée de demain, je te l'accorde, je te remplacerais.

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@Aoden Lynch
Mais tu sais Lena, je suis beaucoup trop vieux pour toi. Je ne peux m'empêcher d'écarquiller les yeux complètement stupéfaite. Puis je baisse la tête et soupire. J'ai encore tout fait foirer. « Je sais Aoden, je sais. » Je me triture les cheveux. « J'suis désolée de t'avoir transmis le mauvais message, si tu as cru que... » Comment avais-je pu agir de la sorte qu'il croit que.. Non. Je ne peux y songer sincèrement. J'inspire. Je détourne le regard. « J'suis si mauvaise pour attirer la sympathie. Les gens pensent que je suis bonne qu'à coucher avec eux ou rien. » Je soupire, c'est sorti tout seul. Mais c'est si vrai. Même Eva est partie. Je me mords la lèvre. « Tu as raison, faut que j'aille dormir, mais s'il te plait non, j'irai bosser demain. » Je lève la tête, fière. Je ne veux pas de favoritisme, je ne veux pas de sa pitié. Si je suis incapable d'avoir son amour en tant que père, mieux vaut ne rien avoir du tout.

« Rentre bien et la prochaine fois je ne te ferai pas perdre ton temps. » Je me suis déjà trop excusée, je sais que ça l'aurait saoulée que j'en rajoute une couche. Je prends mon courage à deux main, lui fait un signe de tête et je sors. Il claquera la porte, tout seul, comme un grand. C'est mieux. De toute manière c'est jamais fermé à clef, un des colocs oublie trop souvent les siennes.

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