ZARA › where do i belong

(one) Première adoptée mais pas la première des enfants, Zara a été accueillie par les parents Harel alors qu’elle avait déjà sept ans. A cet âge, elle savait déjà marcher, parler et avait pleinement conscience de son existence et de son environnement. Pourtant, il lui a fallu tout réapprendre. Venue d’Inde, la culture et la langue étaient fondamentalement différentes des Etats-Unis. S’intégrer était difficile. C’était même oppressant et frustrant par moment. Pendant longtemps, elle avait le sentiment d’être à l’écart, incomprise par la société américaine qui avait du mal à accepter ses différences. (two) Malgré tout l’amour et la bienveillance se nouvelle famille, Zara ne se sentait pas plus à l’aise sous leur toit. Pas qu’il manquait de confort, au contraire, il y avait tout ce qu’elle rêvait. Le problème venait d’elle. Elle avait constamment l’impression d’être de trop et de gêner. La famille Harel lui semblait complète sans elle. Quelques fois accidentellement oubliée par sa famille, maman j'ai manqué l'avion bonjour, elle se demandait si elle avait réellement une place parmi elle. Il lui a fallu du temps, beaucoup de temps, et un accident pour réaliser que les Harel étaient et seraient toujours là pour elle. Pour toujours sa famille. (three) Zara, elle refuse d’être un fardeau et encore moins d’être une victime. Alors, elle se bat. Elle se bat pour se faire entendre, comprendre et surtout respecter. Trop longtemps, elle a été le souffre-douleur de ses camarades de classe et trop longtemps elle a souffert en silence comme une idiote jusqu’à ce que ça ne devienne insoutenable. Pas même sa famille était au courant de sa détresse. Inévitablement, la limite de la diplomatie correcte dépassée, ses propres poings ont rencontré le creux du visage de ce garçon qui a fait déborder la goutte de trop. Résultat peu plaisant, injustice ou à moitié mérité, elle s’est retrouvée avec des heures interminables de colle. Néanmoins, de cette mauvaise expérience, elle est sortie endurcie. (four) Une certaine normalité enfin retrouvée, ses années au lycée ont été plutôt agréables, marquées par les découvertes. A commencer par un cercle d'ami. En effet, longtemps considérée comme une louve solitaire, la poupée de glace était rarement aperçue avec quelqu'un. Ce n'était plus le cas. Accompagnée par son pack, ils la surprotégeaient comme si elle était la petite dernière. Plutôt curieux alors qu'elle était pratiquement la plus âgée. Aujourd'hui, le pack a changé. Certains sont partis, certains sont restés. Mais toujours en pack de six, comme un pack de cola, un chiffre qui marche. (five) Après avoir découvert l'amitié, viennent l'alcool, le vin et ses amours. Certaines épisodes l'ont marquée voire traumatisée. Néanmoins, elle ne regrette rien car ce n'est pas plus mal d'avoir vécu certains excès pour connaître ses limites. Limites qu'elle essaie de respecter... Dernièrement, surtout lorsqu'il y a un certain Jules en face d'elle. Attraction évidente, de longue date, mais fruit défendu. C'est une tentation qui ne tient qu'à un fil. Une tentation qui n'apportera que des regrets. Alors, elle se tient fort à l'eau. Par peur que l'alcool ne lui donne trop de courage pour toucher l'interdit juste au bout des doigts. (six) Qui dit fin de lycée dit début de la vie d’adulte. Encore une nouvelle étape de la vie à affronter. Heureusement, elle a très vite su où aller : l’université de la Nouvelle-Orléans. Étudiante en langues, communication et marketing, elle espérait se faire recruter par une agence de communication. Pour dénicher son poste de rêve, elle s’est démenée, se tuant au travail pour faire partie des meilleurs. Sa vie d’étudiante sacrifiée, elle le regrette amèrement aujourd’hui. Certes, elle travaille dans une très bonne agence de communication mais seuls les mandats de traduction et d’interprète lui sont confiés, de quoi l’exaspérer. (seven) Sa vie est un perpétuel combat et elle est fatiguée. Fatiguée de se battre pour tout, elle a fini par se laisser porter par son quotidien monotone. À la dérive jusqu’à chavirer un jour. Jusqu’à ce qu’on la secoue et la réveille. C’est finalement sa sœur Joanne qui l’a remise sur les rails, par une note qu’elle a enfoncée dans la paume de sa main et qui contenait une adresse qu’elle avait longtemps cherchée et qu’elle avait oubliée. Celle de ses parents biologiques enfin retrouvée. Il lui fallait partir. Si ce n'était pas pour retrouver ses parents, c'était au moins pour se ressourcer. (eight) Mumbai est une ville qu’elle s’est efforcée d’oublier, tout comme le visage de ses parents biologiques. Pourquoi vouloir retrouver ceux qui l’avaient lâchement abandonnée ? Elle s’était fait une raison mais, au fond d’elle, elle espérait toujours y retourner pour chercher à comprendre le pourquoi du comment. Elle avait tant de question à résoudre pour avancer sereinement. Mais à l’adresse donnée, elle n’y rencontra que sa mère. Une mère qui n’avait aucune réponse à lui donner. Si ce n’est que des reproches sur son existence-même. Le dégoût. (nine) Son voyage en Inde n’a pas été que déception. Après trois mois à voyager en Inde puis en Asie de l’Est, Zara s’est redécouverte et elle est rentrée plus épanouie. Elle a fait de nombreuses rencontres qui l’ont énormément aidée et qui l’ont poussée au changement. Rien de bien brusque et immédiat. Prudente dans sa nature mais elle envisage réellement de quitter son emploi actuel pour un domaine plus créatif. Un besoin concret de se salir les pattes. Comment exactement, elle ne sait pas encore. Elle se donne du temps pour trouver ce qui l’anime réellement.

(ten and more)
Elle a longtemps envié le lien d’affinité qui unissait les jumeaux Harel et se sentait délaissés. Aujourd'hui, elle les envie qu'à moitié. Etre trop sur la même longueur d'onde, c'est une sorte d'invasion de l'intimité. (+) Superstitieuse, elle croit que le monde ne s'arrête pas à ce qui peut être perçu et compris. Elle croit en la force de la nature et de l'extraordinaire. Puis selon elle, le hasard n'existe pas. Tout est fatalité. Fatalité qui peut être prédit par ses cartes de tarot qui ne quittent pas son sac. (+) A coté de son travail, elle se forme chez horticulteur, chez un pâtissier, chez un céramiste... Quelques jours par-ci et par-là. Elle se donne une chance de découvrir des activités créatives variées. La céramique est ce qui la passionne le plus dernièrement. (+) Est membre active d'une organisation non gouvernementale contre le harcèlement scolaire et pour le développement sain de l'enfant. Elle intervient et sensibilise les jeunes, les familles et le personnel éducatif. (+) Douée dans les langues étrangères, elle parle, en plus de l'anglais, le hindi, le français, le coréen et la langue des signes. Dernièrement, elle a commencé à étudier l'allemand. (+) Elle fait régulièrement de l'escalade mais elle a violemment chuté lorsqu'elle avait vingt-trois ans. Elle en a gardé une belle cicatrice derrière l'épaule. Suite à cela, sa mère lui a formellement interdit d'en refaire mais elle persiste en discrétion. Elle n'ose toujours pas lui dire qu'elle a repris depuis longtemps... (+) Elle est myope comme une taupe. Un jour, elle s'est trompée de vestiaire à la piscine... Depuis, elle n'oublie plus jamais de porter ses lentilles. (+) Elle mange très épicée. Tant épicée qu'on se demande si elle n'a pas perdu le goût. (+) Cicatrice visible sur l'omoplate qui témoigne qu'elle a été victime d'un incendie. Hantée par un souvenir qu'elle fait semblant ne pas la déranger alors qu'en réalité la proximité d'un feu lui donne des sueurs froides. (+) Elle aime énormément se balader des heures sans but. Errer seule, se laisser porter par le vent et se perdre pour découvrir la face cachée des villes qu'elle habitent et visitent. (+) Old school, ringarde dans l'âme, elle aime chiner, dénicher des vieux objets et meubles pour les retaper au goût du jour et leur donner une nouvelle vie. (+) Malheureusement fichée par son casier judiciaire, pas toute douce, elle a effectivement passé un soir au commissariat avec sa meilleure amie pour avoir vandalisé la voiture de leur ex commun et infidèle.