The famous door (Hayden)

Et la vie avait repris son cour. Après un baiser étrange suivit d'un baiser d'adieu, Lena avait vraiment cru que leur amitié s'était terminée brutalement. Puis elle avait osé lui envoyer un message, un simple message pour lui rappeler qu'ils étaient amis avant tout et qu'elle était prête à lui faire croire que ce n'était qu'une immense bêtise. Alors que ce baiser n'avait absolument rien à voir avec la moindre bêtise. Ce baiser c'était son amour fait vie. Et elle l'avait chéri ce souvenir, autant qu'il lui avait brisé le coeur. Elle ne voulait encore et encore. Mais elle savait qu'elle n'aurait plus jamais plus, et qu'elle devait s'en contenter. Alors elle s'était refermé, avait sourit l'air de rien et avait repris sa vie. Il lui était impossible de perdre Hayden alors autant scotché son coeur blessé et reprendre la vie.

Une semaine, puis deux. Un pas devant l'autre. Commande après commande. Elle rentrée du taff crevée et dormait beaucoup. Elle n'avait aucune envie de sortir avec des gars, elle n'avait même plus envie de séduire qui que ce soit. Et petit à petit, elle était redevenue taquine, joviale, souriante.

Jusqu'au jour où elle avait reçu l'invitation. Là, elle trépignait sur place. Littéralement. Les voisins du dessous n'allait pas tarder à monter, pour lui demander d'arrêter de sauter comme une gamine de six ans, mais elle était trop heureuse. Elle était invitée à son concert, en loge VIP. Elle n'avait même pas songé à la possibilité qu'il y ait Jordan, tant elle avait hâte de le revoir.

Les trois jours qui suivirent ne furent que consacré au choix de la tenue. Elle se voulait éblouissante, mais qu'on n'ait pas l'impression qu'elle y avait passé six heures. Sinon elle serait ridicule. Non, il fallait qu'on ne l'oublie pas, mais qu'on ait l'impression que c'était ses vêtements habituel, son maquillage naturel. Bref, elle allait être naturellement époustouflante.

Vêtue d'une longue robe dorée fendue sur le côté, elle arrivée devant la salle de concert avec un peu d'avance. Elle n'a clairement jamais su se faire attendre et si elle peut voir Hayden avant, autant en profiter non ?

« Coucou toi, merci de venir, c'est super sympa. Dis donc, tu es radieuse ! » Je souris et me dandine, comme une top modèle. En réalité, ça me réchauffe le coeur qu'il le dise, parce que ça signifie que tout est toujours pareil pour lui. Si je n'ai pas son amour, au moins je garde son amitié. Et pour l'instant (n'en déplaise à Eva) cela me suffit. Je sais qu'un jour ce sera différent, mais là, je préfère que tout ça soit oublié, que mon amour pour lui ne sera pas trop visible et qu'il me considère toujours comme la plus cool de ses copines. Parce que clairement, j'suis la meilleure non ? De ses amies certes, mais je prends tout !

Il m'invite à entrer et je le suis dans son espace. « Merci. » soufflai-je en découvrant son univers. Bien sûr, je l'ai déjà entendu chanter et je sais qu'il est vraiment doué, mais tout de même, c'est quelque chose de nouveau là ! Des étoiles brillent dans mes yeux pendant que je parcours du regard sa loge. « Je comprends le trac, mais en vrai, c'est trop important d'avoir un peu peur, ça veut dire que t'es humain et que tu vas faire de ton mieux. Rho lala, ça va être canon ! » Je ne sais pas réconforter les gens, mais je ne suis pas sûre qu'il ait vraiment besoin de mes mots. Je souris, encore. « J'suis trop honorée d'être là, vraiment. Et t'inquiète, tout va bien se passer, je t'ai beaucoup trop entendu jouer pour ne serait-ce que douter de ton talent, tu vas être exceptionnel. » Je le regarde dans les yeux pour qu'ils comprennent que je ne lui mens pas, il est exceptionnel, il doit bien s'en douter.

Je m'assois sur le rebord d'une table. « Tu as un petit rituel avant de te lancer ? Genre tu bois un truc ou cries ou je sais pas ? Comme dans les films quoi. » J'essaie de détendre l'atmosphère, j'espère que ça fonctionne.

« C'est pas trop mon genre de douter »

Cette petite phrase, l'air de rien, me remue. Est-ce qu'il a douté à propos de nous ? Est-ce que c'était une erreur qui ... Non, je ne dois pas penser à ça maintenant, cela ne serait pas bon. Je souris alors, pour cacher mon trouble, tandis que lui est toujours fidèle à lui-même. Il est fier, beau. Et il ose dire qu'il est stressé, qu'est-ce que ça donne quand il est confiant ?

« Ah oui les bonnes ondes je vois ça. Et puis ça fait un chanteur proche de ses fans, c'est cool ça ! » Je réfléchis deux secondes. « En fait c'est pas aux gens venus t'entendre mais ceux qui bossent avec toi ? J'ai l'air débile maintenant. » L'entendre rire est le son le plus doux sur terre. J'espère l'entendre encore et toujours.

Puis je l'imagine sur scène et je souris. Je vois précisément la tête concentrée sur sa musique qu'il fera. « Ouais, j'ai eu l'occas' de voir cet Hayden-là, en effet t'es transporté par musique et on sent que tu ... sais. » Faute de meilleur mot. J'ai de la chance de le connaître. Et j'espère qu'il ne m'oubliera pas quand il sera connu mondialement. Non, pas d'risques, on n'oublie pas sa meilleure amie.

« Hum, quel honneur ! » Tu essaies de blaguer, mais les étoiles dans tes yeux sont bien réelles. « Non je veux pas que tu m'affiches, mais c'est trop gentil. Je préfère un concert privé une prochaine fois par contre. » Promesse d'un nouveau temps avec lui, c'est tout ce que je veux.

Et il rit ! Il est si beau quand il met sa tête en arrière, quand ses joues se rosissent et quand ses pommettes sont visibles. Le son est si agréable. J'en retombe amoureuse, encore. Je souris pour cacher mon trouble et je fais mine que je n'aime pas qu'il se moque de moi. Alors que je veux qu'il continue et ne s'arrête jamais de rire. Je veux cet Hayden insouciant. Cet Hayden qui ne se prend pas au sérieux, cet Hayden qui n'a pas envie de mourir. C'est plus simple quand il sourit, toujours plus simple.

Puis il fait mine de réfléchir et je lève les yeux au ciel, bien sûr qu'il a un emploi du temps de ministre. Il en fait toujours des caisses, mais au moins, il ne songe plus au spectacle ni au stress que ça engendre. Et je n'en suis pas peu fière.

« Tu sais c'qu'elle te dit la banane ? S'pèce de cornichon va. » Je lui tire la langue et m'apprête à lui lancer une nouvelle pique quand on toque à la porte.

C'est un gars qui bosse ici, qui lui annonce que ça commence bientôt.

« Je m'en vais alors ! Je te laisse et on s'revoit à la fin pour fêter ton succès colossale ok ? » Je souris et lui dépose un rapide bisou sur le front. J'avais trop peur de l'embrasser sur la joue, c'est trop proche de ses lèvres qui m'appellent. Oui, un bisou sur le front c'est mieux, c'est plus tendre et moins connoté. Il va croire que je l'aime vraiment comme un frère, la pire des pensée qu'il puisse exister, mais si c'est le prix à payer pour continuer à le voir alors.

« Tu vas tout défoncer l'cornichon ! » soufflai-je en refermant la porte.

De l'autre côté du mur, mon coeur bat la chamade et je ferme les yeux un court instant. Il va bientôt sortir, il faut que je m'en aille, mais j'ai envie de marquer à vie son sourire dans mon esprit.

Puis je m'enfuis en courant vers ma place, prête à l'admirer de loin quand il sera tout à sa guitare et à son chant.

Il entre sur scène et, clairement, le monde s'arrête de tourner. Il est le centre de tout et qu'est-ce qu'il est beau. Puis il commence et c'est encore mieux. Ou encore pire, je ne sais pas trop. C'est époustouflant. Il chante vraiment bien, et les fans sont vraiment à fond. Respectueux, même s'ils sont presque tous en train de filmer avec leur téléphone. Je ne peux m'empêcher de penser que ça doit être bizarre pour Hayden d'être face à des tas de téléphone, mais je ne suis pas vraiment sûre qu'il voit bien le public, il a un projecteur tellement énorme sur la gueule que tout le reste doit être trop sombre.

Il me lance un clin d'oeil à un moment et mon coeur se met à tambouriner dans ma poitrine. Je compte pour lui. Je le sais, bien sûr, mais tout de même, à chaque fois cela continue de me surprendre.

A la fin du concert, son sourire est si large que sa joie est contaminante. Et dire qu'il a envie de me voir, moi, plutôt qu'une horde de fan prête à lui lécher les bottes. Enfin, de toute manière, il a Jordan.

Cette pensée me stoppe net et mon coeur se brise. Pendant un seul instant, je me suis perdue, et j'ai osé espérer. C'est dur. Très dur. Et je crois que je commence à comprendre Eva. Je ne suis pas certaines de survivre à ça.

Pendant un instant j'hésite, sur le seuil de la pièce. J'hésite à partir et le laisser courir rejoindre Jordan. Après tout, c'est avec elle qu'il va vouloir partager cette joie non ? Qui suis-je ? Il ne m'a même pas dit à toute à l'heure. Je ne sais pas, je ne sais plus. Puis je cours, dans les toilettes, pour prendre le temps de réfléchir à ce que je veux moi. Le voir vient en première position. Ne pas avoir le coeur brisé le suit de peu. Alors, je reste là, encore un peu.

« Lena ? Tu es là ? »

Sa voix me fait sursauter. Il est là. Genre vraiment là. Et pour moi en plus ? Mon coeur se met à battre plus vite et je me sens idiote. Pourquoi je me suis cachée déjà ? Pour pleurer parce qu'il a mieux à faire que moi c'est ça ? Qu'est-ce que je suis égoïste. Et surtout, qu'est-ce que je vais inventer comme excuse ?

« Je suis là, pardon je sors vite. »

Je regarde dans un micro miroir de mon sac si mon visage est toujours aussi parfait, puis je tire la chasse et je sors en poussant la porte. Me forçant à sourire encore plus que je ne l'aurai fait.

« Je, désolée, je sais pas trop ce qui s'est passé, je me sentais pas bien. » Je parle vite, en espérant qu'il ne me coupe pas. Et je lui tourne le dos pour me laver les mains. L'air de rien. « Je crois que j'ai mangé un truc pas ouf, mais tu ne veux pas savoir les détails n'est-ce pas ? » Je souris en me cachant la tête derrière mes mains. « Bref, ton concert c'était une PUTAIN DE TUERIE. » Je hurle en lui courant dans les bras. « Vraiment, c'était incroyable et la horde de fan qui t'attend est clairement du même avis. » Et c'est moi qu'il a choisit. Mon coeur se met à battre plus fort. Je sais qu'il est mon meilleur ami et qu'il m'aime beaucoup, mais là tout de même, quelle preuve d'amitié. Je pose ma tête contre son torse. « Merci d'être venu me chercher. » Il ne se rend pas compte bien sûr de combien ça m'a fait du bien, mais je tiens à lui dire.

Et directement il accuse son concert. Je ne veux pas lui dire, je ne veux pas en parler. J'ai si honte de m'être cachée, si honte qu'il soit venue me chercher moi. Et pourtant mon coeur déborde d'amour. Je veux profiter de chaque miette que je reçois et pourtant, il me donne le gâteau en entier. J'ai envie de pleurer dans ses bras. Je me retiens en serrant mes mains l'une contre l'autre et en tentant de sourire.

Alors c'est lui qui m'enlace. Et je me perds dans ses muscles, dans son odeur. Et deux larmes que je ne peux retenir coulent le long de mes yeux. Il est au dessus de moi il ne me voit pas, j'espère. Tiens, voilà l'un des avantages à être petite. Pour une fois que j'en suis satisfaite. Les larmes sont absorbées par son tee-shirt. Ouf sauvée.

Il me relève la tête et me regarde droit dans les yeux, mes yeux sont encore brillants. Et je suis certaine qu'il va le remarquer.

« Tu n'imagines même pas combien je suis fière de toi, combien je suis heureuse pour toi. C'était réellement une réussite fantastique, même si tu ne me crois pas. Hey d'ailleurs ... depuis quand j'te graisse dans l'sens du poil... Mouais, ça doit pas être ça l'expression mais tu comprends, non ? »

Et je parle, encore et encore. Toujours trop, au moins ça noie le poisson. Et puis tout ce que je dis, je le pense. Sincèrement. Je l'aime trop pour lui mentir, enfin, sauf sur une chose.

« Yes, un bon verre de coca ça me remonte toujours le moral. Tu vas boire quoi toi ? » Que je demande innocemment. J'ai envie de le voir sourire, de ce petit sourire simple et imbibé d'alcool, même si ça ne doit pas être optimal avec ses médicaments, à moins qu'il n'en prenne plus ?

C'est fou comme il me fait passer par toutes les émotions ce soir, l'envie, la joie, la peur, l'amour. Rha. Suis-je donc une ado normale mais qui fait sa crise un peu tard ? Je ne pensais vraiment pas que ce serait si compliqué, mais en vrai, qu'est-ce que j'aime ces moments passés avec lui !

Je lui tire la langue quand il touche mon nez pour se moquer de moi. Sauf que j'étais la première à reconnaître que je connais très mal les expressions. J'ai pas l'temps d'me plaindre que déjà il disparaît prendre sa guitare. Bon sang, que c'est sexy un mec avec sa guitare sur le dos. Je souris en imaginant les gens penser qu'on est ensemble et je rêve à cette possibilité. Il revient avant que je n'ai pu effacer mon sourire idiot de mon visage.

« OK j'te suis l'artiste. »

La chaleur de son bras sur mon épaule me fait du bien et je me laisse aller contre lui, à savourer chaque seconde de sa présence.

On s'assoit tranquillement dans un bar et on continue de discuter, de se taquiner, de rigoler. La seule chose que je rêve de faire et qui m'est impossible, c'est l'embrasser. Alors je range mes doux rêves dans un coin de mon cerveau et me concentre uniquement sur ce qu'il me donne aujourd'hui.

RP terminé