The flower and her angel - pv Lenaïg

[ The flower and her angel ]

Nina & Lenaïg
Le jour-J est enfin arrivée. Tu vas enfin revoir Lenaïg. La revoir en tant qu’amie entends-tu. Ce soir, il n’y aura pas de relation entre une commerçante et une cliente entre vous. Ce lien est de moins en moins présent entre vous au profit d’un lien amical. Elle prend de plus en plus de place dans ta vie sans l’envahir. Et elle continue de perturber ton cœur en sa présence. Même plus que cela. Désormais, tu n’as plus besoin de la voir pour que ses battements s’emballent. Penser à elle suffit à accélérer ton rythme cardiaque et à étire tes lèvres d’un tendre sourire. Tu es toute joyeuse depuis ce matin. Une joie que tu pourrais mettre sur la douceur printanière tombée sur la NOLA. Elle est évidemment liée à la fleur humaine que tu t’apprêtes à rejoindre ce soir. Tu es pressée d’y être. Depuis l’ouverture de la fleuristerie, tu comptes les heures. Tu ne le fais jamais habituellement. Au contraire, à la boutique, tu es hors du temps, dans ta bulle. Au point où c’est ta mère qui te prévient que la fermeture est arrivée. Aujourd’hui, elle n’en aura pas besoin. Tes prunelles scrutent la pendule de la réserve à la moindre occasion. Tu as repéré la trotteuse passer sur le douze. Dans deux tours, 19h sonnera. Dans deux minutes aura lieu ta libération. Dans cent-vingt secondes, ta journée de travail sera terminée. Excitée comme une puce, tu as déjà rangé ton poste depuis un quart d’heure. Tu attends le top pour filer. A 19h tapantes, tu files vers ta mère. L’impatience se lit sur ton visage. Elle ne fait pas sa caisse. Elle attrape ton bras et vous quittez le magasin.

Le trajet en voiture te semble être une éternité. La circulation est si dense. D’ordinaire, tu t’en moques. Tu n’es jamais pressée de rentrer à votre appartement. Et de retrouver son étroitesse oppressante. Là, c’est différent. Arrivées chez vous, tu fonces prendre une douche chaude revitalisante. Propre, tu te rends dans ta chambre. Face à ta penderie, tu réfléchis à quelle tenue mettre. Ton choix se porte sur ta longue robe blanche sans manche. Habillée, tu retournes dans la salle de bain. Tu coiffes tes cheveux bruns. Tu hésites à piquer un peu de maquillage à ta mère. Au final, tu optes pour rester naturelle. Prête, tu rejoins ta mère dans le salon en train de regarder la télé assise sur le canapé. Tu lui indiques pourvoir y aller. Elle se lève et vous partez. Avant de partir, tu n’oublies pas de prendre ton sac contenu ton pyjama pour la nuit et la boite en plastique contenant tes madeleines fraîchement faites du matin. Tu les as préparées à ton réveil. A la fois par envie de faire plaisir à ton hôtesse et également par principe inculqué qu’on ne vient pas chez quelqu’un les mains vides. Tu en as mangé quelques-unes à la sortie du four en guise de petit déjeuner. Tu as même pensé à en laisser pour ta mère. Elle pourra se régaler devant son film du soir. Tu entres l’adresses du manoir dans le gps de ton téléphone. Tu découvres le nombre de minutes qui te séparent de Lenaïg. De longues minutes. Des interminables minutes. Pourtant, tu stresses en route. Une boule se forme dans ton ventre. Ce moment est le premier de ta vie. Tu n’as jamais découché de chez toi.

Ta mère ressent ton angoisse. Face à l’immense bâtisse, elle attrape ta main. La serrant tendrement, elle dépose un baiser sur ton front. Tu descends du véhicule rassurée. Tu avances vers la porte d’entrée. Ton palpitant pulse fortement dans ta poitrine. Tu frappes trois coups sur le battant. Patientant son ouverture, tu lies tes mains devant toi. Tu te demandes qui viendra ouvrir ? Le propriétaire ? La majordome ? Lenaïg ? Il va de soi que tu préfèrerais voir la bouille angélique de la blonde. Tu es venue uniquement pour elle. Et aussi un peu pour entendre Espoir. Cependant, malgré la justesse de son chant, les notes de Lenaïg sont plus agréables à tes oreilles. Ses paroles sont une mélodie apaisante. Une berceuse qui endort tes démons internes. Un hymne au bonheur. Et sans doute davantage.

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Nina & Lenaïg
Tout comme le vendredi, le samedi est un jour tout à fait normal pour toi. Tu bosses le soir, tu as travaillé la veille. Ce sont les soirées pleines, remplie de monde, de bruit et de commandes. Il faut donc un maximum de serveurs, et tu réponds toujours à l’appel. Comme si tu avais le choix en réalité. Bon, le fait que ton père soit le patron t’aide un peu, tu peux t’arranger plus simplement pour demander un temps libre.

C’est pourquoi, ce samedi-là est particulier. Tu ne travailles pas. Alors la journée te parait trop longue. Tu as hésité à te rendre dans la boutique de la maman de Nina, mais tu n’as pas osé, ayant peur que ta présence soit prise pour ce qu’elle est réellement et ça te fait trop peur. Trop peur qu’on sache combien tu tiens à Nina alors que vous n’êtes qu’amies. Depuis peu de temps en plus. Trop peur qu’elle sache combien elle est importante pour toi et … qu’elle prenne peur à son tour. Tu es persuadée qu’elle est totalement hétéro et qu’elle ne voit en toi qu’une amie, pourtant, tu meurs d’envie de poser la question, de savoir si tu as la moindre chance. Seulement, tu te tais, c’est trop tôt.

Tu soupires, nue devant ton miroir, tu cherches une tenue. Tu en as déjà essayé cinq, en leur trouvant à toutes un défaut. La robe fait trop classe, le pantalon est si canon mais si peu confortable, ce short te met tellement en valeur mais… ce n’est pas un date. Tu sais y faire pour draguer, séduire, quand les choses sont claires. Là, vous êtes juste pour une soirée entre copine. Il ne faut pas en faire trop. Alors pourquoi est-ce que ça te noue le ventre ?

Soudain, tu as une illumination. Tu vas appeler Yaël. Il va bien pouvoir t’aider, t’es certaine qu’il peut faire ça pour toi. Vous ne vous êtes jamais vu, c’est ton pote de téléphone, avec qui tu discutes, souvent, mais là, c’est un cas de force majeur et tu es certain qu’il saura réagir. Au bout de six sonneries, tu manques de lâcher le téléphone, dépitée. C’est là qu’il répond. Yaël te sauve la vie et, c’est le coeur plus léger, que tu enfiles la robe légère mais bien cintrée, qu’il t’a aidé à choisir. Direction le maquillage. Tu as bien remarqué que Nina n’en porte pas, mais toi, tu es incapable de faire sans. Tu n’hésites jamais à en faire trop et les paillettes qui te recouvrent te rende parfaite.

Quand tu es prête, tu regardes l’heures et… tu paniques. Il reste encore trois heures avant que la fleuristerie ferme ! Qu’est-ce que tu vas faire ? En plus, t’es déjà prête. Tu appelle Cloé, la nièce d’Isaac et lance un Disney. Tout pour ne pas passer à la suite. « T'es très belle Lena. » te salue l'enfant. Un vrai sourire s'étire sur tes lèvres, et tu te sens mieux. Tu as bien eu raison de l'appeler elle.

Une fois Cloé repartie et l'heure fatidique des dix-neuf heures passées, tu te mets dans le petit salon, en bas. Tu attrapes un livre, mais ton regard fixe plutôt la fenêtre, de là, tu devrais voir une voiture rentrer dans le domaine. Pourtant, les coups portés sur la porte te font sursauter. Elle est là ! Tu cours vers la porte. « T'inquièèèèète Faith, c'pour moiiiii. » hurles-tu pour éviter qu'elle se montre. Même si tu n'as aucun doute qu'elle va vous regarder par l'escalier. Isaac aussi en aurait été capable, s'il était là. Tant pis, vous vous enfermerez dans ta chambre et vous serez tranquille.

« Hey ! » la salues-tu avec un grand sourire. « Bonjour Madame Gold ! » lances-tu énergiquement vers la voiture qui s'éloigne. Aurais-tu dû inviter la mère de Nina à entrer pour voir la demeure ? Tant pis, c'est trop tard. « Allez viens ! » L'impatience, l'attente, tout est terminé. Maintenant qu'elle est là, ton coeur est plus léger, plus joyeux. Tu n'es plus incertaine, juste reconnaissante. « Est-ce que t'as mangé ? Si non, tu veux qu'on prépare un truc ou qu'on commande à manger ? J'apprends à cuisiner avec Isaac, mais j'suis pas encore très douée, mais j'serais contente de cuisiner si t'as envie. Mais t'as p't'être déjà mangé ? » Et voilà, le moulin à parole le retour. Tu ne manges pas à un horaire fixe et encore moins le soir ou tu prends rarement un vrai repas. Isaac et Aoden devraient rentrer tard dans la nuit, ou tôt dans la matinée, s'il seulement ils rentraient. Tu regardes autour de toi, vous êtes encore dans l'entrée. « Mais tu veux p't'être qu'on monte dans ma chambre d'abord ? » D'abord quoi ? Tu n'as aucune idée, tu es excitée comme une puce, incapable de tenir en place.

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Nina & Lenaïg
Les secondes sont longues. Tes mains sont moites. Ton estomac se noue. Ce monde est si différent du tien. Ce n’est pas une bonne idée d’y revenir, Nina. Jamais tu n’appartiendras à cet univers. Tu n’as pas envie de toute façon. Tu te contentes de la simplicité. Tu n’as pas ta place ici. Et sans Lénaïg, tu n’aurais pas posé le moindre orteil dans cet environnement. Cette fille a le don de bouleverser ton quotidien. Tu as peur de la décevoir. Tu es si loin de son standing. Pourtant, c’est elle qui a initié cette rencontre. C’est elle qui a réclamé ta compagnie. Ce ne sont pas les prétendants qui manquent dans son entourage. Au Masquerade Club, tu es certaine que de nombreuses personnes gravitent autour d’elle. Elle a probablement l’embarras du choix pour avoir de la compagnie. Et c’est toi, la discrète fleuriste, l’invisible qu’elle a choisi pour occuper le temps précieux de sa soirée. Cette pensée continue de troubler ton esprit. Tu te poses des centaines d’autres questions à son sujet. Des questions qui resteront sans réponse pour cette fois. En effet, la porte vient de s’ouvrir pour te dévoiler le visage lumineux de ce soleil humain. « Coucou. » Tu es une nouvelle fois avare en mots. Ce n’est spécifique à sa personne. Tu n’es pas très loquace. Le large sourire qui étire tes lèvres vaut plus que de futiles paroles. Tu es si contente de la voir. Ton palpitant partage ton avis et pulse un peu plus fort dans ta poitrine. Tu souris également par amusement de la situation. Ton hôtesse est extrêmement bavarde comparée à toi. Et elle semble avoir la mémoire courte. Tu ne lui en veux pas. Elle ne pouvait pas être parfaite. Personne ne l’est. « Tu as oublié que j’ai dit payer des pizzas ce soir. » Tu ne l’as pas annoncé en l’air. Tu tiens tes promesses. Elles ne sont pas rares par hasard. Tu une fille honnête. Un autre argument remettant en question ton travail dans un commerce. « Alors non j’ai pas mangé. Sauf si tu considères avoir grignoté une madeleine comme avoir mangé ? » Tu fouilles ton sac dans la seconde. Tu lui tends la boite en plastique contenant les gâteaux. Bien que fermée par le couvercle, de douces odeurs sucrées en émanent. « C’est pour toi. Enfin pour nous. Pour vous… » Les biscuits sont destinés à l’ensemble des personnes sous ce toit. Il en a largement assez pour tout le monde. Tu as été généreuse sur la dose. Tu préfères en avoir trop qu’en manquer. S’ils survivent à la soirée et à la nuit, vous pourrez les savourer au petit déjeuner. « Je veux bien poser mes affaires oui. » Tu ne vas pas les trimballer à chacun de tes pas. Tu pourrais les laisser à l’entrée. Ici, elles ne gênent en rien. Mais tu admets qu’elles feraient tâche dans le décor fleuri. Tu constates avec joie que les bouquets sont toujours là. Et à en voir l’épanouissement des fleurs, elles sont entretenues soigneusement. Ton instinct te pousse à avancer vers une composition. Tu te penches pour sentir ses effluves parfumés. « Tu vas bientôt te reconvertir en fleuriste. » Tu la complimentes gentiment. A tes yeux, elle est l’unique responsable de cet entretien. Au final, il est peut-être dû à la majordome. Ton ventre se met à gargouiller bruyamment. Le glouton est affamé. Il a surtout envie de se régaler de pizza. « On monte dans ta chambre et on commande à manger après ? » Tu demandes timidement. Tu ne veux pas lui imposer ta faim. Au pire, tu peux piocher dans les madeleines. « Ou si tu veux, on peut les faire nous-même. » Elle a évoqué cuisiner. Tu refuses de la regarder faire passivement. Tu n'as pas éduqué comme cela et tu aides ta mère tous les jours à élaborer vos repas. Et si vos pizzas ne vaudront pas celles faites par la pizzeria à côté du Paradis vert, cela te permettrait de partager une activité avec elle. Un moment de complicité.

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Nina & Lenaïg
La première pensée qui te traverse l’esprit quand tu la vois entrer dans le manoir c’est « qu’est-ce qu’elle est belle ». Encore plus belle qu’elle n’a pas une beauté surfaite comme la tienne, enfin tu t’aimes bien et te trouve belle, mais tu passes beaucoup de temps à t’enjoliver. Elle, elle est juste belle, comme elle est. Simple et efficace. En un mot unique et bien loin de ce que tu connais. Alors tu te demandes pourquoi tu as autant de chance qu’elle ait envie de passer du temps en ta compagnie. Tu souris, en réponse au sien. Puis tu te tapes le front. « Ah ouais ouais ouais, j’ai carrément oublié. » Légère grimace pour exprimer ta mémoire de linotte. Vraiment tu ne retiens pas la moitié de ce qu’on te dit, parfois c’est saoulant. Tu pensais que tu t’en sortais mieux pour te souvenir des moindres détails de Nina, mais… apparemment non. « Miam, ça sent trop booooon ! » Tu n’as jamais trop cuisiné de gâteau, et les madeleines industrielles n’ont pas cette odeur. Tu inspires avec délectation. « Merciii. » Et tu essaies de retenir que c’est ce qu’il faut faire. Apporter quelque chose quand on est invité. Toutes les remarques et attentions dont t’abreuvait ta maman remonte à ton souvenir, voilà des années que tu ne l’avais pas mis en pratique. Tu es contente de ne pas avoir été la première invitée, tu aurais mis les pieds dans le plat sans le moindre doute.

« Oh, euh, merci. » Tu rougis. Ce n’est pas grâce à toi que tout tient debout, mais bien grâce au talent de Faith. Tu te sens coupable, mais tu ne peux pas lui mentir. « Faith y est pour beaucoup. » avoues-tu avec un petit sourire gêné. Quand tu lui as dit que tu avais besoin d’aide c’était sincère, tu as besoin d’elle pour apprendre et entretenir les fleurs. Vous arrivez dans ta chambre. Il y a un deuxième lit installé - au cas où. Tu aimes bien trop la compagnie, mais tu ne veux pas qu’elle croit que tu la forces où quoi. Juste, dormir avec quelqu’un est bien trop agréable. « Papa a installé un lit, mais y a aussi une autre chambre si tu préfères. » Tu ne veux pas qu’elle se sente gênée, mais c’est peut être ce que tu dis qui la gêne. Tu n’es pas encore tout à fait habituée à ces débordements de richesse. « Enfin on a le temps de voir, viens ! » Sans lui laisser d’autre choix que de jeter ses affaires par terre, tu l’attires vers la cuisine, en courant, lui tenant la main. Tu la lâches enfin quand vous arrivez devant le frigo. « Voyons voir ce qu’il y a. » Depuis que tu vis ici, tu n’as plus fait les courses, tu ne sais même pas ce qu’on trouve. Mais tu vois des pâtes à pizza sur le haut du frigo, victoire. « Alooors, en vrai, j’apprends petit à petit donc ça me plaît trop de cuisiner, vraiment, mais mes exploits se résument à un gâteau au chocolat pas trop mauvais et des pâtes au fromage, à l’italienne, ça c’était une tuerie… même si j’suis pas sûre d’en avoir déjà mangé de vraies, genre faites par un italien quoi. » Et voilà, tu te remets à parler tant et si vite. Tu fais une pause et la regarde. « Mais si tu veux commander, ça me va carrément aussi ! Juste, je serais un boulet en cuisine, mais un boulet motivé, ça je jure ! » Tu souris l’air innocente. Pitié qu’il y ait tout ce qu’il faut dans le frigo et quelle dise oui !

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Nina & Lenaïg
Etrangement, malgré ton sens de l’orientation désastreux, tu t’aperçois avoir mémorisé le chemin de sa chambre. Son doux parfum chatouille tes narines à chacun de tes pas. A moins qu’il ne provienne directement d’elle. En tous cas, tu es toute guillerette sur le trajet. L’endroit est le même que dans tes souvenirs à la différence notable du deuxième lit. Tu n’as pas réfléchi où tu allais dormir ce soir. Découvrant la soirée pyjama, tu en ignores les codes. Tu espères au minimum que vous partagerez la même pièce. Tu as envie de passer le plus de temps possible à ses côtés. Et il serait dommage d’être venue chez elle pour ne pas profiter de sa présence. Sans avoir le temps de lui répondre, la blonde redevient la tornade humaine que tu connais. Tes affaires à peine posées par terre, elle attrape ta main et te fait quitter la pièce. Tu n’as même pas pu saluer Espoir ou du moins tenter de le voir. Tu ne protestes en rien face à son empressement. Au contraire un sourire étire tes lèvres en sentant la délicate chaleur de ses doigts à travers les tiens. Tu es limite déçue de rejoindre si vite la cuisine. Sur place, tu es obligée de rompre le contact manuel. Tu souris à l’écouter te narrer son rapport à la cuisine. Elle est tellement loquace contrairement à toi. Et si tu aimes le silence, tu adores l’entendre parler. Si tu ne sais pas réellement ce que tu ressens vis-à-vis d’elle, tu es certaine d’aimer sa voix. « Une aussi jolie fille peut pas être un boulet. On va faire nos propres pizzas. » Tes joues rosissent dans la foulée. Ton compliment trahit ton trouble. Afin de te reprendre, tu avances vers son frigo. Tu saisis les deux pâtes à pizza et divers ingrédients jugés utiles pour leur confection. C’est ainsi que tu te retrouves les bras chargés de fromage, de jambon, de lardons, de sauce tomate, d’olives, de champignons frais, d’un poivron et tu en passes. Tu déposes le tout sur le plan de travail. Tu files te laver les mains à l’évier. Les mains propres, te voilà prête à attaquer. Tu sors la première pâte de son paquet. Tu l’étales délicatement. Ouvrant le pot de sauce tomates, tu te rends compte ne pas avoir de cuillère. « Tu peux me donner une cuillère et un couteau s’il te plait ? » Tu n’es pas chez toi. Tu ne sais où sont rangés les couverts. Et hors de question que tu fouilles partout. Si tu t’es montrée intrusive auparavant, tu n’en es pas à ce point. Plus tard, à force de prendre la confiance, à développer votre lien et à venir régulièrement, tu seras probablement indépendante. Aujourd’hui, tu resteras à ta place et la jeune femme timide. « Il nous faudra aussi une poêle pour cuir les lardons et les légumes. » Tu n’oublies pas de l’inclure dans la préparation. Le but de ta proposition était surtout de partager un moment ensemble. Tu ne souhaites pas qu’elle soit dans son coin à te regarder. Tu ne désires pas non plus paraître directive. Tu n’es pas sa cheffe. Il n’y a aucun rapport hiérarchique entre vous. « Ah et tu peux aussi préchauffer ton four. » Le temps de réaliser votre repas, il sera chaud ainsi. Vous n’aurez plus qu’à les enfourner une dizaine de minutes avant de vous régaler. Rien que d’y penser, tu t’en lèches les babines d’avance.

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Nina & Lenaïg
Le compliment de Nina te va droit au coeur. C’est gratuit, inattendu et si mignon. Tes joues rosissent à l’instar des siennes, mais vous êtes chacune trop concentrées sur vous-même pour remarquer la gêne de l’autre. « Oh, euh, merci. M’enfin c’pas juste ! » Voilà de ton mode jérémiades « Toi t’es belle et douée en cuisine ! » Tu espères qu’elle va rire. Tu aimes quand tu tombes justes et qu’elle sourit. Tu aimes repérer ces petites étoiles dans le fond de ses yeux. « Parfait pour les pizzas, ça va être drôle au pire. » Le ‘au pire’ fait référence à ton carnage culinaire. Si ce n’est pas mangeable - mais tu as confiance en Nina pour redresser le niveau - vous pourrez toujours commander !

Elle s’active et tu la suis sans rien dire, te lavant les mains après elle, observant les ingrédients choisis. Les champignons t’en mange jamais, c’est moche comme aliment, mais qui sait, peut être que ça a un goût intéressant ? Tu te promets de ne rien dire pour découvrir joyeusement ! Tu lui donnes ce qu’elle demande, mais pour la poêle tu as un doute. Tu ouvres un tiroir que tu juges prometteur et « oups raté » rigoles-tu en refermant le tiroir de casseroles. T’étais pas trop loin. « Quand j’dis que j’sais pas cuisiner, c’est vraiment parce que je le fais jamais. » Tu n’as pas touché la moindre poêle depuis que tu es ici. Le four par contre, ça oui, tu as déjà fait des gâteaux avec Isaac. « Voilà, maintenant faut découper ? » Tu es inculte, mais tout de même, tu as une petite notion de ce qu’il faut faire. « Des planches » murmures-tu en passant en revue la cuisine. Ah, si seulement tu regardais Faith plus souvent. « Là ! Avec les gros couteaux ! » t’exclames-tu en ouvrant le tiroir.

Tu es un félin en chasse. Tu rigolerais toute seule si tu n’avais pas peur de passer pour une débile auprès de Nina. « Je ne t’ai donc pas donné le bon couteau tout à l’heure. » dis-tu avec un petit sourire en voyant ce qu’elle a devant elle. Un couteau de table quoi. « J’suis prête ! » Tu ne songes pas laver les légumes avant de les couper, mais tu attends ses instructions. Tu es son commis de cuisine - Cloé t’a forcément à voir Ratatouilles, tu as retenu un mot au moins - et tu es prête à tout pour bien faire. « Ok, en vrai, j’suis grave motivée, mais faut que tu me montres d’abord. » Idéalement, t’as envie que ce soit comme dans les films, qu’elle s’approche par derrière prenne tes mains dans les siennes et coupe avec toi. Mais tu te doutes bien que vous êtes dans la vraie vie et qu’elle va juste faire devant toi et que tu vas recopier ses mouvements. Mais tu as bien le droit de rêver non ?

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Nina & Lenaïg
Lenaïg te complimente une nouvelle fois. Tes joues rosissent une nouvelle fois. Tu n’es tellement pas coutumière du fait. Tu as entendu davantage de reproche à ton égard que de compliment. Ton père te rabaissait sans arrêt. A force de l’entendre, tu as fini par te convaincre de sa vérité. Et même si depuis le temps, grâce au travail de ton psy, tu t’es détachée de ces mots destructeurs, tu manques encore de confiance en toi pour accepter les éloges. Cependant, tu ne peux nier qu’elles te touchent en plein cœur. Mais ça, c’est surtout parce qu’elle sorte de la bouche de cette fille, de cet ange humain. « Tu dirais pas ça si tu avais mangé mes dernière lasagnes. » Tu as oublié de mettre le timer sur le four. Tu t’en es aperçu au moment où une odeur de brûlé est venue titiller tes narines. Ton plat a été bon à jeter et vous avez commandé votre dîner avec ta mère. Tu ne désires pas revivre cette mésaventure ici. Tu surveilleras la cuisson même si tu préfères poser ton regard sur son doux visage. Surtout quand elle rit. Ce qu’elle est belle quand elle rit. « Pourquoi tu cuisines jamais ? T’aimes pas ça ? » Tu refais l’intrusive, Nina. Toi, tu aimes cuisiner. A la base, tu t’y es mis pour soulager ta mère. Ton père ne faisant rien à la maison, elle se coltinait tout en rentrant du travail. Faire à manger lui dégager du temps libre et lui offrait du repos. Enfin, un repos relatif tant ton paternel la violenter par ses mots ou ses coups. Malgré la fin de cet Enfer, tu as gardé cette habitude. Un air niais sur ton visage, tu attrapes les ustensiles qu’elle te tend. Tu hoches la tête à sa question. Tu files laver les légumes. Propres, tu reviens les déposer sur le plan de travail. Vous êtes désormais parée à vous lancer. « Bien sûr. On va commencer par le poivron. » Tu le saisis, tu retires la queue à son sommet puis tu le coupes en deux. Tu donnes une moitié à Lenaïg. « Maintenant faut le vider, comme ça. » Tu lui montres de tes gestes délicats comme si tu manipulais des fleurs. Vidé, tu vas le rincer sous le robinet pour le débarrasser des pépins. « Il reste plus qu’à faire des lamelles. » Ce que tu réalises sous ses yeux. Prêtes, tu les places dans une assiette à proximité en attendant de t’en servir pour confectionner vos pizzas. « A toi maintenant. » Montrer est une chose, refaire en est une autre. Elle devrait s’en sortir sans souci. Tu lui fais entièrement confiance. Au pire, tu viendras l’aider. Dans un moment de folie, tu te positionneras dans son dos, tu te délecteras de l’odeur de sa soyeuse chevelure, ta main agrippera la sienne et tu guideras ses mouvements. Et dans tes rêves, tu enrouleras tes bras autour de sa taille avant de déposer un baiser dans son cou. Que t’arrive-t-il, Nina pour penser de la sorte ? Jamais tu n’as eu de telles pensées. « Fais attention à tes doigts. On a dit pizzas, pas salade de doigts au menu. » Ton rire cristallin résonne dans la salle. Tu es de bonne humeur. Tu es heureuse. Et si tu connaissais tes sentiments, tu dirais même que tu es amoureuse.

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Nina & Lenaïg
Le seul avantage à cette tornade de compliment, c'est que vos joues rosissent en coeur. Tu aimes sentir qu'elle apprécie ce que tu dis, parce que tu le penses réellement. Jusqu'à peu, tu n'étais pas à l'aise avec l'idée de dire ce que tu pensais positivement des autres, mais depuis que tu as vécu toutes ces choses horribles, depuis que tu as failli perdre ton père, tu dis les choses telles que tu les penses, avec ton coeur et sans retenu. Parce que la vie est trop courte pour attendre indéfiniment. Bien sûr, on pourrait te le reprocher dans ton histoire (le mot est bien grand) avec Nina. Tu devrais lui dire combien tu rêves d'elle, mais tu n'es pas certaine que le timing est le bon. Pour la première fois dans ta vie, tu as envie de faire les choses bien et en douceur, alors tu te laisses faire. Acceptant son amitié comme le plus précieux des trésors. « Et qu'est-ce qu'elles avaient ces lasagnes ? » Rien que le mot te fait envie, c'est exotique comme plat non ? Très européen. « Oh euh » tu hésites, tu as compris que vous êtes différentes, mais tu aimes ce qu'elle est, entièrement, est-ce qu'elle peut apprécier ce que tu es, toi ? « Je me fais livrer à manger, ou je prends les plats tout fait. » Tu as envie de te justifier, mais tu as peur de rompre le moment, alors tu ne dis rien. Baissant les yeux, puis après une forte inspiration. « Avec ma mère j'avais l'impression de vivre une fausse vie, de n'avoir droit à rien, alors, quand je suis partie » tu laisses beaucoup trop de choses sous silence, mais si elle veut poser des questions, tu y répondras, peut être « j'ai juré de tirer un trait total. Elle n'achetait rien en magasin, on ne mangeait que les légumes de notre potager, je détestais la voir faire. » Les souvenirs affluent, des moments que tu avais oublié tellement effacé par le reste. Tu savais couper des poivrons à l'époque, tu ne t'en souviens que maintenant. « Alors j'ai fait tout le contraire, je n'allais que dans les grandes surfaces, les fast-food, je me moquais des paysans » Tu as honte, maintenant. « C'était si facile, si à portée de main. » Tu as toujours peur de ce jugement, mais tu préfères qu'elle sache dans quoi elle s'engage, t'es pas une fille bien. Tu relèves le regard pour voir ses yeux. « Depuis peu, je comprends que j'avais tort, et même, je crois que tu viens de me débloquer des souvenirs que j'avais enfoui. » Tu souris, pour dissiper le malaise. Comme si c'était si simple. « Mais bon quand je vois les sous qu'on économise en faisant soi-même, ça vaut l'coup ! » Clin d'oeil complice, ah, Lena, si tu savais.

Ensuite, tu la regardes s'occuper du poivron et tu fais tout comme elle, avec quelques secondes de décalage. C'est plus fin et plus dur que tu ne songeais, tu ne sais même plus quel goût ça a, sans l'huile piquante que tu manges avec habituellement. « Ah ouais, j'confirme, ça coupe fort. » Tu l'as pas raté, tu t'es coupée. Oh, très légèrement, mais punaise, le doigt, ça coule. Tu cours chercher un bout de papier absorbant pour le coler dessus. « Rien d'grave, promis, j'peux encore être commis ! » La supplies-tu, les yeux plein d'étoiles. « Et c'est en apprenant qu'on fait des erreurs non ? Non, clairement, c'est pas ça la phrase. » Tu ris de toi-même, incapable de te corriger. Prête à lui montrer ton doigt si elle te le demande pour qu'elle voit que la blessure n'est rien, après, si elle veut jouer les infirmières...

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Nina & Lenaïg
Il t’est compliqué de reconnaître tes compétences. Tu ne te trouves rien d’extraordinaire. Et en soi il n’y a rien d’extraordinaire à cuisiner. Il n’y a rien de difficile à suivre une recette. Surtout les recettes simples que tu réalises. Tu ne lances jamais dans des choses très élaborées. Ta cuisine est à ton image : simple. Et tes lasagnes ce jour-là l'ont aussi été : ratées. « Un souci de cuisson. Le gratin était tout noir et immangeable. » En y repensant, vous auriez sûrement pu retirer la couche brûlée et manger le reste. Trop déçue de toi-même, tu as jeté le plat sans plus de considération. Tu as recommencé le lendemain avec une meilleure réussite. Prévues pour deux repas, tes lasagnes étaient si délicieuses que vous les avez terminées en un dîner. Tu notes mentalement de lui faire goûter un jour. Il te faudra l’inviter chez toi pour cela, dans ton petit appartement, très loin du luxe de son manoir. Tu ignores si tu oseras. Tu as peur qu’elle rit de ta condition. Surtout en écoutant sa façon de consommer. Tu te fais livrer une fois par mois pour déconnecter avec ta mère et lors des rares accidents culinaires. Ton budget ne te permet pas davantage. Son aisance et sa paresse justifient ses choix. Tu penses ainsi jusqu’à ce qu’elle poursuive et te dévoile des morceaux de sa vie. Tu t’aperçois qu’elle aussi a été blessée par la vie. Différemment de toi, son être a été meurtri. « Je suis désolée… » Tu regrettes de lui avoir rappelé ces souvenirs. Tes yeux s’humidifient légèrement. Tu as envie de creuser le sujet et à la fois tu ne tiens pas à ressasser son passé. Le présent est si beau qu’il serait dommage de le ternir par ta curiosité. Tu préfères revenir à vos moutons et à votre poivron. Et là tu as fait preuve de concentration et de gestes précis, Lenaïg dérape et se coupe. Loin de paniquer, elle en rigole. Visiblement, ce n’est qu’une égratignure. Une de celle que tu peux te faire à la boutique en manipulant les fleurs. Si elles sont belles, certaines n’en sont pas moins aiguisées. « Fais voir. » Tu déposes ton couteau et t’approches d’elle. Tu saisis délicatement sa main. La tendre chaleur de ses doigts t’électrise. De là à dire que ton prétexte est là pour la toucher il n’y a qu’un pas. Tu inspectes sa plaie. Elle est peu profonde et bénigne, pas de quoi l’emmener aux urgences. « Faut désinfecter et mettre un pansement, allons à ta salle de bain. » L’endroit où devrait se trouver une armoire à pharmacie. Tu la suis jusqu’à la pièce. Tu lorgnes un instant sur la baignoire, n’ayant jamais eu l’occasion de prendre un bain dans ta vie par manque de place. Face au lavabo, tu passes son doigt sous l’eau. Tu le masses tendrement en lui souriant. Propre, tu imbibes un coton de désinfectant. Tu tapotes doucement sa coupure avant de la camoufler d’un pansement. « Et voilà ! T’es prête à refaire la commise. » Un léger rire s’échappe de tes lèvres. D’instinct, ta main glisse dans la sienne pour revenir en cuisine. Tu ne lasses jamais de ce contact humain. De retour dans les lieux de l’incident, tu récupères son couteau. Vue sa maladresse, c’est plus prudent. Tu serais triste que cette soirée se termine à l’hôpital. « Par contre, c’est fini de couper pour toi. Tu peux étaler les pâtes et mettre la sauce tomate en attendant que je finisse de préparer les légumes. » Qu’elle ne reste pas passive non plus. Ça devrait être dans ses cordes. Cette tâche ne requiert aucune aptitude culinaire particulière. Et logiquement, il ne devrait rien lui arriver. Au cas où, tu es disposée à rejouer l’infirmière.

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Nina & Lenaïg
Malheureusement, tu ne peux t'empêcher de grimacer, en effet, un plat cramé, on ne peut pas y faire grand chose. C'est quelque chose que tu connais, faire brûler un plat, ça t'est déjà arrivé et à part tenter d'enlever le dessus... et bien, on peut le jeter et manger autre chose. Des bonbons dans le cas de Lena puisqu'elle ne faisait cuire - jusque là - que des gâteaux.

Lena se confie sur sa vie, pour tenter de justifier, pour tenter de passer pour une fille moins superficielle, chose qu'elle est très certainement. Elle a envie de passer ses doigts sur sa joue, pour essuyer les yeux humides de Nina, mais elle se contente d'hausser les épaules. C'est délicat de parler de soi, elle ne veut pas s'étendre à l'infini, mais elle sait combien ça fait du bien de sortir ses souvenirs-là, pour ne plus être seule à les porter. « Ne le sois pas, c'est passé. » Un passé encore douloureux, mais qui perd de son influence et importance chaque jour. Grâce à Aoden et Isaac principalement, mais aussi grâce à Nina, bien sûr. Qui lui réchauffe le coeur chaque jour. « ça ... ça fait du bien d'en parler. » avoue-t-elle en fuyant son regard. « Je vois une psy depuis un an environ, c'est dur, souvent, mais après coup, je comprends que c'était pas bon d'enfouir et de faire comme si rien n'avait existé. » C'est confus, ça se mélange dans sa tête, mais elle espère que ses mots ont un quelconque sens pour Nina, pour qu'elles partagent quelque chose, peut être.

Rapidement vous revoilà à vos poivrons jusqu'à la coupure. Elle prend les choses en main et tu la remercies mentalement. Tu as besoin de ça, de quelqu'un qui prenne soin de toi, d'elle. Tu la guides dans la maison jusqu'à ta salle de bain, bien approvisionnée par Faith, tu ne manques jamais de rien, et tu sais que c'est une chance. Tu as vécu seule, en galérant, tu sais que c'est incroyable d'avoir ce que tu as... juste, parfois, tu l'oublies. Tu la regardes admirer la baignoire. « Elle fait genre des bulles de massages ! J'ai découvert ça l'autre jour, si tu veux la tester ce soir ! » A deux, ça marche aussi, en tout bien tout honneur, vous pourrez vous baigner en maillot de bain et jouer dans l'eau, ou si elle veut être seule et tranquille, tu veux bien la laisser, mais la perdre de vue alors qu'elle est là pour toi, t'es pas prête. Pendant qu'elle te soigne, qu'elle est concentrée sur ta petite plaie, tu l'admires. Son visage est si beau quand elle s'applique, tu as envie de poser tes lèvres sur les siennes, mais tu te retiens et dépose juste un baiser sur sa joue. « Merci ! » souffles-tu. Elle est multi fonction.

Vos mains, serrées l'une contre l'autre, dans ce contact évident, simple, logique, beau, tu cours dans les couloirs avec elle. De retour à la cuisine. « D'accord ! » Tu souris et sautilles sur place, prête à cuisiner de nouveau. Tu es trop heureuse d'être là. D'ailleurs, tu lui dis. « Je suis si contente que tu sois venue ! » Puis elle retourne à ses légumes alors tu t'appliques. Plus de catastrophe, même si tu aimes qu'elle prenne soin de toi... mais tu as peur qu'au bout d'un moment elle en ait marre que tu sois un boulet. Tu sors la pâte de son emballage plastique et cherches à l'étaler sur la plaque. Mince, vous l'avez laissée dans le four, tu feras les choses bien. Une paire de gant de cuisine - un sur chaque main n'était pas vraiment nécessaire certes - tu ouvres le four et sort la plaque que tu poses sur le plan de travail. Puis tu étales enfin la pâte. Tu cherches le pot de sauce de tomate et commence à la verser. Tu attrapes une cuillère pour étaler au mieux. « C'est pas trop un carnage, qu'est-ce que tu en penses ? » T'es si fière d'avoir fait quelque chose de si quelconque que ç'en est désolant. Ton estomac gargouille. « ça cuit longtemps, j'ai faim. » Ce n'est pas vraiment ton point fort la patience.

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Nina & Lenaïg
Lena est blonde et toi brune. Elle est aisée et toi modeste. Elle est extravertie et toi introvertie. Elle est pétillante et toi terne. Vos différences sont multiples. Et dans le flot de vos différences, vous êtes similaires. Toutes les deux avez été blessées par la vie. De ce que tu as compris rapidement, sa mère l’a fait souffrir. Finalement, tu comprends mieux ce que tu ressens à son égard. Ton inconscient a probablement aperçu ses blessures invisibles. Il les a ressenties et a été attiré vers elle. Tu as envie de la serrer dans tes bras et de lui transmettre toutes tes meilleures ondes. Tu ne connais que trop bien cette souffrance. Tu sais à quel point il est difficile d’en parler. Tu as en besoin de trois psys pour réussir à prononcer le moindre mot sur tes maux. Et encore, la première séance, tu as été muette comme une tombe, refusant d’évoquer tes souvenirs douloureux par peur de les revivre. Ce qui avait l’effet de te les faire revivre la nuit, pendant ton sommeil, à travers des cauchemars. Proche de lui confier à ton tour une partie de ton passé, tu es coupée dans ton élan par son incident. Le présent primant toujours sur le passé, tu t’empresses de t’inquiéter de sa santé. Rien d’alarmant à priori mais tu es prudente. Tu ne cacheras pas non plus que ton attitude masque un désir de contact de sa personne. Sa proposition vis-à-vis de la baignoire te trouble. Tu préférerais un massage provenant de ses doigts. Évidemment, tu n’oses pas lui dire. « Je sais pas… On verra. » Tu ne souhaites ni refuser ni accepter. Tu as le cul entre deux chaises. Tu n’as pas de tenue pour te baigner. Tu n’as emmené que ton pyjama pour cette soirée pyjama. Et tu es pudique. Tu crains de lui montrer ton corps. Elle l’ignore mais porter une robe est une exception à tes habitudes. C’est une privilégiée. Et tu l’es également quand elle te remercie d’un baiser sur ta joue. Un geste amical, simple, qui rosit tes pommettes et emballe ton cœur. Quelque chose qui vient de s’implanter au plus profond de ton esprit. De quoi faire de merveilleux rêves futurs. En attendant, tu te concentres sur la réalité. De retour dans la cuisine, tu reviens à faire la tâche culinaire. Tu la diriges de ta voix fluette dénuée d’autorité. Tu la guides serait un verbe plus approprié. Tu n’as clairement pas l’âme d’un leader, tu es trop effacée pour ça. « Moi aussi. » Tu es contente d’être ici, avec elle, à partager un moment ensemble en dehors de votre relation cliente / commerçante. C’est votre premier instant entre amies. Et te concernant, c’est tout simplement ton premier instant entre ami.e.s. Tu lui souris tendrement pour la remercier. Tu reprends la découpe des légumes. Du coup de l’œil, tu la surveilles, ou plutôt tu admires ses courbes, dans ses gestes. Tu glousses quelques peu en l’observant. La rigueur n’est pas son truc. Ce n’est pas bien grave, elle ne pouvait pas être parfaite. « J’en dis que c’est digne de ma cousine de dix ans. » Tu la charries sympathiquement. Un comportement extrêmement rare venant de toi. Un énième signal que tu sens bien en sa compagnie. « Ça dépend de ton four. Je dirai entre huit et quinze minutes. » Tu t’approches de sa position. Tu déposes du gruyère râpé sur les pâtes recouvertes de sauce tomate. Tu places des lardons, des olives et une dose de tout ce que tu as sorti de son frigo précédemment. La vue est appétissante. Il te tarde de les goûter. Tu ouvres la porte du four. Tu laisses Lena enfourner étant donné qu’elle a des gants. Tu refermes la porte, vous n’avez plus qu’à attendre qu’elles cuisent. « On peut mettre la table pendant que ça cuit. » Autant occuper utilement les minutes de cuisson. Vous auriez l’air idiotes de fixer votre repas à travers la vitre en patientant. Ayant retenu où se situaient les couteaux de table, tu avances vers le tiroir et en sors deux nouveaux ainsi que deux fourchettes. Tu confies à ton hôtesse de sortir les assiettes et les verres. « On mange où ? Ici ? » Ce serait logique. Peut-être qu’elle désire manger ailleurs. Comme dans sa chambre par exemple et filer rapidement s’isoler des autres habitant.e.s du manoir.

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Nina & Lenaïg
D'un geste de la main, tu balaies ses doutes, qu'importe qu'elle ait envie ou pas de se baigner, tu voulais juste lui proposer pour qu'elle ait le choix. Tu as des millions d'idées et d'envies d'instant partagé avec elle, mais tu n'as pas cet entrain qui te presse constamment à aller plus vite, plus loin. Tu meurs d'envie de juste savourer chaque instant en prenant votre temps. « Comme tu veux vraiment, j'ai des maillots de bain ou j'peux faire autre chose, ou une prochaine fois. » Tu as mis plus d'espoir que tu ne l'avais prévu dans ton ton. Tu vas la revoir, comme amie, plus d'une fois, ce n'est pas négociable. Tu espères tellement que ça te vrille les entrailles, qu'importe que ça prenne du temps... tant que vous en avez. Tu es prête à être plus que patiente, mais si elle te repousse, tu le vivras bien trop mal.

« J’en dis que c’est digne de ma cousine de dix ans. » « Heeey ! » Tu t'offusques avec trop d'entrain. Puis tu souris, heureuse qu'elle se lâche, qu'elle blague. Vous êtes naturelles entre vous, simple, taquine et c'est la meilleure chose. « Je vais m'améliorer haha » C'est une promesse, encore une fois, de se revoir pour lui montrer tes progrès. Tu sais que tu es capable de faire de mieux en mieux et maintenant, tu as un objectif. L'impressionner ou lui faire plaisir. Qu'importe, passer du temps avec elle c'est ce qui compte. « Quinze minutes !!! Je vais jamais survivre ! » Tu poses ta main sur ton front en prenant la pause. Drama Queen. Toujours plus. Tu te fatigues toi-même. Tu la regardes prendre les affaires et tu hésites, tu as une idée. Tu souris et lui proposes. « Tu veux pas manger dehors ? Un peu plus loin y a une petite tonnelle, alors je sais, c'est mégaaaa romantique, mais qu'importe, on sera tranquille, à l'abri des regards, enfin y a personne ici de toute manière, bref, qu'est-ce que tu en dis ? » Et te revoilà moulin à parole, incapable de t'arrêter et de cacher ta gêne.

« Viens j'te montre et tu choisis, le temps qu'à la pizza cuise ! » finis-tu par choisir. Tu sors ton téléphone pour mettre un minuteur de 6 minutes, puis encore une fois, tu l'attrapes par la main et la guide dehors par la porte fenêtre du salon. Vous sortez sur la terrasse, puis prenez les escaliers de côté pour entrer dans le jardin. Les graviers roulent sous vos semelles puis tu prends le petit chemin de terre sur la gauche. Au bout de deux minutes, vous traversez les buissons jusqu'à la petite tonnelle. « Alors ? » proposes-tu, les yeux brillants. Il y a une table et des chaises dans un coin, mais vous pouvez manger sur les marches. Vous serez à l'abri de la chaleur du soleil tout en ayant une brise fraiche sur la peau. C'est parfait. Le minuteur va bientôt sonner, faut que vous retourniez voir la pizza et ensuite, peut être reviendriez vous ensemble, dans ce petit coin de paradis.

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Nina & Lenaïg
Lena est si expressive qu’elle te fait sourire. Non mieux, elle te fait rire. Tu as beau savoir qu’elle exagère, tu ne peux t’empêcher de rire face à ses propos. Tu ne moques nullement d’elle. Au contraire, ton rire cristallin se veut élogieux. Il la remercie de sa présence, de sa fraîcheur, de son énergie, d’être tout simplement elle-même. Tu as tellement vécu dans le bruit des cris que tu avais oubliés le doux son d’un rire. Surtout que le sien est merveilleux, composé de notes mélodieuses, sonore sans être agressif. « Heureusement qu’on n’a pas commandées alors. » Tu glousses. Votre attente aurait forcément était plus longue. Après, tu la comprends. Entre la vue sur une image et celle sur ton réel repas, la seconde aiguise le plus ton estomac. Le tien gargouille en pensant à la pizza qu’il va s’engloutir. Il devra patienter un quart d’heure. Le temps de mettre le temps, deux minutes seront bien passées. Et pour les dernières, admirer la bouille angélique de la blonde les fera défiler à vitesse grand V. Tu n’auras pas le temps de t’ennuyer que votre dîner sera déjà cuit. De toute façon, tu n’as pas le temps de t’ennuyer. Avec une tornade pareille dans tes parages, tu aurais dû t’en douter. Trop d’idées se trouvent dans son esprit. Sa proposition étire tes lèvres d’un tendre sourire. Ta réponse est évidente. Elle ne peut être que positive. Tu ne peux pas refuser de découvrir ce plaisir. Tu ne peux pas refuser et la vexer. Tu n’as jamais mangé dehors. Tu n’as jamais eu le privilège de le faire. L’espace était insuffisant sur ton balcon à Houston. Il n’est guère plus grand dans ton appartement actuel. Tu n’as jamais pu profiter de la terrasse d’un restaurant non plus. Profiter d’un restaurant est déjà une chose rare uniquement réalisé depuis sa seconde naissance et ton arrivée à la NOLA. Sur le point de lui répondre, elle te propose de voir avant. Même si tu n’en as pas besoin, tu acceptes, anticipant un nouveau moment en sa compagnie. « D’accord. » Ta main retrouve la chaleur de ses doigts. Elle t’entraine jusqu’à la fameuse tonnelle. Tu découvres l’extérieur du manoir. Et bien qu’amoureuse de Dame Nature, tu ne prêtes aucune attention à la végétation. Tu es trop perdu dans un rêve éveillé. Tu resserres ta prise pour ne pas perdre ce contact et te réveiller. Tu ne prêtes guère attention aux lieux une fois sur place. Tes prunelles préfèrent se poser sur les traits dessinés de son visage. Ce qu’elle est belle ce tournesol humain. Captivée par sa beauté, tu restes silencieuse, affichant un air niais. La sonnerie de son téléphone te ramène dans la réalité. « Allons chercher nos pizzas ! » Une manière de lui signifier ton acceptation. Souriante, tu entreprends de la guider jusqu’à la cuisine. Avec ton sens de l’orientation désastreux, tu vous perds. Elle vous remet sur le bon chemin. Une odeur de gratin titille tes narines du couloir. Arrivées devant le four, tu constates le joli doré à la surface de vos pizzas. Vous êtes revenues pile à temps. Comme si tu étais chez toi, tu attrapes la manique et sors la plaque du four. A l’aide d’une fourchette, tu la places dans une assiette. Tu effectues la même opération avec la suivante. Tu les coupes en six avec un couteau. Tu te demandes ce qui a pu te passer par la tête pour lui réclamer des couverts. Des pizzas, ça se mangent avec les doigts. « Je te laisse prendre les verres et de l’eau. » Tes deux mains occupées par les assiettes, tu ne peux plus l’épauler. « Oublie pas d’éteindre ton four. » Un rappel amical pour être certaine d’éviter un incident. Tout réglé, vous repartez en direction de votre coin de paradis. Tu débarrasses tes bras sur la table. Tu t’assois sur une chaise, en face de ton hôtesse. Tu ne résistes plus à l’envie de goûter. Tu prends une part et viens croquer dedans. Ta bouchée avalée, tu y vas de ton commentaire. « C’est trop bon ! » Un véritable délice. Les meilleures pizzas de ta vie. Sans doute car elle a mis un bout de sa personnalité dans les ingrédients. « Si tu la manges pas rapidement, je vais te la voler. » Tu ris une énième fois. C’est un mensonge humoristique. Tu risques de ne pas finir la tienne, ce n’est pas pour t’attaquer à la sienne.

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Nina & Lenaïg
Elle te suit, sans poser la moindre question, sans la moindre hésitation. Elle rit avec toi et tu es dans un autre monde. Pas celui d'Elsa de la Reine des Neiges, mais tout aussi magique. Tu es si heureuse qu'il fasse beau, que vous soyez seules dans ce grand manoir - pas que tu n'aimes pas Aoden et Isaac, mais tu es contente d'avoir ce temps juste avec elle, sans regards appuyé ou questions gênantes, enfin, dans tous les cas, Aoden aurait trouvé une raison pour partir, il ne veut jamais empiété sur ta vie privée, malgré tout ce que tu lui racontes. Le soleil, la légère brise, les fleurs, les arbres qui s'épanouissent, tout est sublime, mais pourtant, elle l'est encore plus. Nina. Le point central, tu as l'impression que tout tourne autour d'elle, tu ne te rappelles même plus comment tu faisais avant qu'elle soit là ! « Ok ! » C'est elle qui te guide sur le trajet du retour et tu es trop concentrée sur la douceur de ses doigts que tu ne remarques même pas qu'elle s'éloigne vers la gauche, sans voir le sentir principal. Tu ne dis rien, tu ris avec elle.

Elle récupère la pizza pendant que tu cherches les boissons. Tu prends e l'eau, comme elle te l'a demandé, mais aussi du coca et des grands verres. Tu as trop l'habitude d'avoir mille trucs dans tes mains, tu n'as pas peur de faire tomber quelque chose. « Oh mince, heureusement que tu l'as dit. » Tu étais en train de t'éloigner, Aoden t'aurait tué. Voilà pourquoi tu ne cuisines pas, trop risqué de foutre le feu à la baraque ! Tu éteins le four et la suit dehors. Cette fois-ci, le chemin vous tends les bras. Cela risque de devenir ton coin favori de la maison. Elle y serait toujours présente. « C'est moooort, à moiiii. » Mimique amusée, tu n'es pas psychorigide sur la bouffe, tu en as vu des gens passer au Masquarade, et certain sont fous. Tu donnerais ton meilleur morceau sans hésiter à ceux que tu aimes. Et à elle, évidemment. « Ah mais ouais, c'est si bon !! » Cette fois-ci tu écarquilles les yeux. C'est vraiment genre bon bon, pour de vrai. Et à part une mini coupure, ça n'a pas été si compliqué. Tu souris. Tu es capable. « Merci ! » Tu ne sais pas exactement comment dire merci ni de quoi, mais tu te lances, tant pis si elle n'aime pas les compliments. « Merci pour le cour de cuisine, pour l'instant réparation en jouant l'infirmière, pour avoir cru en mes faibles capacités de cuisinière, merci d'être venue ici aussi ! Rha, qu'est-ce que je suis heureuse. » Tu fermes tes yeux et offres ton visage au soleil. Tu manges encore une part, puis une autre, incapable de t'arrêter. Est-ce meilleur parce que tu l'as cuisiné avec elle ? Sûrement. « Tu veux faire quoi ensuite ? » demandes-tu émerveillée. Peindre la vue qu'on d'ici, regarder un film, manger des glaces, faire un karaoké, juste discuter dans un des canapés tranquille ou monter dans ta chambre, tu as milles et une idée. « On peut tout faire ici, même tes idées les plus folles. J'te jure, y a même un billard et ça m'étonnerait pas qu'on trouve une salle d'escalade. » Bon tu t'enflammes peut être, mais tu as presque envie qu'elle te propose quelque chose d'étrange juste pour voir.

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Nina & Lenaïg
Tu n’as pas le souvenir d’avoir vécue un moment de complicité aussi fort avec quelqu’un. Lena a le don de faire sauter les verrous de ta méfiance. Plus le temps passe et plus tu lui ouvres les portes de ton cœur. Tu manques grandement de confiance en toi pour l’inviter directement à y entrer. Pourtant, à chacun de ses rires, de ses sourires, de ses mimiques, elle s’y ancre plus profondément. Petit à petit, tu vides les placards de ton palpitant pour lui faire de la place. Tu ignores si elle souhaitera s’y installer. Tu anticipes quitte à vivre une désillusion plus tard. Dans tous les cas, elle y fera des passages sur le dos de votre amitié. « On partage avec ses amis. » Tu lui répliques dans la foulée, venant chiper une part de pizza sous son nez. Un acte inutile en soi. Vos préparations sont identiques, composées des même ingrédients. Cela t’a permis de la dénommer « amie ». Et c’est cela le plus important, lui indiquer ce qu’elle représente à tes yeux. Même si dans le fond, elle est probablement plus qu’une amie. Elle pourrait être ta meilleure amie par défaut, étant ta seule amie. Tu envisages plutôt un autre statut teinté de sentiments encore inconnus. Ceux qui emballent ton myocarde en sa présence et dès que tes pensées se tournent vers elle. Sa part avalée, tu lui offres une des tiennes en retour. Tes joues rosissent face à ses compliments. Un timide mais franc sourire étire tes commissures. Un sourire là pour la remercier de te rendre heureuse. « Moi aussi. » Tu n’as pas besoin d’en rajouter. Tu l’observes manger plus que tu ne manges, captivée par sa beauté mise en évidence par les rayons du soleil. Ton ventre se nourrit de doux battements d’ailes de papillons. Ta tête légèrement penchée sur le côté se régale des traits de sa bouille angélique. A peine la moitié de ton dîner ingurgité, tu poses tes coudes sur la table, ton menton dans tes paumes, tes opales dévorant la douceur de ton hôtesse. Silencieuse, tu savoures l’instant, tes oreilles bercées par une mélodie d’oiseaux. Sa voix ta ramène à la réalité. Tu clignes des paupières, encore groggy par sa luminosité. « Voir le jardin. » Tu n’es pas une amoureuse de Dame Nature par hasard. Tu souhaites le découvrir depuis que tu l’as aperçu de la fenêtre de sa chambre. Tu repasseras pour l’originalité de l’activité. Tu espères qu’elle ne t’en voudra pas pour ta simplicité. S’il est évident qu’elle te change lentement mais sûrement, tu es encore loin d’avoir son extravagance. Et tu ne l’auras jamais. Par contre, elle te donne de l’audace. Tu te lèves de ta chaise. Un sourire accroché à tes lèvres, tu saisis sa main. Tu tires délicatement sur son bras pour l’inciter à t’imiter. Une fois debout, tu l’entraînes en direction du jardin. Enfin, que tu croies, tu te fies aux grands arbres de tes souvenirs pour te guider. Tes pas sont lents, trahissant ton envie de prolonger le contact en sa compagnie, savourant la moindre seconde précieusement. Vous finissez malgré tout par rejoindre l’entrée du jardin. Un espace immense, sans doute aussi grand que l’entièreté de la superficie de ton appartement s ce n’est plus. Tes mirettes repèrent un cerisier. Tu vous y diriges. Tu cueilles tendrement un fruit de l’arbre. Tu le goûtes, le sucre ravivant tes papilles. « C’est meilleur que les cerises du supermarché. » La comparaison n’a pas lieu d’être. Gourmande, tu réitères ta cueillette. Cependant, dans ta folie d’envie de tactile, cette fois-ci, tu amènes le fruit à sa bouche, tes prunelles pétillantes plantées dans les siennes. Ton index glisse sur ses lèvres appétissantes dans ta manœuvre, découvrant le duvet de ses lippes.

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Nina & Lenaïg
Amie. Le mot résonne dans ta tête et tu souris. Oui, enfin ! Vous êtes amies et vous avez quitté vos précédents rôles de cliente-commerçante, mais tu as hâte d'enfiler vos prochains costumes, quels qu'ils soient, tant qu'ils sont positifs. D'amie vous pourriez devenir meilleures amies qui sait ? Tu n'en as jamais eu, et tu rêves de découvrir ce que cela implique. Puis, plus tard, peut être qu'elle pourrait être plus encore. Tu rougis et englouti ta part de pizza. Tu manges lentement depuis décembre, quand tu as totalement cessé d'avoir le moindre plaisir à te nourrir après le kidnapping, mais depuis quelques semaines, tu redécouvres le vrai bonheur de manger, et sa présence, c'est certain, elle t'aide. Alors tu manges en la dévorant des yeux, puis en rougissant quand elle te regarde.

Enfin, vous finissez votre repas. Il en reste bien sûr, mais tu seras heureuse de remanger une part, plus tard, et de songer à Nina. Soudain, tu penses que Aoden te posera sûrement une question et tu ne sauras pas quoi répondre. Tu secoues la tête pour chasser ton père de ton esprit. Ce n'est pas le moment. Tu souris et la suit dans le jardin. Ce n'est pas l'activité à laquelle tu avais pensé, mais elle est fleuriste, forcément la nature doit lui plaire, tu te sens idiote de ne pas y avoir songé. Tu n'y connais rien, Faith a tenté de te parler des plantes aromatiques, mais ça te passe complètement au-dessus de la tête et Aoden n'a jamais pris le temps de t'enseigner les arbres fruitiers, si tant est qu'ils existent.

« Oh j'savais même pas. » admets-tu en voyant les cerise. C'est si bon, si sucré. Mais le meilleur, c'est Nina. Quand elle t'en fait goûter une. Ton coeur se met à battre plus vite, sa présence te réchauffe tout entière et son doigt qui caresse ta lèvre. Tu vas mourir. Ce contact est si doux, si délicat, si sensuel. Tu avales la cerise avant de faire une connerie. Genre te jeter sur elle. « Oh Nina c'est si bon » Tu ne sais plus de quoi tu parles. Tu as la tête dans les nuages et ton ventre qui se tortille dans tous les sens. Et, euphorique, tu attrapes une cerise que tu approches de ses lèvres à elle. Tu veux qu'elle sente ta propre caresse cette fois-ci. Tu es incapable de lui dire combien elle te brûle le coeur, combien tu meures d'envie de l'embrasser, alors tu agis gauchement, en suivant ce qu'elle fait. Parce que, si jamais elle ne ressent pas la même chose que toi, tu vas mourir de chagrin. Alors tu préfères ne rien dire et vivre dans un potentiel déni, que de la voir partir en courant parce que tes sentiments sont beaucoup trop forts.

« Tu connais tous les arbres ? » demandes-tu quelques minutes plus tard, après avoir repris votre route, une fois gavées de cerise. « J'aimerai bien apprendre » avoues-tu d'une voix douce, honteuse de ton manque de connaissance.

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Nina & Lenaïg
Ces cerises ne sont pas uniquement meilleures de par leur culture, elles le sont surtout à travers la présence de Lenaïg. Cette fille sublime tout ce qui l’entoure, rendant ce fruit plus délicieux qu’il ne l’est vraiment. Dans l’absolu, il n’est pas plus goûteux que ceux que tu as déjà eu l’occasion de manger. Par contre, la douceur de ses lèvres est de loin la chose la plus douce que tu as touchée. Ce contact te donne des frissons. Ton cœur s’emballe dans ta poitrine, cherchant à s’en extraire pour rejoindre son jumeau et l’étreindre. Tu le retiens pas peur, Nina. Tu as peur de ce que tu ressens, cette nouveauté excitante et à la fois angoissante. Tu t’en voudrais de briser votre entente à cause d’une mauvaise interprétation. Si tu savais seulement qu’elle partageait ce sentiment d’attirance. Si tu savais reconnaître les signaux, vous ne seriez pas en train de vous torturer. D’un côté, cette torture est agréable. Tu ne peux qu’apprécier sa façon de te nourrir. Sa tendresse est divine, angélique, à son image. « C’est encore meilleur dans un clafoutis. » Ton dessert favori. Ta mère le fait à la perfection. Elle t’a transmise la recette et son art. « On pourra en faire un si tu veux. » Sous réserve qu’elle possède les ingrédients nécessaires. Vous avez déjà les fruits et les œufs, tu en as vu dans son frigo. Le sucre, la farine et le lait ne devraient pas poser de problème. Vous revivrez ainsi un moment de complicité culinaire. Et aucun risque de se blesser dans celui-ci. L’unique risque est de céder à la gourmandise et de dévorer les cerises avant de faire le gâteau. Pour l’instant, l’heure de rentrer au manoir n’a pas sonné. Vous continuez d’explorer le jardin, ta main toujours ancrée dans la sienne. « Tous serait mentir mais je connais les plus communs. » Tu es spécialiste des fleurs, pas des arbres. Lors de tes balades en forêt, tes yeux sont davantage rivés vers le sol à admirer les fleurs sur ton chemin que sur les troncs et feuillages de tes alentours. Vous arrivez devant un pommier. Malgré son ignorance, tu te doutes qu’elle a reconnu le végétal porteur de boules jaunes. « Ce sont des Golden, idéales pour faire un fondant aux pommes. » Elle va finir par croire que tu es cuisinière tant tu ramènes tout ou presque à la nourriture. Tes opales fixent son visage. Plus précisément, ses commissures. Ton désir de les toucher n’est pas rassasié. Et ce n’est pas avec ton index que tu souhaites les toucher. « Le pommier est le symbole de l’amour… » Une façon déguisée de mettre des mots sur tes ressentiments même si tu n’es pas sûre de ce que tu vis. Tu es certaine d’une chose : elle t’aimante. Tu romps la maigre distance qui vous sépare. Vos orteils sont séparés de quelques maigres millimètres. Vos poitrines se frôlent via le tissu de vos tenues. Maladroitement, tu replaces une mèche rebelle qui refuse de se faire dompter derrière son oreille. D’instinct, ton autre main rejoint sa hanche. La chaleur de son corps se transmet au tien à travers son vêtement. Un brasier nait. Un feu interne te consume. Tu fermes tes yeux. Et sans réfléchir, ta tête se penche lentement. Si elle ne t'arrête pas, jusqu’au moment de la rencontre. Jusqu’au moment où vos bouches entrent en collision dans un choc sourd. Jusqu’au moment où vous vous pouvez savourer les saveurs respectives de vos lippes.

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[ The flower and her angel ]

Nina & Lenaïg
Le terme clafouti ne te dis rien, tu espères que c’est sucré. Oui, si ça se fait avec des cerises, c’est forcément sucré non ? Tu as envie d’y goûter maintenant, avec elle, surtout. De cuisiner encore, sans faire des conneries cette fois-ci. Tu souris et acquiesces, les yeux brillants. « Oui je veux ! » Tu ris en te disant que ça ressemble à une demande en mariage. Ce que vous êtes bien loin de faire actuellement ! Enfin, sa main dans la tienne… tu écarquilles les yeux. Pendant un instant tu te demandes si finalement, vous n’êtes pas pareilles, l’une comme l’autre, indécise, hésitante, débutante. Et si ton père avait raison ? Et s’il suffisait que tu en parles ? Que tu oses mettre des mots ? Puis tu te rappelles combien elle est meilleure que toi, c’est impossible qu’elle soit réellement attachée amoureusement. Ce serait un bien trop beau. Tu avales ta salive pour tenter de reprendre un visage normal, heureuse qu’elle n’ait rien remarqué puisqu’elle songeait aux arbres. « Mhh, tarte aux pommes, c’est bon ça ! » Tu ignorais que les pommes aient des formes différentes, tu vas tenter d’apprendre. Pour elle, bien sûr. Pour la cuisinière qu’elle est. Et là, sa phrase t’arrête en pleine réflexion. D’amour ? Ton cœur se met à battre la chamade, tu ne sens plus ton estomac et dans ton cerveau, milles et une idée filent à toute allure. Et c’est elle qui fait le premier pas. Elle qui t’attrape la hanche, qui, de son souffle, te rapproche d’elle. Tu poses ta main – celle qui ne tient pas la sienne – contre elle et quand elle ferme les yeux, tu fais de même.

Jusqu’à ce que vos lèvres se touchent, jusqu’à ce que le feu brûle entre vous. La douceur de ses lèvres n’a d’égale que celle de son corps. Ton être frissonne, intégralement, de plaisir, de joie, d’excitation. Tu n’as pas rêvé. Vous êtes tiraillées par la même énergie. Tu as envie de pleurer de bonheur, mais tu te contentes de l’embrasser. Délicatement et passionnément à la fois. Tu ne veux plus te séparer d’elle. Tes doigts caressent son dos. Maintenant que tu l’as trouvée, tu ne veux plus partir. « Nina, oh Nina. » savoures-tu une fois que vous vous êtes écartée. Tu caches ta tête contre elle, incapable de t’éloigner. Et tu sens tes larmes, honteuses et traitresses, quitter tes yeux. Tu la serres contre toi. « Je suis en train de rêver c’est ça ? » tentes-tu de dire, avec ta voix prise de sanglot. Tu es incapable de croire en un tel bonheur.

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Nina & Lenaïg
Elle ne t’a pas repoussée. Le contact labial a belle et bien lieu. Tu vis ton premier baiser, Nina. Il est gorgé de tendresse. Il est loin des « pelles » décrites par ton assurée cousine. Ta langue reste sagement dans ta bouche. Il n’y que vos lèvres qui s’effleurent et se savourent. La sensation suffit largement à emballer ton cœur. Il bat vite, tambourine fort dans ta poitrine. Une mélodie d’habitude liée à tes angoisses. En ce moment, elle provient du bonheur qui t’a envahie. Un bonheur déjà présent en sa compagnie. Un bonheur désormais amplifié par la découverte de son goût. Un goût délicieux, fruité, floral également. Rouvrant tes yeux, tu constates son état. Son visage est plus radieux qu’auparavant. Du moins, c’est avant d’apercevoir des larmes rouler sur ses joues. Tu ne comprends pas ce qu’il se passe. Son attitude t’as encouragée à ce poursuivre ce baiser. Sa main dans ton dos t’as invitée à ne le rompre. Tu es dans le flou. Tu n’es pas la seule à ne pas être avec les sentiments. Mais tu refuses de la voir pleurer même si c’est de joie. Tu ne veux pas sa bouille angélique recouverte de perles amères. Tu veux la voir orner des sourires lumineux la rendant si belle. Te voulant rassurante, tu glisses tes doigts dans sa chevelure. Tu caresses les fils de blé sur son crâne. Tes opales embuées d’empathie cherchent les siennes. « Si on rêve, c’est le plus beau rêve que j’ai jamais fait. » Rien n’équivaut l’instant. Aucune de tes balades oniriques ne rivalisent avec ce que tu vis actuellement. Dans tes songes les plus fous, tu navigues sur l’océan, tu trouves une île déserte uniquement peuplée de fleurs et tu t’y installes. La prochaine fois que tu le feras, Lenaïg sera à tes côtés. Que ce soit dans ton voilier, dans ta maison, partout. « Et je ne veux plus jamais me réveiller. » Une façon de lui dire tenir à elle. Tu ne souhaites pas t’en séparer. Elle s’est implantée trop profondément dans ton être. Peut-être trop vite. Tu l’ignores. Tu es néophyte avec ces émotions positives. La douleur de son départ pourrait être dévastatrice. Tu n’y penses pas. Tu n’es pas là pour penser au pire. Tes commissures s’écartent lentement. Tu essuies ses larmes à l’aide de ton pouce. Tu retrouves son visage lumineux que tu apprécies tant. « Tu es belle… » La niaiserie dans toute sa splendeur, Nina. Tu agis simplement, en toute sincérité, comme tu ne sais que le faire. C’est ainsi que tu viens déposer un bisou sur front. Un geste protecteur enseigné par ta mère. Ta manière de lui signifier être là, pour elle, à tout jamais.

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[ The flower and her angel ]

Nina & Lenaïg
Le plus fou, c'est que tu ne rêves pas. Sa main contre toi, ses doigts qui essuient tes larmes, ses lèvres contre les tiennes, puis ses lèvres contre ton front, tout ça est bien réel. Et ton coeur fond. Tes jambes menacent de te faire s'écrouler. C'est trop beau, trop vrai, trop parfait. Tu n'as jamais eu autant de mal à faire face à la vérité, parce que maintenant, tu as peur. Tu as toujours tout fait foirer, tu n'as eu aucune relation longue de plus de deux mois, tu n'es pas capable d'être une fille bien... mais pour Nina. Tu souris pour cacher les perles qui coulent de tes yeux. Tu ne veux pas penser à la suite, aux choses concrètes, vous ne vous êtes rien promis alors... tu ne peux rien briser. N'est-ce pas ?

« Moi non plus » murmures-tu en la serrant dans tes bras. Ne plus jamais te réveiller, ne plus jamais affronter la vie, juste rester avec elle. En réalité, tu te demandes encore si tu ne vas pas ouvrir les yeux sous le pommier, après une sieste. Tu n'y crois pas. Mais ton coeur qui tambourine à l'intérieur de ta poitrine te rappelle à la vie. Tu fermes les yeux et sent son odeur. Une fois les paupières closes, tu as l'impression de sentir encore mieux ses gestes, ses caresses sur toi. Et chaque mouvement est accompagné de frisson. « Tu peux parler, t'es la personne la plus belle et naturelle que j'ai jamais vue. » Pendant un instant, des tas de prénoms te passent en tête, appartenant à toutes les personnes que tu as trouvé belle, mais Nina reste bien loin devant, en tête. « J'ressemble pas à ça au réveil, tu t'en doutes » souffles-tu en parlant du maquillage. Tu aimes te maquiller et tu le vois vraiment comme un plaisir, une manière de te rendre encore plus belle qui te plait, réellement, mais tu ne dors pas maquillée et si... elle n'aimait pas ça ? Trop de doutes qui n'ont pas encore lieu d'être, mais tu n'as aucune envie de quitter ses bras. Son câlin est la chose la plus douce que tu n'as jamais vécue. « Est-ce que t'aurais pas envie de voir un film ? » Evidemment, dans le manoir, il y a une salle de cinéma, avec vidéo-projecteur et fauteuils confortable. C'est la première activité où tu peux rester coller à elle qui t'es venue en tête. « Je n'ai vu que peu de films et j'ai toute ma culture à refaire ! » Soudain, cette phrase, te plonge dans le passée, tu te rappelles Hayden, le premier à avoir fait battre ton coeur de cette manière, le premier à t'avoir embrassé et où tu as ressenti quelque chose de bien plus puissant que du désirs. Le premier à t'avoir brisé le coeur aussi. Pourtant, aujourd'hui, dans les bras de Nina, c'est moins douloureux. Même pas douloureux en fait. Tu songes à lui et te dit que la page est tournée. Pour de bon. Alors tu souris. « Merci Nina » souffles-tu avant de déposer à ton tour, un baiser sur sa joue. Tu voudrais l'embrasser encore et sentir ses lèvres sur les tiennes, mais tu as peur que ça fasse trop, peur de ne plus jamais pouvoir t'arrêter ensuite.

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