Début décembre, tu as vécu l'enfer. Tu es restée cloitrée plus d'un mois sans voir personne, puis, peu à peu, la vie à repris son court habituel. Tu as recommencé à bosser, mais rien que le lieu te donne des frissons de dégoût. Alors tu n'y restes que le minimum et ensuite tu rentres chez toi. Tu n'y bouges plus, jusqu'au lendemain. Une vie bien morne qui te rassure. Sauf que tu as des amis qui n'ont pas vu les choses de cette manière, des amis qui ne savent pas précisément ce que tu as ni ce que tu traverses, mais qui essaie de te redonner de la joie.
Si d'un côté ça te fait du bien, de l'autre, tu as juste envie qu'ils te laissent tranquille et ne plus les voir. Alors, tu cèdes, juste pour qu'ils te lâchent un peu et tu te retrouves en boîte de nuit dans le faubourg Marigny. Au moins, ce n'est pas très loin de chez toi et tu pourras rentrer à pied une fois qu'ils auront assez bu pour oublier ta présence. Tu souris à ton idée - bien la première fois - et tu les accompagnes.
En temps normal, tu aurais porté une robe avec le minimum de tissu et des talons haut, cette fois-ci, tu as pris des baskets - pour pouvoir courir si jamais - et une robe confortable. Tu changes, doucement, mais sûrement. Par contre, tu n'as pas lésiné sur le maquillage. Avant, tu te maquillais pour les autres, pour attirer les regards et te sentir fraiche, ce soir-là, tu t'es maquillée pour toi. Tu as mis des couleurs et des paillettes, parce que tu aimerais ta vie ressemble à ça. Tu as passé du temps parce qu'à la fin, tu savais que toi tu te trouverais belle et c'était l'unique chose qui t'intéressait.
En arrivant devant le videur, tu te forces à sourire. Le sourire séducteur que tu maîtrises pour qu'on te laisse entrer en bavant sur toi, même si, aujourd'hui, tu détestes ce qu'ils pourraient imaginer. Tu frissonnes pour enlever certaines images de ton esprit, puis tu entres derrière tes potes.
Un verre, deux verres, trois verres. Ils claquent leur paie du mois au bar de la boîte et ça te fait lever les yeux au ciel, mais tu les laisses faire. Tu attends juste le bon moment où tu vas pouvoir partir. Ils t'enjoignent de venir danser, mais tu n'en as aucune envie, alors tu prends le premier prétexte qui te vient : la nana qui se trouve un peu plus loin.
« Hey, toi t'es sobre toi, ça se voit direct dans la marée des gens soûls. »
Tu l'accostes un peu brutalement, mais tu n'as rien trouvé de mieux à dire. Puis tu lui expliques tout de même parce qu'elle risque de te trouver étrange.
« J't'embête pas longtemps promis, mais j'veux juste que mes potes me lâchent. »
@Kashaya Pawar Tu ne sais pas ce qui t’a pris, ce qui t’a poussé à accepter ce qui est sans aucun doute la pire idée de l’année et ce, alors qu’elle vient à peine de commencer. T’as pas l’âge pour aller dans une boite de nuit, t’as pas le tempérament pour ça non plus. Et pourtant, tu t’es retrouvée devant le videur à lui fournir une carte d’identité qui n’était pas la tienne mais celle de ta soeur ainée. T’allais être dans une merde intersidérale si tu te faisais prendre, t’en es consciente, mais tout se passe sans embuche. Il regarde à peine la carte, ne sourcille même pas à l’idée que tu aurais presque vingt-six ans et te laisse entrer avec le reste de la bande. Est-ce que t’es plus à l’aise grâce à cette minime victoire ? Absolument pas. Le fait qu’aucun de tes amis proches soient de la partie n’aide pas non plus. L’absence d’Austyn avec qui tu passes généralement ce style de soirée est d’autant plus marquante. Ça ne pourrait pas bien se passer, t’allais t’inquiéter pour celleux qui boivent sans personne pour t’épauler. Pire, t’allais craindre que ton ex débarque pour l’entièreté de la soirée.
Au final, rien de tout ça ne semble près d’arriver puisqu’une parfaite inconnue t’accoste de manière un peu particulière. « Euh… ouais ? » T’as pas encore touché au verre que t’as commandé pour la forme alors que tes ami‧e‧s sont disparu‧e‧s sur le plancher de danse. L’explication ne tarde pas à venir et tu ne peux qu’hocher la tête d’un air entendu. Tu sais ce que c’est, tes ami‧e‧s sont parfois tout aussi lourd‧e‧s. « Je comprends mieux alors. » Ouais parce que jusque là, tu songeais presque à t’enfuir auprès de tes ami‧e‧s justement. À la place, tu adresses un petit sourire aux sien‧ne‧s avant de revenir vers elle. « T’es pas du genre à boire non plus ? Ou t’es trop fauchée pour ça ? » Tu fais de ton mieux pour offrir une conversation décente. Tu te réfères simplement aux raisons habituelles pour que des jeunes s’abstiennent de cette façon, un manque de fonds ou une non-envie de boire. La plupart du temps, c’est la première explication qui prime. « Faut croire qu’on est la minorité ce soir. » Comme d’habitude, après tout, qui va dans une boite de nuit pour ne pas finir bourré sur le plancher de danse. C’est le commentaire que ton ex te faisait parfois. Dire qu’iel te manque.
Tu le sens direct, quand tu l'accostes, qu'elle n'a pas particulièrement envie de parler avec toi. Mais tu as besoin d'un alibi pour les éviter, alors tu insistes et elle se détend. Tu n'es pas un prédateurs, juste une gamine perdue. Tu souris à ses tentatives de réponses. « Non j'bois jamais. » Vu ton âge, ça peut se comprendre, tu n'es pas majeur, tu n'es pas censée boire. Et puis, c'est plus simple, ça t'évite de dire que tu as déjà fait une cure de désintox, ça t'évite de parler de ton passé et ça t'évite de prononcer le mot "abstinente" qui fait souvent peur. « Et pourtant, je suis serveuse dans un bar. » rajoutes-tu avec un sourire. Tu jettes un coup d'oeil vers ton groupe de pote, ils s'amusent bien, ils t'ont lâchée, parfait. « On est toujours la minorité, je les comprendrai jamais. Se mettre si mal si souvent, c'est... » Tu lèves les yeux au ciel, incapable d'exprimer par des mots ce que tu ressens. Travailler au Masquarade t'a bien aidé à prendre conscience des danger. Tu les vois souvent les ivres morts aux toilettes, tu appelles parfois les pompiers pour chercher ceux qui font des crises, tu les vois ces mecs incapable de tenir leur queue, tu vois trop de choses pour avoir envie d'être dans cet état. Un peu, à la limite, mais par principe, zéro c'est mieux que trop.« Enfin j'veux pas te déranger, mes potes dansent et m'ont oubliée, je vais peut être en profiter pour filer et rentrer chez moi. » Avant tu aimais danser, comme si tu étais seule au monde sur cette piste éclairée, mais ce soir, tu as juste envie de te rouler en boule dans un coin.
@Kashaya Pawar Une serveuse dans un bar qui ne boit jamais, tu supposes que ça doit être pas mal pour l’établissement, mais ça semble assez particulier comme combo. Enfin, quoi que même quelqu’un qui boit en dehors de la job ne peut probablement pas le faire sur les heures de travail - même si à bien y penser, t’en sais rien. Pour ce qui est de vos comparses et du commentaire qu’elle fait sur la question, tu peux hasard une conclusion. « Une mauvaise idée ? » C’est dangereux, incompréhensible, complètement con… Il y a plusieurs alternatives qui se présentent dans ton esprit. Tu ne juges pas tes ami‧e‧s quand ils décident de faire la fête, mais tu ne comprendras sans doute jamais l’attrait de perdre tout contrôle sur sa personne de cette façon. C’est ce qui te bloque, avec de multiples autres raisons, notamment des mauvaises expériences à tes premières soirées.
Au final, l’inconnue t’interrompt dans ton train de pensée. Tu relèves la tête dans sa direction, un peu surprise. « Tu veux déjà repartir ? Ils ne vont pas te chercher si tu disparais sans prévenir ? » Autant essayer de ne pas trop sonner désespérée Kashaya, ça ne ferait que la repousser encore plus. Tu tentes donc te reprendre, de faire preuve d’un peu plus de détachement même si ça n’a jamais été une grande force pour toi. « Tu ne me déranges pas au fait. C’est toujours plaisant d’avoir quelqu’un avec qui discuter. » Quelqu’un de sobre qui ne risque pas de vomir sur tes chaussures. Autant ne pas présenter les choses ainsi, ça sonne moins bien. Tu ne sais pas jusqu’à quel point tu peux insister sans que ce soit bizarre. C’est juste qu’une fois la surprise de son arrivée passée, tu réalises qu’elle représente peut-être ton salut pour passer une meilleure soirée. Tu l’observes donc pendant un bref instant. « T’es pas fan des boites de nuit ou bien... ? » Tu lui laisses le champ libre pour toute réponse potentielle. Peut-être qu’elle a juste pas la tête à ça ce soir, comme toi encore une fois. Ouais, en fait il faudrait sans doute que tu prennes exemple sur elle et que tu t’éclipse toi aussi.
Tu n'as pas prononcé les derniers mots et elle l'a fait. Tu souris, vous êtes sur la même longueur d'onde et ça te fait du bien. C'est fou, le courant passe directement bien et tu te sens à l'aise, ça faisait longtemps que tu n'avais pas ressenti ce bien être avec quelqu'un d'autre, d'extérieur. Comme si, avec l'autre gamine qui ne connaissait rien de toi, c'était possible de juste être toi. Tu souris.
Puis, malgré tout, elle te retient. Et tu sens ton petit coeur battre. Elle qui n'avait pas forcément envie de discuter au début, elle qui ne te connait pas le moins du monde, te propose de juste discuter et tu as envie de pleurer. Elle ne se rend sûrement pas compte de la main qu'elle te tend, du bien qu'elle te procure. Tu avales ta salive et force un sourire sur ton visage pour éviter de pleurer. Tu sais bien que, lorsque tu souris, un vrai sentiment de joie finit par arriver. « Je, merci. » murmures-tu en évitant de plonger ton regard -sûrement humide- dans le sien. Elle va peut être se demander pourquoi tu préfères rester avec elle qu'avec tes amis ? C'est parce qu'ils savent eux, ils savent combien tu vas mal et combien tu es fragile. Et pour l'instant, tu ne ressens le besoin d'être n'importe qui. « Si, ils vont me chercher, mais ils peuvent comprendre, ils savent que j'aime pas trop le bruit et les chansons trop hype. » C'est faux. Tu n'aimes pas la musique tout court, mais ça, c'est de la faute d'Hayden. C'était lui que tu avais associé à la musique et ton coeur continue de se serrer quand tu entends ses chansons qui passent trop souvent à la radio. « Je sais pas trop, j'aimais bien avant, mais j'bosse au Masquarade, et... toutes mes soirées ressemblent à ça. » Haussement d'épaule peu explicatif mais elle n'aura que ça. « Puis j'ai découvert les séries netflix, j'sais, cent ans après tout le monde, mais du coup je préfère ces soirées-là. » Cela va faire deux mois que tu regardes des séries et que ça. Tu comprends enfin beaucoup de références que tu surprenais à la volée, tu comprends pourquoi les gens sont accroc aussi. Tu soupires. Ta vie a énormément changé depuis peu. « Et toi ? Tu bois pas trop parce que ? » A ton tour de lui laisser la porte ouverte.
@Kashaya Pawar T’esquisses un fin sourire lorsqu’elle te remercie, incertaine d’avoir fait quoi que ce soit qui mérite vraiment qu’elle le souligne. Tant mieux si ça lui fait plaisir, t’es contente d’avoir trouvé quelqu’un avec qui tu pourrais discuter un peu. C’est tout de même plus plaisant que passer ta soirée à fixer le dance floor sans bouger et en priant pour qu’une personne lourde ne vienne pas essayer de te draguer. À son explication, t’hoches doucement la tête, ça te semble logique. « C’est à se demander pourquoi ils te trainent ici. » Que tu soulignes tout en sachant que ce n’était pas dans le but de lui infliger quelque chose qu’elle n’aime pas, c’est probablement parce que eux avaient envie de faire la fête. C’est souvent comme ça, du moins, t’as fini par accepter cette réalité. Mais elle poursuit son explication, t’étonnant du même coup. T’aurais pas deviné qu’elle bossait dans un club que tu connais à peine de nom. Faut dire que c’est pas trop ta scène, pas trop ton truc. Tu ne peux que compatir, tu supporterais pas que toutes tes soirées ressemblent à ça. La mention des séries Netflix correspondent un peu plus à ce que tu préfères. C’est étrange qu’elle ne les aie découvertes que maintenant, mais tu supposes qu’il vaut mieux ne pas poser plus de question. « On est d’accord, les soirées Netflix c’est bien mieux. » Et tu ne parles pas de Netflix and chill, n’en déplaise à ton ex. Qu’est-ce que tu donnerais pas pouvoir être tranquille, en pyjama chez toi. Tu pourrais partir, certes, mais tu t’inquiéterais bien trop.
Tu te retrouves étrangement sans réponse lorsque ta question est retournée. Et pourtant, c’est définitivement pas la première fois qu’on te le demande. Tu baisses le regard vers ton verre encore plein de ce qui doit maintenant être une bière chaude. « Je n’aime pas vraiment ça… » L’alcool, mais surtout la sensation de perdre le contrôle. « Enfin ça et le fait que je suis terrifiée à l’idée de rentrer chez moi bourrée. Mes parents me tueraient. » Tu dis la chose avec légèreté même s’il y a une grande part de vérité. T’as vingt ans, t’as encore le droit d’être terrifiée à l’idée de décevoir tes parents. T’espères qu’elle fera pas comme certain‧e‧s de tes potes et se moquer de toi à ce propos. C’est peut-être ce qui te pousse à continuer la conversation, au cas où. « Mais alors je suis curieuse, ça te plait de bosser au Mascarade ? Je veux dire pour que tu décides d’y bosser… » Est-ce que ça se voit que la vraie question que t’as envie de poser, c’est comment elle a abouti là-bas ? Peut-être, mais t’essaies de rester un minimum polie, peu importe ta curiosité.
Le courant passe bien et c'est assez rare avec une jeune femme, tu es plutôt sur la défensive, mais elle dégage ce quelque chose qui te fait te sentir safe. Et ça te fait un bien fou. Te sentir à l'aise quelque part n'était pas arrivé depuis longtemps. Et tu n'imaginais pas que ce serait ici, finalement, tes potes ne se sont pas trompés. Tu hausses les épaules, sans répondre à sa dernière question, parce que tu es encore toute prise dans tes pensées, toute concentrée sur ce que tu viens de découvrir. Tes potes ne savent plus quoi faire pour toi, alors ils t'emmènent rencontrer du monde, ils savent mieux que toi ce qui est bon. Enfin, sauf Dale, iel n'a pas besoin de te forcer à faire quoique ce soit et sa présence est parfaite. Tu souris. Tu iras lea voir bientôt, il le faut. Tu acquiesces à nouveau pour les soirées netflix. Sentant que vous vous comprenez parfaitement sur ce point-là.
Quand elle évoque ses parents, tu sens tes yeux se remplir de larmes. C'est encore trop récent, trop douloureux. Et rare sont les jeunes de son âge qui évoquent encore leurs parents pour des raisons quelconques, surtout quand tu ne t'y attend pas. Elle a ses parents et ils veillent encore assez sur elle pour lui fait peur, mais tu vois ça de manière positive. Alors tu ne peux pas t'empêcher de murmurer « La chance » Tu lui souris et tente d'expliquer. « C'est bien d'avoir des parents qui veillent sur toi. » Tout ce que tu n'as pas eu. Jamais. Et, si tu espérais l'avoir avec Aoden, tu commences à douter. Tu as mis trop d'espoir, trop de toi, dans cette relation et ça t'a brisé. Tu vas devoir doser, mais ça veut donc dire, ne pas être entière. « Puis ils ont raison, c'est pas bon l'alcool. » Vieille mamie. Tu te fais sourire toute seule.
Elle reprend la conversation sur le Masquarade et tu souris, tu ne la reverras sûrement jamais plus cette nana dont tu ne connais même pas le prénom, pourtant tu as envie de te confier. Au pire, qu'est-ce qu'il peut se passer ? « En fait, j'suis arrivée ici en trèèès mauvaise posture, je m'étais accroché à un mauvais gars qui utilisait mes... talents on va dire. » Demi-mot, mais elle devrait comprendre que tu n'as pas forcément envie d'en parler et qu'il n'y a pas trop de choses qu'une gamine puisse faire sans diplôme. « Et le mec qui m'a sorti de là, qui m'a sauvé la vie, soyons franc, m'a proposé un job. » Tu avales ta salive. Ce mec c'est Aoden. Ton père. Celui qui t'a protégé avant de savoir qui tu étais. Tu aurais peut être dû ne rien lui dire, et tu aurais été moins en danger. « C'était le patron du Masquarade. Je me sentais en sécurité avec lui alors j'ai dit oui. J'ai tout appris sur le tas. Je savais rien faire à part draguer, apparemment, ça le faisait. » Tu as fait tomber pas mal de verre et de plateaux. Mais tu as appris, plutôt rapidement. « J'suis pas la serveuse la plus douée, mais j'suis réglo et ça leur suffit. » En même temps, tu ne te vois pas faire la moindre connerie au Masquarade, tu tiens trop à Aoden pour ça. « Mais ta question résonne en moi. » Petit sourire discret, un peu gêné. « J'crois que j'ai envie de changer, mais je sais pas quoi faire. Je veux pas blesser Aoden, mais j'ai aussi peur de me lancer dans l'inconnu puis.. J'sais même pas c'que j'veux faire d'ma vie. » Moue hésitante. « Tu fais quoi toi d'ailleurs ? P't'être ça m'donnera une idée. » Nouveau sourire en la regardant dans les yeux. Dale te l'expliquait, parfois il suffit de se lancer et ... on verra ce qu'il se passe ensuite.
@Kashaya Pawar La réaction de l’autre jeune femme lorsque tu mentionnes tes parents te surprend. Tu ne sais pas si ça devrait vraiment, Dale avait eu une réaction semblable lorsque tu les avais évoqué devant ellui. Ça te fait réaliser à quel point t’as de la chance en vrai, même si tu t’étais jamais vraiment penché sur la question. Mais cette fois, devant la vague explication qu’elle t’offre, tu ne peux qu’acquiescer. « Oui je suis chanceuse. » Parce qu’au-delà de tes parents, t’as aussi des ainé.e.s qui veillent sur toi. Tu trouves ta famille plutôt lourde par moment, mais au final, ce n’est peut-être pas une si mauvaise chose. Sauf que bon disons que c’est plus simple de sourire au commentaire qu’elle ajoute plutôt que vraiment considérer l’importance que ta famille a et devrait avoir. « C’est sur. » Parce que t’es d’accord avec elle, avec tes parents, l’alcool ce n’est pas bon, peu importe la façon qu’on regarde la chose. C’est d’ailleurs son point de vue qui rend son travail un peu plus perplexant pour toi. Tu te permets de poser la question, sans pour autant oser aller jusqu’au bout. T’en as même pas besoin, t’as les bribes d’information que tu cherchais dans sa réponse. T’écoutes attentivement ce qu’elle te raconte, prenant note de certaines choses autant que possible. Les questions se succèdent dans ton esprit sans qu’elles ne traversent tes lèvres, vaut mieux lui laisser le champ libre. Tu réalises encore plus ta chance, les bons côtés de ta vie presque tranquille. T’as pas eu besoin qu’on te sauve la vie, t’as juste eu un coeur brisé et ça te semble bien petit en comparaison. « Désolée… » Est tout ce que tu trouves à répondre lorsqu’elle te dit que ta question résonne en elle. Tu sais pas si c’est une mauvaise chose à ses yeux, mais les excuses traversent tes lèvres en automatisme - au cas où.
Mais au fond, tu te reconnais aussi dans ce qu’elle dit, cette envie de changer de voie malgré la peur de blesser - de décevoir dans ton cas - et la peur. « Je suis étudiante en actuariat. » La réponse à sa question est un autre automatisme. « C’est euh… » Le choix de tes parents ? « Ennuyant. » Un drôle de mot vu que c’est ta future carrière. Tu pourrais t’arrêter là, te contenter de souligner la chose, mais l’envie de te confier se fait sentir, en partie parce qu’elle a été honnête avec toi. « Mes parents s’attendaient à ce que j’aille dans un programme prestigieux, j’ai choisi un peu au hasard. » Tu ne te souviens même plus ce qui t’a poussée à choisir ça en particulier. Tu sais juste que ça ne te convient pas vraiment au fond. « Donc je comprends l’envie de changer, vraiment. Je me dis que j’aimerais bien bosser avec des animaux ou peut-être écrire. » Écrire une aventure fantastique serait génial, mais t’es pas non plus une écrivaine dans l’âme. « J’ai juste pas envie de décevoir personne. » Que tu conclus un peu tristement, avant de réaliser ta bévue. « Ça ne t’aide pas beaucoup, désolée. » Ouais, tu réalises que tu l’embêterais peut-être elle en ne lui étant d’aucune utilité. Oups ?
trigger warning : warning : (fiche) extrémisme religieux, prostitution (rp) vulgarité trigger : plutôt rien, mais on en discute de toute manière.
gif :
âge : (vingt-et-un ans) la fleur de l'âge, les années où on profite à fond. et lena découvre vraiment ce que veut dire profiter. (5 juin)
statut civil : (amoureuse) de la douce et délicate fleur qu'est Nina.
occupation : (serveuse au masquerade cub) à temps-plein.
habitation : au (107 garden district) dans le fameux Manoir d'Aoden Lynch.
disponibilité : oui, toujours !
code couleur : salmon
mes trophées :
[ sortir et tout oublier ]
@Kashaya Pawar Parler de parent te fait du bien comme du mal. Cela te rappelle que ton père est là et qu'il semble avoir envie de l'être pour toi, mais que tu as peur. A cause de ce que tu as vécu et de ce que tu n'arrives pas à pardonner. Tu souris pour donner le change et tu t'accroches à ce qu'elle te dit. C'est plus simple que de te concentrer sur tes propres problèmes.
Quand elle s'excuse, tu relèves tes grands yeux triste vers elle. « Il ne faut pas être désolé, c'est intéressant de réfléchir et de se remettre en question. » En réalité, ça fait mal, c'est vrai et si tu peux l'éviter, tu le fais. Mais tu détestes la pitié. Tu détestes qu'on te voit comme la petite chose fragile que tu es. Sûrement parce que tu n'assumes pas ce côté et puis parce que certaines bonnes choses te sont arrivées dans la vie et que tu préfères célébrés celles-là plutôt que ... tout le le reste.
Kashaya reprend sur ce qu'elle fait et surtout pourquoi elle le fait. Et même si nos parcours n'ont rien à voir, je peux reconnaître une similitude. On s'est retrouvé un peu par hasard dans ce qu'on fait actuellement. « Etrangement, si, ça m'aide. » Tu t'arrêtes deux secondes pour remettre tes pensées en place, puis tu tentes d'expliquer. « En fait, je crois que je jalousais les gens qui avaient les moyens de faire ce qu'ils voulaient quand je n'avais pas le choix. Sauf qu'en réalité, c'est toujours plus complexe que ça et... ton parcours m'a aidé à me poser les bonnes questions. » Tu souris, pour t'excuser si tu as été maladroite. « Puis de toute manière, c'est dur de choisir dans quoi on va partir à peine le lycée fini, fin à 18 ans tu sais pas ce que tu veux faire de ta vie ! » Comme si, avec tes 20 ans, tu étais bien plus vieille et plus sage. Tu lèves les yeux au ciel. « Mouais enfin, maintenant je sais toujours pas ce que je veux faire de ma vie. » Tu te mords la lèvre pour t'empêcher de rire inutilement et tu trifouilles tes bagues pour réfléchir. « En fait, je crois qu'il faut que je teste, je saurais pas ce qu'il me plaît tant que je ne l'aurais pas fait. » Cette remarque tu aurais pu juste la garder dans ta tête, elle est pour toi seule, mais tu as besoin de dire les choses à voix haute, comme avec Dale.
Le coup d'oeil que tu jettes vers la salle te donne une idée. « Viens on essaie de deviner les études des gens-là, p'être ça nous donnera une idée ! » Et puis, après, discrètement, vous iriez leur demander confirmation, comme ça, un horizon de possibilité s'ouvriront devant vous. Puis tu t'arrêtes, te rendant compte que tu n'as pas répondu à ses passions. « J'ai jamais aimé lire et je comprenais pas trop pourquoi tant de monde le faisait, puis j'ai rencontré une fille dans la rue qui m'a motivé. Je me souviens plus quel livre c'était, mais je l'ai lu, et j'ai apprécié. Alors écris, pour toutes les filles comme moi qui savent pas que lire c'est génial. » Ouais, un peu embrouillés comme parole, mais l'endroit est propice aux aveux, c'est simple ici, dans cette grande salle bruyante, comme si on échangeait des secrets, parce qu'on sait pertinemment, qu'on ne se reverra jamais.
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